Comment l'Arabie saoudite et les EAU pourront-ils tirer parti de leurs atouts en matière de décarbonisation ?

La vapeur s'élève des tours de la centrale électrique à charbon de Moorburg à Hambourg, dans le nord de l'Allemagne. (AFP/ Photo d’archive)
La vapeur s'élève des tours de la centrale électrique à charbon de Moorburg à Hambourg, dans le nord de l'Allemagne. (AFP/ Photo d’archive)
Short Url
Publié le Samedi 02 octobre 2021

Comment l'Arabie saoudite et les EAU pourront-ils tirer parti de leurs atouts en matière de décarbonisation ?

  • Les technologies de captage du carbone sont appelées à jouer un rôle déterminant dans la réduction des émissions de CO2 et dans la transition vers l'énergie propre dans le Golfe
  • L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se sont imposés comme les leaders de la région en matière de décarbonisation du secteur de l'énergie

DUBAÏ : Au moment où les pays arabes du Golfe redoublent d'efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en amont du sommet sur le climat COP26 qui se tiendra à Glasgow en novembre, l'Arabie saoudite et les EAU apparaissent comme des acteurs de premier plan dans la région en ce qui concerne la transition vers les énergies renouvelables et la décarbonisation du secteur de l'énergie.

Le groupe de réflexion américain Atlantic Council a récemment publié un rapport qui met en lumière les mesures prises par ces deux pays. Cette étude donne également un aperçu des défis que chaque pays doit relever pour mener à bien la transition vers une énergie propre et durable.

Le rapport arrive à un moment où les spécialistes du climat pressent les pays de réduire de façon radicale leurs émissions de carbone et de remplacer les combustibles fossiles par des énergies propres et renouvelables pour prévenir une nouvelle hausse des températures mondiales.

Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont en effet accéléré leurs efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans cette optique, ils privilégient notamment l'usage d'énergies renouvelables et de méthodes permettant d'éliminer le carbone de l'atmosphère et remédient à la dépendance de leurs économies à l'égard des importations d'hydrocarbures.

Le rapport de l'Atlantic Council, publié le mois dernier, observe une hausse de plus de 70 % de la demande mondiale d'énergie provenant des sources renouvelables traditionnelles (éolienne, solaire, géothermique, marémotrice et hydraulique) et ce, depuis l'an 2000.

Toutefois, le rapport prévient que la croissance démographique rapide et la progression accélérée des activités économiques risquent de retarder la mise en œuvre des nouvelles technologies permettant de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Le rapport, intitulé « The Energy Transition in the Arab Gulf : From Vision to Reality » (ou La transition des pays du Golfe vers l'énergie propre: de la théorie à la pratique), est réalisé par Jean-François Seznec et Samer Mosis. Il souligne que le Golfe possède un potentiel considérable en matière d'énergie solaire.

En effet, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis figurent parmi les 15 premiers pays du monde en termes de potentiel de production d'énergie photovoltaïque. Des études révèlent que la moyenne des périodes d’ensoleillement annuelles observées dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) équivaut à 1,1 baril par m² d'équivalent de pétrole.

Par ailleurs, les auteurs du rapport font l'éloge du Royaume qui a adopté la plateforme d'Économie circulaire du carbone, ou CCE (Circular carbon economy), qui confère une dimension stratégique globale à la transition énergétique de l'Arabie saoudite.

Des champs agricoles circulaires sont visibles sur cette photo aérienne du désert saoudien à proximité de la région riche en pétrole de Khouris, à 160 km à l'est de la capitale Riyad, le 23 juin 2008. (AFP/File Photo)
Des champs agricoles circulaires sont visibles sur cette photo aérienne du désert saoudien à proximité de la région riche en pétrole de Khouris, à 160 km à l'est de la capitale Riyad, le 23 juin 2008. (AFP/File Photo)

Ils préconisent de créer une vision unifiée en matière de décarbonisation ainsi qu'une gestion centralisée et transparente du passage aux énergies et aux activités économiques plus propres.

En effet, l’initiative d'Économie circulaire du carbone (CCE) constitue une stratégie de production d'énergie en boucle fermée conçue pour favoriser la réduction, la réutilisation et le recyclage des produits carbonés, allant jusqu'à leur élimination. L'objectif est d'éliminer les polluants nocifs de l'atmosphère.

L'année dernière, alors que le Royaume assurait la présidence du Groupe des Vingt (G20), les ministres de l'Energie des principales économies du groupe ont soutenu la stratégie CCE de l'Arabie saoudite visant à gérer les émissions de gaz à effet de serre.

En partenariat avec Saudi Aramco, le Royaume a placé en tête de ses priorités l'efficacité énergétique et la réduction des émissions de gaz brûlés dans ses champs pétrolifères. Ces mesures contribuent en outre à réduire la consommation de combustibles fossiles en les substituant par des sources d'énergie pauvres en carbone, telles que les énergies renouvelables, l'hydroélectricité, le nucléaire et la bioénergie.

