Affrontements sanglants à Beyrouth, appels à la désescalade

Un milicien du mouvement Amal, allié du Hezbollah libanais, tirant dans une rue de Tayouné à Beyrouth. (AFP).
Un milicien du mouvement Amal, allié du Hezbollah libanais, tirant dans une rue de Tayouné à Beyrouth. (AFP).
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Publié le Jeudi 14 octobre 2021

Affrontements sanglants à Beyrouth, appels à la désescalade

  • Le président Michel Aoun a jugé «inacceptable de revenir au langage des armes car nous avons tous convenu de tourner cette page sombre de notre histoire»
  • Le gouvernement a décrété une journée de deuil national vendredi

BEYROUTH: Des combats de rue ont opposé jeudi des hommes armés à Beyrouth après des tirs lors d'une manifestation organisée par les mouvements chiites Hezbollah et Amal, des violences qui ont fait six morts et ravivé le spectre de la guerre civile. 

Les affrontements se sont déroulés près du Palais de justice, où se sont massés des partisans des deux mouvements pour exiger le remplacement du juge Tareq Bitar, chargé de l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth l'an dernier, qui veut interroger de hauts responsables dont deux ex-ministres d'Amal. 

A l'étranger, la France a appelé à « l'apaisement » et les Etats-Unis à la « désescalade », les deux pays insistant sur « l'indépendance de la justice ». L'émissaire de l'ONU au Liban, Joanna Wronecka, a elle aussi exhorté « toutes les parties à soutenir l'indépendance de la justice ». 

Après plusieurs heures d'échanges de tirs nourris à l'arme légère et aux roquettes RPG qui ont terrorisé les habitants, le calme est revenu en fin d'après-midi dans le secteur de Tayouné, où l'armée s'est déployée.  

Celle-ci a indiqué dans un communiqué laconique qu'un « échange de tirs a eu lieu dans le secteur de Tayouné au moment où les manifestants étaient en route pour protester devant le Palais de justice », tout proche. Le ministre de l'Intérieur Bassam Mawlawi a affirmé que des « francs-tireurs » avaient tiré sur les manifestants. 

Rapidement après les premiers coups de feu, un grand nombre d'hommes armés, certains masqués et beaucoup portant des brassards d'Amal et du Hezbollah, ont accouru sur les lieux et ont commencé à tirer, selon des correspondants de l'AFP sur place. 

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Des partisans du Hezbollah et du mouvement Amal arrivent à une manifestation au Palais de justice de la capitale Beyrouth le 14 octobre 2021, lors d'un rassemblement pour exiger le limogeage de l'enquêteur principal sur l'explosion de Beyrouth. (AFP)

Réaction du Quai d'Orsay

Selon la porte parole du Quai d'Orsay, « la France marque sa vive préoccupation au regard des récentes entraves au bon déroulement de l'enquête relative à l'explosion survenue dans le port de Beyrouth le 4 août 2020, et des violences survenues dans ce contexte. Elle appelle chacun à l'apaisement.

La France a soutenu à toutes les étapes les investigations sur l'explosion du port, et répondu à l'ensemble des requêtes qui lui ont été adressées dans le cadre de l'enquête libanaise. Elle continuera de le faire. La justice libanaise doit pouvoir travailler de manière indépendante et impartiale dans le cadre de cette enquête, sans entrave et avec le plein soutien des autorités libanaises. Les Libanais attendent que toute la lumière soit faite sur l'explosion du port. Ils ont droit à la vérité. »

Mais les circonstances exactes de cette éruption de violences restent confuses dans la mesure où l'on ignore notamment qui sont les adversaires sur lesquels ont tiré les combattants du Hezbollah et d'Amal. 

Les deux mouvements chiites ont accusé la formation chrétienne des Forces libanaises d'avoir posté des snipers mais celle-ci a catégoriquement démenti. 

 

Grave crise au gouvernement à propos de l'enquête

Le gouvernement libanais a dû reporter une réunion prévue mercredi en raison de fortes tensions à propos de l’enquête sur l'explosion au port de Beyrouth, le Hezbollah pro-iranien et ses alliés réclamant de dessaisir le juge d'instruction Tareq Bitar.
Cible d'une campagne de dénigrement, le juge Bitar avait été contraint mardi de suspendre pour la deuxième fois ses investigations, après avoir émis un mandat d'arrêt à l'encontre de l'ancien ministre des Finances et député Ali Hassan Khalil.
Le député Khalil est un haut responsable du mouvement Amal, formation chiite alliée au Hezbollah et dirigée par le président du Parlement, Nabih Berri.
Le magistrat est la cible d'une campagne menée par plusieurs formations politiques, notamment le Hezbollah. Le chef de la puissante formation chiite, Hassan Nasrallah, avait accusé lundi M. Bitar de politiser l'enquête et demandé son remplacement.
L'explosion, survenue le 4 août 2020 et causée par le stockage sans mesures de précaution d'énormes quantités de nitrate d'ammonium, a fait au moins 214 morts, plus de 6.500 blessés et dévasté plusieurs quartiers de la capitale.
Manifestation

