Migrants mineurs: une amende requise contre Eric Zemmour pour ses «propos outrageants»

Le procès du candidat putatif à la présidentielle Eric Zemmour, jugé pour des propos controversés sur les mineurs migrants isolés, s'ouvre à Paris. (Photo, AFP)
Le procès du candidat putatif à la présidentielle Eric Zemmour, jugé pour des propos controversés sur les mineurs migrants isolés, s'ouvre à Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 18 novembre 2021

Migrants mineurs: une amende requise contre Eric Zemmour pour ses «propos outrageants»

Le procès du candidat putatif à la présidentielle Eric Zemmour, jugé pour des propos controversés sur les mineurs migrants isolés, s'ouvre à Paris. (Photo, AFP)
  • Le parquet a requis mercredi 10 000 euros d'amende, avec possibilité d'emprisonnement en cas de non paiement
  • Éric Zemmour est cité à comparaître pour complicité de provocation à la haine raciale et d'injure raciale, pour des propos tenus sur Cnews le 29 septembre 2020

PARIS: Des "propos méprisants, outrageants", et "un rejet violent" de la population immigrée. Le parquet a requis mercredi 10 000 euros d'amende, avec possibilité d'emprisonnement en cas de non paiement, à l'encontre du polémiste d'extrême droite Eric Zemmour, jugé en son absence pour ses propos controversés sur les migrants mineurs isolés. 

"Les limites de la liberté d'expression ont été franchies", et Eric Zemmour s'est rendu coupable de provocation à la haine et injure raciale, a estimé la procureure Manon Adam, demandant "100 jours amende à 100 euros" en condamnation.

Au début de ses réquisitions, elle a relu une grande partie des propos reprochés au candidat putatif à la présidentielle et habitué des procédures judiciaires.

Lors d'un débat sur les mineurs isolés sur CNews le 29 septembre 2020, après un attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, Eric Zemmour affirme: "Ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent". 

"Tous les mineurs isolés ne sont pas des violeurs" tempère ensuite, sur demande de la présentatrice, celui qui était alors le chroniqueur star de l'émission "Face à l'info". "Mais la responsabilité de la France et du gouvernement c'est de ne pas prendre le risque (...) Dans le doute il ne faut laisser rentrer personne". 

"Pas tous", tente la présentatrice. "Tous, ils n'ont rien à faire ici", vocifère Eric Zemmour. "C'est une invasion permanente", "c'est un problème de politique d'immigration", dit-il aussi.

"Ce n'est pas un accident de langage, il persiste et signe", constate la procureure dans ses réquisitions. "Sous couvert de parler des mineurs, il vise la population immigrée", contre laquelle il semble avoir "une détestation très forte".

Les expressions utilisées "synthétisent les mécanismes de la haine", il use "du lexique de la guerre", parle "d'invasion, de conquête", avance-t-elle. Il fonctionne par "généralisations, un procédé classique du racisme", ajoute-t-elle, souhaitant "insister" sur le danger de la "banalisation du discours d'un ennemi commun".

"On sape le fondement du contrat social, on interdit une vie collective apaisée, et on sape les valeurs de la République", martèle la procureure.

- "Se payer Zemmour" -

Ce réquisitoire a fait suite à une journée d'audience largement occupée par les demandes de renvoi et interminables questions de procédure de la défense. Les parties civiles ont tour à tour souligné "la grande violence" des propos de celui qui "teste la République" et "a une influence", selon Dominique Sopo, président de SOS Racisme.

"On essaie de faire croire que ces audiences sont liées au statut de candidat putatif de M. Zemmour", dit M. Sopo à la barre, mais les associations anti-racistes ont "assez peu" l'habitude de poursuivre les candidats à la présidentielle, note-t-il. 

Au total, une trentaine d'entre elles sont constituées, dont les associations SOS Racisme, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et la Licra, ainsi qu'une vingtaine de conseils départementaux - les mineurs non accompagnés étant pris en charge par l'aide sociale à l'enfance, gérée par les départements. 

La défense a longuement contesté la recevabilité de la plupart d'entre eux.

"Ils sont là parce qu'ils veulent se payer Eric Zemmour. Si vous voulez débattre avec lui, vous vous présentez à l'élection présidentielle !", leur a lancé Me Pardo. 

