La violence au Yémen s’accroît alors que les Houthis rejettent les appels à la trêve

Un soldat du gouvernement yéménite tire avec une arme montée sur véhicule sur une position de première ligne lors de combats contre des houthis à Marib. (photo d'archive REUTERS)
Un soldat du gouvernement yéménite tire avec une arme montée sur véhicule sur une position de première ligne lors de combats contre des houthis à Marib. (photo d'archive REUTERS)
Short Url
Publié le Lundi 02 août 2021

La violence au Yémen s’accroît alors que les Houthis rejettent les appels à la trêve

  • Des dizaines de combattants, dont un commandant du gouvernement, ont été tués au cours des dernières 48 heures
  • L'escalade militaire des Houthis est survenue alors que les États-Unis reprochent à la milice d’ avoir attaqué Marib et rejeté les efforts de paix pour mettre fin à la guerre

ALEXANDRIE : La violence a augmenté au Yémen au cours du week-end alors que les Houthis ont rejeté les appels à arrêter les hostilités et à se conformer aux initiatives de paix.

Des dizaines de combattants, dont un commandant du gouvernement, ont été tués au cours des dernières 48 heures dans des combats entre les troupes et les Houthis dans les provinces de Marib, Lahj, Shabwa et Al-Bayda, les Houthis intensifiant leurs attaques contre les zones contrôlées par le gouvernement.

Les combats les plus intenses ont été signalés à Marib, où les forces ont déjoué les attaques de la milice dans des zones situées à l'extérieur de la ville de Marib et revendiqué des avancées limitées dans la région d'Al-Rahaba.

L'armée yéménite a fait le deuil samedi du brigadier Abad Ahmed Al-Hulaisi Al-Muradi, qui a été tué alors qu'il se battait contre les Houthis dans les zones contestées au sud de la ville de Marib.

L'escalade militaire des Houthis est survenue alors que les États-Unis reprochent à la milice d’avoir attaqué Marib et rejeté les efforts de paix pour mettre fin à la guerre.

Commentant la visite de l'envoyé spécial américain pour le Yémen Tim Lenderking en Arabie saoudite, le département d'État américain a déclaré vendredi : « Au cours de ce voyage, Lenderking a appelé à la fin des combats à Marib et à travers le Yémen, combats qui n’ont fait que multiplier les souffrances du peuple yéménite. Il s'est dit préoccupé par le fait que les Houthis continuent de refuser de s'engager de manière significative dans un cessez-le-feu et des pourparlers politiques ».

Muin Shreim, envoyé spécial par intérim de l'ONU pour le Yémen, qui a également conclu une brève visite à Riyad vendredi, a exhorté les parties à arrêter les opérations militaires au Yémen et en Arabie saoudite et à reprendre les pourparlers dans le cadre d'un plan de paix parrainé par l'ONU. « C'est essentiel pour réduire les menaces contre les civils, améliorer la situation humanitaire désastreuse et ouvrir la voie à une paix durable, globale et juste, ainsi qu'à la réconciliation et au redressement du Yémen », a déclaré Shreim.

Un expert indique que les Houthis ont intensifié leurs opérations pour prendre le contrôle de nouvelles zones et améliorer leur position de négociation.

«Les Houthis ont répondu aux initiatives et mouvements de l'ONU et internationaux en se développant (militairement) afin de marquer davantage de points et de s’imposer sur le terrain», dit Ali Al-Fakih, rédacteur en chef d'Al-Masdar Online à Arab News.

Les efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre n’ont, a-t-il dit, pas porté leurs fruits parce que les Houthis ont rejeté les initiatives de paix de l'ONU et de l'Arabie saoudite, tout en snobant l'ancien envoyé de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths, l'emissaire américain et des médiateurs omanais.

L'analyste politique yéménite Saleh Al-Baydani déclare que les Houthis cherchent à totalement contrôler la moitié nord du pays, et souligne qu'une pression militaire et diplomatique internationale simultanée sur les Houthis les forcerait à accepter un plan de paix et à arrêter les hostilités.

