Nucléaire: un accord entre l'AIEA et l'Iran pour «donner du temps à la diplomatie»

«Les discussions ont été franches» et «la communication rétablie», a rapporté Grossi, qui a pu rencontrer le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique et vice-président, Mohammad Eslami. (Photo, AFP)
«Les discussions ont été franches» et «la communication rétablie», a rapporté Grossi, qui a pu rencontrer le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique et vice-président, Mohammad Eslami. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 14 septembre 2021

Nucléaire: un accord entre l'AIEA et l'Iran pour «donner du temps à la diplomatie»

  • Le précédent compromis avait expiré en juin, et l'AIEA craignait de perdre des données en cas de saturation de la capacité d'enregistrement des appareils
  • Le directeur de l'AIEA a fourni «ces nouveaux éléments» au Conseil des gouverneurs, qui se réunit à partir de lundi dans la capitale autrichienne

VIENNE : L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a négocié dimanche avec l'Iran un nouveau compromis sur la surveillance du programme nucléaire, réveillant l'espoir d'une reprise imminente des pourparlers de Vienne.

"Le problème le plus urgent a été réglé", s'est félicité le directeur général de l'instance onusienne à son retour à Vienne, après un voyage express à Téhéran. Et Rafael Grossi d'ajouter qu'il s'agissait là avant tout d'une "mesure pour donner du temps à la diplomatie".

En début de semaine, le ton était radicalement différent: l'AIEA dénonçait un manque de coopération de l'Iran et des activités d'inspection "sérieusement entravées".

Mais face à la menace d'une possible résolution au Conseil des gouverneurs qui se réunit lundi, Téhéran a invité ce week-end le responsable de l'Agence.

"Les discussions ont été franches" et "la communication rétablie", a rapporté M. Grossi, qui a pu rencontrer le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique et vice-président, Mohammad Eslami.

Cité par l'agence officielle Irna, ce dernier a également salué "des négociations constructives".

«Pas d'interruption»

Dans la foulée de leur entrevue, les deux hommes ont annoncé que les inspecteurs de l'AIEA allaient "être autorisés à intervenir pour entretenir l'équipement et remplacer les disques durs" des caméras placées par l'agence onusienne dans les installations iraniennes.

Leur venue est prévue dans les prochains jours, a précisé Rafael Grossi.

Le précédent compromis avait expiré en juin, et l'AIEA craignait de perdre des données en cas de saturation de la capacité d'enregistrement des appareils.

L'organisation onusienne, dont l'accès est fortement restreint depuis février, n'aura certes toujours pas accès dans l'immédiat aux données des caméras.

Mais "nous pourrons conserver toutes les informations nécessaires pour maintenir une continuité" dans la surveillance jusqu'à ce que les pourparlers de Vienne aboutissent, a souligné M. Grossi. "Il n'y aura pas d'interruption".

L'AIEA espère cependant que cette solution ne sera que "temporaire". "Ca ne pourra pas durer indéfiniment", a insisté M. Grossi.

Etape positive

Le directeur de l'AIEA a fourni "ces nouveaux éléments" au Conseil des gouverneurs, qui se réunit à partir de lundi dans la capitale autrichienne.

Il a estimé que ce serait des arguments "de poids" dans les débats en cours sur le vote d'un éventuel texte de sanction de l'Iran, alors que les Occidentaux s'impatientent.

Le diplomate de l'Union européenne Enrique Mora, qui chapeaute les pourparlers de Vienne pour ressusciter l'accord de 2015, s'est aussitôt félicité de cette "étape positive", appelant sur Twitter à reprendre les négociations "au plus vite".

Même message du côté de l'ambassadeur russe à Vienne, Mikhaïl Oulianov.

Les Etats parties à l'accord de 2015 (Iran Allemagne, France, Royaume-Uni, Chine et Russie) tentent depuis avril de faire revenir les Etats-Unis dans le giron de l'accord, torpillé en 2018 par la décision de l'ex-président américain Donald Trump de s'en retirer et de rétablir les sanctions américaines. 

En riposte, l'Iran s'est affranchi progressivement de la plupart de ses obligations prévues par le pacte.

«Transparence»

Le "plan d'action global commun" (JCPOA, selon son acronyme anglais) était censé offrir à Téhéran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l'arme atomique et d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l'ONU.

L'Iran a toujours démenti chercher à se doter de la bombe, insistant sur "la transparence" de son programme.

Les pourparlers actuels avaient été suspendus dans la foulée de la victoire à la présidentielle le 18 juin de l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi, qui a succédé au modéré Hassan Rohani, artisan de l'accord nucléaire de 2015 côté iranien.

Ces derniers jours, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken prévenait que son pays était "proche" d'abandonner ses efforts.