"Nous sommes aujourd'hui objectivement dans un moment d'hégémonie de la pensée raciste", lance Me Arié Alimi, avocat de la LDH, qui rappelle la multiplication de projets d'actions violentes de groupes d'extrême droite ces dernières années. M. Zemmour "a vocation à se présenter à la présidentielle, et il y a une possibilité qu'il devienne président de la République", insiste-t-il, appelant le tribunal à être ferme "dans un moment d'Histoire où tout peut se passer".  

Plus tôt dans la journée, l'avocat du polémiste Me Pardo avait soutenu que la citation pour provocation à la haine raciale ne se tenait pas : "Quand on dit +les Arabes+, on sait de quoi on parle", a-t-il dit. "Mais les mineurs isolés ne sont ni une race, ni une nation, ni une ethnie".

Les prises de position d'Eric Zemmour, 63 ans, lui ont valu depuis une dizaine d'années une quinzaine de poursuites en justice. Plusieurs fois relaxé, il a été condamné à deux reprises pour provocation à la haine.

L'ancien journaliste a été contraint à la mi-septembre de quitter l'émission phare de CNews à cause de ses ambitions présidentielles pour 2022. Il ne s'est encore pas déclaré candidat mais, selon des sources proches, il devrait le faire avant un premier meeting de campagne envisagé début décembre.

 


Un nouvel élan pour le dialogue culturel entre la France et l’Arabie saoudite

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  • La France et l’Arabie saoudite ont signé un accord prévoyant la création d’un pavillon saoudien permanent au Centre Pompidou, vitrine de l’art contemporain et du dialogue culturel
  • Ce partenariat s’accompagne du développement du Musée d’art contemporain d’AlUla et d’une exposition commune en 2026, prolongeant huit ans de coopération exemplaire entre les deux pays

PARIS: Un nouvel accord culturel vient renforcer les liens entre la France et l’Arabie saoudite. À l’occasion d’une rencontre à Paris entre le Prince Badr ben Abdullah ben Farhan Al Saud, ministre saoudien de la Culture et gouverneur de The Royal Commission for AlUla, et Rachida Dati, ministre française de la Culture, un partenariat a été signé entre la Royal Commission for AlUla et le Centre Pompidou.

La cérémonie s’est déroulée en présence de Jean-Yves Le Drian, président de l’Agence française pour le développement d’AlUla (AFALULA), Abeer M. AlAkel, directrice générale de la Royal Commission for AlUla, et Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou.

L’accord prévoit la création d’un pavillon permanent du Royaume d’Arabie saoudite au Centre Pompidou. Ce nouvel espace sera une vitrine de l’art saoudien, arabe et international, et incarnera la volonté commune des deux pays de renforcer le dialogue entre les cultures et de promouvoir l'art contemporain.

Le partenariat vise également à développer le Musée d’art contemporain d’AlUla, en Arabie saoudite, ainsi qu’à présenter de nouvelles œuvres lors de l’exposition “Arduna”, programmée en janvier 2026 dans le cadre du Festival des Arts d’AlUla. Cet événement, fruit d’une collaboration entre Arts AlUla, le Centre Pompidou et AFALULA, illustrera la dynamique culturelle en plein essor autour du site historique d’AlUla.

Ce projet s’inscrit dans la continuité de la coopération franco-saoudienne engagée depuis huit ans autour d’AlUla, oasis millénaire devenue un symbole d’innovation et de partage.

Pour Paris comme pour Riyad, cet accord marque une nouvelle étape dans la diplomatie culturelle, où la collaboration artistique devient un vecteur de rapprochement et de compréhension mutuelle.


Menaces en prison contre Sarkozy: deux détenus jugés le 19 décembre

Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
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  • Deux détenus de la prison de la Santé, accusés d’avoir menacé Nicolas Sarkozy dans une vidéo diffusée après son incarcération, seront finalement jugés le 19 décembre à Paris
  • L’un des prévenus est poursuivi pour menaces de mort, l’autre pour détention illégale d’un téléphone en cellule. L’affaire intervient alors que l’incarcération de Nicolas Sarkozy, condamné pour financement libyen, est sans précédent sous la Ve République

PARIS: Deux détenus de la Santé, qui devaient être jugés vendredi en comparution immédiate à Paris pour une vidéo de menaces visant Nicolas Sarkozy, diffusée sur les réseaux sociaux après l'incarcération cette semaine de l'ancien président dans cette prison parisienne, comparaîtront finalement le 19 décembre.

