Comment la crise de la Covid-19 a sapé les progrès de la MENA en matière de sécurité alimentaire

Un garçon attend pendant que le Palestinien Walid al-Hattab (à droite) distribue de la soupe aux personnes dans le besoin pendant le mois du Ramadan dans la ville de Gaza, durant la pandémie de Covid-19. (Photo, AFP)
Un garçon attend pendant que le Palestinien Walid al-Hattab (à droite) distribue de la soupe aux personnes dans le besoin pendant le mois du Ramadan dans la ville de Gaza, durant la pandémie de Covid-19. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 21 novembre 2021

Comment la crise de la Covid-19 a sapé les progrès de la MENA en matière de sécurité alimentaire

  • La volatilité des prix des denrées alimentaires a augmenté dans une région où la famine était en hausse avant même l’apparition de la Covid-19, met en garde une étude de la FAO
  • Les progrès de la région MENA vers l’objectif faim « zéro » des Nations Unies ont été entravés par la pandémie, selon l’étude

DUBAÏ : Les progrès vers les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) ont été durement touchés par la pandémie mondiale, et bon nombre des réalisations de la dernière décennie ont été inversées, d’après un nouveau rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Selon la FAO, au moins 132 millions de personnes ont été plongées dans une situation de faim chronique depuis le début de la pandémie. En effet, jusqu’à 14% des aliments sont perdus le long de la chaîne d’approvisionnement avant de parvenir aux consommateurs, et des régions entières sont confrontées à des contraintes hydriques aigües.

« Ce n’est pas agréable de voir ces chiffres », a déclaré à Arab News Ahmad Mukhtar, économiste principal de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, en se référant aux conclusions du rapport.

« Ce sont des chiffres alarmants pour la région MENA car, pendant quelques années, ils étaient presque stables et nous avions vu une diminution de ce nombre absolu. Toutefois, la Covid-19 a mis fin à cela et maintenant il est en hausse. Ces chiffres sont donc sérieux ».

Les domaines dans lesquels les progrès ont été interrompus, voire inversés, sont les systèmes agricoles et la production alimentaire à petite échelle, qui ont subi de plein fouet le bilan économique de la pandémie, indique le rapport.

Il ajoute que la volatilité des prix des denrées alimentaires a augmenté en raison de la pandémie et des mesures de confinement qui y sont liées, tandis que les progrès restent faibles en ce qui concerne le maintien de la diversité génétique végétale et animale pour l’alimentation et l’agriculture.

« Dans la région arabe, la famine était déjà en hausse avant la Covid-19, principalement à cause du changement climatique et des conflits », explique M. Mukhtar.

« La pandémie a contribué à la multiplication du nombre de personnes sous-alimentées. Cependant, si l’on observe les deux dernières décennies, le nombre de personnes sous-alimentées a presque doublé dans notre région, atteignant 69 millions l’année dernière, soit une augmentation de 91%.

Selon M. Mukhtar, les conflits constituent le principal obstacle à la sécurité alimentaire dans la région MENA, suivis par le changement climatique et les calamités telles que la Covid-19.

 

Un enfant syrien fouille dans une décharge, cherchant désespérément quelque chose à vendre, à réutiliser ou même à manger, près d’un gisement de pétrole dans la campagne de Malikiya, dans le nord-est de la Syrie. (Photo, AFP)

 

Associées aux inégalités et à la pauvreté chroniques, ces menaces signifient que l’ODD visant à éliminer la faim d’ici à 2030 ne pourra être atteint si des mesures radicales ne sont pas prises immédiatement.

« Nous devons maintenant nous occuper de plus de 800 millions de personnes affamées en sept ans, ce qui semble assez improbable à moins que des mesures drastiques ne soient prises dans le monde entier », dit-il.

« En ce qui concerne la région, certains défis existaient bien avant la pandémie. La Covid-19 est venue s’y ajouter ».

Hayatullah Ahmadzai, chercheur postdoctoral au Centre international d’agriculture biosaline de Dubaï, a affirmé que la pandémie a eu un impact dévastateur sur la santé humaine et l’économie mondiale, comme le montrent plusieurs indicateurs de développement.

« L’agriculture et la production alimentaire ne sont pas exemptes », souligne-t-il. « En ce qui concerne la production, la pandémie pourrait entraîner une baisse de celle-ci en raison d’une pénurie de main-d’œuvre et d’une réduction des exploitations agricoles ».