« Forcer les Houthis à se conformer à l'option de la paix ne peut être réalisé que de deux manières simultanées,» dit-il à Arab News. « La première consiste à augmenter la pression militaire sur le terrain et la deuxième à faire pression au niveau international au-delà des condamnations et des déclarations. »

Les Houthis ont également exploité l'accent mis par le gouvernement sur la défense de la ville de Marib, son dernier bastion majeur dans le nord, laissant d'autres provinces sans protection et vulnérables aux attaques de la milice, selon les analystes.

Al-Fakih déclare que les Houthis ont intensifié leurs activités à Lahj, Shabwa et Al-Bayda après l’échec d’une tentative de percée militaire lors de leur offensive sur la ville de Marib, ajoutant que mener des frappes plus agressives et unifiées contre leurs cibles militaires et assécher leurs sources financières aideraient à les forcer à accepter la paix.

Najeeb Ghallab, sous-secrétaire au ministère yéménite de l'Information et analyste politique, déclare que les dirigeants idéologiques de la milice qui pensent avoir « l’autorisation du ciel pour gouverner le Yémen, et ceux qui se sont enrichis pendant la guerre » résisteraient à toute tentative de mettre fin à la guerre.

« La milice houthie est convaincue que toute voie vers la paix au Yémen représente une menace pour elle. La guerre étend sa domination sur les zones sous son contrôle », précise Ghallab.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.


Un sénateur américain réclame une action militaire contre le Hamas et le Hezbollah s'ils ne désarment pas

Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le sénateur américain Lindsey Graham appelle au désarmement du Hamas et du Hezbollah, menaçant d’une action militaire s’ils refusent, et conditionne toute paix durable à cette étape
  • Malgré des cessez-le-feu fragiles à Gaza (octobre) et avec le Hezbollah (novembre 2024), les tensions persistent, Israël poursuivant des frappes et les médiateurs poussant vers une phase 2 du plan de paix

Jérusalem: L'influent sénateur américain Lindsey Graham a réclamé dimanche une action militaire contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais si ces deux mouvements ne démantelaient pas leur arsenal.

Après deux années d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est observé depuis octobre dans le territoire palestinien, bien que les deux parties s'accusent mutuellement de le violer.

Une trêve avec le Hezbollah est également entrée en vigueur en novembre 2024, après deux mois d'une guerre ouverte. Mais Israël continue de mener des frappes en territoire libanais, disant cibler le mouvement islamiste.

Concernant ses deux ennemis, alliés de l'Iran, Israël fait du démantèlement de leur arsenal militaire l'une des principales conditions à toute paix durable.

"Il est impératif d'élaborer rapidement un plan, d'impartir un délai au Hamas pour atteindre l'objectif du désarmement", a affirmé le sénateur républicain lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Dans le cas contraire, "j'encouragerais le président (Donald) Trump à laisser Israël achever le Hamas", a-t-il dit.

"C'est une guerre longue et brutale, mais il n'y aura pas de succès où que ce soit dans la région, tant que le Hamas n'aura pas été écarté du futur de Gaza et tant qu'il n'aura pas été désarmé", a estimé M. Graham.

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre à Gaza, les médiateurs appellent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase d'un plan de paix américain.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"La phase deux ne pourra pas réussir tant que le Hamas n'aura pas été désarmé", a martelé M. Graham.

- "Grand ami d'Israël" -

Tout en se disant "optimiste" sur la situation au Liban où le gouvernement s'est engagé à désarmer le Hezbollah, M. Graham a brandi la menace d'une "campagne militaire" contre le mouvement.

"Si le Hezbollah refuse d'abandonner son artillerie lourde, à terme nous devrions engager des opérations militaires", a-t-il estimé, allant jusqu'à évoquer, en coopération avec le Liban, une participation des Etats-Unis aux côtés d'Israël.

Plus tôt dimanche, le sénateur a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a salué en lui "un grand ami d'Israël, un grand ami personnel".

Samedi, les Etats-Unis et les garants du cessez-le-feu --Egypte, Qatar et Turquie-- ont appelé Israël et le Hamas à "respecter leurs obligations" et à "faire preuve de retenue" à Gaza.

Le Hamas appelle de son côté à stopper les "violations" israéliennes du cessez-le-feu.

Vendredi, six personnes, dont deux enfants, ont péri dans un bombardement israélien sur une école servant d'abri à des déplacés, d'après la Défense civile à Gaza, un organisme de secours dépendant du Hamas.


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Short Url
  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".