Ilies B., 28 ans, et Ange O., 24 ans, ont obtenu un délai pour préparer leur défense devant le tribunal correctionnel de Paris où ils avaient été déférés en comparution immédiate.

Il est reproché à Ilies B. d'avoir "menacé de mort" M. Sarkozy "de manière réitérée" par les propos "Il (M. Sarkozy) va passer une mauvaise détention", "on va venger Kadhafi, on est au courant de tout Sarko".

Selon son conseil Georges Parastatis, son client aurait crié "Rends l'argent!", "Takieddine, on est au courant!" et "On va venger Kadhafi!".

Ange O. sera lui jugé pour avoir détenu illégalement en détention un téléphone portable dont il a refusé de donner le code aux enquêteurs.

Ilies B. est détenu dans l'attente de son procès en appel les 2 et 3 décembre devant les assises d'Evry, après une peine en première instance de treize ans de réclusion criminelle pour des faits d'extorsion commis avec arme, selon les débats à l'audience.

Ange O. est en détention provisoire dans le cadre d'une enquête pour infraction à la législation sur les stupéfiants.

Relevant que les affaires de portables en détention arrivaient rarement au tribunal, son avocat Robin Crépieux a demandé de "mettre en perspective ce dossier avec la façon dont c'est traité".

Les deux hommes vont quitter la Santé et être transférés à Osny (Val d'Oise) et Fleury-Mérogis (Essonne).

Nicolas Sarkozy s'est constitué partie civile dans ce dossier: il s'agit de "menaces de mort qui ont eu un retentissement qui ne peut être laissé sans réponse pénale", a expliqué à l'AFP son avocat Isaac Arnoud.

Les deux hommes avaient été placés en garde à vue après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo, manifestement tournée par un détenu de l'établissement pénitentiaire, proférant des menaces à l'arrivée de Nicolas Sarkozy le 21 octobre.

L'ancien chef de l'État a été condamné le 25 septembre à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, reconnu coupable d'avoir sciemment laissé des proches démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.

Nicolas Sarkozy a fait appel. Son incarcération est une première dans l'histoire de la République. Deux policiers assurent sa protection en détention, une mesure exceptionnelle.


Tempête Benjamin: gros coup de vent jeudi sur le littoral et l'intérieur du pays

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
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  • La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin
  • Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi

BORDEAUX: La tempête Benjamin occasionne de "fortes rafales" de vent sur une "bonne partie du territoire" jeudi, avec de grosses vagues sur le littoral atlantique et les côtes de la Manche, selon Météo France qui a placé 19 départements au total en vigilance orange.

Les départements concernés jeudi par la vigilance orange pour épisode venteux, à des heures diverses, sont le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Manche, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aude et les deux départements de Corse, auxquels Météo-France a ajouté la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes dans son dernier bulletin jeudi matin.

Cette même vigilance a en revanche été levée dans le Puy-de-Dôme.

La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin.

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs du Puy-de-Dôme, les Corbières ou les plaines des Pyrénées-Orientales, avertit le prévisionniste.

Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi.

Sur les côtes de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'en Seine-Maritime, les vents forts soufflant d'ouest à nord-ouest, qui se sont renforcés en cours de nuit dans le golfe de Gascogne puis en Manche jeudi matin, engendreront "de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer", ajoute Météo-France.

Ce phénomène, combiné à des coefficients de marée "de vive-eau" (autour de 80), pourrait provoquer des "submersions marines" sur le littoral de ces quatre départements placés en vigilance orange à ce titre, le risque étant le plus marqué au moment des pleines mers.

Enfin, après plusieurs jours de précipitations abondantes avec des cumuls compris entre 40 et 90 mm (soit 40 à 90 litres d'eau par mètre carré), les départements de la Corrèze et du Cantal sont placés quant à eux en vigilance orange pour le risque d'inondation.