USA: L'Iran bloque les pourparlers du JCPOA afin d'avancer sur son programme nucléaire

Le négociateur en chef iranien sur le nucléaire Ali Bagheri Kani quitte le Palais de Coburg, lieu de la réunion du Plan d'action global conjoint visant à relancer l'accord sur le nucléaire iranien, à Vienne vendredi. (Photo, AFP)
Le négociateur en chef iranien sur le nucléaire Ali Bagheri Kani quitte le Palais de Coburg, lieu de la réunion du Plan d'action global conjoint visant à relancer l'accord sur le nucléaire iranien, à Vienne vendredi. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 06 décembre 2021

USA: L'Iran bloque les pourparlers du JCPOA afin d'avancer sur son programme nucléaire

Le négociateur en chef iranien sur le nucléaire Ali Bagheri Kani quitte le Palais de Coburg, lieu de la réunion du Plan d'action global conjoint visant à relancer l'accord sur le nucléaire iranien, à Vienne vendredi. (Photo, AFP)
  • Les officiels déclarent qu’au cours des cinq derniers mois et demi l'Iran travaillait à doubler sa capacité d'uranium enrichi et ses capacités nucléaires
  • Le département d'État n'a pas prévu d'intensifier la pression pour forcer l'Iran à prendre les pourparlers sérieusement

CHICAGO : De hauts responsables du département d'État américain ont accusé l'Iran de ne pas prendre au sérieux les négociations sur la limitation de la technologie nucléaire et d'utiliser la relance du Plan d'action global commun comme excuse pour étendre son programme nucléaire. 

Les responsables ont concédé samedi lors d'une téléconférence avec des organes de presse, dont Arab News, que bien que le président Joe Biden considère la conduite de l'Iran comme « inacceptable », l'administration se concentre sur la relance des pourparlers plutôt que sur la poursuite de mesures plus strictes ou d'un élargissement des sanctions. 

Au cours des cinq derniers mois et demi, poursuivent-ils, tout en disant aux négociateurs du JCPOA à Vienne qu'il se « préparait », l'Iran œuvrait plutôt à doubler ses capacités d'uranium enrichi et nucléaires. 

« Nous attendons patiemment depuis cinq mois et demi. Le gouvernement iranien a déclaré qu'il avait besoin de temps pour reprendre les pourparlers sur un retour mutuel à la conformité du JCPOA, et je pense que ce que nous avons vu au cours de la semaine dernière, c'est le sens de "se préparer" pour eux », déclare un responsable. 

« Cela signifie continuer à accélérer leur programme nucléaire de manière particulièrement provocatrice, preuve en est ce qu’a rapporté l'AIEA mercredi, alors que nous étions encore en plein pourparlers, l’Iran était en train de se préparer au doublement de sa capacité de production d'uranium enrichi à 20 % à Fordo. 

« Ce que "se préparer"signifie est continuer à bloquer l'AIEA malgré les efforts de tous les P5+1, (et) les efforts constructifs pour trouver un terrain d’entente entre le directeur général Grossy et l'Iran." 

Le P5+1 fait référence aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU : la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis, et l'Allemagne. 

L'Iran cherche à « revenir en arrière » sur tous les compromis passés au cours des six cycles de pourparlers stériles, tout en réclamant plus de concessions, dit-il. 

« En d'autres termes, ne pas revenir avec une proposition sérieuse sur la façon dont nous pourrions reprendre la conformité mutuelle avec le JCPOA, mais soulever des problèmes qui vont au-delà du JCPOA », précise le responsable. 

Bien que le secrétaire d'État américain Anthony Blinken ait déclaré par le passé que Biden « n'acceptera pas que l'Iran accélère son programme nucléaire et tergiverse sur sa diplomatie nucléaire », le département d'État n'a pas prévu d'intensifier la pression pour forcer l'Iran à prendre les pourparlers sérieusement. 

Il souligne qu'il ignore quand les pourparlers du JCPOA à Vienne reprendront, ajoutant : « La date de ces pourparlers, la date de cette reprise, nous importe beaucoup moins que si l'Iran négocie sérieusement. S'ils sont déterminés, ils trouveront un homologue très sérieux de l'autre côté, ce sont les États-Unis, mais il faudra attendre et voir. Néanmoins jusqu’à présent, ce que nous avons vu à Vienne de leur programme nucléaire et leurs relations avec l'AIEA suggère malheureusement le contraire. » 

Le responsable du département d'État a éludé les questions concernant la Chine, qui a violé les sanctions en achetant du pétrole brut iranien. 

« