«Que Dieu vienne en aide à ce pays»: Hariri se retire, le Liban plonge dans l'incertitude

Le président libanais Michel Aoun a rencontré mercredi le Premier ministre désigné Saad Hariri au palais présidentiel. (Photo, AFP)
Le président libanais Michel Aoun a rencontré mercredi le Premier ministre désigné Saad Hariri au palais présidentiel. (Photo, AFP)
Le Premier ministre libanais désigné Saad Hariri arrive à sa rencontre avec le président libanais Michel Aoun mercredi. (PA)
Le Premier ministre libanais désigné Saad Hariri arrive à sa rencontre avec le président libanais Michel Aoun mercredi. (PA)
Short Url
Publié le Vendredi 16 juillet 2021

«Que Dieu vienne en aide à ce pays»: Hariri se retire, le Liban plonge dans l'incertitude

  • Le président Aoun rejette la composition du cabinet de 24 membres
  • Les manifestations de colère se propagent alors que la livre atteint un nouveau taux plus bas

BEYROUTH : Le Premier ministre libanais désigné Saad Hariri s’est récusé jeudi, et a invoqué les «différences majeures» avec le président Michel Aoun pendant neuf mois de tornade politique qui ont empêché la formation d’un gouvernement.

Après sa deuxième rencontre avec le président au cours des dernières 24 heures, Hariri a annoncé que «la position d'Aoun n'a pas changé».

Les deux hommes ont tenu leur 19e réunion mercredi. Hariri a proposé une ultime mouture de 24 ministres.

«Que Dieu vienne en aide à ce pays», se désole Hariri. «Aoun a demandé des changements fondamentaux à la composition du cabinet que je lui ai présenté mercredi, concernant la nomination des ministres chrétiens. Il m'a dit clairement que nous ne serons pas en mesure de parvenir à un accord».

Dans un communiqué, le bureau d'Aoun affirme que Hariri «n'est pas prêt à discuter de modifications quelles qu’elles soient».

Le président Aoun indique qu'il fixera dès que possible une date pour des consultations parlementaires contraignantes, afin de désigner une autre personnalité pour prendre en charge la tâche de former un gouvernement.

Suite à la décision de Hariri, la livre libanaise a chuté vers un nouveau taux de plus de 20 000 LL sur le marché noir.

La démission de Hariri et la forte hausse du cours du dollar ont déclenché des manifestations de colère à Beyrouth, Sidon, Tripoli et Baalbek.

Les manifestants ont détruit des restaurants et des cafés dans la ville méridionale de Tyr, et expulsé les clients.

À Beyrouth, des rues ont été bloquées et des affrontements avec des soldats ont eu lieu à proximité de l'Université arabe de Beyrouth, faisant quelques blessés.

À Tripoli, il y a eu des appels répétés par haut-parleurs pour que les gens descendent dans la rue.

Les relations entre Aoun et Hariri sont très tendues en raison des divergences politiques entre le président et son parti politique, le Courant patriotique libre (CPL), d'un côté, et le Mouvement du futur de Hariri de l'autre.

Le Dr Harith Souleiman, universitaire et écrivain politique, révèle qu'il n'est pas choqué de voir le Liban atteindre cette impasse, car Aoun a «entravé toutes les tentatives» de former un gouvernement qui puisse sauver le pays au cours des neuf derniers mois.

«Aoun ne veut pas que Hariri dirige le gouvernement et insiste pour détenir le tiers de blocage à lui-même et à son parti politique dans l’intention de pouvoir mettre fin au gouvernement quand il en a envie», a-t-il déclaré à Arab News. «Il souhaite que le tiers de blocage soit uniquement attribué à son parti, sans le Hezbollah, car il désire que le Hezbollah puisse faire pression au cas où il soutiendra un candidat à la présidentielle autre que le candidat du CPL, Gebran Bassil.

«Il n'est pas facile maintenant de nommer une figure sunnite très respectée qui résistera à Aoun et à son gendre, Gebran Bassil, pour former un gouvernement qui peut arrêter l'effondrement. Bassil veut un premier ministre qui serait prêt à travailler pour lui et à prendre ses ordres».

