OMS: avec des indicateurs dans le rouge, la Tunisie a besoin d'aide

Une autoroute de la capitale Tunis, totalement désertée le 10 juillet 2021. (AFP).
Une autoroute de la capitale Tunis, totalement désertée le 10 juillet 2021. (AFP).
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Publié le Mardi 13 juillet 2021

OMS: avec des indicateurs dans le rouge, la Tunisie a besoin d'aide

  • La Tunisie en est actuellement à plus de 16.000 décès, avec des records de 194, 189 ou 144 nouveaux décès quotidiens enregistrés ces derniers jours
  • Le taux d'incidence est "très préoccupant", explique le représentant de l'OMS, et "le variant Delta, qui est très contagieux, est très présent" en Tunisie

TUNIS: La Tunisie a le taux de mortalité lié au Covid-19 "le plus élevé" de la région, a alerté le représentant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), soulignant que la situation risque encore de s'aggraver dans ce pays qui a besoin d'aide et de vaccins.


"La Tunisie est le pays qui a le plus fort taux de mortalité de tout le continent africain et de tout le monde arabe", souligne le Dr Yves Souteyrand, dans un entretien avec l'AFP.


Elle enregistre "plus de 100 morts par jour" dans un pays de 12 millions d'habitants - "c'est vraiment beaucoup", indique-t-il. 


Le pays, qui n'a connu qu'une cinquantaine de morts de mars à août 2020, en est actuellement à plus de 16.000 décès, avec des records de 194, 189 ou 144 nouveaux décès quotidiens enregistrés ces derniers jours.


La gravité de la situation est d'autant plus évidente que "la Tunisie est plus transparente dans ses données que beaucoup d'autres pays", explique-t-il: "le nombre de décès rapporté par la Tunisie est sans doute plus proche de la réalité".


Au delà de l'effet statistique, "la situation sanitaire est grave et tous les indicateurs sont au rouge", ajoute-t-il.


Le taux d'incidence est "très préoccupant", explique le représentant de l'OMS, et "le variant Delta, qui est très contagieux, est très présent" en Tunisie.


Des régions tunisiennes "sont dans une situation épidémiologique particulièrement préoccupante aujourd'hui. On avait Kairouan (centre), Siliana (centre), Béja (nord-ouest) maintenant s'ajoutent Tataouine (sud) et Kasserine (centre)".

- "jours difficiles" à venir -
Le pays pâtit d'une profonde crise politique qui perturbe la prise de décision et mine la confiance des citoyens envers les autorités. Son système hospitalier public, qui fut longtemps un fleuron, est fragilisé par des années de mauvaise gestion et de manque de moyens.


Plusieurs autres facteurs ont contribué à ce que la Tunisie arrive à cette situation "sévère", souligne le Dr Souteyrand.


En mars 2020, la Tunisie a pris des mesures précoces et strictes, qui lui ont permis de circonscrire la pandémie -- mais au prix d'un effort difficilement reconductible.


"Cela a eu un impact économique et social extrêmement élevé, ce qui fait que par la suite les autorités ont géré un équilibre entre la réponse sanitaire et la réponse socio-économique", souligne le Dr Souteyrand.


Depuis, les restrictions sont restées limitées.


En outre, "il n'y avait pas chez la population une préoccupation suffisante de l'épidémie", estime-t-il.


"Compte tenu du fait que le variant Delta se propage d'une manière large aujourd'hui, on peut penser qu'on n'est pas encore dans la phase de pic épidémique, on n'a pas encore atteint le sommet, ni en terme du nombre des cas ni en terme de décès", prévient l'expert. 


La Tunisie "risque d'avoir encore des jours difficiles" durant lesquels "le système de santé va continuer à être très sollicité".


"Les ressources humaines qui travaillent dans les services Covid sont épuisées et en nombre insuffisant. Le manque de spécialités est particulièrement critique dans le système hospitalier public tunisien, notamment l'anesthésie et la réanimation", explique-t-il. "Le système n'est pas en mesure à répondre à l'importance de la demande de soins".


Pour le représentant de l'OMS, la Tunisie "devrait être aidée, particulièrement en vaccins", que le pays a du mal à se procurer en raison du "problème de disponibilité". Les pays développés se sont réservé une large part de la production mondiale, et des dons annoncés ne se sont pas concrétisés.


Seulement 11% de la population tunisienne a eu une dose, et 5% deux doses, ce qui est "loin de ce qu'il faudrait pour avoir un effet d'immunité collective", estime le Dr Souteyrand.


En terme de vaccination, la Tunisie est "largement au-dessous d'un pays comme le Maroc (...) mais elle ne se situe pas si mal que ça: moins bien que la Jordanie, équivalent au Liban, mieux que l'Egypte, l'Algérie et la Libye, et mieux que l'ensemble des pays du sud de l'Afrique".


Mais le but est "de s'assurer qu'au moins 20% de la population aura accès au vaccin", souligne-t-il. 


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.