«Dieselgate»: Carlos Ghosn, ex-PDG de Renault, a rejeté toute responsabilité

L'ancien patron de Renault Carlos Ghosn. (Photo, AFP)
L'ancien patron de Renault Carlos Ghosn. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 12 juillet 2021

«Dieselgate»: Carlos Ghosn, ex-PDG de Renault, a rejeté toute responsabilité

  • Carlos Ghosn, mis en cause par les enquêteurs au début des investigations, a été interrogé le 26 mai sous le statut de témoin par trois juges parisiens venus l'entendre à Beyrouth, où il vit depuis sa fuite du Japon fin 2019
  • « En aucun cas nous n'avons lésiné sur le respect des normes », a affirmé M. Ghosn, défendant la réputation de l'entreprise sous sa direction (2005-2019)

PARIS : L'ancien patron de Renault Carlos Ghosn a rejeté toute responsabilité dans le scandale du « Dieselgate » lorsqu'il a été entendu fin mai au Liban par des juges d'instruction français, selon l'audition consultée lundi par l'AFP. 

Dans ce scandale, révélé en 2015, Renault, Volkswagen, Peugeot et Citroën ont été mis en examen en mai et juin par des juges du pôle santé publique du tribunal de Paris. Fiat Chrysler est aussi menacé d'éventuelles poursuites judiciaires. Les constructeurs sont accusés d'avoir trompé les tests antipollution de véhicules diesel.

Carlos Ghosn, mis en cause par les enquêteurs au début des investigations, a été interrogé le 26 mai sous le statut de témoin par trois juges parisiens venus l'entendre à Beyrouth, où il vit depuis sa fuite du Japon fin 2019.

Pendant plus de six heures, il s'est principalement défaussé sur ses collaborateurs, assurant avoir délégué la gestion des problèmes moteurs en raison de son incompétence en la matière et de ses autres responsabilités.

« En aucun cas nous n'avons lésiné sur le respect des normes », a affirmé M. Ghosn, défendant la réputation de l'entreprise sous sa direction (2005-2019), lors de son audition dévoilée début juillet par Le Monde.

« Il y avait parfois des problèmes dus à des manques de compétences ou de performances, mais rien qui pourrait se rapprocher de ce qui est reproché à d'autres constructeurs, de la volonté de cacher sciemment des résultats », a affirmé l'homme d'affaires franco-libano-brésilien.

Sur les choix techniques, M. Ghosn a renvoyé les magistrats vers ses « directeurs des opérations ». 

Les constructeurs sont accusés d'avoir trompé les contrôles antipollution en recourant à des systèmes électroniques rendant le fonctionnement du moteur moins polluant en phase de test qu'en conditions réelles de circulation.

La responsabilité de M. Ghosn avait été pointée dès novembre 2016, dans le rapport initial de la Répression des Fraudes (DGCCRF). 

La DGCCRF estimait que « l'ensemble de la chaîne de direction » du groupe, jusqu'à son PDG de l'époque, était impliquée, puisque, aux yeux du gendarme de Bercy, « aucune délégation de pouvoir n'[avait] été établie par M. Ghosn », ce qui emportait sa propre responsabilité.

 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.