Hitti: La France peut empêcher le Liban de couler, si les Libanais font leur devoir

« Je compte beaucoup sur le rôle de la France. Ce pays est un ami. Or un ami, c’est celui qui vous dit la vérité telle qu’elle est », affirme Nassif Hitti.
« Je compte beaucoup sur le rôle de la France. Ce pays est un ami. Or un ami, c’est celui qui vous dit la vérité telle qu’elle est », affirme Nassif Hitti.
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Publié le Mardi 01 septembre 2020

Hitti: La France peut empêcher le Liban de couler, si les Libanais font leur devoir

  • L’anniversaire du 1er septembre intervient à un moment de l’Histoire du Liban où il faut l’empêcher « de couler comme le Titanic »
  • Pour Paris, il faut sauver ce pays, modèle de coexistence. Mais la stabilité de Beyrouth a aussi une importance stratégique pour la France

ATHENES: Quelques 25 ans après la déclaration du Grand Liban par le général Henri Gouraud, le Liban a vu le jour de manière définitive le 22 novembre 1945. La même année, il devenait membre fondateur de l’ONU. En 1947, l’un de ses plus brillants hommes politiques, Charles Malek, contribuait à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, aux côtés de René Cassin, de Peng Chung Chang et John Humphrey, sous la houlette de la veuve de Franklin D. Roosevelt, Eleanor.

Cet âge d’or est aujourd’hui une chimère. Le Liban de 2020 n’est rien de moins qu’un Etat défaillant, un pays qui, selon l’ex-ministre des Affaires étrangères (AE) Nassif Hitti, « est le moins influent régionalement et internationalement et le plus influencé » par les puissances étrangères. A Arab News en français, Nassif Hitti confie que la date du 1er septembre a, certes, une dimension « sentimentale » en lien avec « l’importance de la création de cette entité » qui deviendra le Liban moderne.

Volonté et clairvoyance

Mais d’autre part, cet anniversaire intervient à un moment de son Histoire où il faut l’empêcher « de couler comme le Titanic ». « Une confrontation est plus que nécessaire aujourd’hui avec l’establishment en place. Il faut faire preuve de volonté et de clairvoyance, cela est indispensable dans un pays où près de 52% de la population vit en-deçà du seuil de pauvreté et où, en lieu et place d’un ascenseur social, il y a désormais un « descenseur » social ». 

Et d’ajouter, sans états d’âme : «Le temps est notre ennemi juré ». Sans plus attendre, il faudrait, selon Hitti, qu’un gouvernement soit créé, qu’il détienne un plan d’action et une feuille de route assortis d’un calendrier clair. « Il faut foncer. Dire que nous sommes un pays de coexistence ne suffit plus. Aujourd’hui tout est politisé. Il faut entamer des réformes structurelles et globales : politiques, économiques et financières ». Et d’ajouter : « Il faut de la transparence et une responsabilisation » des acteurs politiques.

La stabilité du Liban, un enjeu stratégique

Quid du rôle de la France au Liban, alors que le président français Emmanuel Macron foule le sol libanais pour la deuxième fois en moins de deux mois ? L’intervention française n’est-elle pas surtout mue par le lien historique qui existe entre les deux pays ? « Il existe certainement une dimension sentimentale. Pour Paris, il faut sauver ce pays, modèle de coexistence, d’unité dans la diversité ». Toutefois, il ne faudrait pas minimiser l’importance stratégique de Beyrouth et de sa stabilité. « Cette stabilité est importante non seulement pour le Moyen-Orient, mais aussi pour l’ensemble de la Méditerranée. La stabilité profonde du Liban est importante pour des raisons stratégiques évidentes », martèle Hitti. 

Rappelons-le, cet ex-chef de la diplomatie libanaise a claqué la porte de son ministère au lendemain d’une déclaration maladroite du Premier ministre démissionnaire Hassan Diab à l’encontre du ministre français des AE, Jean-Yves Le Drian. Ce dernier, en visite à Beyrouth, avait sévèrement tancé les responsables libanais pour leur inaction. En réponse, M. Diab avait affirmé que Le Drian « manquait d’informations » quant aux réformes entreprises par son gouvernement. Malgré le froid jeté par cette déclaration, Emmanuel Macron a été le premier leader international à se rendre au chevet de Beyrouth après la funeste explosion du 4 août qui a balayé près de la moitié de la ville.

Un contrat social nouveau

Alors, Paris est-il en mesure d’empêcher Beyrouth de couler ? Sans hésiter, Nassif Hitti répond par l’affirmative. Avant de s’empresser de ponctuer sa réponse par un « mais ». « Mais nous devons faire notre devoir », souligne-t-il. « Je compte beaucoup sur le rôle de la France. Ce pays est un ami. Or un ami, c’est celui qui vous dit la vérité telle qu’elle est. Durant mon mandat de ministre, j’étais très ouvert aux critiques. La France peut avoir un rôle d’accompagnateur, seulement si nous prenons les responsabilités qui sont les nôtres ».

Comment Nassif Hitti perçoit-il le Liban de 2021 ? D’emblée, le diplomate appelle de ses vœux « un contrat social nouveau, une réforme profonde du système politique, qui puisse mettre un terme à la logique sectaire et au règne des chefs de tribus ».


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com