Concernant l'échec des pressions étrangères pour parvenir à une solution au Liban, Souleiman a ajouté : «Nous resterons des otages jusqu'à la conclusion des pourparlers américano-iraniens à Vienne. Comment des pays étrangers peuvent-ils nous demander de secourir notre pays alors que nous sommes des otages ? Les kidnappés peuvent-ils se rebeller contre leurs ravisseurs ?

L'ancien député Fares Souaïd a signalé qu'Aoun était toujours au palais présidentiel «uniquement à cause du Hezbollah».

«Dans la confrontation des forces politiques, de l'opinion publique et des instances décisionnelles arabes et internationales, la situation est pire que dangereuse», a-t-il ajouté.

Le département d'État américain a déclaré que le secrétaire d'État Antony Blinken discutera avec son homologue français Jean-Yves Le Drian des efforts déployés pour faire face à la situation au Liban, ajoutant que «les leaders politiques libanais doivent former un gouvernement capable de mener des réformes afin de sortir de cette crise».

Jeudi, l'ambassadrice américaine au Liban Dorothy Shea et son homologue française Anne Grillo ont remis à Aoun une lettre conjointe de la part de Blinken et Le Drian. Dans la missive, ils soulignent «l'intérêt de leurs pays respectif pour la situation libanaise» et «la nécessité de former un gouvernement incessamment» pour faire face à la situation critique.

La France a réitéré jeudi son engagement au soutien des Libanais, et des sources indiquent que l'envoyé présidentiel français Patrick Durel a rencontré mercredi soir Mohamed Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah.

Grillo a souligné la fête nationale de la France dans une lettre aux Libanais.

L’événement «ponctue cette année la solidarité que nous vous exprimons depuis plusieurs mois, surtout après le 4 août 2020, jour de l'explosion du port de Beyrouth».

«Aujourd'hui encore, je vous répète que la France, le peuple français et les Français qui résident au Liban vous soutiendront toujours. La situation aujourd'hui est urgente et pressante. La France a toujours cherché à recueillir le soutien pour le Liban. À l'initiative du président français et l’appui de l'ONU, une troisième conférence internationale de soutien au peuple libanais se tiendra le 4 août. Cette date est nouvelle étape importante (…) après les deux conférences qui ont permis de lever €250 millions ($295,07 millions), dont €80 millions de la France», a souligné l’ambassadrice.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 

 


Le prince héritier saoudien s'envole pour les États-Unis

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
Short Url
  • Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump
  • Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées

RIYAD : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump.

Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées. 

 


Liban: un mort dans une nouvelle frappe israélienne 

Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
Short Url
  • Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément"
  • Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban

BEYROUTH: Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

"Une frappe ce soir de l'ennemi israélien sur une voiture dans la ville d'Al-Mansouri, située dans le district de Tyr, a tué un citoyen", a annoncé le ministère dans un communiqué.

Selon l'Agence de presse officielle libanaise Ani, cette frappe de drone a tué le directeur d'une école locale nommé Mohammed Shoueikh.

L'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat à ces informations.

Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément".

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

La Finul oeuvre avec l'armée libanaise à l'application de cet accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre le Hezbollah et Israël.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.

 


Accident de car en Arabie saoudite: 45 pèlerins tués selon la police indienne

45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne. (AFP)
45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne. (AFP)
Short Url
  • "L’accident tragique d'autocar impliquant des pèlerins indiens en Arabie saoudite est bouleversant"
  • 45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne

NEW DELHI: 45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne.

"L’accident tragique d'autocar impliquant des pèlerins indiens en Arabie saoudite est bouleversant", a déclaré V.C. Sajjanar, commissaire de police de Hyderabad, la ville du centre de l'Inde d'où seraient originaires un grand nombre de victimes.

Lors d'un point presse, il a indiqué que "selon les premières informations, 46 personnes se trouvaient dans le bus et malheureusement une seule personne a survécu"."