Trop peu, trop flou: les ONG très critiques envers les promesses du G7

«La conséquence de ce sommet terne sera de prolonger une pandémie qui coûtera plus de vie et de moyens de subsistance, non seulement dans le monde mais aussi dans les pays du G7»
«La conséquence de ce sommet terne sera de prolonger une pandémie qui coûtera plus de vie et de moyens de subsistance, non seulement dans le monde mais aussi dans les pays du G7»
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Publié le Lundi 14 juin 2021

Trop peu, trop flou: les ONG très critiques envers les promesses du G7

  • Pour ONE Campaign, une ONG qui lutte contre la pauvreté et le Sida, le sommet du G7 est «décevant» car il a été «incapable de répondre à l'urgence du moment»
  • L'ancien Premier ministre britannique Gordon Brown s'est joint à la critique, évoquant une «faillite morale impardonnable» qui pourrait provoquer «des milliers» de morts

CARBIS BAY : Manque d'ambition, mots creux ou promesses réchauffées: les ONG ont vertement critiqué dimanche les annonces des pays industrialisés du G7, qui se sont engagés à vacciner plus et à lutter contre le changement climatique lors de leur sommet dans le sud-ouest de l'Angleterre.

«Faillite morale»

Pour ONE Campaign, une ONG qui lutte contre la pauvreté et le Sida, le sommet du G7 est "décevant" car il a été "incapable de répondre à l'urgence du moment". 

"La conséquence de ce sommet terne sera de prolonger une pandémie qui coûtera plus de vie et de moyens de subsistance, non seulement dans le monde mais aussi dans les pays du G7", a estimé Tom Hart, un responsable de l'ONG. 

Selon l'OMS, 11 milliards de doses au moins seraient nécessaires pour pouvoir vaincre la pandémie, bien plus que le milliard promis par le G7 qui inclut de surcroit des engagements passés. 

L'ancien Premier ministre britannique Gordon Brown s'est joint à la critique, évoquant une "faillite morale impardonnable" qui pourrait provoquer "des milliers" de morts. 

Et les brevets?

S'il s'est engagé en faveur d'une répartition plus équitable des vaccins en faveur des pays pauvres, le G7 ne s'est pas prononcé sur la suspension des brevets, qui permettrait une production de masse partout à travers le monde. 

"Pour réellement se préparer contre la prochaine pandémie, il faut un réseau de fabricants de vaccins à travers le monde, financé et géré par les pouvoirs publics, libéré des contraintes de la propriété intellectuelle", a insisté Anna Marriott, responsable de la politique de santé chez Oxfam. 

«Disque rayé» sur le climat

Sur le climat, le G7 est comme un "disque rayé", répétant les mêmes  promesses, comme la fin des subventions publiques aux centrales à charbon à l'étranger, a dénoncé le directeur général de l'association de défense de l'environnement Greenpeace. 

"Sans accord pour arrêter tous les nouveaux projets aux énergies fossiles - ce qu'il faut mettre en œuvre cette année pour limiter la hausse dangereuse de la température mondiale - ce plan n'est pas à la hauteur", a ajouté John Sauven. 

L'enveloppe proposée pour les pays pauvres "n'est pas nouvelle, ni suffisante, pour répondre à l'ampleur de la crise climatique", a-t-il poursuivi. 

Il faudrait aussi des engagements plus contraignants pour enrayer le recul de la biodiversité d'ici à 2030, selon lui. 

Pour Ruth Valerio, une responsable de l'ONG Tearfund, le sommet s'est traduit par "des mots creux", sans parvenir à décliner concrètement la fin des aides aux énergies fossiles ni lancer la "révolution verte dont nous avons tant besoin". 

"Cela aurait pu être un tremplin pour des négociations sur le climat réussies en novembre", quand le Royaume-Uni accueillera la conférence de l'ONU sur le climat (COP26) à Glasgow, a-t-elle souligné. "Mais sans argent, ces promesses (...) ne permettront pas du tout d'inverser la tendance de l'urgence climatique, qui détruit déjà des millions de vies". 

«Plan partiel»

En matière climatique comme de vaccination, "c'est un plan partiel, pas un plan Marshall", a tranché Patrick Watts, de Christian Aid. 

Il faisait référence aux déclarations du Premier ministre britannique Boris Johnson qui, durant le sommet, a promis de vacciner le monde avec l'objectif d'en finir avec la pandémie. 

La presse britannique lui avait attribué l'intention de lancer un plan Marshall climatique, à l'image du financement massif par les États-Unis de la reconstruction de l'Europe après la Deuxième Guerre mondiale. 

Le G7 a annoncé un vaste plan d'investissement, sans toutefois le chiffrer, dans les pays en développement, dans les domaines du climat, de la santé, de la sécurité, du numérique ou de l'égalité. 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.