Dans la rue des Saint-Pères à Paris, fleurs et écharpe de l'OM en hommage à Bernard Tapie

Les supporters marseillais brandissent des fusées éclairantes en rendant hommage à Bernard Tapie, ancien propriétaire du club de football français de l'Olympique de Marseille (OM) au stade Vélodrome de Marseille le 3 octobre 2021 (Photo, AFP)
Les supporters marseillais brandissent des fusées éclairantes en rendant hommage à Bernard Tapie, ancien propriétaire du club de football français de l'Olympique de Marseille (OM) au stade Vélodrome de Marseille le 3 octobre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 03 octobre 2021

Dans la rue des Saint-Pères à Paris, fleurs et écharpe de l'OM en hommage à Bernard Tapie

Les supporters marseillais brandissent des fusées éclairantes en rendant hommage à Bernard Tapie, ancien propriétaire du club de football français de l'Olympique de Marseille (OM) au stade Vélodrome de Marseille le 3 octobre 2021 (Photo, AFP)
  • En ce dimanche maussade, au pied de la large porte cochère, une vingtaine de bouquets ont été déposés, ainsi qu'un drapeau de l'OM et l'écharpe de ses supporters
  • «C’est un grand personnage qui s’en va», salue Rose-Marie Magnier, 53 ans, agente hospitalier.

PARIS: Des bouquets de fleurs, mais aussi l'écharpe bleue et blanche de l'Olympique de Marseille : tout au long de la journée, dimanche, des admirateurs de Bernard Tapie, dont de nombreux Marseillais, sont venus lui rendre hommage devant son domicile parisien. 

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(Photo, AFP)

Bernard Tapie s'est éteint en début de matinée à l'hôtel de Cavoye, rue des Saints-Pères, en plein cœur de Saint-Germain des Prés, connu notamment pour avoir été l'objet d'une saisie mobilière au cœur de l'été 1994.  
En ce dimanche maussade, au pied de la large porte cochère, une vingtaine de bouquets ont été déposés, ainsi qu'un drapeau de l'OM et l'écharpe de ses supporters. 
Nathalie, 54 ans, et sa fille Anaël, 25 ans, Marseillaises de passage à Paris, n’ont pas hésité à venir honorer la mémoire de « Monsieur Tapie, qui est vraiment une icône dans notre ville », estime Anaël. Pour Nathalie, qui n'a pu retenir ses larmes, il « fait partie de notre vie, de notre ville, de nous. Et nous, c'est les Marseillais ». 
« On est très heureuses qu’il puisse être inhumé chez nous », conclut Anaël. 
« C’est bien que la France ait eu un homme comme Bernard Tapie », considère Salomé, 35 ans, qui travaille dans le milieu de l’art. C'était « quelqu'un d'inspirant », un « bon exemple de réussite », un « touche-à-tout ». 
Venu de l'Oise avec son épouse, Denis Magnier raconte avoir été chef cuisinier pendant un an et demi, en 1992 et 1993, sur le Phocéa, le yacht de Bernard Tapie. 
« Je suis ému. Le chagrin est là. Mais on va lui rendre l’hommage qu’il se doit. Et à Marseille, il va être attendu », exprime, le regard embué, cet homme de 55 ans, qui ajoute avoir eu vla chance d'avoir des rapports privilégiés » avec Bernard Tapie et sa famille et être allé présenter ses condoléances. 
« Il aimait manger mais jamais une goutte d’alcool, il ne fumait pas. Un bon vivant, à la vie saine. Il aimait bien les bonnes pâtes, le poisson et les bonbons Haribo dans son bureau », se rappelle-t-il. « Moi aujourd’hui, j’ai un tempérament d’entrepreneur et c’est un peu grâce à cette aventure à ses côtés. Avec lui, j’ai compris qu’il fallait y aller ». 

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Les grandes dates de la vie de l'homme d'affaires et responsable politique Bernard Tapie, décédé dimanche à 78 ans (Graphique, AFP)

« Un grand personnage »  
La gestion du Phocéa a valu à Bernard Tapie d'être condamné notamment pour fraude fiscale. Vendu à la fin des années 1990, le voilier a coulé en février. 
« C’est un grand personnage qui s’en va », salue Rose-Marie Magnier, 53 ans, agente hospitalier. « Sa gouaille va nous manquer. Il avait cet aplomb d’affronter toute situation, toute personne. Il avait cette force d’esprit. » 
Ludovic, Parisien de 23 ans, « admire beaucoup » Bernard Tapie. « C’est ce qu’on appelait avant un prolo, qui a réussi à gravir toutes les strates de la société ». Regrettant aussi que cela fasse « 30 ans que les médias lui tapent dessus ». 
Marseillaise de Paris, Virginie, 48 ans, vient de déposer une gerbe de fleurs blanches. Elle dit d'une voix tremblante : « C’est beaucoup d’émotion aujourd’hui, parce que l’OM était le plus grand club ». 
« J’ai eu la chance de le rencontrer gare de Lyon pour lui demander un autographe », ajoute-t-elle. « Alors qu’il était malade, il a pris cinq minutes pour me parler, des matchs, de ce fameux soir où toutes les lumières se sont éteintes contre le Milan AC... » 
Bernard Tapie, c'était « la résilience » pour Khir Din Grid, 33 ans, producteur de cinéma. 
« Il a eu beaucoup d’échecs, dès le début de sa carrière. (...) Malgré ça, il a continué. Le passage en prison aussi... On aurait vécu un dixième de ce qu’il a vécu, on n’aurait pas tenu. Lui a rebondi », explique-t-il.  
« Quand j'étais gamin, je regardais beaucoup la télévision, c’est comme ça que je l’ai découvert », poursuit-il. « J'suis d’Aubervilliers, donc forcément, quelqu'un qui vient du 93 comme moi, qui parle de façon naturelle, sans langue de bois, ça m'a beaucoup plu ».  


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).