Tunisie: des milliers de manifestants «contre le coup d'Etat» de Kais Saied

Des manifestants tentent de lever les barricades lors d'une manifestation contre la prise des pouvoirs par le président tunisien Kais Saied, devant le parlement, à Tunis, Tunisie, le 14 novembre 2021. (Reuters)
Des manifestants tentent de lever les barricades lors d'une manifestation contre la prise des pouvoirs par le président tunisien Kais Saied, devant le parlement, à Tunis, Tunisie, le 14 novembre 2021. (Reuters)
Des manifestants tentent de lever les barricades lors d'une manifestation contre la prise des pouvoirs par le président tunisien Kais Saied, devant le parlement, à Tunis, Tunisie, le 14 novembre 2021. (Reuters)
Des manifestants tentent de lever les barricades lors d'une manifestation contre la prise des pouvoirs par le président tunisien Kais Saied, devant le parlement, à Tunis, Tunisie, le 14 novembre 2021. (Reuters)
Des manifestants protestent contre la prise des pouvoirs par le président tunisien Kais Saied, devant le Parlement, à Tunis, Tunisie, le 14 novembre 2021. (Reuters)
Des manifestants protestent contre la prise des pouvoirs par le président tunisien Kais Saied, devant le Parlement, à Tunis, Tunisie, le 14 novembre 2021. (Reuters)
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Publié le Mercredi 17 novembre 2021

Tunisie: des milliers de manifestants «contre le coup d'Etat» de Kais Saied

  • Après des mois de blocage politique et au milieu d'une grave crise socio-économique et sanitaire, M. Saied a invoqué le 25 juillet un «péril imminent» pour limoger le Premier ministre
  • Drapeau tunisien à la main, les protestataires, rassemblés à moins d'un kilomètre du Parlement, criaient aussi leur opposition aux poursuites lancées par des tribunaux militaires à l'encontre de civils

TUNIS: Plus de 3 000 manifestants se sont rassemblés dimanche à proximité du Parlement tunisien, gelé depuis plus de trois mois, pour protester à nouveau contre la décision du président Kais Saied de s'arroger les pleins pouvoirs, dénonçant un "coup d'Etat".


Après des mois de blocage politique et au milieu d'une grave crise socio-économique et sanitaire, M. Saied a invoqué le 25 juillet un "péril imminent" pour limoger le Premier ministre, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire.


"Le projet de Kais est la guerre civile", "Le peuple veut (slogan de la campagne présidentielle de M. Saied, ndlr) ce que vous ne voulez pas...", ou encore "Pas de dignité sans liberté", ont martelé les manifestants, qui étaient plus de 3.000 selon des journalistes de l'AFP sur place.


Un impressionnant dispositif policier bloquait tous les accès au Parlement, situé non loin du Bardo près de Tunis, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Non à la dictature»
"Aujourd'hui, nous avons une initiative politique, nous avons un modèle pour vaincre cette crise. Ce modèle est basé sur le droit des Tunisiennes et des Tunisiens au vote dans le cadre d'élections présidentielle et législatives anticipées", a déclaré à l'AFP Jawhar Ben Mbarek, un spécialiste en droit constitutionnel et figure de la gauche tunisienne.


Abondant dans le même sens, Said Jendoubi, membre de l'organisation +Des citoyens contre le coup d'Etat+ a souligné être présent à cette manifestation car dix ans après la révolution tunisienne, "on vit un véritable coup d'État militaire et policier ! C'est l'État policier qui revient !"


Plusieurs internautes ont partagé sur les réseaux sociaux des images de véhicules bloqués par la police pour les empêcher de rejoindre les environs du Bardo.


Dénonçant une nouvelle fois le "coup d'Etat" du président, les manifestants avaient écrit sur leurs pancartes: "Les actions de Kaies Saied ont abouti à la faillite" de la Tunisie.


"Nous sommes aujourd'hui venus pour dire d'une façon pacifique au président de la République : Non à la dictature ! Non au règne individuel !", a déclaré à l'AFP Aida Mouhamed, une manifestante.


Drapeau tunisien à la main, les protestataires, rassemblés à moins d'un kilomètre du Parlement, criaient aussi leur opposition aux poursuites lancées par des tribunaux militaires à l'encontre de civils. "Pas de jugement militaire, la Tunisie est un Etat civil", scandaient-ils.


Mercredi, l'ONG Amnesty International a dénoncé le nombre "croissant de civils (qui font) face à des poursuites devant des tribunaux militaires", soulignant qu'en seulement trois mois, "la justice militaire a lancé des enquêtes ou jugé au moins 10 civils". 


«Plans pas très structurés»
Le 22 septembre, le président Saied a promulgué un décret officialisant la suspension de plusieurs chapitres de la Constitution et instaurant des "mesures exceptionnelles", censées être provisoires, le temps de mener des "réformes politiques", dont des amendements à la Constitution de 2014.


En attendant, il a maintenu le gel du Parlement - ainsi que les salaires et tous les avantages dont bénéficient les députés - , légifère lui-même par décrets et préside le conseil des ministres. 


Le 29 septembre, M. Saied a nommé la scientifique Najla Bouden comme Premier ministre et le gouvernement a été formé le 11 octobre. 


Il a indiqué, à plusieurs reprises, vouloir garantir les droits et libertés des citoyens, dont celle de manifester, insistant aussi sur le caractère provisoire des mesures adoptées.


Mais des organisations non gouvernementales ont critiqué un "accaparement du pouvoir" et dit craindre pour les droits et libertés publiques.


Et face au marasme économique --avec une inflation à 6% et un taux de chômage de 18%--, la population, qui avait majoritairement soutenu le coup de force de M. Saied, commence à s'impatienter.


Selon Youssef Chérif, de l'institut de recherche Columbia Global Centers pour l'Afrique du Nord, les "plans" de M. Saied pour l'après 25 juillet n'étaient "pas très structurés".


"La tendance c'est d'aller vers un régime plus présidentiel mais on ne sait pas si ce sera dans un cadre démocratique ou pas", disait récemment M. Chérif à l'AFP.


"Il y a des signaux allant dans les deux directions: avec des dérives autoritaires mais aussi des hésitations", a dit l'expert, citant le cas du député Yassine Ayari d'abord poursuivi devant un tribunal militaire qui s'est ensuite déclaré incompétent.


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
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  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com