Mais une nouvelle fois, les Iraniens ont démontré leur art de la diplomatie, en "faisant des concessions au moment opportun", a commenté pour l'AFP Ali Vaez, un spécialiste du dossier iranien au sein du centre de réflexion International Crisis Group (ICG).

"Ce revirement de leur part reflète aussi le fait qu'ils sont prêts à sauver le JCPOA", a-t-il estimé.


Al-Azhar Al-Sharif condamne les crimes terroristes contre les civils à Gaza

Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
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  • Al-Azhar réitère la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza»
  • Al-Azhar mentionne que les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès

LE CAIRE: Al-Azhar Al-Sharif, la plus ancienne et la plus importante institution d’enseignement de l’islam sunnite, a fermement condamné «les crimes terroristes commis contre les civils dans la bande de Gaza».

Dans un communiqué, Al-Azhar condamne ces attaques «dont l’atrocité a été révélée par les nombreuses informations selon lesquelles des centaines de corps d’enfants, de femmes, de personnes âgées et de membres du personnel médical ont été enterrés dans des fosses communes dans les environs des complexes médicaux Nasser et Al-Shifa».

«De même, des dizaines de corps ont été retrouvés “éparpillés” dans des centres d’hébergement et de déplacement, des tentes et des quartiers résidentiels dans la bande de Gaza.»

Al-Azhar affirme au monde que «ces fosses communes sont une preuve indéniable que ces atrocités et ces horreurs sont devenues un comportement quotidien normal pour Israël».

L’institution appelle les peuples du monde à s’unir pour protester de manière à dissuader les régimes qui soutiennent ces crimes.

Elle réclame un procès international urgent contre «le gouvernement terroriste d’occupation, qui ne connaît plus le sens de l’humanité ni du droit à la vie et qui commet des génocides tous les jours».

Al-Azhar réitère par ailleurs la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités, de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza et aux souffrances et catastrophes humanitaires sans précédent qui en découlent, et de garantir la protection des civils et l’acheminement d’une aide humanitaire suffisante et durable dans toutes les parties de la bande de Gaza».

L’institution présente aussi ses «sincères condoléances au peuple palestinien et aux familles des martyrs, priant Allah Tout-Puissant de leur accorder son immense miséricorde et son pardon, à rassurer les cœurs de leurs familles et de leurs proches, et à accélérer le rétablissement des malades».

Citant des articles de presse, Al-Azhar mentionne que, depuis samedi, les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’UE assouplit les règles en matière de visas pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn

L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
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  • Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis peuvent désormais bénéficier de visas à entrées multiples d’une durée de cinq ans
  • Il s’agit d’«une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels», affirme l’ambassadeur

RIYAD: Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis pourront se rendre plus facilement en Europe à la suite d’une décision de la Commission européenne visant à assouplir les règles en matière de visas.

Jeudi, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, a déclaré à des journalistes à Riyad que les nouvelles règles relatives aux visas Schengen constituaient «une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels et la facilitation des échanges entre les citoyens de l’UE et du Conseil de coopération du Golfe [CCG]».

En vertu des nouvelles règles, un visa à entrées multiples sera normalement délivré pour une durée de cinq ans aux demandeurs retenus, y compris à ceux qui présentent une demande pour la première fois.

«Le processus est le même, mais la durée du visa est plus longue, ce qui leur permet de se rendre dans 29 pays européens en utilisant le même visa à entrées multiples, valable pour une durée de cinq ans», a expliqué M. Farnaud.

Ce dernier a déclaré qu’il était important de placer le changement de visa «dans le contexte des relations stratégiques entre cette région et l’Europe».

L’espace Schengen regroupe 29 pays européens, dont 25 sont des États membres de l’UE: la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande et la Suède, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Les États membres mettront en œuvre cette décision dès qu’ils auront reçu les notifications, a assuré M. Farnaud.

«Comme nous le savons, la notification a été faite mercredi. Donc, à partir de maintenant, les États membres peuvent délivrer ces visas, à moins qu’il n’y ait une raison technique qui les oblige à attendre quelques jours», a-t-il précisé.

«Je suis très heureux d’avoir pu travailler sur ce projet et je dois dire que j’ai reçu de nombreuses réponses très positives de la part des citoyens, notamment des Saoudiens. Je pense que c’est une excellente nouvelle», a ajouté M. Farnaud.

L’envoyé a indiqué que l’Europe travaillait également sur la mise en place de visas électroniques, «mais cela prendra un certain temps».

«Je ne peux pas vous dire combien de temps exactement, car cela implique des décisions de la part des États membres sur des aspects techniques. Ce projet se concrétisera donc, mais cela prendra un certain temps», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com