Les 17 victimes des attentats de janvier 2015 à Paris

Une plaque commémorative portant les noms des victimes de l'attaque meurtrière contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, le 5 janvier 2017 à Paris. (Eric FEFERBERG / AFP)
Une plaque commémorative portant les noms des victimes de l'attaque meurtrière contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, le 5 janvier 2017 à Paris. (Eric FEFERBERG / AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 02 septembre 2020

Les 17 victimes des attentats de janvier 2015 à Paris

  • En janvier 2015, les islamistes Chérif et Saïd Kouachi, et Amédy Coulibaly, prenaient pour cibles la liberté de la presse, l'Etat et la communauté juive
  • Plusieurs dessinateurs emblématiques de Charlie Hebdo, qui avait publié des caricatures de Mahomet en 2006, sont tués

PARIS : En janvier 2015, les islamistes Chérif et Saïd Kouachi, et Amédy Coulibaly, prenaient pour cibles la liberté de la presse, l'Etat et la communauté juive et tuaient 17 personnes dont des piliers du journal satirique Charlie Hebdo, trois policiers, l'employé et des clients d'un magasin casher. 

Les victimes de la tuerie à Charlie Hebdo

Agent de maintenance employé du groupe Sodexo, Frédéric Boisseau, 42 ans, est la première victime des attentats. Ce 7 janvier 2015 en fin de matinée, les frères Kouachi, armés de fusils d'assaut, viennent de faire irruption au 10 rue Nicolas Appert (Paris XIe), où l'hebdomadaire satirique avait son siège. Incapable de répondre à la question "c'est où Charlie?", Frédéric Boisseau est touché par balle dans la loge du gardien et meurt dans les bras d'un collègue.

Entrés dans les locaux du journal, les jihadistes exécutent en moins de deux minutes dix personnes, neuf à l'intérieur de la salle de rédaction et une dixième à l'extérieur. Quatre autres sont blessées par balles. 

Plusieurs dessinateurs emblématiques de Charlie Hebdo, qui avait publié des caricatures de Mahomet en 2006, sont tués: Stéphane Charbonnier, dit "Charb", 47 ans, directeur de la publication de l'hebdomadaire depuis 2009 ; Jean Cabut, dit "Cabu", 76 ans, un grand amateur de jazz à l'éternelle coupe au bol ; Philippe Honoré, 73 ans ; Bernard Verlhac, dit "Tignous", 57 ans ; Georges Wolinski, 80 ans, ex-pilier de Hara-Kiri. 

Trois autres collaborateurs de Charlie Hebdo sont morts sous les balles des frères Kouachi, l'économiste Bernard Maris, 68 ans, qui signait une chronique hebdomadaire "Oncle Bernard", la psychiatre et psychanalyste Elsa Cayat, 54 ans, qui tenait la rubrique "Charlie Divan" et le correcteur érudit et friand de littérature Mustapha Ourrad, 60 ans. 

Les autres victimes sont Michel Renaud, 69 ans, fondateur du festival Le rendez-vous du Carnet de voyage à Clermont-Ferrand et qui avait été invité par Cabu à assister à la conférence de rédaction, ainsi que le brigadier Franck Brinsolaro, 48 ans, qui était affecté à la protection de Charb.  

Le gardien de la paix Ahmed Merabet, qui venait à 40 ans d'être promu officier de policier judiciaire, est blessé alors qu'il tente de stopper les assaillants de Charlie Hebdo dans leur fuite, puis il est froidement abattu à bout portant, une scène qui a fait le tour du monde. 

L'assassinat de Montrouge

Policière municipale de 27 ans, Clarissa Jean-Philippe est abattue par Amédy Coulibaly, le 8 janvier 2015 au matin, alors qu'elle se rendait sur un banal accident de la circulation sur la commune de Montrouge, en banlieue parisienne. En tenue et porteuse d'un gilet pare-balles, elle faisait circuler des voitures quand elle est touchée par un tir à la carotide. Elle décédera après son transport à l'hôpital.

Les victimes juives de l'Hyper Cacher

Le lendemain vers 13H00, Amédy Coulibaly fait irruption, armé d'un fusil d'assaut et porteur d'une caméra GoPro dans une épicerie juive Hyper Cacher, dans l'Est parisien.  

Yohan Cohen, 20 ans, employé du magasin comme manutentionnaire, est immédiatement tué. La page Facebook de ce fan de rap affichait "Je suis Charlie", en hommage aux 12 personnes tuées deux jours plus tôt.

Après avoir décliné son identité à la demande d'Amédy Coulibaly, Philippe Braham, 45 ans, client du magasin et cadre commercial dans une société de conseil en informatique, est exécuté à son tour.

Entré quelques minutes plus tard alors qu'une caissière était en train de baisser le rideau métallique, François-Michel Saada, 63 ans, cadre supérieur à la retraite, fait demi-tour mais est tué par le jihadiste. 

Yoav Hattab, un étudiant tunisien de 21 ans qui vivait depuis moins d'un an en France et qui s'était caché dans un premier temps dans la chambre froide du magasin, est abattu après avoir tenté de neutraliser le preneur d'otages en s'emparant d'une de ses armes. 


