La Tunisie depuis le coup de force du président Saied en juillet

Une photo fournie par la page Facebook officielle de la présidence tunisienne le 29 septembre 2021 montre le président Kais Saied et Najla Bouden lors d'une réunion dans la capitale Tunis (Photo, AFP)
Une photo fournie par la page Facebook officielle de la présidence tunisienne le 29 septembre 2021 montre le président Kais Saied et Najla Bouden lors d'une réunion dans la capitale Tunis (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 29 septembre 2021

La Tunisie depuis le coup de force du président Saied en juillet

Une photo fournie par la page Facebook officielle de la présidence tunisienne le 29 septembre 2021 montre le président Kais Saied et Najla Bouden lors d'une réunion dans la capitale Tunis (Photo, AFP)
  • Le 25 juillet, M. Saied annonce la suspension des travaux du Parlement pour 30 jours et le limogeage du Premier ministre Hichem Mechichi, affirmant vouloir «sauver» le pays
  • Le 27, Ennahdha se dit prêt à «la tenue d'élections législatives et présidentielle anticipées simultanées, afin de garantir la protection du processus démocratique»

TUNIS: Rappel des principaux développements en Tunisie de la décision en juillet du président Kais Saied de s'octroyer les pleins pouvoirs à la nomination mercredi de Najla Bouden, une universitaire inconnue, première femme à diriger le gouvernement.  

Pleins pouvoirs  

Le 25 juillet, M. Saied annonce la suspension des travaux du Parlement pour 30 jours et le limogeage du Premier ministre Hichem Mechichi, affirmant vouloir « sauver » le pays, rongé par des mois de blocages politiques et un nouveau pic meurtrier de Covid-19.   

Le président, également chef de l'armée, s'octroie le pouvoir exécutif, en annonçant vouloir désigner un nouveau Premier ministre.  

La décision, annoncée après une réunion avec des responsables de la sécurité, fait suite à des manifestations organisées le jour même contre le gouvernement, principalement contre sa gestion de la pandémie.  

Les milliers de protestataires, exaspérés par l'épreuve de force entre le président du Parlement Rached Ghannouchi, également chef de file du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, et M. Saied, ont réclamé « la dissolution du Parlement ».  

Des explosions de joie ont lieu à Tunis après l'annonce du président.   

« Coup d'Etat »   

Ennahdha, le parti qui disposait du plus grand nombre de sièges dans le Parlement gelé, fustige « un coup d'Etat contre la révolution et la Constitution », appelant ses partisans et le peuple à »défendre la révolution » de 2011.  

Le 26, plusieurs centaines de partisans de M. Saied et d'Ennahdha échangent des jets de bouteilles et de pierres devant le Parlement. M. Ghannouchi observe un sit-in devant le bâtiment bouclé par l'armée, pour en réclamer l'accès.  

L'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), influente centrale syndicale, co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015, estime que les décisions de Kais Saied sont « conformes » à la Constitution, tout en appelant à la poursuite du processus démocratique.  

Campagne anti-corruption  

Le 27, Ennahdha se dit prêt à « la tenue d'élections législatives et présidentielle anticipées simultanées, afin de garantir la protection du processus démocratique ».  

Le 28, M. Saied lance une offensive anti-corruption, réclamant des comptes à 460 hommes d'affaires accusés de détournement de fonds sous le régime de Zine el Abidine Ben Ali (1987-2011) renversé par la révolution de 2011.  

Le 4 août, l'UGTT appelle M. Saied à nommer rapidement un Premier ministre et former un gouvernement de  »sauvetage ».  

Ennahdha se dit prêt à une « autocritique » et à un changement de politique.  

Gel du Parlement prolongé  

Le 24, le président prolonge « jusqu'à nouvel ordre » le gel du Parlement. 

« Les institutions politiques existantes et leur manière de fonctionner représentent un danger persistant pour l'Etat », déclare-t-il.  

