La nomination d’une femme à la tête du gouvernement remonte le moral des Tunisiens

Posant pour les médias mercredi à Tunis, Najla Bouden Romdhane, la première femme, Première ministre tunisienne, dirigera un gouvernement de transition après le limogeage de son prédécesseur et la suspension du Parlement. (Photo, AP)
Posant pour les médias mercredi à Tunis, Najla Bouden Romdhane, la première femme, Première ministre tunisienne, dirigera un gouvernement de transition après le limogeage de son prédécesseur et la suspension du Parlement. (Photo, AP)
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Publié le Vendredi 01 octobre 2021

La nomination d’une femme à la tête du gouvernement remonte le moral des Tunisiens

  • «J'imagine qu'une femme fera réussir la Tunisie, car les femmes sont sérieuses, combatives et patientes, et ces trois choses sont très importantes»
  • Le président Kais Saied a demandé à Najla Bouden, une professeure peu connue, de former rapidement un gouvernement au milieu d’une crise politique

TUNIS : L'infirmière Amina Ben Hammou rayonnait de fierté lorsque le président Kais Saied a nommé mercredi Najla Bouden Romdhane première femme, Première ministre de Tunisie.

«Je suis optimiste quant au fait qu'une femme soit Première ministre, alors on fait un essai», a déclaré l'infirmière, Amina Ben Hammou.

«Et j'imagine, selon moi, qu'une femme fera réussir la Tunisie car les femmes sont sérieuses, combatives et patientes, et ces trois choses sont très importantes».

Saied a demandé à Bouden, un professeur de géophysique peu connu qui a mis en œuvre des projets de la Banque mondiale au ministère de l'Éducation, de former rapidement un gouvernement au milieu d'une crise politique après sa prise de pouvoir presque totale.

Mais en réalité, Bouden aura moins de pouvoirs que les autres premiers ministres depuis le soulèvement du printemps arabe en Tunisie en 2011, car Saied a désormais toutes les cartes en main.

La semaine dernière, Saied a suspendu la majeure partie de la constitution, affirmant qu'il pourrait gouverner par décret pendant une période «exceptionnelle» sans fin définie, remettant en cause les acquis démocratiques après la révolution tunisienne.

Élu en 2019, Saied a subi des pressions nationales et internationales pour nommer un gouvernement après avoir limogé le Premier ministre, suspendu le Parlement et assumé le pouvoir exécutif en juillet dans des gestes que ses adversaires appellent un coup d'État.

Cependant, la nomination de Bouden marque une avancée sociale dans ce pays musulman, qui possède plusieurs lois les plus progressistes régissant les droits des femmes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

Les lois sur le statut personnel fondées sur la religion régissent le mariage, la garde des enfants, le divorce et l'héritage, bien que des militants affirment que la Tunisie continue de discriminer en faveur des hommes en matière de droits d'héritage.

Saied a demandé à Bouden de proposer un cabinet dans les heures ou les jours à venir «parce que nous avons perdu beaucoup de temps».

Sa conseillère la plus proche est également une femme, la directrice du bureau de la présidence Nadia Akacha. Elle avait été désignée comme l'une des candidates probables au poste de Premier ministre avant qu'il ne fasse appel à Bouden.

Le président a déclaré que le nouveau gouvernement devrait lutter contre la corruption et répondre aux besoins des Tunisiens dans tous les domaines, notamment la santé, les transports et l'éducation.

Les femmes n'ont que rarement occupé des postes politiques de haut niveau dans les pays arabes.

Mais les actions de Saied soulèvent la question de savoir si Bouden disposera des outils nécessaires pour gouverner dans un pays confronté à une crise des finances publiques après des années de stagnation économique aggravées par la pandémie du coronavirus et les conflits politiques internes.

Le nouveau gouvernement a besoin de toute urgence d'un soutien financier pour le budget et le remboursement de la dette après que les changements de Saied ont suspendu les pourparlers avec le Fonds monétaire international.

La nomination de Bouden a remonté le moral des tunisiens, malgré les limites auxquelles elle sera confrontée.

«Nous attendions ce moment, et j'imagine que n'importe quelle femme, non seulement en Tunisie, mais dans le monde, et n'importe quelle femme dans le monde libre, attend à un moment comme celui-ci qu'une femme soit nommée à ce poste», a soutenu l'enseignante Mouna Ben Sad.

«J'espère juste qu'elle fera du bon travail et je souhaite qu'elle réalisera un bon programme».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".