Ministre aveugle en Tunisie: Une première dans le monde arabe

Académique, enseignant de traduction et de rhétorique à l’Université de la Manouba, Zidi est également chercheur en sciences rhétoriques et en psychologie du handicap, et détenteur depuis 2019 d’un doctorat en Littérature arabe du même établissement (Photo, AFP).
Académique, enseignant de traduction et de rhétorique à l’Université de la Manouba, Zidi est également chercheur en sciences rhétoriques et en psychologie du handicap, et détenteur depuis 2019 d’un doctorat en Littérature arabe du même établissement (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 05 septembre 2020

Ministre aveugle en Tunisie: Une première dans le monde arabe

  • Comme le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi, Walid Zidi, nouveau ministre des Affaires culturelles est originaire du Kef, région défavorisée du Nord-Ouest de la Tunisie
  • Même s’il reste beaucoup à faire dans ce domaine, la nomination d’un aveugle à un poste ministériel est le fruit d’une longue tradition tunisienne en matière de promotion des droits humains

Le 24 août 2020 n’aura probablement pas la même importance dans l’histoire de la Tunisie que le 14 janvier 2011, date de la chute du régime Ben Ali, mais il y aura une place non négligeable. 
En ce jour, pour la première fois dans ce pays et dans le monde arabe en général un aveugle a été nommé ministre, en l’occurrence des Affaires culturelles, au sein du nouveau gouvernement formé par le Premier ministre Hichem Mechichi qui a obtenu la confiance au Parlement  lors d'un vote le 2 septembre. 

Même s’il reste beaucoup à faire dans ce domaine, la nomination d’un aveugle à un poste ministériel est le fruit d’une longue tradition tunisienne en matière de promotion des droits humains, y compris des personnes handicapées.

Comme le chef du gouvernement, Walid Zidi, nouveau ministre des Affaires culturelles est originaire du Kef, région défavorisée du Nord-Ouest de la Tunisie. 
Académique, enseignant de traduction et de rhétorique à l’Université de la Manouba, il est également chercheur en sciences rhétoriques et en psychologie du handicap, et détenteur depuis 2019 d’un doctorat en Littérature arabe du même établissement. 

La Tunisie été le premier pays arabe à ratifier la Convention Internationale Relative aux Droits des Personnes Handicapées (CIRDPH) (Photo, AFP).

En Tunisie, c’est la polémique suscitée par la réaction du nouveau ministre qui a dominé. 
En effet, Zidi avait déclaré dans un premier temps qu’il n’est pas intéressé par le poste. Le Premier ministre avait alors décidé de l’écarter de sa liste après ce refus. Mais c’est bien l’intervention du président Kais Saied qui a bien changé la donne. 
A l’étranger, sur les réseaux sociaux et plus particulièrement dans le monde arabe, l’évènement a été unanimement salué comme une avancée que certains ont souhaité voir se reproduire dans d’autres pays arabes. 
Mais en Tunisie, cette nomination n’a rien pour étonner, elle n’est pas le fruit du hasard, et vient s’inscrire dans une longue tradition d’efforts pour un meilleur respect des droits humains.

Tradition tunisienne
Le plus petit des pays du Maghreb a en effet un historique qui mérite d’être mentionné en termes de promotion des droits humains, politiques, économiques et sociaux, en général et ceux des personnes handicapées en particulier. 
La Tunisie a été le premier pays arabe et musulman à avoir aboli l’esclavage (le 23 janvier 1846), à s’être doté d’une constitution (en 1861), et d’une organisation de défense des droits de l’homme (en 1978). Elle a également été le premier pays arabe à ratifier la Convention Internationale Relative aux Droits des Personnes Handicapées (CIRDPH). 
La minuscule Tunisie se distingue également dans un autre domaine: Ses handicapés ont été parmi les premiers dans le monde arabe à prendre part à des manifestations sportives mondiales. Et aujourd’hui, ils réussissent les meilleurs performances. Aux trois derniers Jeux Paralympiques (2008, 2012 et 2016), elle a été le pays arabe le mieux classé -dans le Top 20 lors des deux premiers, et 21ème il y a quatre ans - raflant à chaque fois une vingtaine de médailles, dont entre 7 et 9 en or.
Malgré ce bagage qui d’une part rendrait fier tout Tunisien, tout est malheureusement loin d’être pour le mieux dans la Tunisie d’aujourd’hui, surtout en matière de droits et d’insertion des personnes handicapées. Preuve en est la profonde crise que vit depuis près de deux ans l’Union Nationale des Aveugles de Tunisie (UNAT) dont le 31ème rapport annuel général de la Cour des comptes de 2018 a pointé du doigt pour mauvaise gestion administrative, financière et comptable.