« Pratiques arbitraires »  

Le 26 août, Amnesty International affirme avoir recensé depuis le 25 juillet au moins 50 cas d'interdictions de voyage »illégales et arbitraires » ayant ciblé des juges, fonctionnaires et hommes d'affaires ainsi qu'un député.   

Le 3 septembre, l'Organisation mondiale contre la torture appelle M. Saied à mettre fin à une série de « pratiques arbitraires », en particulier des « restrictions de liberté ».  

Le 11, Kais Saied évoque une réforme à venir de la Constitution.  

Pouvoirs présidentiels renforcés  

Le 22, Kais Saied promulgue des dispositions exceptionnelles renforçant ses pouvoirs au détriment du gouvernement et du Parlement, auquel il va de facto se substituer en légiférant par décrets.  

Rached Ghannouchi appelle, dans une interview à l'AFP, à la « lutte pacifique » contre « le pouvoir absolu d'un seul homme ». L'UGTT met en garde « contre le danger d'une accumulation de tous les pouvoirs entre les mains du chef de l'Etat ».   

Le 25, une vingtaine d'organisations de défense des droits humains, tunisiennes et internationales, fustigent « l'accaparement du pouvoir » par le président. Le lendemain, environ 2 000 manifestants dénoncent à Tunis »le pouvoir aux mains d'un seul homme ».   

Une femme, Najla Bouden, Premier ministre  

Le 29, la présidence annonce la nomination de Najla Bouden, une universitaire jusque là inconnue du grand public, pour former un nouveau gouvernement.  

C'est la première fois dans l'histoire de la Tunisie, un pays pourtant pionnier dans le monde arabe en matière des droits des femmes, qu'une Tunisienne occupe le poste de Premier ministre, un poste dont M. Saied a considérablement réduit les prérogatives. 


Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur les otages à Gaza selon l'ambassadeur israélien

Une vue générale montre une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la protection des civils dans les conflits armés, au siège de l'ONU à New York, le 23 mai 2023. (AFP)
Une vue générale montre une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la protection des civils dans les conflits armés, au siège de l'ONU à New York, le 23 mai 2023. (AFP)
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  • Danny Danon, ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, a annoncé cette réunion sur les réseaux sociaux, quelques jours après la publication de vidéos montrant deux otages israéliens très affaiblis.
  • Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a sollicité l'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) « pour fournir de la nourriture » et « un traitement médical » aux otages.

NATIONS-UNIES, ETATS-UNIS : Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra mardi une réunion d'urgence sur la question des otages à Gaza, a annoncé dimanche l'ambassadeur d'Israël, alors que l'indignation quant à leur sort dans l'enclave ravagée par la guerre et menacée de famine ne cesse de croître.

Danny Danon, ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, a annoncé cette réunion sur les réseaux sociaux, quelques jours après la publication de vidéos montrant deux otages israéliens très affaiblis.

M. Danon a précisé que le Conseil allait « se réunir ce mardi pour une réunion d'urgence sur la situation désastreuse des otages à Gaza ».

La publication, depuis jeudi, de trois vidéos montrant ces deux otages israéliens très affaiblis par le mouvement islamiste palestinien Hamas et son allié du Jihad islamique a provoqué un vif émoi et ravivé en Israël le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord pour libérer ces captifs, enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a sollicité l'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) « pour fournir de la nourriture » et « un traitement médical » aux otages.

Peu après, la branche armée du Hamas a affirmé être prête à répondre « positivement » à toute demande du CICR, mais a exigé au préalable « l'ouverture de corridors humanitaires (…), pour le passage de nourriture et de médicaments » dans la bande de Gaza. 

Les Brigades Qassam « ne privent pas délibérément les prisonniers de nourriture », a soutenu le mouvement, ajoutant que les otages « ne recevront aucun traitement de faveur tant que le blocus et la politique de famine se poursuivront ».

Les vidéos publiées par le Hamas font référence à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza.

Selon l'ONU, ce territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est menacé d'une « famine généralisée ».

Les organisations internationales dénoncent les entraves répétées des autorités israéliennes, qui alimentent le chaos. Selon des sources humanitaires et des experts, l'aide, qui arrive au compte-gouttes, est également pillée par des gangs dans le plus grand chaos.


