À Paris, la communauté internationale soutient le processus électoral en Libye

Le président français Emmanuel Macron (centre) flanqué de dirigeants internationaux (de gauche à droite), la chancelière allemande Angela Merkel, les dirigeants intérimaires libyens Mohamed el-Manfi et Abdul Hamid Dbeibah, le Premier ministre italien Mario Draghi et le président chypriote Nicos Anastasiades, posent pour une photo de famille comme ils assistent à la Conférence internationale sur la Libye à la Maison de la Chimie à Paris, le 12 novembre 2021. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron (centre) flanqué de dirigeants internationaux (de gauche à droite), la chancelière allemande Angela Merkel, les dirigeants intérimaires libyens Mohamed el-Manfi et Abdul Hamid Dbeibah, le Premier ministre italien Mario Draghi et le président chypriote Nicos Anastasiades, posent pour une photo de famille comme ils assistent à la Conférence internationale sur la Libye à la Maison de la Chimie à Paris, le 12 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 12 novembre 2021

À Paris, la communauté internationale soutient le processus électoral en Libye

  • De nombreux pays se réunissent ce vendredi à Paris autour d’Emmanuel Macron pour encourager l’organisation d’élections «libres, régulières, inclusives et crédibles» en Libye en décembre et en janvier
  • Tout comme lors des conférences de Berlin 1 et 2 sur la Libye, la question des combattants étrangers a de nouveau été évoquée à Paris

TUNIS: À l’initiative du président français, Emmanuel Macron, Paris réunit, vendredi, une conférence internationale sur la Libye en vue d'encourager le processus censé aboutir à l'organisation d'une élection présidentielle le 24 décembre, suivie un mois plus tard par des élections législatives. Les pays prenant part à cette conférence espèrent voir ces deux scrutins clore une décennie de chaos dans le pays après la chute en 2011 du régime du colonel Kadhafi.

En accueillant cette conférence, la France cherche à consolider le processus électoral dans ce pays meurtri d’Afrique du Nord. «L'objectif de cette conférence est d'apporter un soutien international à la poursuite de la transition politique engagée et à la tenue des élections selon le calendrier prévu», a expliqué l'Elysée.

En plus du pays hôte, de nombreux pays et organisations ont pris part à la conférence: l’Algérie, la Chine, Chypre, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Espagne, les États-Unis, la Grèce, la Jordanie, le Koweït (qui préside le Conseil ministériel de la Ligue des États arabes), Malte, le Maroc, le Niger, les Pays-Bas, le Qatar, la République démocratique du Congo (présidente de l'Union africaine), la République du Congo (présidente du Comité de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye), le Royaume-Uni, la Russie, la Suisse, le Tchad, la Tunisie, Turquie, l’Union africaine, l’Union européenne, la Ligue des États arabes et le secrétariat exécutif du G5 Sahel.

Les participants ont réaffirmé leur «plein respect de la souveraineté, de l'indépendance, de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale de la Libye», ainsi que leur opposition «à toute ingérence étrangère dans les affaires du pays». Ils ont également salué «les progrès réalisés vers le rétablissement de la paix et de la stabilité en Libye depuis la conférence de Berlin» tout en réitérant leur attachement à la réussite du processus politique libyen.

Les participants à la conférence ont appelé les autorités libyennes, et à leur tête la Haute commission électorale libyenne (HNEC), à tout mettre en œuvre pour «l'organisation d'élections libres, régulières, inclusives et crédibles» et «la promotion d’une participation des femmes effective, sur un pied d'égalité avec les hommes, ainsi que de l'intégration des jeunes».

Tout en appelant «tous les acteurs libyens à continuer de travailler ensemble dans un esprit d'unité après la proclamation des résultats et à s'abstenir de toute action susceptible d'entraver ou de remettre en cause les résultats des élections et la remise du pouvoir aux nouvelles autorités élues et institutions», les participants mettent en garde tous «les individus ou entités, dans et à l'extérieur de la Libye» contre toute tentative de «faire obstruction, miner, manipuler ou falsifier le processus électoral».

