Astérix est de retour, et tout ne se passe pas comme prévu

L'écrivain et dessinateur français Jean-Yves Ferri pose entre les effigies des personnages de bande dessinée Astérix et Obélix lors de la présentation du nouvel album "Astérix" aux éditions Hachette Livre à Vanves, près de Paris, le 11 octobre 2021. (Photo, AFP)
L'écrivain et dessinateur français Jean-Yves Ferri pose entre les effigies des personnages de bande dessinée Astérix et Obélix lors de la présentation du nouvel album "Astérix" aux éditions Hachette Livre à Vanves, près de Paris, le 11 octobre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 21 octobre 2021

Astérix est de retour, et tout ne se passe pas comme prévu

  • Ce qui est assuré, c'est le succès: cinq millions d'exemplaires en 17 langues ont été tirés par les éditions Albert René. Le personnage garde quoi qu'il arrive les faveurs de plusieurs générations
  • Ses deux créateurs, René Goscinny et Albert Uderzo, ne sont plus de ce monde. Et leurs successeurs, le dessinateur Didier Conrad et le scénariste Jean-Yves Ferri, ont retenu d'eux une leçon: éviter de se prendre trop au sérieux

PARIS: Astérix, personnage emblématique de la bande dessinée française, est de retour jeudi pour son 39e album, "Astérix et le Griffon", où tout ne se passe pas comme prévu pour le plus célèbre des Gaulois.

Ce qui est assuré, c'est le succès: cinq millions d'exemplaires en 17 langues ont été tirés par les éditions Albert René. Le personnage garde quoi qu'il arrive les faveurs de plusieurs générations.

Ses deux créateurs, René Goscinny et Albert Uderzo, ne sont plus de ce monde. Et leurs successeurs, le dessinateur Didier Conrad et le scénariste Jean-Yves Ferri, ont retenu d'eux une leçon: éviter de se prendre trop au sérieux.

"À la base c'est fait pour rigoler. Astérix c'est de l'humour!", lance le second, interrogé par l'AFP.

L'aventure part ici d'un rêve prémonitoire du druide Panoramix, qui sent le danger menaçant son homologue chaman chez les Sarmates, un peuple nomade de l'Est de l'Europe. Ces Sarmates ont existé, mais on sait peu de choses d'eux.

L'occasion était belle de les imaginer en société aux rôles inversés: les hommes au village (à la yourte, en l'occurrence), les femmes à la guerre. "Que les femmes aient participé aux combats des vrais Sarmates, c'est bien le cas, mais je pense que les hommes étaient avec elles. Mais il y a eu des reines sarmates, apparemment, des cavalières...", avance Jean-Yves Ferri.

Quant au griffon, cet animal totem mi-aigle mi-lion, l'empereur Jules César aimerait aller en territoire sarmate afin de le capturer pour sa gloire. Il en a été convaincu par un géographe assez sûr de son fait, Terinconus, le Romain le plus visible dans cette aventure. Le comique du personnage est renforcé par sa ressemblance avec l'écrivain français Michel Houellebecq.

Obélix tourmenté

Mais ce fameux griffon existe-t-il, comme l'espère le centurion à la tête de l'expédition aux confins de l'Europe? Ou n'est-il qu'un mythe sarmate?

"Les Gaulois sont assez imperméables à ça", souligne le scénariste. Entre Astérix, venu d'Armorique, et les Sarmates, originaires d'une région allant de l'actuelle Ukraine aux contreforts du Caucase et aux steppes d'Asie centrale, on se comprend surtout dans l'adversité face aux Romains.

L'album donne un rôle inattendu à deux personnages d'ordinaire assez univoques: un Obélix inhabituellement tourmenté, et son chien Idéfix qui répond à l'"appel de la forêt", façon Jack London. Et pour Astérix, tout devient très compliqué d'un coup.

En ces terres inconnues, recouvertes de neige, "il doit beaucoup plus compter sur Obélix, mais en même temps Obélix n'est pas vraiment disponible dans sa tête, dans cette histoire", résume Jean-Yves Ferri. "Parce que c'est quelqu'un de difficile à appréhender: on ne sait pas trop qui il est. Il apparaît un peu benêt comme ça, mais il est guidé par son affectif".

Pour ce lancement, les éditions Albert René ont imaginé un jeu pour téléphones et tablettes en réalité augmentée, "Astérix & Obélix: Vidi Vici" ("j'ai vu j'ai vaincu" en latin). Il sera disponible en France, en Belgique, en Allemagne et au Québec.

Mais l'enjeu principal, c'est que la critique soit bonne. Elle peut être parfois dure avec cette franchise qui monopolise les classements des meilleures ventes. Concernant le précédent album, "La Fille de Vercingétorix" en 2019, elle s'était divisée pour savoir s'il valorisait réellement un personnage féminin, ou s'il avait nourri des clichés sexistes.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.