Rassemblement à Washington contre la présidence de Raïssi

Des centaines d'Irano-Américains, dont les proches ont été exécutés par le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi, se sont rassemblés à Washington lundi pour exhorter les États-Unis et leurs alliés à lui demander des comptes. (Photo fournie, OIAC)
Des centaines d'Irano-Américains, dont les proches ont été exécutés par le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi, se sont rassemblés à Washington lundi pour exhorter les États-Unis et leurs alliés à lui demander des comptes. (Photo fournie, OIAC)
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Publié le Mardi 03 août 2021

Rassemblement à Washington contre la présidence de Raïssi

  • Le sit-in, lancé par l'Organisation des communautés iraniennes américaines, s’est tenu la veille de l'investiture officielle de Raïssi
  • Un grand nombre de personnes au rassemblement confient à Arab News avoir personnellement perdu un être cher en 1988

LONDRES : Des centaines d'Irano-Américains, dont les proches ont été exécutés par le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi, se sont rassemblés à Washington lundi pour exhorter les États-Unis et leurs alliés à lui demander des comptes pour ce qu’ils qualifient de «crimes contre l'humanité».

Un nombre d’anciens et actuels membres de l'appareil diplomatique américain ont pris la parole lors du rassemblement où se trouvait Arab News. Ils ont exprimé leur soutien aux manifestants, et ont joint leurs voix aux appels à la justice et à la responsabilité contre le régime iranien.

Le sit-in, lancé par l'Organisation des communautés iraniennes américaines, s’est tenu la veille de l'investiture officielle de Raïssi.

Sur le terrain du Capitole de Washington DC, les participants ont adressé un message clair à l’intention de l'administration Biden et de la communauté internationale. Selon eux, Raïssi est un criminel international, non pas un leader, et il devrait être traité en conséquence.

Le sénateur du Texas, Ted Cruz, a affirmé aux manifestants que «le peuple iranien pâtit depuis trop longtemps du comportement Ali Khamenei et d'Ebrahim Raïssi. Son appel à la liberté et à la justice résonne dans le monde entier, et bénéficie de l’appui des Américains, toujours épris de liberté».

«Nous soutiendrons les familles des individus assassinés. Nous invitons vigoureusement l'administration Biden à tenir Raïssi et Khamenei responsables à travers des sanctions, et à faire pression pour que Raïssi soit poursuivi en justice pour crimes contre l'humanité», poursuit Cruz.

Un grand nombre de personnes au rassemblement confient à Arab News avoir personnellement perdu un être cher en 1988. À l’époque, Raïssi présidait des simulacres de procès contre des prisonniers politiques après la guerre Iran-Irak, surnommés «commissions de la mort» par Amnesty International.

Alors procureur de Téhéran, il avait exécuté des milliers de prisonniers politiques en raison de leur affiliation ou leur sympathie pour l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (OMPI), un groupe révolutionnaire iranien tombé en disgrâce auprès du régime et par la suite violemment écrasé.

Tous ceux interrogés par Arab News lors du rassemblement de lundi continuent de soutenir l'OMPI aujourd'hui.

Une participante, Eshrat Dehghan, confie à Arab News qu'elle a perdu trois de ses fils lors des commissions de la mort. Pour ce crime et des milliers d'autres, insiste-t-elle, Raïssi «ne doit pas être autorisé à entrer à l'ONU».

La femme, qui s’appuie aujourd’hui sur une canne en raison de la torture qu’elle a elle-même subie aux mains de Téhéran, estime que «l'administration Biden devrait soutenir le peuple iranien et l'OMPI dans sa lutte contre le régime».

Classée pendant des années comme organisation terroriste, l'OMPI a été retirée de la liste des États-Unis et de l'Europe en 2012. Une victoire que revendique Lincoln Bloomfield, alors secrétaire d'État adjoint aux Affaires politico-militaires dans l'administration Bush, et qui a enquêté de manière exhaustive sur les allégations de terrorisme contre le groupe.

Bloomfield affirme à Arab News n’avoir trouvé aucune preuve durant l’enquête que le groupe a ciblé les États-Unis ou leurs alliés avec des actes terroristes.

Bloomfield explique que s’il y avait eu «la moindre indication qu’ils ont visé des civils, des enfants ou des personnes innocentes, ce serait différent. Mais c'est (un groupe de) résistance légitime à la tyrannie».

