Les fascinantes maquettes d’un ancien ingénieur célèbrent Djeddah et La Mecque

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Publié le Mercredi 04 août 2021

Les fascinantes maquettes d’un ancien ingénieur célèbrent Djeddah et La Mecque

  • Un ingénieur agronome saoudien a décidé, pendant sa retraite, de célébrer le patrimoine architectural et culturel du Royaume
  • Ses créations constituent un fascinant témoignage de la vie sociale et culturelle qui animait Djeddah et La Mecque au début et au milieu du XXe siècle

LA MECQUE: Un ingénieur agronome saoudien a décidé, pendant sa retraite, de célébrer le patrimoine architectural et culturel du Royaume en réalisant de minutieuses maquettes des principaux sites de Djeddah et de La Mecque. 

Abdel Aziz Taher al-Hebshi a fait de sa maison, située dans le quartier Al-Rawdah de Djeddah, un espace où il expose ses créations, qui constituent un fascinant témoignage de la vie sociale et culturelle qui animait ces villes saoudiennes au début et au milieu du XXe siècle.

Parmi ces maquettes figure le «café littéraire» que fréquentaient autrefois les écrivains, les intellectuels et les poètes dans le quartier de Misfalah, à La Mecque. Avec cette reconstitution, il souhaite, comme il nous l’explique, saluer la contribution de ces personnalités aux progrès de la littérature et de la culture en Arabie saoudite.

«J'ai appris de source sûre que les écrivains, les poètes et les intellectuels de La Mecque se rendaient autrefois au café Saleh Abdelhay, à côté du café Bajrad. Autrefois, le quartier de Misfalah regorgeait d’établissements de ce type», explique M. Al-Hebshi, 72 ans, à Arab News.

Il ajoute que, à cette époque, la culture et la littérature prospéraient à La Mecque, tout comme la science et la quête du savoir. La ville constituait donc un phare pour les écrivains, les poètes et les scientifiques, et le café Saleh Abdelhay faisait partie des lieux de rencontre où ils échangeaient des points de vue intellectuels et artistiques.

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«Le ministre saoudien de la Culture Mohammed Abdou Yamani comptait parmi les personnalités qui fréquentaient ce café», raconte l’artisan, qui précise que ces endroits constituaient les premiers forums culturels du pays.

Grâce à ses maquettes et à ses expositions, M. Al-Hebshi souhaite dépeindre et ressusciter cette vie quotidienne et culturelle qui a marqué les villes de La Mecque et de Djeddah. Outre le café, ses maquettes reproduisent des maisons typiques et des boutiques traditionnelles où l'on servait des fèves, de la viande grillée, des kebabs et du mabchour, ce plat traditionnel arabe qui se compose de pain et d’un bouillon de viande ou de légumes.

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Al-Hebshi nous confie par ailleurs que son but est d’immortaliser les intellectuels et les écrivains de l'époque en restituant leur vie quotidienne et en évoquant les liens qu’ils entretenaient avec les gens. Il souhaite également montrer de quelle manière des quartiers tels que Misfalah sont peu à peu devenus d'importants centres culturels.

À ce jour, il a passé trois ans à construire des maquettes de cafés, de magasins, de maisons et de places publiques. Quatre d'entre elles sont déjà achevées et une cinquième est en cours d’élaboration. Selon lui, cette tâche requiert autant d’efforts que de patience. Entre autres, le fait de recréer avec précision et en miniature les rawasheen réclame une extrême minutie. Ces cadres de fenêtres en bois aux motifs élaborés, destinés à améliorer la lumière naturelle et la circulation de l'air, sont typiques des vieux bâtiments de La Mecque et de Djeddah.

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La réussite de la maquette exige de respecter scrupuleusement les dimensions et les proportions.

L’échelle utilisée par l’artisan est d’1/10, comme nous l’explique Al-Hebshi: «Un mètre du modèle réel correspond à dix centimètres de la maquette. Cette proportion permet de conserver, autant que possible, les dimensions réelles des espaces reproduits.»

Bien sûr, les objets présents dans les pièces doivent également respecter l'échelle du bâtiment. Ainsi, «une bouteille de Coca-Cola ne peut pas être plus grande qu'une pastèque, et ainsi de suite». D'après Al-Hebshi, tous ces détails sont importants pour apporter cohérence et précision à ses créations.

Si l’on observe la finesse et la qualité exceptionnelles des maquettes réalisées par l’artisan, on a peut légitimement penser qu’il est charpentier de formation; or, c'est un amateur enthousiaste, qui éprouve une véritable passion pour cette activité. Même la douleur qu’il éprouve à la main – il a subi une intervention chirurgicale après s’être blessé au doigt avec une perceuse – ne l’empêche pas de continuer son travail d’orfèvrerie dans la joie.

faits MARQUANTS

Abdel Aziz Taher Al-Hebshi raconte qu’il a puisé son inspiration dans la vieille ville de Djeddah, avec ses magnifiques édifices hijazi ornés de fenêtres rawasheen, de portes magnifiquement sculptées, de gravures décoratives et de détails raffinés, sans oublier la beauté du paysage et des vieilles rues de la ville.

Al-Hebshi raconte qu'il s'est lancé dans la construction de maquettes le jour où il a trouvé des outils délaissés dans un atelier de menuiserie. Pour les matériaux, il s'est servi de bois et de caftans abandonnés dans les magasins où il faisait ses courses. Il explique que la découpe du bois exige une grande habileté. Même s'il fabrique lui-même la plus grande partie de ses modèles, il en importe certains de l'étranger pour obtenir la plus grande précision possible.

Il achète par exemple des affiches miniatures de marques internationales populaires telles que Pepsi, Mirinda et 7 Up, difficiles à recréer avec du bois.

M. Al-Hebshi occupait le poste de directeur de la Banque agricole de Djeddah lorsqu’un problème de dos, en 2006, l'a contraint à prendre sa retraite. Il s'est alors demandé comment il allait occuper son temps. Quelques années plus tôt, les techniques du bois avaient suscité chez lui un certain intérêt, mais son travail ne lui laissait que peu de loisir pour s'y consacrer. Un jour, un ami lui a suggéré de se servir du bois d'un grand margousier abattu et abandonné à Djeddah.

«Cet arbre a accompagné mes premiers pas dans la construction professionnelle de maquettes», confie-t-il. Il a puisé son inspiration dans la vieille ville de Djeddah, avec ses magnifiques édifices hijazi ornés de fenêtres rawasheen, de portes magnifiquement sculptées, de gravures décoratives et de détails raffinés, sans oublier la beauté du paysage et des vieilles rues de la ville. Les autorités saoudiennes s’attachent à valoriser l’histoire de cette région et à en souligner la splendeur, ce qui a aidé M. Al-Hebshi dans les recherches qu’il a effectuées pour réaliser ses compositions si finement ciselées. 

Abdel Aziz Taher al-Hebshi affirme que les portes de sa maison, située dans le quartier 3 d'Al-Rawdah, sont ouvertes à tous ceux qui voudraient découvrir ses maquettes. Il a l’intention d’en construire d'autres pour enrichir ce tableau exceptionnel qui retrace la vie d’autrefois dans le Royaume et pour rendre hommage à ceux qui ont fait de ce pays ce qu’il est aujourd’hui.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.

 


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.