Maroc: inquiétudes autour du variant Delta

Un Marocain âgé reçoit une dose du vaccin COVID-19 dans un centre de vaccination de la ville de Salé le 29 janvier 2021. (Photo, AFP)
Un Marocain âgé reçoit une dose du vaccin COVID-19 dans un centre de vaccination de la ville de Salé le 29 janvier 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 30 juin 2021

Maroc: inquiétudes autour du variant Delta

  • Les médecins semblent soupçonner une augmentation des cas d’infection au variant Delta, dans la mesure où plusieurs patients infectés sont arrivés depuis des pays où cette souche domine
  • À l’approche de l’Aïd al-Adha, les Marocains se demandent si la fête ne sera pas de nouveau éclipsée par de nouvelles mesures restrictives liées à la propagation du variant Delta

ALGER:  Certains établissements hospitaliers marocains sont de nouveau en état d’alerte à cause de la Covid-19, rapportent des médias locaux dans leur édition du mercredi 30 juin. C’est le cas notamment de l’hôpital Moulay Youssef de Casablanca, qui reçoit un nombre croissant de patients. Certains d’entre eux sont des Marocains résidant à l’étranger, et récemment rentrés au pays.

Ces nouveaux cas d’infections ont été détectés soit lors du dépistage PCR effectué à leur arrivée au Maroc, soit après qu’ils ont développé des symptômes d’infection, alors qu’ils observaient une période d’isolement de dix jours, imposée aux voyageurs en provenance de pays de la liste B, c’est-à-dire celle des pays jugés peu sûrs qui connaissent une propagation de variants, ou qui ne fournissent pas de statistiques précises sur la situation épidémiologique sur leur territoire.

Selon les mêmes sources, les médecins sur place semblent soupçonner des cas d’infection par le variant Delta, d’autant que plusieurs patients infectés sont arrivés depuis des pays où cette souche est dominante. 

En ce qui concerne les variants étrangers, les spécialistes marocains s’accordent à dire que c’est le variant britannique qui est actuellement dominant dans le pays, mais que le variant indien, également appelé Delta, est appelé à le supplanter dans les prochaines semaines. Toutefois, il semble difficile de connaitre le taux exact de pénétration du nouveau variant au Maroc. 

Selon le journal marocain Al Ahdath Al Maghribia, «les analyses nécessaires pour déterminer la nature du virus coûtent cher et ne sont pas faites systématiquement».

Risques d’une troisième vague?

À l’approche de l’Aïd al-Adha, les Marocains se demandent si la fête de cette année ne sera pas de nouveau éclipsée par de nouvelles mesures restrictives liées à la propagation du variant Delta.

Il faut en effet rappeler que, malgré les mesures prises par les autorités – fermeture des marchés aux bestiaux, restriction du trafic interurbain, annulation des prières –, la fête de l’Aïd a marqué le début de la deuxième vague au Maroc.

Le ministère de la Santé a appelé, mercredi, à travers un communiqué l'ensemble des citoyens à la prudence et au respect strict des mesures préventives pour éviter toute «rechute épidémiologique», qui pourrait signifier un «retour à la case départ».

«Nous incitons les citoyennes et les citoyens à se conformer aux mesures restrictives qui sont importantes», a déclaré à la presse le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb, affirmant que «le cas échéant, nous serions obligés de procéder au renforcement des restrictions, ce qui aurait un impact négatif sur plusieurs secteurs».

Le scénario d’une troisième vague est redouté par nombre d’observateurs, d’autant plus qu’un certain relâchement a été constaté dans le respect des mesures barrières, et que les objectifs de la campagne de vaccination ne sont pas encore atteints. En outre, des questions se posent sur la résistance des vaccins – Sinopharm et AstraZeneca, de fabrication indienne (Covishield) – face au nouveau variant Delta.

