Syrie: perspectives extrêmement «sombres», déplorent les enquêteurs de l'ONU

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Michelle Bachelet prononce sa déclaration, lors de la 48e session du Conseil des droits de l'homme, au siège européen de l'ONU à Genève. (Photo, AP)
La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Michelle Bachelet prononce sa déclaration, lors de la 48e session du Conseil des droits de l'homme, au siège européen de l'ONU à Genève. (Photo, AP)
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Publié le Mardi 14 septembre 2021

Syrie: perspectives extrêmement «sombres», déplorent les enquêteurs de l'ONU

  • « Après une décennie, les parties au conflit continuent de perpétrer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité et de porter atteinte aux droits humains fondamentaux des Syriens », a déclaré Paulo Pinheiro
  • « La guerre contre les civils syriens se poursuit et il leur est difficile de trouver la sécurité ou un refuge sûr dans ce pays ravagé par la guerre », a-t-il ajouté

GENEVE: La recrudescence de la violence en Syrie, combinée à la chute de son économie, rend les perspectives de plus en plus "sombres" pour les civils, ont estimé mardi des enquêteurs des Nations Unies.

"Après une décennie, les parties au conflit continuent de perpétrer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité et de porter atteinte aux droits humains fondamentaux des Syriens", a déclaré lors d'une conférence de presse le président de la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie Paulo Pinheiro.

"La guerre contre les civils syriens se poursuit et il leur est difficile de trouver la sécurité ou un refuge sûr dans ce pays ravagé par la guerre", a-t-il ajouté.

Dans leur dernier rapport couvrant la période du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021, les membres de la commission ont déploré qu'il n'y ait pas d'efforts pour réunifier le pays ou parvenir à une réconciliation, alors que les  détentions arbitraires par les forces gouvernementales se poursuivent sans relâche.

"La situation générale en Syrie semble de plus en plus sombre", a déclaré Karen Koning AbuZayd, l'une des membres de la commission dans un communiqué.

"Outre la violence qui s'intensifie, l'économie s'effondre, le lit des rivières de la Mésopotamie est au plus sec depuis des décennies, et la transmission communautaire généralisée du Covid-19 semble incapable d'être endiguée par un système de santé décimé par la guerre", a-t-elle ajouté.

"Ce n'est absolument pas le moment pour quiconque de penser que la Syrie est un pays capable d'accueillir le retour de ses réfugiés", a-t-elle ajouté.

Le rapport a souligné que des dizaines de milliers de Syriens attendaient toujours désespérément des nouvelles de leurs proches disparus tandis que des dizaines de milliers d'autres étaient illégalement détenus.

Les enquêteurs ont également déploré une recrudescence des combats dans le pays au cours de derniers mois, avec un retour à la "tactique du siège" comme à Deraa dans le sud, où le régime a encerclé des quartiers rebelles, a souligné le commissaire Hanny Megally.

M. Pinheiro a par ailleurs estimé "scandaleux" qu'environ 40.000 enfants, pour moitié irakiens et pour les autres d'une soixantaine de nationalités, soient toujours détenus à al-Hol et dans d'autres camps pour les déplacés et les familles de jihadistes en raison du refus de leurs pays d'origine de les accueillir.

"Punir les enfants pour les péchés de leurs parents ne peut pas être justifié", a-t-il affirmé.

La commission doit présenter son rapport au Conseil des droits de l'homme de l'ONU le 23 septembre.

Les violences en Syrie ont fait près d'un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes depuis le déclenchement du conflit en 2011.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.