«Sans ces élections, il n'y aura pas de gouvernement fonctionnel l'an prochain en Libye», avertit un haut responsable américain, en agitant la menace de sanctions contre ceux qui veulent «gâcher» le processus.

Le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a également exhorté tous les camps rivaux libyens à contribuer au « processus électoral » et à « respecter » le résultats des élections afin de parachever la transition dans ce pays.

Départ des mercenaires

Tout comme lors des conférences de Berlin 1 et 2, la question des combattants étrangers a de nouveau été évoquée à Paris. Nous exprimons tout notre soutien au plan d'action global pour le retrait des mercenaires, des combattants et des forces étrangères du territoire libyen, élaboré par la Commission militaire mixte 5+5, conformément à la résolution 2570 (2021) du Conseil de sécurité des Nations unies (…) Nous appelons tous les acteurs concernés à en mettre en œuvre les dispositions sans délai», déclarent les participants.

En outre, les pays et organisations présents à la conférence ont réaffirmé «la nécessité de combattre le terrorisme en Libye par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations unies et du droit international» et rappellent qu'il est «urgent de mettre un terme à toutes les violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme en Libye, notamment les arrestations arbitraires et les conditions de détention inhumaines et dégradantes, ainsi que de garantir à tous et toutes un accès à la justice, en particulier aux femmes et aux filles».

Le dépôt de candidatures pour l'élection du chef d'Etat – premier scrutin au suffrage universel en Libye – s'est ouvert lundi.

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Par Khattar Abou Diab -
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Soudan: Washington s'alarme d'une possible offensive «  imminente  » des paramilitaires au Darfour

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
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  • "Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué
  • "Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté

WASHINGTON: La diplomatie américaine a alerté mercredi d'une possible offensive "imminente" de paramilitaires au Soudan sur la ville d'el-Facher, au Darfour, un carrefour pour l'aide humanitaire dans ce pays ravagé par plus d'un an de guerre et au bord de la famine.

"Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué.

"Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté.

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire.

El-Facher fait office de hub humanitaire pour le Darfour, région où vivent environ un quart des 48 millions d'habitants du Soudan. Accueillant de nombreux réfugiés, la ville avait jusque là été relativement épargnée par les combats.

Mais depuis mi-avril, des bombardements et des affrontements ont été rapportés dans les villages environnants.

"Les Etats-Unis sont extrêmement troublés par les informations crédibles selon lesquelles les FSR et ses milices affiliées ont rasé de nombreux villages à l'ouest d'el-Facher", a relevé Matthew Miller, ajoutant qu'une offensive sur la ville "mettrait les habitants dans une situation de danger extrême".

El-Facher est la seule capitale des cinq Etats du Darfour que les FSR ne contrôlent pas.

Vendredi, l'ONU avait déjà alerté sur ce "nouveau front" du conflit. Il pourrait "entraîner un conflit intercommunautaire sanglant à travers le Darfour" et freiner encore plus la distribution de l'aide humanitaire dans une région "déjà au bord de la famine", selon la sous-secrétaire générale de l'ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo.

La région a déjà été ravagée il y a plus de 20 ans par la politique de la terre brûlée menée par les Janjawids --les miliciens arabes depuis enrôlés dans les FSR-- sous le président de l'époque Omar el-Béchir.

Le nouveau conflit au Soudan, qui a débuté le 15 avril 2023 a déjà fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l'ONU.