Au total, 776 nouveaux cas d'infection au coronavirus ont été enregistrés au Maroc au cours des dernières 24 heures et 4 nouveaux décès selon des chiffres communiqués par le ministère de la Santé qui précise que le nombre de personnes complètement vaccinées (avec deux doses) s'élève à  9 116 132 millions de personnes.

Après avoir fermé ses frontières durant plus de trois mois, le Maroc a rouvert ses portes depuis le 15 juin. Le pays est désormais accessible aussi bien à ses ressortissants qu’aux étrangers. Ce qui suscite de réelles inquiétudes concernant l’augmentation des cas d’infection au variant Delta.


Liban: le Premier ministre demande à l'armée d'arrêter les auteurs des tirs sur Israël

Le Premier ministre libanais a demandé vendredi à l'armée de retrouver et d'arrêter les auteurs des tirs de roquettes non revendiqués depuis le sud du Liban sur Israël, qui a riposté en visant la banlieue sud de Beyrouth pour la première fois depuis la trêve fin novembre. (AFP)
Le Premier ministre libanais a demandé vendredi à l'armée de retrouver et d'arrêter les auteurs des tirs de roquettes non revendiqués depuis le sud du Liban sur Israël, qui a riposté en visant la banlieue sud de Beyrouth pour la première fois depuis la trêve fin novembre. (AFP)
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  • Nawaf Salam a demandé au commandant en chef de l'armée, Rodolphe Haykal, "d'agir rapidement pour (...) identifier les auteurs de l'acte irresponsable que constituent les tirs de roquettes et qui menace la sécurité et la stabilité du Liban"
  • Le Hezbollah, affaibli par la dernière guerre, a démenti être à l'origine de ces tirs comme il l'avait déjà fait le 22 mars, et affirmé respecter le cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Premier ministre libanais a demandé vendredi à l'armée de retrouver et d'arrêter les auteurs des tirs de roquettes non revendiqués depuis le sud du Liban sur Israël, qui a riposté en visant la banlieue sud de Beyrouth pour la première fois depuis la trêve fin novembre.

C'est la deuxième fois depuis le début du cessez-le-feu qui a mis fin à deux mois de guerre ouverte entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais soutenu par l'Iran que des roquettes sont tirées depuis le Liban vers Israël, la précédente remontant au 22 mars.

Israël a bombardé vendredi la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, pour la première fois après quatre mois de trêve, en riposte à ces tirs.

Nawaf Salam a demandé au commandant en chef de l'armée, Rodolphe Haykal, "d'agir rapidement pour (...) identifier les auteurs de l'acte irresponsable que constituent les tirs de roquettes et qui menace la sécurité et la stabilité du Liban", a indiqué son bureau de presse.

Le Hezbollah, affaibli par la dernière guerre, a démenti être à l'origine de ces tirs comme il l'avait déjà fait le 22 mars, et affirmé respecter le cessez-le-feu.

Malgré la trêve, l'armée israélienne mène régulièrement des frappes dans l'est du Liban et dans le sud.

M. Salam a également souligné "l'importance de poursuivre les mesures prises par l'armée libanaise pour que les armes soient en possession de l'Etat uniquement".

Le Hezbollah est la seule formation à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile au Liban en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.

Le Premier ministre en outre réaffirmé "l'engagement total du Liban à appliquer la résolution 1701 et (...) à faire en sorte que seule l'armée libanaise soit chargée de protéger les frontières (...) et que seul l'État libanais décide de la guerre et de la paix".

En vertu de cette résolution de l'ONU qui a servi de base à l'accord de trêve, seuls l'armée libanaise et les Casques Bleus de l'ONU peuvent se déployer dans le sud du Liban d'où le Hezbollah doit se retirer.