M. Seznec, l'un des deux auteurs du rapport et chercheur principal non résident au Centre mondial de l'énergie de l'Atlantic Council, félicite Saudi Aramco pour ses efforts en matière de captage du carbone et qualifie d'organisationnel le principal défi que pose le passage à l'énergie propre.

« Je suis un grand admirateur des efforts déployés par cette entreprise et de la façon dont ils sont gérés », confie M. Seznec à Arab News. « Cependant, ils estiment que, pour assurer une transition appropriée et parvenir à une économie sans carbone, ils doivent utiliser et  limiter l'empreinte carbone des ressources dont ils disposent, à savoir le carbone et le pétrole ».

« Le captage du CO2 qui se dégage de la combustion du pétrole est ensuite réintroduite dans la terre. C'est ce qu'ils ont déjà fait pour certaines centrales moyennes ».

Grâce à cette technologie, le CO2 est capté de l'air et stocké dans le sol, ou réutilisé pour fabriquer des produits utiles, comme le carburant, la bioénergie, les produits chimiques, les matériaux de construction, les aliments et les boissons. Par des procédés chimiques, le dioxyde de carbone peut également être transformé en de nouveaux produits comme les engrais et le ciment, ou en d'autres formes d'énergie comme les carburants synthétiques.

On considère que des méthodes comme celles-ci, reposant sur le captage, l'utilisation et le stockage du carbone (CCUS), pourraient changer la donne dans la lutte mondiale contre les émissions de CO2.

Dans son dernier rapport publié en août de cette année, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations unies a averti que, sans l'adoption généralisée des technologies CCUS, les objectifs climatiques mondiaux à long terme pourraient ne pas être atteints.

Compte tenu du coût élevé des installations utilisées par Aramco, un très petit nombre d'entre elles a été construit dans le monde. Aramco s'affaire à en développer d'autres, ce qui pourrait susciter l'intérêt d'autres pays pour ce type de technologies.

Néanmoins, » pour les producteurs de pétrole, tels que l'Abu Dhabi National Oil Company et Aramco, il est très important de poursuivre la production et ce, en maintenant la valeur des ressources souterraines », précise M. Seznec.

En partenariat avec Saudi Aramco, le Royaume a placé en tête de ses priorités l'efficacité énergétique et la réduction des émissions de gaz brûlés dans ses champs pétrolifères dans la lutte contre le changement climatique. (Fourni)
En partenariat avec Saudi Aramco, le Royaume a placé en tête de ses priorités l'efficacité énergétique et la réduction des émissions de gaz brûlés dans ses champs pétrolifères dans la lutte contre le changement climatique. (Fourni)

Toujours selon le rapport, même si Aramco joue un rôle de premier plan dans les efforts du Royaume pour réaliser l'objectif de l’Economie circulaire sans carbone (CCE), il faut reconnaître qu'il n'est pas le seul acteur important. Selon Seznec, une approche plus centralisée paraît judicieuse.

« En Arabie saoudite, cela suppose que les dirigeants du pays soutiennent les technologies de Saudi Aramco et de SABIC en matière de CCUS (NDRL : Le captage, l'utilisation et le stockage du carbone), de transformation du brut en produits chimiques et d'économie circulaire sans carbone », peut-on lire dans le rapport. « Pour les EAU, cela signifie que les autorités ouvrent aux côtés d'ADPower (Abu Dhabi Power Corporation) et lui garantissent la bande passante nécessaire pour appliquer son savoir-faire à des parties plus étendues de l'ADQ (NDRL : Abu Dhabi Developmental Holding Company) ».

Par ailleurs, les nouvelles technologies sont appelées à jouer un rôle déterminant dans la réduction des émissions de dioxyde de carbone dans le monde et dans la transition énergétique économique du Golfe dans les années à venir. Pour M. Seznec, la décarbonisation profitera au Royaume et aux Émirats arabes unis lorsque ceux-ci se doteront de technologies destinées à améliorer ce processus et à l'exporter dans le reste du monde.

"Je conseille vivement aux pays du Golfe de s'efforcer de contrôler et de développer eux-mêmes ces technologies, comme ils l'ont fait pour les produits chimiques. En effet, s'ils y parviennent, ces technologies et ces nouvelles sources d'énergie seront lucratives », explique-t-il.

« Il est très important que les technologie soient centralisées et élaborées de manière dynamique des deux côtés. Il faut agir au plus vite, et ce n'est possible que si l'on fait passer en premier les solutions les plus efficaces ».

Jean-Francois Seznec

Le développement des technologies liées au captage et au stockage du carbone (CCUS) offrirait aux pays de la région une nouvelle source d'exportation de grande valeur, affirme M. Seznec. Mais l'avenir appartient aux inventeurs et aux ingénieurs.