Un responsable du Hamas affirme qu'Israël n'atteindra pas ses objectifs avec une offensive à Rafah

La communauté internationale redoute un carnage à Rafah où s'entassent selon l'ONU 1,5 million de personnes, dont plus d'un million déplacées par les combats dans la bande de Gaza. (AFP).
La communauté internationale redoute un carnage à Rafah où s'entassent selon l'ONU 1,5 million de personnes, dont plus d'un million déplacées par les combats dans la bande de Gaza. (AFP).
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  • Le Hamas a averti "l'Egypte, le Qatar" ainsi que "d'autres pays arabes et internationaux" du "danger que représente une invasion de Rafah" et du fait qu'"Israël s'apprête à commettre davantage de massacres"
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu martèle qu'une offensive sur Rafah est indispensable pour anéantir le Hamas, l'un des objectifs affichés de la guerre qu'Israël mène à Gaza

TERRITOIRES PALESTINIENS: Un membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ghazi Hamad, a déclaré jeudi à l'AFP qu'un assaut militaire israélien sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ne permettrait pas à Israël d'obtenir "ce qu'il veut".

"Même si (Israël) entre dans Rafah et l'envahit, il ne remplira pas (...) ses deux principaux objectifs, que ce soit éliminer le Hamas ou récupérer" les otages enlevés par les combattants palestiniens en Israël le 7 octobre, a déclaré Ghazi Hamad, contacté depuis Gaza au Qatar, Etat faisant partie d'un groupe de pays assurant une médiation entre le mouvement palestinien et le gouvernement israélien.

Le Hamas a averti "l'Egypte, le Qatar" ainsi que "d'autres pays arabes et internationaux" du "danger que représente une invasion de Rafah" et du fait qu'"Israël s'apprête à commettre davantage de massacres", a souligné M. Hamad.

Après plus de six mois de frappes et de combats acharnés au sol, qui ont laissé l'essentiel de la bande de Gaza --2,4 millions d'habitants-- en ruines, Israël estime que le Hamas dispose de quatre bataillons regroupés à Rafah, dans l'extrême sud du territoire, à la frontière avec l'Egypte.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu martèle qu'une offensive sur Rafah est indispensable pour anéantir le Hamas, l'un des objectifs affichés de la guerre qu'Israël mène à Gaza.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Un million de déplacés 

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne notamment.

Sa vaste opération militaire dans la bande de Gaza a fait jusqu'à présent 34.305 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas.

Jeudi encore, le cabinet de guerre israélien s'est réuni pour préparer cette offensive, malgré une large opposition internationale, y compris de la part des Etats-Unis, l'allié historique d'Israël.

La communauté internationale redoute un carnage à Rafah où s'entassent selon l'ONU 1,5 million de personnes, dont plus d'un million déplacées par les combats dans la bande de Gaza.

« Après-guerre »

"Les négociations sont au point mort" et c'est "l'obstination d'Israël" qui "fait tourner les négociations en rond ces derniers mois", affirme Ghazi Hamad.

"M. Netanyahu et ses ministres disent que la guerre doit continuer, que le Hamas doit être détruit et que Rafah doit être prise. Clairement ils n'ont pas l'intention de négocier", fait-il valoir.

Le Hamas de son côté "a clairement et explicitement présenté sa position aux médiateurs", a poursuivi M. Hamad.

"Nos demandes fondamentales invariablement exprimées sont une déclaration claire et explicite de cessez-le-feu, un retrait complet" des forces israéliennes de la bande de Gaza et "le retour des déplacés", a-t-il dit.

Les plus récentes propositions de la partie israélienne ne répondaient pas à ces "demandes fondamentales", a-t-il affirmé.

M. Hamad accuse M. Netanyahu de "tergiverser" pour "tromper le public israélien" et "leurrer la communauté internationale en disant qu'il y a des négociations et en déformant la vérité en affirmant que le Hamas constitue l'obstacle dans ces négociations".

Quelques heures plus tôt, un porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, avait affirmé que le Hamas se sentait "encouragé" par "certains acteurs régionaux" et "c'est pourquoi il s'éloigne" des négociations.

Ghazi Hamad a aussi affirmé à l'AFP que le Hamas travaillait déjà "jour et nuit" à "l'après-guerre".