Pointées du doigt pour négligence criminelle, les autorités refusent toute investigation internationale et sont accusées par les familles des victimes et des ONG de torpiller l'enquête locale pour éviter des inculpations. 
Les responsables politiques refusent d'être interrogés par le juge. 
L'affaire a failli faire imploser une réunion houleuse mardi après-midi du gouvernement de Nagib Mikati, formé en septembre dernier après un blocage politique de près d'un an, a indiqué à l'AFP un haut responsable qui a requis l'anonymat.
Les ministres relevant du Hezbollah et d'Amal "ont demandé que le juge soit remplacé, mais le gouvernement n'est pas habilité à le faire et la question relève du haut conseil de justice", a ajouté cette source.
La réunion avait été levée et un conseil des ministres était prévu mercredi après-midi, mais il a été reporté faute d'accord sur cette question.
Dans le même temps, des partisans du Hezbollah et d'Amal, ont appelé sur les réseaux sociaux à une manifestation jeudi devant le palais de Justice, où se rassemblent régulièrement les proches des victimes de l'explosion pour demander que l'enquête aboutisse.
Les forces de sécurité ont d'ores et déjà été mises en état d'alerte, a indiqué une source des services de sécurité à l'AFP.
Depuis qu'il a été chargé de l'enquête, M. Bitar a convoqué l' ex-Premier ministre Hassan Diab et quatre ex-ministres en vue de leur inculpation. Ils ne se sont jamais présentés devant le juge, qui a également délivré un premier mandat d'arrêt resté sans exécution contre un ex-ministre des Transports.
Fadi Sawan, prédécesseur du juge Bitar, avait été écarté en février après l'inculpation de hauts responsables dans l'affaire de l'explosion.

« Je veux partir! »  

Terrifiés par les tirs, les habitants du quartier de Tayouné se sont terrés dans leurs appartements et d'autres ont été évacués des immeubles. 

Sur les réseaux sociaux, des images ont montré des enfants d'une école se cachant sous leurs bureaux ou rassemblés par terre devant les salles de classe. 

Ces images ainsi que celles des morts et des blessés, sans oublier les tireurs embusqués, sont venues rappeler les jours noirs de la guerre civile, qui avait éclaté en 1975 non loin de là. 

Pour Mariam Daher, une mère de famille de 44 ans, l'idée d'un retour à la guerre civile est « terrifiante ». « Je ne peux plus revivre cette expérience. Je veux partir et protéger mes enfants. » 

M. Mawlawi a fait état de six morts. Parmi eux, un homme tué d'une balle à la tête, un autre atteint à la poitrine et une femme de 24 ans touchée par une balle perdue chez elle, selon des sources médicales. Le mouvement Amal a affirmé que trois de ses partisans avaient péri « lors de la manifestation pacifique ». 

Selon le ministère de la Santé, 32 personnes ont été blessées. 

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L'armée libanaise prend position dans le quartier de Tayouneh, dans la banlieue sud de la capitale Beyrouth le 14 octobre 2021. (AFP)

Dans un discours, le président Michel Aoun, un allié chrétien du Hezbollah, a jugé « inacceptable de revenir au langage des armes car nous avons tous convenu de tourner cette page sombre de notre histoire ». 

L'armée a annoncé avoir arrêté « neuf personnes des deux bords, dont un Syrien », assurant contrôler la situation. 

Le gouvernement a décrété une journée de deuil national vendredi. 

Washington appelle à une «désescalade des tensions»

"Nous nous joignons aux autorités libanaises dans leur appel au calme, leurs appels à la désescalade des tensions", a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse à Washington.

"Nous nous opposons à toute intimidation et menace de violence contre la justice de tout pays, et nous soutenons l'indépendance de la justice au Liban", a-t-il ajouté, s'adressant notamment au mouvement chiite libanais Hezbollah qui avait organisé cette manifestation.

Il a toutefois refusé de dire qui les Etats-Unis jugeaient responsables des violences.