 


Israël bombarde la banlieue sud de Beyrouth, après quatre mois de trêve avec le Hezbollah

La frappe a visé le quartier de Hadath, densément peuplé et abritant des écoles, d'où s'élevait une épaisse colonne de fumée noire, selon des images de l'AFP.  Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, avait appelé peu avant les habitants de ce quartier à évacuer une zone située autour "d'installations du Hezbollah", en indiquant un bâtiment en rouge sur une carte. (AFP)
La frappe a visé le quartier de Hadath, densément peuplé et abritant des écoles, d'où s'élevait une épaisse colonne de fumée noire, selon des images de l'AFP. Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, avait appelé peu avant les habitants de ce quartier à évacuer une zone située autour "d'installations du Hezbollah", en indiquant un bâtiment en rouge sur une carte. (AFP)
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  • La frappe a visé le quartier de Hadath, densément peuplé et abritant des écoles, d'où s'élevait une épaisse colonne de fumée noire, selon des images de l'AFP
  • Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, avait appelé peu avant les habitants de ce quartier à évacuer une zone située autour "d'installations du Hezbollah", en indiquant un bâtiment en rouge sur une carte

BEYROUTH: Israël a bombardé vendredi la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, pour la première fois après quatre mois de trêve, après avoir frappé le sud du Liban en riposte à des tirs de roquettes vers son territoire.

L'armée israélienne avait appelé à évacuer une partie des habitants de ce secteur, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte qui l'ont opposée au mouvement libanais soutenu par l'Iran, avant un fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.

La frappe a visé le quartier de Hadath, densément peuplé et abritant des écoles, d'où s'élevait une épaisse colonne de fumée noire, selon des images de l'AFP.

Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, avait appelé peu avant les habitants de ce quartier à évacuer une zone située autour "d'installations du Hezbollah", en indiquant un bâtiment en rouge sur une carte.

L'armée israélienne avait annoncé plus tôt mener des frappes contre des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, frontalier d'Israël, après le tir, non revendiqué, de deux "projectiles" dont l'un a été intercepté et l'autre est tombé sur le sol libanais.

Les frappes israéliennes ont fait un mort et 18 blessés parmi lesquels dont trois enfants, dans le village de Kfar Tebnit, selon l'agence de presse libanaise Ani.

Des images tournées par l'AFP montrent de la fumée s'élevant au-dessus du village libanais de Khiam, proche de la frontière, tandis que les écoles ont fermé dans plusieurs localités, où les menaces de représailles israéliennes ont semé la panique.

C'est la deuxième fois depuis le début du cessez-le-feu que des roquettes sont tirées depuis le Liban vers Israël, la précédente remontant au 22 mars.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a aussitôt menacé: "S'il n'y a pas de calme à Kiryat Shmona et dans les localités de Galilée", dans le nord d'Israël, "il n'y aura pas de calme à Beyrouth", a-t-il dit.

"Le gouvernement libanais porte une responsabilité directe pour tout tir vers la Galilée. Nous ne permettrons pas un retour à la réalité du 7 octobre. Nous garantirons la sécurité des habitants de la Galilée et agirons avec force face à toute menace", a affirmé M. Katz.

Le Hezbollah a nié être à l'origine de ces tirs. Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a demandé à l'armée d'arrêter leurs auteurs.

L'ONU a appelé toutes les parties "à la retenue".

Les habitants paniqués 

Dans la ville côtière de Tyr, visée par une frappe le 22 mars, des familles paniquées ont ramené leurs enfants à la maison.

"J'ai décidé d'emmener mes enfants à l'école malgré la situation, mais la direction m'a dit qu'ils avaient fermé après les menaces israéliennes et j'ai dû les ramener à la maison", a témoigné Ali Qassem, un père de quatre enfants.

L'Ani a fait état d'une "opération de ratissage" dans une localité libanaise proche de la frontière. Elle a signalé des tirs d'artillerie aux abords de Naqoura, qui abrite le quartier général de la Finul, la force de paix de l'ONU, ainsi que des raids aériens dans la région montagneuse de Jezzine, au nord du fleuve Litani, où le Hezbollah était censé se retirer.