Rassemblement à Paris en mémoire d'Aboubakar Cissé et contre l'islamophobie

"Le racisme tue, non à la haine contre les musulmans", a-t-on pu lire sur des pancartes tenues par des manifestants réunis à l'appel de SOS Racisme et de la militante associative Assa Traoré. (AFP)
"Le racisme tue, non à la haine contre les musulmans", a-t-on pu lire sur des pancartes tenues par des manifestants réunis à l'appel de SOS Racisme et de la militante associative Assa Traoré. (AFP)
Short Url
  • "Je n'ai pas l'impression que l'on (les musulmans) soit entendu et représenté dans les médias ou au gouvernement. Si cela avait été une victime d'une autre religion, d'un autre nom et d'une autre culture nous, nous aurions été au soutien. Il existe un deu
  • Un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes a été saisi et une information judiciaire ouverte pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion

PARIS: Au moins un millier de personnes se sont rassemblées à Paris pour rendre hommage à Aboubakar Cissé, un musulman tué la semaine dernière dans une mosquée du Gard, et dénoncer l'"islamophobie", a constaté une journaliste de l'AFP.

"Le racisme tue, non à la haine contre les musulmans", a-t-on pu lire sur des pancartes tenues par des manifestants réunis à l'appel de SOS Racisme et de la militante associative Assa Traoré.

"Je n'ai pas l'impression que l'on (les musulmans) soit entendu et représenté dans les médias ou au gouvernement. Si cela avait été une victime d'une autre religion, d'un autre nom et d'une autre culture nous, nous aurions été au soutien. Il existe un deux poids deux mesures", commente Yasmina, 52 ans, fonctionnaire, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.

"On arrive encore à dire que ce n'était pas un musulman qui était visé mais on ne va pas se mentir il n'y a que les musulmans en France qui fréquentent les mosquées. À un moment il faut poser les mots comme on le fait à juste titre contre l'antisémitisme, et appeler ça de l'islamophobie", a souligné Myriam, 30 ans, assistante dentaire, qui n'a pas souhaité non plus donner son nom.

Aboubakar Cissé, un jeune Malien, a été lardé de plusieurs dizaines de coups de couteau dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe, où il était venu tôt comme chaque semaine pour faire le ménage, avant la prière du vendredi.

Son assassin, un Français d'origine bosnienne de 21 ans, s'est rendu à la police italienne.

Dans la vidéo qu'il avait lui-même réalisée juste après son meurtre, le suspect a insulté la religion de sa victime.

Un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes a été saisi et une information judiciaire ouverte pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion.

Outre une marche blanche à La Grand-Combe, un rassemblement en mémoire de la victime et contre l'islamophobie a déjà été organisé dimanche à Paris et une manifestation s'est déroulée mardi à Lyon.


Un 1er-Mai syndical qui se veut «festif et combatif», mais sans unité large

Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
Short Url
  • A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation
  • Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien

PARIS: Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large.

Pour la journée internationale des travailleurs, la CGT a recensé quelque 260 rassemblements en France. La centrale de Montreuil a appelé avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse (Union étudiante, Unef, Fage, USL) à défiler "contre l'extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale".

Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien.

A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation.

D'autres cortèges s'élanceront dès le matin, comme Marseille et Lille à 10h30. Ce sera aussi le cas dès 10 heures à Bordeaux, Strasbourg ou Dunkerque, où des responsables de gauche, comme Marine Tondelier (Ecologistes), François Ruffin (ex-LFI) ou Boris Vallaud (PS) sont attendus pour protester contre le plan du sidérurgiste ArcelorMittal prévoyant la suppression d'environ 600 postes.

La numéro un de la CFDT Marylise Léon et son homologue de l'Unsa Laurent Escure se retrouvent, eux, dans la matinée dans le centre de Paris pour un rassemblement et une table ronde sur le travail.

Cent jours après l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, la CGT, la FSU et Solidaires veulent aussi faire de cette journée un temps fort "contre la trumpisation du monde et l'internationale réactionnaire qui se développe partout", a expliqué à l'AFP Thomas Vacheron, cadre de la CGT.

Des syndicats internationaux (américain, belge, argentin, notamment) ont été conviés au défilé parisien. "Cette démarche unitaire et internationale est un petit pas" pour lutter contre des politiques qui menacent les travailleurs (hausse des droits de douane ou expulsions massives des travailleurs clandestins), selon Murielle Guilbert (Solidaires).

"Le sang et les larmes"

Cette année encore, de source policière, la présence de militants de l'ultra-gauche est jugée très probable à Paris, Nantes ou Lyon, entre autres.

De même source, dans la capitale où un peu plus de 2.000 membres des forces de l'ordre sont attendus, la décision du gouvernement de dissoudre le groupe antifasciste "La Jeune garde" et le collectif "Urgence Palestine" pourrait tendre le climat.

"On ne tolèrera rien", a averti mercredi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

"Il faut relativiser" cette présence de "black blocs" face aux "centaines de milliers de manifestantes et de manifestants" attendues, a nuancé Sophie Binet mercredi, dénonçant des "stratégies malheureusement classiques (...) pour décrédibiliser la mobilisation sociale".

En 2023, les huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites, du jamais vu depuis près de 15 ans, avec une très forte mobilisation à la clé (entre 800.000, selon les autorités et 2,3 millions, selon la CGT).

L'an dernier, les chiffres étaient revenus dans des fourchettes plus ordinaires: entre 121.000 personnes, selon les autorités, et 210.000, selon la CGT; et jeudi, la mobilisation devrait attirer sensiblement le même nombre de manifestants (100.000 à 150.000 de source policière).

Ce rendez-vous traditionnel se tient au moment où les syndicats craignent que le gouvernement apporte son soutien à des propositions de loi visant à autoriser certaines professions à faire travailler les salariés le 1er-Mai - seul jour férié et chômé en France -, une journée acquise "dans le sang et dans les larmes des ouvriers", rappelle Sophie Binet.

Le syndicat des "Gilets jaunes" a par ailleurs appelé ses sympathisants à mener une opération secrète sur différents points de rassemblement. "On va montrer aux partenaires du pouvoir ce qu’est un VRAI syndicat", ont-ils écrit dans un appel posté sur le réseau social X.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir.