Des manifestants et des soldats blessés dans des heurts nocturnes au Liban

Un soldat libanais lance une grenade lacrymogène sur des manifestants contestataires à Tripoli, au Liban, le mardi 28 avril 2020. (Photo, AP)
Un soldat libanais lance une grenade lacrymogène sur des manifestants contestataires à Tripoli, au Liban, le mardi 28 avril 2020. (Photo, AP)
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Publié le Lundi 28 juin 2021

Des manifestants et des soldats blessés dans des heurts nocturnes au Liban

  • À Tripoli, deuxième plus grande métropole du pays, l’assistance publique rudimentaire et une hausse fulgurante du chômage alimentent le foyer des manifestations depuis vingt mois
  • Les rênes du Liban sont tenues par un gouvernement intérimaire depuis près d'un an, car les pôles politiques ne parviennent pas à s'entendre sur la composition du nouvel exécutif

DUBAI : Le calme est revenu au Liban après une nuit de violences qui a fait de nombreux blessés, alors que des centaines de manifestants envahissaient les rues du petit pays méditerranéen pour dénoncer la détérioration de leurs conditions de vie.

Au cours du week-end, la devise libanaise a brisé de nouveaux records. D’après les changeurs, la livre se négociait à un peu moins de 18 000 pour un dollar, une dépréciation de près de 92 % de sa valeur en octobre 2019, date du début de la crise économique et financière.

La livre est toujours indexée sur le dollar, et le taux officiel reste fixé à 1 507,5 livres. Mais la devise forte, très convoitée, se fait rare, un manque qui favorise l’émergence d’un marché noir.

À Tripoli, deuxième plus grande métropole du pays, l’assistance publique rudimentaire et une hausse fulgurante du chômage alimentent le foyer des manifestations depuis vingt mois. En colère, des dizaines de résidents de la ville portuaire ont tenté de prendre d'assaut l’hôtel de ville, pour ensuite déclencher un incendie à l'extérieur du bâtiment.

Non loin de là, des affrontements ont éclaté entre un groupe de manifestants et les gardes du corps du député local Mohamad Kabbara. Selon l'Agence nationale de presse, des coups de feu ont créé un mouvement de panique, sitôt apaisé par une intervention de l'armée libanaise.

Des images sur les réseaux sociaux montrent au moins deux individus blessés, tandis que les médias locaux rapportent qu'au moins quatre personnes ont été transportées vers un hôpital voisin.

Des manifestants ont franchi les grilles métalliques qui entourent les bureaux de la Banque centrale à Tripoli, et ont réussi à se frayer un chemin jusqu’à la cour avant d'être repoussés par les soldats.

Dimanche, l’armée a signalé dans un communiqué que dix de ses membres ont été blessés dans les affrontements.

Dans la ville méridionale de Saïda, les manifestants ont pris attaqué une autre succursale de la Banque centrale, cible de l’ire des Libanais. Des échauffourées ont de plus éclaté entre les forces de l’ordre et les contestataires rassemblés devant la centrale électrique et l’Établissement des Eaux

Les photos des blessés transportés dans des ambulances ont fait le tour des réseaux sociaux.

Les manifestations n’ont pas épargné la capitale Beyrouth, et les médias locaux ont fait état de routes bloquées avec des pneus incendiés dans un nombre de secteurs.

Les rênes du Liban sont tenues par un gouvernement intérimaire depuis près d'un an, car les pôles politiques ne parviennent pas à s'entendre sur la composition du nouvel exécutif.

Le Premier ministre désigné Saad Hariri, nommé en octobre, est en conflit avec le président Michel Aoun au sujet du processus de nomination des ministres ainsi que de leur nombre.

Acculés par la diminution des réserves de devises de la banque centrale, les autorités ont décidé d'augmenter les prix du carburant à compter de lundi.

Vendredi, le Premier ministre par intérim Hassan Diab a approuvé l'importation de carburant au taux de 3 900 livres pour un dollar, au lieu du taux officiel de 1 507,5 livres, alors que les stations-service rationnent l'approvisionnement depuis des semaines.

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.