 

L’agricultrice palestinienne Amouna Abou Rajila, 66 ans, travaille dans sa ferme familiale près de la frontière avec Israël, à l’est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 mars 2021. (Photo, AFP)

 

Selon lui, les mesures de confinement, la réduction du commerce international, les perturbations dans la fabrication des aliments et le ralentissement économique général risquent d’avoir un impact important et durable sur les chaînes d’approvisionnement alimentaire.

Les perturbations des systèmes alimentaires ont entraîné une limitation de l'accès à la nourriture, creusant ainsi l’écart entre les objectifs de sécurité alimentaire et de faim « zéro ». À l’échelle mondiale, l’insécurité alimentaire modérée ou grave n’a cessé d’augmenter, passant de 26,6% en 2019 à 30,4% en 2020, indique le rapport de la FAO.

Plusieurs pays du Moyen-Orient étaient vulnérables à l’insécurité alimentaire en raison d’environnements difficiles et de ressources naturelles limitées pour une production agricole durable, même avant la pandémie.

« La sécurité alimentaire a été davantage compromise par les chocs économiques et la baisse des recettes liées à l’apparition de la pandémie et à l’effondrement des prix du pétrole en 2020, en particulier pour les plus pauvres de la région », note M. Ahmadzai.

« Outre les conflits et les troubles économiques, les habitants des pays vulnérables ont été affectés de manière disproportionnée par la pandémie. Néanmoins, dans certains pays du Moyen-Orient dont les marchés alimentaires sont généralement stables, comme les Émirats arabes unis, l’impact pourrait être moins grave, en particulier dans ceux qui ont facilité l’approvisionnement alimentaire sur le pied de guerre pendant la pandémie, notamment en 2020 et 2021 ».

 

Des femmes syriennes, aidant le groupe de bénévoles Hathi Hayati, préparent des repas à distribuer aux familles des camps de déplacés pour l’Iftar. (Photo, AFP)

 

En général, la région dépend fortement des importations de céréales et est sensible aux perturbations du marché mondial. Selon M. Ahmadzai, plus des trois quarts de la demande dans la plupart des pays de la région sont satisfaits par les importations.

« La région du Moyen-Orient est l’une des plus susceptibles de connaître une crise alimentaire en raison de la Covid-19 et d’autres raisons, telles que les effets accrus du changement climatique et les troubles économiques dus à l’instabilité politique », explique-t-il.

« Les enseignements tirés de la crise alimentaire de 2007-2008, qui a été marquée par des réponses politiques non coordonnées de la part des pays, entraînant une perturbation des échanges et une élévation des prix des denrées alimentaires, pourraient aider les gouvernements de la région à inverser certains des effets néfastes de la pandémie sur l’agriculture et la sécurité alimentaire ».

La réforme des politiques commerciales et fiscales visant à encourager les flux commerciaux, ainsi que la surveillance des prix des denrées alimentaires, pourraient également contribuer à maintenir le commerce alimentaire ouvert, tout en réduisant le risque de pénurie d’approvisionnement, ajoute-t-il.

« Pour comprendre les conséquences des mesures de confinement sur l’industrie agricole et réagir pour protéger la chaîne d’approvisionnement alimentaire, il faut une coordination étroite et un échange d’informations entre les pays de la région », poursuit M. Ahmadzai.

 

Selon les experts, tous les pays, y compris ceux de la région MENA, devraient compter davantage sur la production alimentaire locale et moins sur les importations. (Photo, AFP)

 

« Étant donné que la plupart des pays de la région dépendent fortement des importations de denrées alimentaires, la situation de la Covid-19 nécessite une collaboration plus étroite entre les secteurs public et privé, ainsi qu’une plus forte participation de la société civile à la prise de décision ».

Tous les pays, y compris ceux de la région MENA, devraient compter davantage sur la production alimentaire locale et moins sur les importations, insiste-t-il. Un modèle de croissance inclusif est nécessaire, dans lequel tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement alimentaire jouent leur rôle et éliminent les obstacles le plus rapidement possible.

« La promotion de repas sains et nutritifs constitue une autre stratégie importante pour faire face à la menace de la pandémie. En effet, les personnes qui souffrent d’obésité, de diabète et d’autres maladies non transmissibles font partie du groupe de personnes les plus exposées à la Covid-19 ».