Jean-François Seznec
Jean-François Seznec

« L'Arabie saoudite a réalisé de superbes performances dans bien d'autres domaines par le passé. Je ne crains donc pas qu'elle n’y parvienne pas à l’avenir », dit M. Seznec. « C’est la mise au point de la technologie qui doit faire l'objet de mesures et les experts en technologie doivent disposer des moyens leur permettant de mener à bien leurs tâches ».

Pour ce faire, il faut notamment renforcer le secteur privé par le biais d'investissements qui viendront s'ajouter aux investissements réalisés par le gouvernement dans les entreprises publiques.

Le rapport conseille à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis de restreindre le rachat d'entreprises privées par des entités publiques, et d'aider efficacement leurs secteurs privés à s'associer à des entreprises technologiques étrangères, en privilégiant le transfert de connaissances et de compétences.

Un employé connecte un câble de voiture électrique à une station de chargement du fabricant allemand de voitures, Volkswagen. (AFP/File Photo)
Un employé connecte un câble de voiture électrique à une station de chargement du fabricant allemand de voitures, Volkswagen. (AFP/File Photo)

Il conviendra par ailleurs d'investir dans l'éducation. Le rapport exhorte les deux pays à aider les universités et les établissements publics existants, tels qu'Aramco et SABIC, à mener des recherches et à commercialiser les technologies conçues localement.

« Les deux pays doivent se fixer pour objectif de rendre commercialement viable les technologies liés au captage et au stockage du carbone (CCUS) et insister sur les exigences locales dans tous les projets portant sur les énergies renouvelables et l'Economie circulaire du carbone (CCE), comme l'a fait Saudi Aramco dans le cadre du programme « In-Kingdom Total Value Add » (iktva) », peut-on lire dans le rapport.

Le rapport exhorte en outre le Royaume et les Émirats arabes unis à « encourager les compagnies pétrolières nationales, telles qu'ADNOC et Saudi Aramco, à se conformer aux objectifs fixés par nombre de compagnies pétrolières internationales, à savoir parvenir à zéro émission nette de carbone avant une échéance déterminée ».

--------------

 

Twitter: @CalineMalek

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Gaza: 27 morts dans des frappes israéliennes, Israël et le Hamas s'accusent de violer la trêve

Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
Short Url
  • Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre
  • Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer

GAZA: Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu.

Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre.

Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer. L'armée israélienne a dit viser le mouvement islamiste Hezbollah qu'elle accuse de se réarmer en violation du cessez-le-feu en vigueur à sa frontière nord depuis bientôt un an.

"Les bombardements et les morts ont recommencé. Ils ne nous laissent même pas le temps de respirer", déplore auprès de l'AFP Ahraf Abu Sultan, 50 ans, tout juste rentré à Gaza-ville pour réparer sa maison détruite après avoir été déplacé un an dans le sud du territoire.

"Il n'y a aucun espoir pour la vie à Gaza", se lamente Nivine Ahmed, déplacée sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, évoquant le bruit des explosions, la fumée, les gens qui courent et les sirènes des ambulances.

"Nous n'en pouvons plus, nous voulons que la guerre se termine complètement ou que les passages soient ouverts" pour permettre à la population de fuir, a confié Noha Fathi, déplacée dans le sud de la bande de Gaza.

Selon la Défense civile de la bande de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, quatorze personnes ont été tuées mercredi à Gaza-ville, et 13 dans la région de Khan Younès. Deux hôpitaux contactés par l'AFP ont confirmé ce bilan.

"Escalade dangereuse" 

L'armée israélienne a affirmé "frapper des cibles terroristes du Hamas dans toute la bande de Gaza" en riposte à des tirs "en direction de la zone où [ses] soldats opèrent à Khan Younès".

Ces tirs n'ont fait aucun blessé a précisé l'armée mais constituent "une violation de l'accord de cessez-le-feu".

Rejetant une "piètre tentative pour justifier [...] des violations qui ne cessent jamais", le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis à "exercer une pression immédiate et sérieuse pour [forcer Israël] à respecter le cessez-le-feu".

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

La trêve a déjà été marquée par plusieurs accès de violences dans le territoire palestinien dévasté par plus de deux ans d'hostilités déclenchées par l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Depuis le 10 octobre, plus de 300 Palestiniens ont été tués par des frappes ou des tirs israéliens selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. L'armée israélienne affirme ne frapper qu'en riposte à des violations de la trêve.

Les raids israéliens les plus meurtriers ont tué, le 29 octobre, plus de cent Gazaouis, selon la Défense civile et des données recueillies par l'AFP auprès de cinq hôpitaux.

Selon la Défense civile, qui ne fait jamais état de combattants tués, les bombardements de mercredi ont notamment tué un couple et ses trois enfants à Gaza-ville, et deux mineurs à Khan Younès.