Après l'interception de roquettes le 22 mars, l'armée israélienne avait riposté par des frappes aériennes dans le sud du Liban qui avaient fait huit morts, selon les autorités libanaises.

Le Hezbollah, allié du Hamas, avait ouvert un front contre Israël au début de la guerre dans la bande de Gaza déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Ces hostilités, qui ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024, ont fait plus de 4.000 morts au Liban et contraint plus d'un million de personnes à fuir.

Du côté israélien, le bilan se monte à 78 morts, parmi lesquels 48 soldats en plus des 56 soldats tombés lors d'une offensive au sol déclenchée au Liban à la fin du mois de septembre, selon des données officielles.

Quelque 60.000 habitants du nord d'Israël ont été déplacés, dont la moitié n'est pas encore rentrée chez elle, selon les autorités.

Depuis le retrait incomplet des soldats israéliens du sud du Liban le 15 février, Israël continue de mener des frappes en territoire libanais et les deux parties s'accusent régulièrement de violer la trêve.

Israël a par ailleurs rompu le 18 mars deux mois de trêve dans la bande de Gaza, où elle a repris son offensive pour contraindre le Hamas à libérer les derniers otages retenus dans le territoire palestinien.


Guerre au Soudan: l'armée affirme avoir pris le contrôle total de Khartoum

La guerre, qui a éclaté le 15 avril 2023 entre l'armée du général Burhane et les FSR commandées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, a fait selon l'ONU des dizaines de milliers de morts, a déraciné plus de 12 millions d'habitants et provoqué une crise humanitaire majeure. (AFP)
La guerre, qui a éclaté le 15 avril 2023 entre l'armée du général Burhane et les FSR commandées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, a fait selon l'ONU des dizaines de milliers de morts, a déraciné plus de 12 millions d'habitants et provoqué une crise humanitaire majeure. (AFP)
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  • "Nos forces ont réussi aujourd'hui à nettoyer par la force les dernières poches (de résistance) de la milice terroriste Daglo dans la localité de Khartoum"
  • Mercredi soir, le commandant de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, avait déclaré Khartoum "libérée", depuis le palais présidentiel où il est arrivé au terme d'une offensive lancée par ses troupes pour reconquérir la capitale aux mains des FSR

KHARTOUM: L'armée soudanaise a affirmé avoir pris le contrôle total de la capitale Khartoum, une semaine après avoir repris le palais présidentiel aux paramilitaires lors d'une offensive majeure, après bientôt deux ans de guerre dans ce pays d'Afrique de l'Est.

"Nos forces ont réussi aujourd'hui à nettoyer par la force les dernières poches (de résistance) de la milice terroriste Daglo dans la localité de Khartoum", a déclaré le porte-parole de l'armée, Nabil Abdoullah, dans un communiqué jeudi soir, en référence aux Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le commandant Hamdane Daglo.

Mercredi soir, le commandant de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, avait déclaré Khartoum "libérée", depuis le palais présidentiel où il est arrivé au terme d'une offensive lancée par ses troupes pour reconquérir la capitale aux mains des FSR.

Une source au sein de l'armée avait déclaré à l'AFP que les combattants des FSR fuyaient par le pont de Jebel Aouliya, leur seule voie de sortie de l'agglomération de Khartoum.

Les paramilitaires avaient affirmé un peu plus tard qu'ils continueraient à "défendre le sol de la patrie" et prévenu qu'il n'y aurait "ni retraite ni reddition".

La guerre, qui a éclaté le 15 avril 2023 entre l'armée du général Burhane et les FSR commandées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, a fait selon l'ONU des dizaines de milliers de morts, a déraciné plus de 12 millions d'habitants et provoqué une crise humanitaire majeure.

Elle a divisé en deux ce pays d'Afrique de l'Est, le troisième plus grand d'Afrique: l'armée contrôle le nord et l'est, tandis que les FSR dominent une partie du sud et la quasi-totalité de la vaste région du Darfour, dans l'ouest, limitrophe du Tchad.