Un ultraconservateur tortionnaire et sans états d'âme

Pour l'opposition en exil et des organisations de défense des droits humains, le nom de M. Raïssi reste associé aux exécutions massives de détenus marxistes ou de gauche en 1988. (Photo, AFP)
Pour l'opposition en exil et des organisations de défense des droits humains, le nom de M. Raïssi reste associé aux exécutions massives de détenus marxistes ou de gauche en 1988. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 20 juin 2021

Un ultraconservateur tortionnaire et sans états d'âme

  • Raïssi figure sur la liste noire des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour «complicité de graves violations des droits humains»
  • Né en novembre 1960 dans la ville sainte de Machhad, il est nommé procureur général de Karaj, près de Téhéran, à seulement 20 ans

TÉHÉRAN: Toujours coiffé de son turban noir et vêtu d'un long manteau de religieux, le prochain président iranien, Ebrahim Raïssi, est un homme austère qui se présente comme le champion des classes défavorisées et de la lutte contre la corruption.

Chef de l'Autorité judiciaire, cet hodjatoleslam (rang inférieur à ayatollah dans le clergé chiite) de 60 ans, ultraconservateur et sans états d'âme, est un partisan assumé de l'ordre.

Il figure sur la liste noire des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour "complicité de graves violations des droits humains", accusations balayées comme nulles et non avenues par les autorités de Téhéran.

Ayant promis une "lutte incessante contre la pauvreté et la corruption", il a été élu avec plus de 62% des voix au premier tour de la présidentielle vendredi, pour succéder, en août, au modéré Hassan Rohani, selon des résultats quasi définitifs.

C'était sa deuxième participation à une présidentielle. En 2017, il avait échoué avec 38% des voix face à M. Rohani, réélu au premier tour.

Né en novembre 1960 dans la ville sainte de Machhad (Nord-Est), M. Raïssi est nommé procureur général de Karaj, à côté de Téhéran, à seulement 20 ans, dans la foulée de la victoire de la Révolution islamique de 1979.

Il restera plus de trois décennies dans le système judiciaire: procureur général de Téhéran de 1989 à 1994, il est chef adjoint de l'Autorité judiciaire de 2004 à 2014, année de sa nomination au poste de procureur général du pays.

En 2016, le guide suprême Ali Khamenei place M. Raïssi à la tête de la puissante fondation caritative Astan-é Qods Razavi, qui gère le mausolée de l'Imam-Réza à Machhad ainsi qu'un immense patrimoine industriel et immobilier. Trois ans plus tard, il le nomme chef de l'Autorité judiciaire.

Élève du Guide

Sans grand charisme et toujours coiffé d'un turban noir de "seyyed", M. Raïssi, barbe poivre et sel et fines lunettes, a suivi les cours de religion et de jurisprudence islamique de l'ayatollah Khamenei.

Selon sa biographie officielle, il enseigne lui-même depuis 2018 dans un séminaire chiite de Machhad. Plusieurs médias iraniens voient en lui le possible successeur du Guide suprême, 82 ans cette année.

M. Raïssi est d'ailleurs membre du bureau directeur de l'Assemblée des experts, à qui il revient de nommer le Guide.  

Marié à Jamileh Alamolhoda, professeure de sciences de l'éducation à l'université Chahid-Béhechti de Téhéran, avec laquelle il a eu deux filles diplômées du supérieur, M. Raïssi est le gendre d'Ahmad Alamolhoda, imam de la prière et représentant provincial du Guide à Machhad, deuxième ville d'Iran.

Sans doute conscient qu'il lui faut tenter de rassembler une société iranienne divisée sur la question des libertés individuelles – sur laquelle M. Rohani a déçu autant qu'il a promis –, il s'est engagé à être le défenseur de la "liberté d'expression", des "droits fondamentaux de tous les citoyens iraniens" et de la "transparence".

«Nous déracinerons la sédition»

Des promesses auxquelles les réformateurs et modérés ne croient pas un instant, voyant en M. Raïssi un épouvantail dont ils dénoncent l'inexpérience politique, qui le rendrait selon eux inapte à gouverner.

Lui dit vouloir former un "gouvernement du peuple pour un Iran puissant" et promet d'exterminer les "foyers de la corruption", fort de ce qu'il a entrepris au sein de l'Autorité judiciaire, où les procès pour corruption largement médiatisés visant de hauts dignitaires de l'État se sont multipliés, mais aussi, fait nouveau, des procès contre des juges.

Pour l'opposition en exil et des organisations de défense des droits humains, le nom de M. Raïssi reste associé aux exécutions massives de détenus marxistes ou de gauche en 1988, à l'époque où il était procureur adjoint du tribunal révolutionnaire de Téhéran.

Interrogé en 2018 et en 2020 sur cette page noire de l'histoire récente, M. Raïssi a nié y avoir joué le moindre rôle, mais a rendu "hommage" à l'"ordre" donné selon lui par l'ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique, de procéder à cette épuration.

Partisan de la manière forte face au Mouvement vert, contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidentielle de 2009, il déclara à l'époque: "A qui nous parle de 'compassion islamique et de pardon', nous répondons: nous allons continuer d'affronter les émeutiers jusqu'à la fin et nous déracinerons la sédition."


Le prince héritier saoudien s'envole pour les États-Unis

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
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  • Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump
  • Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées

RIYAD : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump.

Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées. 

 


Liban: un mort dans une nouvelle frappe israélienne 

Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
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  • Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément"
  • Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban

BEYROUTH: Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

"Une frappe ce soir de l'ennemi israélien sur une voiture dans la ville d'Al-Mansouri, située dans le district de Tyr, a tué un citoyen", a annoncé le ministère dans un communiqué.

Selon l'Agence de presse officielle libanaise Ani, cette frappe de drone a tué le directeur d'une école locale nommé Mohammed Shoueikh.

L'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat à ces informations.

Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément".

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

La Finul oeuvre avec l'armée libanaise à l'application de cet accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre le Hezbollah et Israël.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.

 


Accident de car en Arabie saoudite: 45 pèlerins tués selon la police indienne

45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne. (AFP)
45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne. (AFP)
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  • "L’accident tragique d'autocar impliquant des pèlerins indiens en Arabie saoudite est bouleversant"
  • 45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne

NEW DELHI: 45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne.

"L’accident tragique d'autocar impliquant des pèlerins indiens en Arabie saoudite est bouleversant", a déclaré V.C. Sajjanar, commissaire de police de Hyderabad, la ville du centre de l'Inde d'où seraient originaires un grand nombre de victimes.

Lors d'un point presse, il a indiqué que "selon les premières informations, 46 personnes se trouvaient dans le bus et malheureusement une seule personne a survécu"."