BEYROUTH: Dimanche, des élections se sont tenues au Liban et ont permis aux avocats libanais d’élire 9 membres du barreau ainsi qu’un bâtonnier.
Les 9 candidats élus sont: Imad Martinos, Nader Gaspard, Elias Bazrelli, Abdo Lahoud, Alexandre Najjar, Fadi Al-Masry, Marwan Gabr, Wajih Massad et Maya Al-Zaghrini.
Dans une déclaration, l’ancien président Amine Gemayel a souhaité dimanche «que les résultats des élections reflètent l’ambition du Liban et que ce barreau soit un exemple pour tous les syndicats.»
Gemayel, avocat de formation, comme une douzaine d’autres politiciens, s’est ainsi exprimé lors de son vote.
La tenue de telles élections avait été annulée l’année dernière en raison de la pandémie.
Les votes de 2019 avaient pour leur part abouti à l’élection d’un bâtonnier issu de groupes d’insurgés et à l’élimination des chefs des partis au pouvoir, à la tête du barreau depuis des années.
Quelques 7 600 avocats ont voté aux élections pour lesquelles 36 candidats se sont présentés, dont 9 pour le poste de bâtonnier.
Au cours de la journée du vote, plusieurs partis dirigeants semblaient soutenir des candidats indépendants.
Cela a été source de confusion pour de nombreux électeurs et a davantage compliqué la tâche des autres candidats visant la majorité des votes.
Les voix des avocats fidèles à l’opposition étaient réparties entre le Front de l’opposition libanaise et le collectif «Nakabetna» (Notre ordre). Trois candidats apparaissaient dans les deux listes.
Des avocats affiliés à des groupes révolutionnaires ont chassé l’ancien député, l’avocat Nicolas Fattouche, de la tente du collectif «Nakabetna» montée dans la cour du Palais de Justice, après l’avoir critiqué au sujet d'une entreprise d'exploitation de carrières qu'il possède en partenariat avec son frère dans la région de la Bekaa.
La course au poste de bâtonnier était menée par Alexandre Najjar et Nader Gaspard. Membre du barreau de Beyrouth depuis plus de 3 sessions, Gaspard était considéré comme le candidat le plus probable. C’est lui qui a remporté la course, avec 300 votes de plus que son concurrent direct.
Lors des élections syndicales de 2019, Gaspard avait concouru contre Melhem Khalaf sans pouvoir empêcher la victoire de ce dernier.
À l'époque, les partis du système avaient soutenu Gaspard pour empêcher l'élection de Khalaf, mais celui-ci, soutenu par le soulèvement du 17 octobre, avait quand même été élu.
Les observateurs électoraux ont expliqué que «les partis qui s’y connaissent en terme de processus électoral ont préféré ne pas annoncer leur soutien à un candidat au premier tour, pour ensuite dire au candidat élu qu'il avait gagné grâce à leur vote.»
En 2019, beaucoup d’indépendants s’étaient présentés aux élections étudiantes dans plusieurs universités libanaises, brisant ainsi l’emprise des partis traditionnels. D’après les observateurs, cela expliquerait l’hésitation de ces partis à soutenir ouvertement certains candidats.
Les partis politiques «appréhendent désormais la génération des jeunes et évitent d'annoncer les noms de leurs candidats. C'est ce qui les a poussés à soutenir des candidats qualifiés sur la forme d’«indépendants», ont conclu les observateurs.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com