"L'avenir de la démocratie au Liban dépend de la capacité de ses citoyens à affronter les sujets difficiles en ayant confiance dans l'Etat de droit", a estimé Ned Price.

« Tout son poids »  

Ces violences surviennent dans un contexte politique extrêmement tendu, le Hezbollah, un poids lourd de la politique libanaise, et ses alliés exigeant le départ du juge Bitar qui, malgré les fortes pressions, veut poursuivre plusieurs responsables dans le cadre de son enquête sur l'explosion au port de Beyrouth du 4 août 2020 (plus de 200 morts).  

Mais les responsables politiques refusent d'être interrogés même si les autorités ont reconnu que les énormes quantités de nitrate d'ammonium qui ont explosé avaient été stockées au port pendant des années sans précaution. 

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Un partisan du Hezbollah et du mouvement Amal brûle un portrait de l'ambassadrice américaine au Liban Dorothy Shea près du palais de justice de la capitale Beyrouth le 14 octobre 2021. (AFP)

La manifestation s'est produite après que la Cour de cassation a rejeté des plaintes de députés et ex-ministres à l’encontre de M. Bitar, lui permettant de reprendre ses investigations. 

« Le fait que le Hezbollah descende dans la rue et jette tout son poids dans cette bataille pourrait mener à (...) la déstabilisation du pays tout entier », selon l'analyste Karim Bitar. 

Ces violences viennent s'ajouter aux multiples graves crises politique, économique et sociale dans lesquelles est plongé le Liban, où la classe politique inchangée depuis des décennies est accusée de corruption, d'incompétence et d'inertie. 


Yémen: Le cabinet saoudien espère que les forces des Émirats arabes unis se retireront dans les 24 heures

Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
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  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au STC et à toute autre partie au Yémen
  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis

RIYAD: Le cabinet saoudien, présidé par le roi Salman, a exprimé mardi l'espoir que les forces émiraties se retireront du Yémen dans les 24 heures, conformément à la demande yéménite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le cabinet a également déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au Conseil de transition du Sud et à toute autre partie au Yémen, a ajouté SPA.

Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, que le Royaume souhaite renforcer, et a déclaré qu'il se réjouissait de travailler ensemble à tout ce qui renforcerait la prospérité et la stabilité des pays de la région.

Le cabinet a exprimé son regret quant aux résultats des efforts de désescalade que le Royaume a voulu poursuivre et qui se sont heurtés à une escalade injustifiée qui contredit les principes sur lesquels la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen a été fondée, sape ses efforts pour parvenir à la sécurité et à la stabilité au Yémen et est incompatible avec toutes les promesses que le Royaume a reçues des Émirats arabes unis.

Le Cabinet apprécie le rôle de la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen dans la protection des civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d'Al-Mahra, en réponse à la demande du président du Conseil présidentiel yéménite Rashad Al-Alimi, et dans la réduction de l'escalade afin de parvenir à la sécurité et à la stabilité et d'empêcher l'expansion du conflit.

Le cabinet a réaffirmé que le Royaume n'hésitera pas à prendre les mesures nécessaires pour faire face à toute atteinte ou menace à sa sécurité nationale, ainsi que son engagement en faveur de la sécurité, de la stabilité et de la souveraineté du Yémen, et son soutien total à M. Al-Alimi et à son gouvernement.

En ce qui concerne les autres affaires régionales, le cabinet a réaffirmé le soutien du Royaume à la souveraineté, à l'intégrité territoriale et à la sécurité de la Somalie, et rejette la déclaration de reconnaissance mutuelle entre Israël et le Somaliland, car elle consacre des mesures séparatistes unilatérales qui violent le droit international.


Cisjordanie: Israël dit avoir tué un homme qui fonçait sur des soldats

 L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé"
  • Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé".

Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé.

Il a également été tué lors de l'attaque. À la suite de cet incident survenu vendredi, l'armée a mené une opération de deux jours dans la ville cisjordanienne de Qabatiya, d'où provenait l'assaillant, arrêtant plusieurs de ses habitants, dont son père et ses frères.

De nombreuses attaques ont été perpétrées en Israël par des Palestiniens depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Les violences se sont également intensifiées en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des civils et des combattants, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, civils ou soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

 


La Coalition arabe annonce une frappe aérienne “limitée” contre deux navires ayant acheminé des armes au Yémen

Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
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  • La Coalition appelle à l’évacuation du port d'al-Mukalla, laissant présager une opération militaire majeure visant à contraindre le STC à se retirer
  • Le porte-parole indique que les deux navires ont transporté des armes depuis le port émirati de Fujairah vers al-Mukalla sans autorisation du commandement de la Coalition

Riyad : La Coalition de soutien à la légitimité au Yémen a annoncé mardi avoir mené une frappe aérienne « limitée » visant deux navires ayant introduit clandestinement des armes et d’autres équipements militaires dans le port d'al-Mukalla, dans le sud du Yémen.