Cinq ans après l'explosion du port de Beyrouth, le président libanais promet de faire régner la justice

Le président libanais Joseph Aoun a promis lundi que « justice serait rendue », cinq ans après l'explosion catastrophique survenue dans le port de Beyrouth, pour laquelle personne n'a été tenu responsable. (ARCHIVES/AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a promis lundi que « justice serait rendue », cinq ans après l'explosion catastrophique survenue dans le port de Beyrouth, pour laquelle personne n'a été tenu responsable. (ARCHIVES/AFP)
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  • L'explosion a été déclenchée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium servant d'engrais, en dépit d'avertissements répétés adressés aux plus hautes autorités.
  • Joseph Aoun a déclaré que l'État libanais était « engagé à dévoiler toute la vérité, quels que soient les obstacles ou les positions élevées impliquées », dans un pays où la culture de l'impunité est très ancrée.

BEYROUTH : Le président libanais, Joseph Aoun, a promis lundi que justice serait rendue, cinq ans après la gigantesque explosion qui a frappé le port de Beyrouth et dont l'enquête n'a toujours pas abouti.

Le 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire a dévasté des quartiers entiers de la capitale, faisant plus de 220 morts et 6 500 blessés.

L'explosion a été déclenchée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium servant d'engrais, en dépit d'avertissements répétés adressés aux plus hautes autorités.

Lundi, Joseph Aoun a déclaré que l'État libanais était « engagé à dévoiler toute la vérité, quels que soient les obstacles ou les positions élevées impliquées », dans un pays où la culture de l'impunité est très ancrée.

Lundi a été déclaré jour de deuil national et, dans l'après-midi, des rassemblements réclamant justice doivent converger vers le port, où les silhouettes des silos de blé éventrés s'élèvent toujours entre les grues et les conteneurs.

« La loi s'applique à tous, sans exception », a affirmé le président libanais dans un communiqué. « Nous travaillons par tous les moyens disponibles pour garantir que les enquêtes soient menées avec transparence et intégrité », a-t-il assuré.

« Le sang de vos proches ne sera pas versé en vain », a-t-il déclaré en s'adressant aux familles des victimes, ajoutant : « La justice arrive, la responsabilité arrive. »

En 2020, un premier juge chargé de l'enquête avait dû jeter l'éponge après avoir inculpé l'ex-Premier ministre Hassan Diab et trois anciens ministres.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris l'enquête qu'il avait interrompue en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah. Il avait ensuite été poursuivi pour insubordination par le procureur général, une première dans l'histoire du Liban.

Les proches des victimes et de nombreuses ONG internationales ont réclamé la formation d'une commission d'enquête internationale, mais se sont heurtés à un refus officiel du Liban.

Après plus de deux ans d'impasse, le juge a repris ses investigations et engagé des poursuites en début d'année contre dix nouvelles personnes.

« Nous n'arrêterons pas »

Le magistrat a terminé ses interrogatoires et attend notamment une réponse à des demandes d'information adressées en juillet à plusieurs pays arabes et européens, a déclaré à l'AFP un responsable judiciaire sous couvert d'anonymat.

Le dossier, une fois finalisé, devra être transmis au parquet pour avis, avant d'éventuelles inculpations, a-t-il ajouté.

Dimanche, le Premier ministre Nawaf Salam, ancien juge à la Cour internationale de justice, a déclaré que connaître la vérité et établir les responsabilités était « une question nationale », dénonçant des décennies d'impunité officielle.

Le juge d'instruction a repris son enquête après l'entrée en fonction du président Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice et d'empêcher toute ingérence, à la suite d'un changement dans l'équilibre des pouvoirs qui a suivi la guerre entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l'Iran. 

L'enquête du juge Bitar avait été paralysée après que le mouvement chiite, longtemps une force dominante de la politique libanaise mais affaibli par l'offensive israélienne de l'automne dernier, avait demandé son retrait, l'accusant de partialité.

