Consommation en hausse aux États-Unis, à l'orée des fêtes de fin d'année

«Les ménages restent disposés à ouvrir leur portefeuille malgré la hausse des prix (...) mais il est de plus en plus évident qu'une inflation plus élevée érode le pouvoir d'achat». (Photo, AFP)
«Les ménages restent disposés à ouvrir leur portefeuille malgré la hausse des prix (...) mais il est de plus en plus évident qu'une inflation plus élevée érode le pouvoir d'achat». (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 17 novembre 2021

Consommation en hausse aux États-Unis, à l'orée des fêtes de fin d'année

  • Les achats effectués par les Américains ont grimpé au cours des trois derniers mois, portés par une économie qui a profité de la vaccination pour se redresser et par les aides financières versées par le gouvernement fédéral
  • Sur le seul mois d'octobre, le total des ventes s'est élevé à 638,2 milliards de dollars, +1,7% par rapport à septembre, +16,3% par rapport à l'an passé.

WASHINGTON : La consommation est en hausse aux États-Unis, malgré les pénuries et l'inflation, de bon augure alors que débute la saison des fêtes de fin d'année qui sera lancée dans dix jours par le Black Friday.

Les achats effectués par les Américains ont grimpé au cours des trois derniers mois, portés par une économie qui a profité de la vaccination pour se redresser et par les aides financières versées par le gouvernement fédéral.

Les ventes au détail ont grimpé de 1,5% entre août et octobre, par rapport à la période de mai à juillet, selon les données publiées mardi par le département du Commerce.

La consommation est le moteur de l'économie américaine.

Sur le seul mois d'octobre, le total des ventes s'est élevé à 638,2 milliards de dollars, +1,7% par rapport à septembre, +16,3% par rapport à l'an passé.

Les achats ont été soutenus par "une amélioration de la situation du Covid" et "le début des achats de fin d'année", détaille Gregory Daco, économiste pour Oxford Economics.

Ce montant a cependant été gonflé par l'inflation, au plus haut depuis 30 ans en octobre : +0,9% par rapport à septembre, et +6,2% sur un an, selon l'indice CPI.

Cette inflation est aussi tirée par les prix du pétrole, qui continuent de grimper après s'être effondrés pendant la pandémie.

Les Américains ont ainsi dépensé beaucoup d'argent pour remplir les réservoirs de leurs voitures : les ventes d'essence dans les stations-services ont bondi de 3,9% en octobre sur un mois, et de 46,8% sur un an.

Prix du bœuf: +33%

Les prix de l'alimentaire ne sont pas en reste. Le géant de la viande Tyson Foods les a par exemple augmentés de façon conséquente :  +33% pour le bœuf et +19% pour le poulet, par rapport à l'année dernière.

Et cette hausse devrait se poursuivre afin de compenser le coût de l'inflation, avait prévenu le groupe lundi lors de la publication de ses résultats trimestriels.

"Les ménages restent disposés à ouvrir leur portefeuille malgré la hausse des prix (...) mais il est de plus en plus évident qu'une inflation plus élevée érode le pouvoir d'achat", ajoute Gregory Daco.

Le président Joe Biden a promis de tout mettre en œuvre pour inverser cette courbe des prix.

La situation profite en tout cas au géant de la distribution Walmart, qui attire plus de clients dans ses magasins grâce à ses prix bas. Le groupe a fait état mardi de dépenses "robustes" de la part de ses clients, "en partie en raison des aides du gouvernement et de l'inflation".

Les coûts de l'entreprise ont augmenté plus que ses prix sur la période d'août à octobre, a expliqué son directeur général, Doug McMillon, soulignant que le groupe a "suffisamment de flexibilité" pour y faire face.

Rattraper le temps perdu

Walmart, numéro un mondial et symbole du "heartland", l'Amérique "réelle", pense même réaliser en 2021 un bénéfice plus élevé qu'initialement escompté. Son chiffre d'affaires a progressé de 4,3% à 140,5 milliards de dollars sur les trois derniers mois.

Et les rayons resteront remplis pour les achats de Noël, a assuré M. McMillon, alors que les difficultés mondiales d'approvisionnement risquent d'alléger la hotte du Père Noël.

Les États-Unis devraient ainsi connaître une frénésie de consommation à l'occasion des fêtes de fin d'année. L'opération commerciale du Black Friday, fin novembre au lendemain de la fête de Thanksgiving, sera un test pour les détaillants confrontés à des pénuries sur de nombreux produits.

"Les gens rattrapent le temps perdu et commencent à utiliser une partie des 2,5 milliards de dollars d'économies accumulées depuis le début de la pandémie", a relevé l'économiste Ian Shepherdson, de Pantheon Macroeconomics.

Autre secteur dont la bonne santé ne se dément pas depuis le début de la pandémie : la construction et l'aménagement de la maison. Portée par cette vague, la chaîne Home Depot, spécialisée dans les équipements de maison, a vu ses ventes grimper de près de 10% au troisième trimestre, quand son bénéfice a bondi d'un peu plus de 20%.

Le nombre de transactions dans les enseignes du groupe a néanmoins reculé, mais le panier moyen a augmenté de 12,9% par rapport à l'an passé.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.