Liban : neuf mois gaspillés et une conférence internationale le 4 août

Photo prise le 6 mai 2021 lors d’une rencontre entre le Premier ministre libanais désigné Saad Hariri (g) et le ministre français des Affaires étrangères et européennes Jean-Yves Le Drian (d) à Beyrouth. (AFP / Dalati et Nohra)
Photo prise le 6 mai 2021 lors d’une rencontre entre le Premier ministre libanais désigné Saad Hariri (g) et le ministre français des Affaires étrangères et européennes Jean-Yves Le Drian (d) à Beyrouth. (AFP / Dalati et Nohra)
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Publié le Vendredi 16 juillet 2021

Liban : neuf mois gaspillés et une conférence internationale le 4 août

Photo prise le 6 mai 2021 lors d’une rencontre entre le Premier ministre libanais désigné Saad Hariri (g) et le ministre français des Affaires étrangères et européennes Jean-Yves Le Drian (d) à Beyrouth. (AFP / Dalati et Nohra)
  • Le président français Emmanuel Macron organisera le 4 août prochain une nouvelle conférence internationale sur le Liban, confronté à la pire crise socio-économique de son histoire
  • « Il y a aujourd’hui une urgence absolue à sortir de cette obstruction organisée et inacceptable, et à ce qu’un gouvernement puisse être formé au Liban » souligne le Quai d’Orsay dans son communiqué

BEYROUTH : Dans un contexte non plus de crise mais de véritable souffrance économique endurée par le peuple libanais, plus de la moitié de la population vivant actuellement sous le seuil de pauvreté dans un pays à court de devises, qui fait face à de nombreuses pénuries (médicaments, carburant, électricité, etc.), et alors que la formation d’un gouvernement constituait la dernière planche de salut pour lancer des réformes indispensables, condition posée par la communauté internationale pour débloquer des aides cruciales, le Premier ministre désigné au Liban, Saad Hariri, annonçait jeudi renoncer à former un gouvernement près de neuf mois après sa nomination

Washington a jugé "décevant" ce renoncement. L'abandon de M. Hariri "est une nouvelle déception pour le peuple libanais", a estimé le secrétaire d'État américain Antony Blinken, déplorant que "la classe politique libanaise (ait) gaspillé les 9 derniers mois ».

Le renoncement de Saad Hariri a suscité des critiques de l'ONU et de la France, qui fait pression sur les dirigeants libanais face à l'effondrement du pays depuis l'explosion au port de Beyrouth.

"Il est clair que la position (de Michel Aoun) n'a pas changé", a déclaré Hariri : "Je lui ai proposé plus de temps pour réfléchir et il a dit ‘Nous ne pourrons pas nous mettre d'accord’. C'est pourquoi je me suis excusé de ne pas pouvoir former le gouvernement."

La présidence a répondu dans un communiqué que M. Hariri "n'était prêt à discuter d'aucun amendement". "Quel est l'intérêt d'un jour supplémentaire si la porte des discussions est close?".

« Un épisode dramatique de plus »

Après l'annonce de M. Hariri, la livre libanaise officiellement arrimée au dollar, à 1.507 livres pour un billet vert et qui n'a cessé de dégringoler sur le marché noir, se vendait plus de 20.000 livres pour un dollar avec pour conséquence une hausse massive des prix. Des heurts ont eu lieu à Beyrouth entre des protestataires et des forces de sécurité qui ont tiré des balles en caoutchouc pour débloquer des routes. La Croix-Rouge a fait état de blessés, sans en donner le nombre.

C'est "un épisode dramatique de plus dans l'incapacité des responsables libanais à trouver une issue à la crise", a réagi à l'ONU le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, déplorant une "autodestruction cynique".

« Répondre aux besoins des Libanais »

Le président français Emmanuel Macron organisera le 4 août prochain une nouvelle conférence internationale sur le Liban, confronté à la pire crise socio-économique de son histoire, a annoncé vendredi le ministre français des Affaires étrangères. Cette conférence, qui se tiendra avec l'appui des Nations unies un an exactement après l'explosion ayant dévasté la ville de Beyrouth, est "destinée à répondre aux besoins des Libanais dont la situation se détériore chaque jour" sur fond d'interminable crise politique.

Le Quai d’Orsay a en effet déclaré dans un communiqué de son porte-parole publié le 16 juillet : « La France prend acte de la décision du Premier ministre désigné Saad Hariri de renoncer à former un gouvernement. Ce dernier développement confirme le blocage politique dans lequel les dirigeants libanais maintiennent délibérément le pays depuis des mois, alors même qu’il s’enfonce dans une crise économique et sociale sans précédent.

Il y a aujourd’hui une urgence absolue à sortir de cette obstruction organisée et inacceptable, et à ce qu’un gouvernement puisse être formé au Liban. Cela passe par le lancement immédiat de consultations parlementaires en vue de la désignation, dans les plus brefs délais, d’un nouveau Premier ministre.

Ce gouvernement doit être en mesure de lancer les réformes prioritaires que la situation exige. Il doit également s’atteler à la préparation des échéances électorales de 2022, qui devront se tenir de manière transparente et impartiale, et conformément au calendrier fixé.

Pour répondre aux besoins des Libanais dont la situation se détériore chaque jour, une nouvelle conférence internationale de soutien à la population libanaise sera organisée le 4 aout prochain à l’initiative du Président de la République, avec l’appui des Nations unies. »

L'UE "regrette profondément" le renoncement du Premier ministre désigné Saad Hariri

L'Union européenne "regrette profondément" la décision du Premier ministre désigné au Liban, Saad Hariri, de se récuser pour former un gouvernement et de maintenir le pays dans l'impasse, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

"L'UE regrette profondément l'impasse politique qui persiste dans le pays ainsi que l'absence de progrès dans la mise en œuvre des réformes urgentes", a-t-il ajouté dans un communiqué.

L'UE prépare pour la fin juillet des sanctions ciblées contre les dirigeants politiques libanais responsables du blocage dans ce pays, afin de le sortir de l'impasse.

Un consensus politique a été trouvé entre les ministres des Affaires étrangères de l'UE lors de leur réunion lundi à Bruxelles pour préparer ces sanctions.

"Depuis près d'un an, le Liban n'a pas de gouvernement pleinement habilité, ce qui a précipité une crise financière et économique sans précédent, dont la population libanaise continue de subir les conséquences dramatiques", a rappelé Josep Borrell.

"Il est de la responsabilité des dirigeants libanais de résoudre la crise intérieure actuelle, qu'ils ont eux-mêmes créée", a affirmé Josep Borrell.

"Le Liban a besoin d'un gouvernement capable de mener à bien les principales réformes économiques et de gouvernance et de préparer les élections de 2022, qui doivent avoir lieu dans les délais prévus", a-t-il insisté.

"Un accord avec le Fonds monétaire international reste essentiel pour sauver le pays de l'effondrement financier", a-t-il précisé.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.