Marc Ginsberg, ancien conseiller au Moyen-Orient de la Maison Blanche et diplomate américain de longue date, affirme à Arab News que l'attaque meurtrière de samedi contre un cargo israélien ne fait qu’ajouter «une raison de plus» pour demander des comptes au régime Raïssi.

«Je suis en faveur de tenter tout ce qu’il faut afin de freiner ce régime et sa capacité à continuer de réprimer, d'inciter à la violence et de soutenir le terrorisme au Moyen-Orient», dit-il. «Même si (le régime) accepte de faire machine arrière en ce qui concerne ses violations de l'accord nucléaire iranien, ce ne sera jamais assez pour atteindre l'objectif de l’empêcher de développer une arme nucléaire».

Ginsberg rappelle qu'au-delà de la question nucléaire, Téhéran refuse d'abandonner ses autres activités perturbatrices au Moyen-Orient. Au contraire, il pense d’ailleurs​​ que le régime risque de se servir d’un potentiel allégement des sanctions comme «bouée de sauvetage» pour les faire avancer.

Les (dirigeants iraniens) «ne vont pas accepter qu’on impose des restrictions sur leur programme de missiles balistiques, et ils ne vont certainement pas abandonner leur soutien au Hezbollah, au Hamas, aux miliciens Houthis, ou au régime syrien d'Assad», poursuit Ginsberg.

«Leur seul objectif est d’obtenir un allégement des sanctions. Leur raisonnement s’articule autour de la question: combien de concessions doivent-ils accorder en échange (…)? Rien d’autre ne les intéresse», conclut-il. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le métro de Riyad bat le record Guinness du plus long réseau sans conducteur

Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Le métro de Riyad comprend six lignes intégrées et 85 stations, et intègre des technologies de pointe
  • Le système de transports publics de Riyad, incluant le métro et les bus, soutient le trafic, l’économie, le développement urbain et la vie sociale de la ville

LONDRES : Le Guinness World Records a officiellement certifié le métro de Riyad comme le plus long réseau de métro sans conducteur au monde, avec 176 kilomètres, mettant en lumière les avancées rapides de l’Arabie saoudite dans le domaine des transports modernes.

Le métro de Riyad constitue un élément essentiel de l’initiative de transport public dans la capitale saoudienne. Il comporte six lignes intégrées, 85 stations, et fait appel à des technologies de pointe.

Le système fonctionne selon un modèle automatisé sans conducteur, géré par des salles de contrôle avancées garantissant des niveaux élevés de précision, de sécurité et de qualité, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

L'ouvrage de référence annuel indique que le métro de Riyad a été « conçu pour améliorer la mobilité urbaine, réduire les embouteillages et promouvoir la durabilité grâce à des solutions de transport respectueuses de l'environnement ».

Le réseau de transports publics de Riyad, incluant métro et bus, soutient le trafic de la ville, son économie, son développement urbain et sa vie sociale.

Cette réalisation met en avant les efforts de la Commission royale pour la ville de Riyad visant à adopter des concepts de transport urbain innovants et durables, démontrant son engagement en faveur d’infrastructures modernes qui améliorent la qualité de vie et soutiennent la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, ajoute la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie: des soldats israéliens tuent deux Palestiniens apparement en train de se rendre

Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
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  • Deux Palestiniens ont été tués lors d’une opération israélienne à Jénine, une scène filmée sous plusieurs angles: l’Autorité palestinienne parle d’« exécution sommaire », tandis qu’Israël affirme que les forces ont agi face à une menace

Jénine, Territoires palestiniens: L'armée et la police israéliennes ont annoncé jeudi examiner les circonstances dans lesquelles deux Palestiniens ont été abattus lors d'une opération conjointe de leurs forces alors qu'ils étaient apparemment en train de se rendre à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

La scène a été filmée sous plusieurs angles, notamment par un journaliste de l'AFP, dans cette ville bastion de groupes armés palestiniens.

L'Autorité palestinienne a identifié les Palestiniens tués comme Montasser Billah Mahmoud Abdullah, 26 ans, et Youssef Ali Assassa, 37 ans, dénoncé les faits comme une "exécution sommaire" et accusé les forces israéliennes de "crime de guerre documenté et complet".

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite, a dit apporter son "soutien total aux gardes-frontières et aux soldats de l'armée qui ont ouvert le feu sur des terroristes recherchés sortis d'un bâtiment à Jénine".

