Christian Le Squer, 3 étoiles: "Donner de l'émotion avec des petits repas"

Dans cette photo d'archive prise le 29 juillet 2020, le chef français trois étoiles Michelin Christian Le Squer pose devant le restaurant du Moulin de Rosmadec à Pont-Aven, dans l'ouest de la France. (Fred Tanneau/AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 29 juillet 2020, le chef français trois étoiles Michelin Christian Le Squer pose devant le restaurant du Moulin de Rosmadec à Pont-Aven, dans l'ouest de la France. (Fred Tanneau/AFP)
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Publié le Dimanche 01 août 2021

Christian Le Squer, 3 étoiles: "Donner de l'émotion avec des petits repas"

  • Dans son établissement Ar Iniz, au bord de l'océan à Saint-Malo, on déjeune pour 34 euros, entrée-plat-dessert avec poissons et fruits de mer au centre du menu
  • Le chef Christian Le Squer a signé la carte de cet hôtel-restaurant doté d'une vingtaine de petites chambres spartiates décorées comme des cabines de bateau

SAINT-MALO, France : Comme "un grand couturier chez H&M": le chef triplement étoilé Christian Le Squer s'offre une cure de jouvence dans sa Bretagne natale où il multiplie les projets pour budget modeste dans l'attente de la réouverture de son restaurant de palace parisien.  

Dans son établissement Ar Iniz, au bord de l'océan à Saint-Malo, on déjeune pour 34 euros, entrée-plat-dessert avec poissons et fruits de mer au centre du menu et des touches de "terre" bien bretonnes, comme le crispy de sarrasin qui enveloppe le thon cru ou la poitrine de cochon confite et caramélisée.

"Ici, il y a une ambiance de bord de mer. Je fais une cuisine de plage que je ne pouvais pas pratiquer à Paris. Cela me rappelle ma jeunesse, je suis né au bord de la mer, j'aime ce côté iodé le matin quand tu ouvres la fenêtre", raconte Christian Le Squer à l'AFP.

"Sans prétention"

Il a signé la carte de cet hôtel-restaurant doté d'une vingtaine de petites chambres spartiates décorées comme des cabines de bateau. Chose rare pour la Bretagne connue pour sa météo capricieuse, les repas se dégustent en terrasse.

Christian Le Squer supervise aussi la carte du Rosmadec Le Moulin à Pont-Aven (en Bretagne également), mené par son ancien sous-chef Sébastien Martinez. Le restaurant a reçu une étoile Michelin quelques mois après son ouverture en 2020.

Pour Saint-Malo, Christian Le Squer ne brigue pas d'étoiles. Le lieu suggère "une cuisine sans prétention, mais élégante au niveau des saveurs", dit-il.

Il s'apprête à retravailler dans le même esprit la carte du restaurant La Vallée à Dinard (toujours en Bretagne) qui sert actuellement des plateaux de fruits de mer et le parmentier au tourteau, et à Ar Duen, au coeur de la forêt bretonne. L'idée? "Une guinguette de mer" pour le premier, la création d'un grand potager et le travail des herbes de la forêt pour le deuxième.

"J'ai vécu sur un nuage"

"Pendant des années, j'ai vécu sur un nuage qui est le luxe. Le confinement m'a permis de penser" autrement, souligne le chef.

La crise sanitaire et la fermeture depuis 17 mois du Cinq, son restaurant triplement étoilé au palace George V, l'a rendu disponible pour des projets "à dimension humaine". "Avant j'avais toujours refusé, parce que je n'avais pas le temps, j'aimais beaucoup travailler à l'international et j'avais un peu oublié la France". 

Or, "un grand chef qui fait des repas pour un ticket élevé doit être capable de donner de l'émotion avec des petits repas". "A un moment donné, il y a eu une cassure sociale, il n'y avait plus d'intermédiaire".

"Côté palais, les gens sont toujours exigeants", dit Christian Le Squer qui veille à ce que le pain et le beurre soient de qualité égale dans tous ses restaurants, étoilés ou pas. Les vins pour les restaurants bretons sont choisis par Eric Beaumard, son complice et sommelier du Cinq. 

"Instagrammable" ou "plus là"

Le Cinq va rouvrir en septembre, mais Christian Le Squer prépare en parallèle une gamme de produits qui seront en vente chez Monoprix cet automne. Il réfléchit aussi à un glacier à l'instar d'un autre poids-lourd, le chef le plus étoilé au monde Alain Ducasse, qui vient d'en inaugurer un à Paris après s'être diversifié dans le café et le chocolat.

"Alain est extrêmement intelligent, il a toujours eu beaucoup d'avance", estime Christian Le Squer qui juge "regrettable" son départ d'un autre palace parisien, Plaza Athénée où il a été remplacé par le jeune chef --sans étoiles-- Jean Imbert.

"On retourne en arrière parce que la clientèle française n'était peut-être pas au rendez-vous" au Plaza, analyse-t-il.

Jean Imbert est le gagnant de la populaire émission Top Chef et est très actif sur les réseaux sociaux. "Aujourd'hui, un chef qui n'est pas instagrammable n'est plus dans la course. Alain Ducasse n'a peut-être pas trouvé son public sur Instagram", avance Christian Le Squer.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com