Selon ce rapport, l’UNAT, censée être en première ligne de défense des aveugles, n’a pas réussi à prendre en charge les personnes malvoyantes et non-voyantes en ce qui concerne, notamment, la distribution d’aides, la formation et l’octroi de microcrédits.


 


L'UE estime que la diplomatie est le seul moyen de résoudre le conflit israélo-iranien

La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
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  • L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas,
  • « L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté.

BRUXELLES : L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

« Nous sommes tous convenus de la nécessité urgente d'éviter l'escalade. L'Iran ne peut pas avoir de bombe nucléaire et la diplomatie est la solution pour y parvenir », a-t-elle souligné devant la presse, à l'issue de cette réunion qui s'est tenue par visioconférence entre les 27.

« L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté, précisant par ailleurs que l'UE avait décidé d'aider les États membres à évacuer leurs ressortissants « s'ils le désirent ».

L'armée israélienne mène depuis vendredi des frappes sans précédent sur l'Iran, avec pour objectif affiché d'empêcher Téhéran d'obtenir la bombe atomique.

En Iran, les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés, selon un bilan officiel établi dimanche. Selon le bureau de Benjamin Netanyahu, les salves de missiles et de drones tirées en représailles par l'Iran ont fait au moins 24 morts en Israël.

Les ministres des Affaires étrangères des 27 doivent se retrouver lundi pour une réunion à Bruxelles. 


Gaza: la Défense civile annonce au moins 50 morts dans des tirs israéliens près d'un centre d'aide

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
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  • Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique"
  • La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud)

JERUSALEM: La Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi que les forces israéliennes avaient tué au moins 50 personnes qui s'étaient rassemblées près d'un centre de distribution d'aide dans le sud du territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan.

Le porte-parole de cet organisme de premiers secours, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP qu'au moins 50 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées alors que des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés dans la matinée pour recevoir de l'aide à Khan Younès.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations annoncés par la Défense civile.

"Des drones israéliens ont tiré sur les gens. Quelques minutes plus tard, des chars israéliens ont tiré plusieurs obus (...), ce qui a entraîné un grand nombre de martyrs et de blessés", a encore affirmé M. Bassal, accusé par l'armée israélienne de répandre de fausse information sur sur ses opération à Gaza.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit "examiner" les faits.

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique".

La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud).

Le territoire palestinien est ravagé par plus de 20 mois de guerre entre Israël et le Hamas, et la situation continue de se détériorer sur le terrain.

Elle a été déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité après leur enlèvement ce jour-là.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré lundi que 5.139 personnes avaient été tuées depuis la reprise des frappes israéliennes sur le territoire le 18 mars, après une courte trêve.

Le bilan total à Gaza depuis le début de la guerre s'élève à 55.432 morts, selon le ministère de la Santé.

 


Nucléaire : Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à entamer des négociations sans « préconditions »

Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025.  (Photo de Joe Klamar / AFP)
Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025. (Photo de Joe Klamar / AFP)
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  • es ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.
  • Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

PARIS : Selon une source diplomatique française, les ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.

Lundi soir, Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul ont eu un entretien avec la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, et ont en outre « appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire », comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères a fait état d'un appel entre le ministre iranien des Affaires étrangères et chef négociateur pour le nucléaire et ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas. 

Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que l'UE, sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les États-Unis s'étaient retirés unilatéralement.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les États-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année, qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations était prévu la semaine dernière, mais il a été annulé après les frappes israéliennes.

Les États-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, que des experts considèrent comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été transmis par les ministres français, britannique et allemand à Israël « sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, les infrastructures et les populations civiles », selon une source diplomatique française.