Mariana Fodoulian, de l'association des familles des victimes, a affirmé que « pendant cinq ans, les responsables ont tenté d'échapper à leurs responsabilités, pensant toujours qu'ils étaient au-dessus des lois ».

« Nous ne demandons rien de plus que la vérité », a-t-elle déclaré à l'AFP, ajoutant : « Nous n'arrêterons pas tant que nous n'aurons pas obtenu une justice globale. »

Dimanche, le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, a annoncé que les silos à blé partiellement effondrés du port seraient inscrits sur la liste des bâtiments historiques. Les familles des victimes réclament leur préservation en tant que mémorial de la catastrophe.


Deux arrestations après l'agression mortelle d'un étudiant à Cambridge. La victime pourrait être saoudienne

les médias saoudiens Al-Ekhbariya et Al-Arabiya ont indiqué dimanche qu'il s'agissait d'un ressortissant saoudien du nom de Mohammed Al-Qasim. (Photo Fournie)
les médias saoudiens Al-Ekhbariya et Al-Arabiya ont indiqué dimanche qu'il s'agissait d'un ressortissant saoudien du nom de Mohammed Al-Qasim. (Photo Fournie)
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  • Selon les médias saoudiens, la victime serait un ressortissant de ce pays.
  • Les autorités britanniques n'ont pas encore officiellement identifié la victime.

LONDRES : Deux hommes ont été arrêtés à la suite de l'agression mortelle à l'arme blanche d'un étudiant dans la ville anglaise de Cambridge vendredi soir.

La police a été appelée dans le quartier de Mill Park à 23h27 le 1er août suite à des rapports de violence.

Un homme de 20 ans a été retrouvé grièvement blessé et son décès a été prononcé à 0h01 le samedi.

Bien que les autorités britanniques n'aient pas encore officiellement identifié la victime, les médias saoudiens Al-Ekhbariya et Al-Arabiya ont indiqué dimanche qu'il s'agissait d'un ressortissant saoudien du nom de Mohammed Al-Qasim.

Un homme de 21 ans, originaire de Cambridge, a été arrêté pour suspicion de meurtre, tandis qu'un homme de 50 ans, également originaire de Cambridge, a été arrêté pour suspicion d'assistance à un délinquant, selon un communiqué de la police du Cambridgeshire. Tous deux sont toujours en garde à vue au poste de police de Thorpe Wood, ajoute le communiqué.

"Nous souhaitons remercier le public pour son soutien et son aide suite à notre appel", a déclaré l'inspecteur Dale Mepstead de la Bedfordshire, Cambridgeshire and Hertfordshire Major Crime Unit (unité de lutte contre les crimes majeurs du Bedfordshire, du Cambridgeshire et du Hertfordshire).

"L'enquête se poursuit et nous continuons à demander à toute personne ayant des informations et ne s'étant pas encore manifestée de nous contacter".

Arab News a contacté la police pour de plus amples informations.

EF International Language Campuses Cambridge, où la victime étudiait, a confirmé son décès dans un communiqué.

"Nous sommes profondément attristés par la mort de l'un de nos étudiants adultes", a déclaré l'école de langues. "Nous travaillons en étroite collaboration avec la police locale, qui enquête sur l'incident et a confirmé avoir procédé à des arrestations.

"À l'heure actuelle, nous comprenons que l'attaque a été perpétrée par un membre du public dans le cadre d'un incident isolé.

"La sécurité et le bien-être de nos étudiants sont notre priorité absolue. Nous apportons notre soutien à tous les étudiants et au personnel touchés par cet événement tragique et avons organisé des séances de conseil.

"Nos pensées vont aux proches de l'étudiant pendant cette période incroyablement difficile et nous leur avons offert tout notre soutien. Nous ne ferons pas d'autres commentaires tant que l'enquête est en cours".

La police du Cambridgeshire a demandé à toute personne disposant d'informations de la contacter via le service de chat en ligne à l'adresse www.cambs.police.uk ou en appelant le 101 et en citant l'opération Brackley. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com