Des vidéos ayant largement circulé sur les médias sociaux montrent deux hommes sortir d'un bâtiment cerné par des soldats israéliens, les bras en l'air. On les voit ensuite se coucher à terre devant les soldats avant d'être redirigés vers l'intérieur du bâtiment. Des coups de feu retentissent. Les deux hommes gisent au sol.

Les images tournées par le JRI de l'AFP montrent les deux hommes sortir du bâtiment puis y rentrer avant les coups de feu. Un immeuble placé entre le journaliste et la scène obstrue une partie de l'image. On voit ensuite des soldats évacuer un cadavre.

- "Les terroristes doivent mourir !" -

Une fois la nuit tombée, un photographe de l'AFP a vu des Palestiniens nettoyer les lieux. Des flaques de sang maculaient encore le sol.

Dans un communiqué commun, l'armée et la police (dont dépend l'unité des gardes-frontières) indiquent que leurs forces ont procédé dans la soirée "à l'arrestation de deux individus recherchés pour des actes terroristes, notamment des jets d'explosifs et des tirs sur les forces de sécurité".

"Après leur sortie [du bâtiment où ils étaient cernés], des tirs ont été dirigés vers les suspects", ajoute l'armée, précisant que "l'incident est en cours d'examen".

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a dénoncé dans un communiqué une "exécution de sang-froid".

"Les soldats ont agi exactement comme on l'attend", a estimé de son côté M. Ben Gvir. "Les terroristes doivent mourir!" a-t-il écrit sur son compte X.

Citant une source au sein des gardes-frontières, le journal de gauche Haaretz a indiqué qu'une enquête préliminaire mentionnait d'ores et déjà qu'un des deux hommes tués avait tenté de se relever après avoir été au sol et fait un "mouvement suspect", qui a décidé les policiers et les soldats à tirer.

- "Déshumanisation" -

"L'exécution documentée aujourd'hui est le résultat d'un processus accéléré de déshumanisation des Palestiniens et de l'abandon total de leurs droits par le régime israélien", a estimé B'Tselem, organisation israélienne de défense des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés.

"Il est du devoir de la communauté internationale de mettre fin à l'impunité d'Israël et de traduire en justice les responsables de la planification et de l'exécution de sa politique criminelle contre le peuple palestinien", ajoute l'ONG.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas sur le sud d'Israël.

Elles n'ont pas cessé avec la trêve fragile en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre. Mercredi, l'armée israélienne a annoncé le lancement d'une nouvelle opération contre les groupes armés palestinien dans le nord de la Cisjordanie.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.


Israël frappe à nouveau le sud du Liban, un an après le cessez-le-feu

L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
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  • L’armée israélienne a mené de nouvelles frappes dans le sud du Liban, ciblant des infrastructures et des sites d’armes du Hezbollah, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis un an
  • Le gouvernement libanais est accusé par Israël et les États-Unis de tarder à démanteler la présence militaire du Hezbollah dans la zone frontalière, tandis que Beyrouth dément toute faute et rejette les accusations israéliennes

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir mené de nouvelles frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, au moment où elle intensifie ses attaques sur le territoire libanais malgré un cessez-le-feu avec le mouvement pro-iranien qu'elle accuse de chercher à se réarmer.

"Il y a peu, l'armée israélienne a frappé et démantelé des infrastructures terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones dans le sud du Liban", écrit l'armée dans un communiqué.

"Dans le cadre de ces frappes, l'armée a visé plusieurs sites de lancement où des armes du Hezbollah étaient stockées", ajoute le communiqué, qui précise que les frappes ont également touché des "postes militaires utilisés par des membres du Hezbollah pour mener des attaques terroristes".

L'agence de presse d'Etat libanaise ANI a annoncé une série de "raids aériens israéliens sur Al-Mahmoudiya et Al-Jarmak dans la région de Jezzine."

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, signé il y a un an jour pour jour, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kilomètres entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz avait averti qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord, et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", a déclaré M. Katz lors d'une intervention devant le parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" dimanche à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah.

La Présidence libanaise a publié mercredi une déclaration du président Joseph Aoun qui "a rejeté les allégations israéliennes qui portent atteinte au rôle de l'armée et remettent en question son travail sur le terrain, notant que ces allégations ne reposent sur aucune preuve tangible."