Nouveau sommet international à Berlin pour tenter de pacifier la Libye

Des combattants du gouvernement libyen d'entente nationale (GNA) montent la garde le 20 juin 2021 dans la ville de Buwairat al-Hassoun (AFP)
Des combattants du gouvernement libyen d'entente nationale (GNA) montent la garde le 20 juin 2021 dans la ville de Buwairat al-Hassoun (AFP)
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Publié le Mercredi 23 juin 2021

Nouveau sommet international à Berlin pour tenter de pacifier la Libye

  • Pour la première fois, le gouvernement de transition libyen participera à cette conférence des ministres des Affaires étrangères
  • L'Union européenne mise de surcroît sur le pouvoir en place pour régler le problème des migrants qui quittent les côtes libyennes, souvent sur des embarcations surchargées et peu sûres, pour tenter de rejoindre l'Europe

BERLIN: Graver dans le marbre la tenue d'élections en Libye en fin d'année et écarter troupes étrangères et mercenaires: les principaux pays impliqués dans le conflit se réunissent mercredi à Berlin pour un nouveau sommet.

Tous les acteurs de la région et, pour la première fois, le gouvernement de transition libyen vont participer dans l'après-midi à cette conférence au niveau des ministres des Affaires étrangères. 

Le 19 janvier 2020, une première conférence avait réuni dans la capitale allemande, sous l'égide des Nations unies, les dirigeants des pays impliqués, parvenant à un accord fragile pour mettre fin au conflit.

Dix ans après le renversement de Mouammar Kadhafi, les participants feront notamment le point sur la transition politique en Libye.

Doutes

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, devrait intervenir en vidéo. Les Etats-Unis seront aussi représentés par le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, en tournée européenne.

"Il est essentiel pour la poursuite de la stabilisation du pays que les élections aient lieu comme prévu et que les troupes et combattants étrangers quittent effectivement la Libye", a déclaré lundi le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, hôte de la réunion.

Le principal enjeu sera de garantir la tenue simultanée des élections présidentielle et législatives le 24 décembre, que le gouvernement de transition, dirigé par le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah, a promis d'organiser.

Des doutes subsistent néanmoins sur la réelle volonté du pouvoir en place de voir se dérouler ce scrutin.

L'ancien ministre de l'Intérieur libyen Fathi Bachagha, probable candidat à cette première élection présidentielle au suffrage direct, a ainsi mis en demeure, le 2 juin, le gouvernement de ne pas retarder leur tenue.

"La date des élections est acceptée par tous", veut croire un diplomate, qui redoutait, avant d'être rassuré par les discussions préliminaires, que le gouvernement de transition "n'ait aucun intérêt pour les élections".

Ce sommet de Berlin peut se limiter à de "simples déclarations d'intention" mais il peut aussi permettre des "progrès" sur la voie d'élections en décembre, explique à l'AFP Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye au sein du think-tank Global Initiative.

Après une décennie d'échecs à sortir la Libye du chaos, la formation de ce nouveau cabinet au terme d'un processus politique parrainé par l'ONU avait sonné comme l'espoir que l'on n'attendait plus.

L'Union européenne mise de surcroît sur le pouvoir en place pour régler le problème des migrants qui quittent les côtes libyennes, souvent sur des embarcations surchargées et peu sûres, pour tenter de rejoindre l'Europe.

Mais les divisions entre les deux pouvoirs rivaux, en Tripolitaine (Ouest) et en Cyrénaïque (Est), ont resurgi ces dernières semaines.

Une trêve officielle est en vigueur depuis octobre, mais l'envoyé des Nations unies pour la Libye, Jan Kubis, a lui-même reconnu en mai que les progrès concernant l'unification des institutions divisées et le retrait des forces étrangères étaient au "point mort".

Hommes surarmés

Ce paramètre est central dans ce processus, le conflit libyen ayant été largement alimenté par des puissances extérieures.

"Ceux qui avaient donné l'engagement la dernière fois à Berlin de retirer leurs troupes ne l'ont pas respecté", déplore Heiko Maas. Une référence implicite à la Russie, la Turquie ou les Emirats arabes unis.

En décembre, l'ONU estimait à quelque 20 000 le nombre de mercenaires et combattants étrangers en Libye: des Russes du groupe privé Wagner, des Tchadiens, des Soudanais ou encore des Syriens.

Plusieurs centaines de militaires turcs sont eux aussi présents en vertu d'un accord bilatéral conclu avec le précédent gouvernement de Tripoli.

"Le nombre de combattants n'a pas diminué de manière significative, mais nous avons un cessez-le-feu qui est généralement accepté et respecté partout", souligne-t-on de source diplomatique.

Fin avril, la Ligue des Etats arabes, l'ONU, l'Union européenne et l'Union africaine avaient réclamé ensemble un retrait des forces étrangères.

Une dispersion brutale de ces hommes surarmés représenterait toutefois une nouvelle menace pour la région, craignent des diplomates de l'ONU. Le président tchadien Idriss Déby Itno a ainsi trouvé la mort en avril lors d'une offensive de rebelles tchadiens venus de Libye.


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
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  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com