Dans un communiqué relayé par l’Agence de presse saoudienne (SPA), le porte-parole des forces de la Coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que deux navires en provenance du port de Fujairah, aux Émirats arabes unis, étaient entrés dans le port d'al-Mukalla, dans le gouvernorat de Hadramaout, sans obtenir d’autorisations officielles du commandement des forces conjointes de la Coalition.

« Les équipages des deux navires ont désactivé leurs systèmes de suivi et déchargé une grande quantité d’armes et de véhicules de combat afin de soutenir les forces du Conseil de transition du Sud (STC) dans les gouvernorats orientaux du Yémen (Hadramaout et Al-Mahra), dans le but d’alimenter le conflit. Il s’agit d’une violation flagrante de la trêve et des efforts visant à parvenir à une solution pacifique, ainsi que d’une violation de la résolution n° 2216 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré le porte-parole.

La Coalition a exhorté les civils et les pêcheurs à évacuer le port d'al-Mukalla, indiquant qu’une opération militaire de grande ampleur visant à imposer le retrait du STC pourrait être imminente.

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Carte Google indiquant l'emplacement d'al-Mukalla dans le sud du Yémen.

Al-Maliki a précisé que les forces de la Coalition avaient agi à la demande de Rachad Al-Alimi, président du Conseil présidentiel de direction du Yémen, « afin de prendre toutes les mesures militaires nécessaires pour protéger les civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra ».

La semaine dernière, Al-Alimi avait averti que les actions unilatérales du STC poussaient le pays vers un seuil dangereux.

« Compte tenu du danger et de l’escalade représentés par ces armes, qui menacent la sécurité et la stabilité, les forces aériennes de la Coalition ont mené ce matin une opération militaire limitée visant les armes et les véhicules de combat déchargés des deux navires au port d'al-Mukalla. L’opération a été menée après documentation du déchargement et conformément au droit international humanitaire et à ses règles coutumières, sans qu’aucun dommage collatéral ne soit enregistré », a déclaré mardi le général Al-Maliki.

Il a réaffirmé l’« engagement constant de la Coalition en faveur de la désescalade et du maintien du calme dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra, ainsi que de la prévention de tout soutien militaire de la part de quelque pays que ce soit à une faction yéménite sans coordination avec le gouvernement yéménite légitime et la Coalition », afin d’assurer le succès des efforts du Royaume et de la Coalition pour instaurer la sécurité et la stabilité et empêcher l’extension du conflit.

Par ailleurs, le président du Conseil présidentiel yéménite a décrété mardi l’état d’urgence pour une durée de 90 jours, incluant un blocus aérien, maritime et terrestre de 72 heures.

Ignorant les accords précédents conclus avec la Coalition, le groupe se désignant sous le nom de Conseil de transition du Sud (STC) a lancé début décembre une vaste campagne militaire, prenant le contrôle du gouvernorat de Hadramaout, à la frontière saoudienne, ainsi que du gouvernorat oriental d’Al-Mahra, à la frontière avec Oman.

Les forces du STC, soutenues par les Émirats arabes unis, se sont emparées de la ville de Seiyoun, y compris de son aéroport international et du palais présidentiel. Elles ont également pris le contrôle des champs pétroliers stratégiques de PetroMasila, qui représentent une part majeure des ressources pétrolières restantes du Yémen.

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Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj, qui vivent le long de la bande entre le sud et le nord du pays, se rassemblent lors d'un rassemblement dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025, pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC), soutenu par les Émirats arabes unis, qui souhaite rétablir l'indépendance du Yémen du Sud. (AFP)

Cette situation a conduit l’Arabie saoudite à exiger fermement le retrait du STC et la remise des zones saisies aux Forces du Bouclier national, une unité soutenue par Riyad.

La Coalition a averti que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, selon l’Agence de presse saoudienne.

Le 26 décembre, les Émirats arabes unis ont publié un communiqué saluant les efforts de l’Arabie saoudite en faveur de la sécurité et de la stabilité au Yémen.

Le communiqué, relayé par l’agence de presse officielle WAM, a loué le rôle constructif de l’Arabie saoudite dans la défense des intérêts du peuple yéménite et le soutien à ses aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com