Liban: quels sont les défis majeurs du nouveau gouvernement?

Vendredi, le Premier ministre Najib Mikati a assuré que les législatives, prévues en mai 2022, se tiendraient dans les délais impartis. (AFP)
Vendredi, le Premier ministre Najib Mikati a assuré que les législatives, prévues en mai 2022, se tiendraient dans les délais impartis. (AFP)
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Publié le Dimanche 12 septembre 2021

Liban: quels sont les défis majeurs du nouveau gouvernement?

  • Le gouvernement va devoir surtout s'attaquer aux graves pénuries de médicaments, de carburant et de courant
  • La monnaie locale a perdu plus de 90% de sa valeur face au billet vert depuis le début de la crise à l'automne 2019

BEYROUTH: Le nouveau gouvernement libanais, annoncé vendredi par le Premier ministre Najib Mikati, aura la tâche colossale de redresser un pays plus que jamais aux abois.


Mais sa capacité à relever les innombrables défis est mise en doute par les analystes.   

Quels sont les principaux défis?

Le prochain gouvernement aura la lourde tâche de freiner l'effondrement économique du pays, englué dans une crise inédite qualifiée par la Banque mondiale d'une des pires au monde depuis 1850. 


"La première priorité du gouvernement sera d'endiguer l'effondrement", souligne Maha Yahya, directrice du centre Carnegie au Moyen-Orient.   


A cette fin, une reprise des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir une aide financière paraît incontournable, estiment les analystes.    


Entamées en mai 2020, ces pourparlers ont fini par dérailler deux mois plus tard sur fond de divisions, côté libanais, à propos des pertes à assumer par l'Etat, en défaut de paiement, et ses principaux créanciers - Banque centrale et banques commerciales notamment. 


Autres défis de taille pour le gouvernement : la stabilisation de la monnaie nationale, la lutte contre l'hyperinflation et les nombreuses pénuries.


La monnaie locale a perdu plus de 90% de sa valeur face au billet vert depuis le début de la crise à l'automne 2019, provoquant une inflation à trois chiffres ayant plongé une grande partie de la population dans la pauvreté. 


Selon l'Observatoire des crises à l'Université américaine de Beyrouth, le coût des aliments a bondi de 700% au cours des deux dernières années.


Aujourd'hui 78% des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté, contre moins de 30% avant la crise, selon l'ONU. 


Le gouvernement va devoir aussi s'attaquer aux graves pénuries de médicaments, de carburant et de courant qui mettent en péril la santé publique et paralysent notamment l'activité des hôpitaux, commerces et industries. 

Quels obstacles?

Les analystes mettent toutefois en doute la capacité du cabinet à relever tous ces défis. 


Etroitement lié au processus de négociations avec le FMI et à l'harmonisation des chiffres sur les pertes réclamée par cette institution, l'audit de la Banque centrale est au point mort. 


En septembre 2020, le pays avait annoncé le lancement de cet audit juricomptable, avant que le cabinet international Alvarez & Marsal ne jette l'éponge deux mois plus tard, la Banque centrale n'ayant fourni qu'une partie des informations et documents requis par le cabinet.


Pour l'économiste Mike Azar, un accord final avec le FMI impliquerait "deux réformes majeures: la restructuration du secteur bancaire et de la Banque centrale, et celle du secteur public, notamment de sa dette".


Or "la restructuration du secteur public a un impact sur les partis politiques, c'est la principale source de financement de leur système clientéliste. Comment vont-ils accepter cela ?", demande-t-il.    


Quant à la stabilisation de la monnaie et des prix "il n'y a rien à faire en dehors de ces deux restructurations", estime l'économiste, pour qui la baisse de l'inflation et du taux de change en dépendent largement. 


Des mesures orphelines "ne feront que déplacer l'impact et le coût ailleurs" au sein de l'économie, explique-t-il. 


Pour Maha Yehya, l'un des principaux obstacles aux réformes réside dans la "mentalité" de partage des quote-parts entre les partis au pouvoir, qui ont encore une fois dominé la formation du gouvernement et retardé son accouchement.   


"Ils peuvent utiliser les ministres au sein du gouvernement pour bloquer toute réforme qu'ils considèrent comme sapant leurs intérêts", dit-elle. 

Et les législatives?

Au niveau politique, le gouvernement actuel devra rétablir une confiance totalement perdue dans l'Etat et préparer le terrain aux prochaines législatives, estiment les spécialistes.   


Vendredi, le Premier ministre Najib Mikati a assuré que les législatives, prévues en mai 2022, se tiendraient dans les délais impartis. 


Ces élections sont considérées comme cruciales en vue d'un début de renouvellement de l'élite politique, quasiment inchangée depuis la guerre civile (1975-1990).


Pour le politologue Michel Doueihy, ces promesses sont toutefois de la poudre aux yeux. 


"La caste au pouvoir tente à travers ce gouvernement de reprendre son souffle" et de redorer son blason en vue des législatives. 


Selon lui, les partis actuels sont prêts à tout pour se maintenir au pouvoir, y compris le report de cette échéance électorale clé.     


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.