"Nous avons de nombreux contacts avec des pays, des institutions et des organisations humanitaires", a-t-il assuré, "nous travaillons à la phase d'après-guerre pour faire en sorte qu'un effort considérable soit déployé pour reconstruire la bande de Gaza".


Les Etats-Unis ont commencé la construction d'une jetée à Gaza

L'aide arrivera dans un premier temps à Chypre, où elle fera l'objet de vérifications, puis sera préparée en vue de son acheminement, a précisé un haut responsable militaire américain. (AFP).
L'aide arrivera dans un premier temps à Chypre, où elle fera l'objet de vérifications, puis sera préparée en vue de son acheminement, a précisé un haut responsable militaire américain. (AFP).
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  • Face aux retards et blocages d'Israël concernant la livraison par voie terrestre d'aide humanitaire dans une bande de Gaza frappée par un désastre humanitaire, le président américain Joe Biden avait annoncé début mars la construction d'un port artificiel
  • La jetée devrait être opérationnelle à partir de début mai et "tout se déroule comme prévu pour l'instant", a assuré le porte-parole du Pentagone

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont commencé la construction d'une jetée à Gaza, a annoncé jeudi le Pentagone, un projet destiné à faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien bombardé et assiégé par Israël.

Face aux retards et blocages d'Israël concernant la livraison par voie terrestre d'aide humanitaire dans une bande de Gaza frappée par un désastre humanitaire, le président américain Joe Biden avait annoncé début mars la construction d'un port artificiel.

Des navires militaires américains "ont commencé à construire (...) le port temporaire et la jetée en mer", a déclaré à la presse le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder.

La jetée devrait être opérationnelle à partir de début mai et "tout se déroule comme prévu pour l'instant", a assuré le porte-parole du Pentagone.

L'aide arrivera dans un premier temps à Chypre, où elle fera l'objet de vérifications, puis sera préparée en vue de son acheminement, a précisé un haut responsable militaire américain.

Elle sera ensuite transportée par des navires commerciaux sur une plateforme flottante au large de la bande de Gaza, puis par des navires plus petits jusqu'à la jetée.

La capacité opérationnelle sera au début de 90 camions d'aide par jour, puis de 150 par jour, a-t-il encore précisé.

Un haut responsable de l'administration américaine a déclaré que l'Agence américaine pour le développement international (USAID) s'associerait "à des organisations des Nations unies afin d'acheminer l'aide vitale une fois qu'elle sera arrivée à Gaza via le corridor maritime".

"L'entière population de Gaza - 2,2 millions de personnes - fait face à une crise alimentaire aiguë", a-t-il souligné.

Pas de troupes au sol 

L'ONU et les ONG rappellent régulièrement que ce type d'initiatives ne peuvent toutefois pas se substituer à une augmentation indispensable de l'entrée d'aide humanitaire par voie terrestre, pour une population affamée et confrontée à des pénuries de matériel médical.

Le responsable américain a réaffirmé que cette démarche n'impliquerait pas de "troupes au sol" sur le territoire palestinien ravagé par la guerre, et a indiqué qu'une unité militaire israélienne se chargerait d'ancrer la jetée au rivage.

Le Pentagone a par ailleurs mentionné une "attaque au mortier" qui a causé des dommages minimes dans les environs de la zone où l'aide devrait être débarquée.

Le Cogat, organisme dépendant du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles palestiniennes, a déclaré que des obus de mortier avaient visé la veille un site humanitaire non spécifié dans le nord de la bande de Gaza, sans que des victimes n'aient été signalées.

Un haut responsable militaire américain a indiqué ne pas penser que cette "attaque ait eu quoi que ce soit à voir avec la mission" américaine de construction de la jetée.

La guerre à Gaza a été déclenchée après l'attaque sans précédent du Hamas palestinien le 7 octobre sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

La vaste opération militaire d'Israël a provoqué une catastrophe humanitaire et fait plus de 34.000 morts dans la bande de Gaza, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.