Deuxième phase ? 

Le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, est apparu dans une vidéo exhibant les corps de trois jeunes enfants.

L'accord de cessez-le-feu a permis dans sa première phase le retour des vingt derniers otages vivants du 7-Octobre, en échange de la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens, et le retour de 25 corps d'otages morts, sur 28 que le Hamas s'est engagé à rendre.

Israël réclame leur remise, en accusant de retard le mouvement islamiste, qui invoque la difficulté de les retrouver dans un territoire noyé sous des tonnes de décombres.

La mise en œuvre de la deuxième phase du plan du président américain Donald Trump n'a pas encore été approuvée. Elle prévoit notamment le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire et le déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi une résolution pour endosser ce plan Trump, mais le Hamas, écarté de tout rôle dans la gouvernance du territoire et qui refuse de désarmer aux conditions posées par Israël, a dénoncé un texte qui "ne répond pas aux exigences et aux droits politiques et humains" du peuple palestinien.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués mais ses données indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.


Israël appelle à des évacuations dans deux villages du sud du Liban en prévision de frappes

L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
Short Url
  • L’armée israélienne a appelé les habitants de Deir Kifa et Chahour à évacuer, affirmant que des infrastructures militaires du Hezbollah s’y trouvent et annonçant des frappes imminentes
  • Malgré le cessez-le-feu de novembre 2024, Israël poursuit des attaques ciblées au Liban avec le soutien tacite des États-Unis, accusant le Hezbollah de reconstruire ses capacités militaire

JERUSALEM: L'armée israélienne a appelé mercredi la population à évacuer les zones de bâtiments abritant selon elle des installations militaires du mouvement islamiste libanais Hezbollah dans deux villages du sud du Liban, annonçant son intention de les frapper sous peu.

"Les forces [israéliennes] attaqueront prochainement des infrastructures militaires appartenant au groupe terroriste Hezbollah dans différentes zones du sud du Liban, en réponse aux tentatives illégales de l'organisation de se rétablir dans la région", annonce le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne dans un message en arabe sur X.

L'officier appelle précisément la population à évacuer sans tarder les alentours de deux bâtiments dont il précise, cartes à l'appui, la localisation dans les villages de Deir Kifa et Chahour.

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener, avec l'aval tacite des Etats-Unis, des attaques régulières au Liban contre ce qu'elle présente comme des membres ou des installations du mouvement chiite, qu'elle accuse de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

Le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran - ennemi juré d'Israël, a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël, et Washington a accru la pression ces dernières semaines sur les autorités libanaises pour qu'elles obtienne son désarment, ce que le mouvement islamiste refuse pour l'heure.


L'Arabie saoudite et les États-Unis signent des accords pour approfondir leur partenariat stratégique

La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
Short Url
  • Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques
  • Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales

RIYAD: L'Arabie saoudite et les États-Unis ont signé mardi un certain nombre d'accords visant à renforcer leurs liens stratégiques, à l'occasion de la visite du prince héritier Mohammed bin Salman à la Maison Blanche.

Lui et le président américain Donald Trump ont signé des accords sur la défense stratégique, l'intelligence artificielle, l'énergie nucléaire, les métaux critiques, les investissements saoudiens, le partenariat financier et économique, l'éducation et la formation, et les normes de sécurité des véhicules.

Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques.

Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales.

La réunion était coprésidée par M. Trump et le prince héritier, et de hauts responsables saoudiens et américains y ont assisté.

L'accord de défense affirme que les deux pays sont des partenaires de sécurité capables de travailler ensemble pour faire face aux défis et menaces régionaux et internationaux, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Il approfondit la coordination de la défense à long terme, améliore les capacités de dissuasion et la préparation, et soutient le développement et l'intégration des capacités de défense entre les deux pays, a ajouté l'agence de presse saoudienne.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid bin Salman, a déclaré que l'accord "souligne l'engagement ferme des deux nations à approfondir leur partenariat stratégique, à renforcer la sécurité régionale et à faire progresser la paix et la stabilité dans le monde".

L'ambassadrice saoudienne aux États-Unis, la princesse Reema bint Bandar, a déclaré que les "accords stimuleront les investissements dans les deux pays, généreront des opportunités d'emploi pour les Saoudiens et les Américains, et renforceront notre engagement commun en faveur de la sécurité régionale et mondiale".

Un peu plus tôt, dans le bureau ovale, M. Trump a accueilli chaleureusement le prince héritier, qui a annoncé que les investissements américains du Royaume seraient portés à près de 1 000 milliards de dollars, contre une promesse de 600 milliards de dollars annoncée par Riyad au début de l'année.

"Aujourd'hui est un moment très important de notre histoire", a déclaré le prince héritier. "Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous travaillons pour l'avenir.