«Feathers», le film qui vole dans les plumes de l'Egypte

Omar al-Zohairy, réalisateur du film égyptien « Feathers » (Photo, AFP)
Omar al-Zohairy, réalisateur du film égyptien « Feathers » (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 25 octobre 2021

«Feathers», le film qui vole dans les plumes de l'Egypte

Omar al-Zohairy, réalisateur du film égyptien « Feathers » (Photo, AFP)
  • Le long-métrage, mi-absurde mi-peinture sociale, raconte l'histoire d'une femme -- Oum Mario -- qui devient soudainement la seule source de revenus pour le foyer -- quand un magicien de pacotille transforme son mari... en poule! 
  • Sur Twitter, le député très loyaliste Mahmoud Badr, lui a reproché de «présenter une Egypte où il n'y aurait aucun projet de développement»

EL GOUNA: Cachez cette pauvreté que je ne saurais voir! Le film « Feathers » (« Plumes »), primé à Cannes cette année, fait polémique: couronné « meilleure fiction arabe » du festival d'el-Gouna vendredi soir, certains l'accusent de « ternir la réputation » de l'Egypte.  

Réalisé par Omar al-Zohairy, le long-métrage, mi-absurde mi-peinture sociale, raconte l'histoire d'une femme -- Oum Mario -- qui devient soudainement la seule source de revenus pour le foyer -- quand un magicien de pacotille transforme son mari... en poule!   

Réaction théâtrale s'il en faut, alors qu'il assistait à la projection mardi à el-Gouna, sur la mer Rouge, le célèbre acteur Chérif Mounir a quitté la salle en signe de protestation.  

« Nos anciens bidonvilles et ceux qui disparaissent actuellement restent plus beaux que (le décor) du film », a-t-il déclaré mercredi dans le très suivi talk-show télévisé d'Amr Adib, connu pour ses positions propouvoir.   

« D'immenses progrès ont été réalisés par l'Etat dans l'élimination des bidonvilles et le relogement de leurs habitants dans de superbes meublés (...) Nous vivons dans une nouvelle République », a-t-il ajouté.  

La « nouvelle République » est le slogan phare du président Abdel Fattah al-Sissi qui a fait de la suppression de l'habitat informel, accusé de rogner les terres arables, l'une de ses priorités. Les immeubles HLM poussent un peu partout dans le pays et apparaissent chaque jour dans des clips des médias publics.  

La liberté et l'insulte  

Walaa Gad, le patron de ce grand projet nommé « Hayat Karima », « une vie digne » en arabe, a eu beau dire à un média local soutenir « la liberté de la créativité et de l'art », des députés se sont empressés d'emboîter le pas à Chérif Mounir.   

Ils ont accusé le film -- pourtant le premier long-métrage égyptien à remporter le prix de la Semaine de la critique, dénicheuse de nouveaux talents, à Cannes -- de  « ternir la réputation » du pays.  

« Feathers » n'a pas encore été projeté dans les cinémas, mais sur Twitter, le député très loyaliste Mahmoud Badr, lui a reproché de « présenter une Egypte où il n'y aurait aucun projet de développement ».  

L'avocat conservateur Samir Sabri, qui a attaqué en justice de nombreuses célébrités estimant que leurs propos ou comportements nuisaient à l'Egypte, a déposé plainte contre les producteurs du film pour « insulte à l'Egypte et aux Egyptiens ».  

Avec une distribution entièrement composée d'amateurs, « Feathers » se déroule dans un village qui n'est jamais nommé ni localisé.   

Les acteurs, pour la plupart des Egyptiens coptes -- la principale minorité chrétienne du Moyen-Orient avec environ 15% des Egyptiens --, parlent toutefois avec l'accent de la Haute-Egypte, rurale et méridionale.  

Après avoir reçu son prix vendredi soir, M. Zohairy, également récompensé deux jours plus tôt par le magazine américain Variety, affirmait lui avoir fait « un film fort ».  

« A cause des sentiments, de l'authenticité artistique et des valeurs humaines », a-t-il martelé. Avant de convenir: « une oeuvre artistique suscite toujours des opinions différentes ».  

34 millions de pauvres  

Selon les autorités, près d'un tiers des 102 millions d'Egyptiens vivent sous le seuil de pauvreté. Un chiffre en hausse depuis les années 1990, mais qui a officiellement baissé pour la première fois l'an dernier.  

Les plus touchés sont « les femmes des campagnes de Haute-Egypte », affirme Oussama Diab, chercheur sur les droits socio-économiques. Et l' « impact disproportionné de la Covid-19 » n'a fait qu'aggraver leur sort, précise-t-il.  

Fin 2016, l'Egypte a dévalué sa monnaie et lancé une série de mesures drastiques d'austérité en échange d'un prêt de 12 milliards de dollars (environ 10,3 milliards d'euros) du Fonds monétaire international (FMI).  

L'institution internationale a salué en septembre la résilience de l'économie égyptienne, l'un des seuls marchés émergents à enregistrer une croissance positive depuis la Covid-19, mais elle ne s'intéresse pas au facteur pauvreté, regrette M. Diab.  

Pour le critique de cinéma Tarek al-Chennaoui, les accusations se revendiquant du patriotisme sont « vulgaires et idiotes ».  

« Artistiquement », le film est « super », a-t-il estimé sur le tapis rouge d'el-Gouna. Le réalisateur est parvenu à « filmer des enfants et des acteurs amateurs comme Demiana Nassar (l'actrice principale, NDLR) dont c'était le tout premier tournage », « sans être pédagogique mais en entraînant le spectateur ».  

« Aucune production artistique ne peut ternir la réputation de l'Egypte », a encore souligné M. Chennaoui. Au contraire, »si vous éclairez un problème social, alors vous cherchez vraiment à faire avancer votre pays ». 


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.