M. Mukhtar recommande la mise en œuvre de plans d’intervention et de redressement qui s’attaquent immédiatement aux problèmes d’approvisionnement. « À la FAO, nous nous focalisons sur la transformation des systèmes agroalimentaires dans notre région et dans le monde pour les rendre inclusifs, durables, efficaces et résilients », mentionne-t-il.

« Nous devons changer notre approche au lieu de nous concentrer sur la disponibilité ou l’approvisionnement en nourriture. Nous pouvons avoir un programme régional de transformation des systèmes agroalimentaires où tous les pays se réunissent et essaient de voir comment ils se complètent les uns les autres ».

 

Ahmad Mukhtar, économiste principal au bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord. (Photo fournie)

 

Vu que 30% de l’alimentation régionale provient uniquement d’Égypte, davantage d’investissements dans la sécurité alimentaire et un plus grand déploiement de l’agri-technologie dans la production et la distribution, ainsi que des partenariats entre les secteurs public et privé, pourraient rendre un tel système à la fois résilient et efficace.

« Il arrive que des pays aient de l’argent, mais qu’il n’y ait pas de denrées alimentaires sur le marché mondial, ce qui est une proposition très dangereuse », déclare à Arab News Rakesh Kumar Singh, responsable du programme sur la diversité et la génétique des cultures au Centre international d’agriculture biosaline.

« Cela s’est produit par le passé, lors de la crise alimentaire de 2007-2008, lorsque la plupart des pays exportateurs ont décrété un embargo sur les exportations de céréales alimentaires. Ce scénario désagréable a donné une grande leçon à de nombreux pays, dont plusieurs ont modifié leur politique alimentaire par la suite ».

La pandémie a laissé les nations dans une position similaire, mais grâce aux stocks régulateurs de denrées alimentaires et aux récoltes arrivées à maturité au moment de la pandémie, le pire a été évité.

« Cette pandémie a compromis les revenus ruraux en raison d’une diminution des exploitations agricoles et de la productivité », observe M. Singh. « En conséquence, de nombreuses populations rurales se sont retrouvées sans emploi ».

Pour ce qui est de l’avenir, il estime que « Le renforcement des mesures de protection sociale est aujourd’hui crucial pour garantir la satisfaction des besoins fondamentaux des personnes vulnérables, notamment celles qui ont perdu leur emploi à cause de la pandémie, et pour éviter d’ajouter une crise de sécurité alimentaire à la crise sanitaire ».

 

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Twitter: @CalineMalek

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne a frappé plus de 50 «cibles terroristes» au Liban au cours du dernier mois

Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre
  • Le Premier ministre israélien Netanyahu a promis d'empêcher le Hezbollah d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge"

JERUSALEM : L'armée israélienne a déclaré lundi qu'elle avait frappé plus de 50 "cibles terroristes" au Liban au cours du mois dernier, malgré le cessez-le-feu de novembre qui a mis fin à la guerre entre Israël et les militants du Hezbollah.
Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre, ce qui a incité le président libanais Joseph Aoun à demander à la France et aux États-Unis, qui en sont les garants, d'y mettre fin.
"Au cours du mois dernier, les forces de défense israéliennes ont frappé plus de 50 cibles terroristes au Liban. Ces frappes ont été menées à la suite de violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, qui constituaient une menace pour l'État d'Israël et ses citoyens", a déclaré l'armée dans un communiqué.
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la frappe de dimanche visait un bâtiment utilisé par le Hezbollah pour stocker des "missiles guidés avec précision" et a promis d'empêcher le groupe militant soutenu par l'Iran d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge".
Le chef du Hezbollah, Naim Qassem, a déclaré dans un discours lundi que l'attaque "n'a aucune justification" et l'a qualifiée d'"attaque politique visant à changer les règles par la force".
Israël a continué à mener des frappes régulières au Liban malgré la trêve, qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, lesquelles ont culminé avec une campagne de bombardements israéliens intensifs et une incursion terrestre.
En vertu de cet accord, le Hezbollah devait retirer ses combattants au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler toute infrastructure militaire restante au sud.
Israël devait retirer toutes ses forces du Sud-Liban, mais des troupes restent sur cinq positions jugées "stratégiques".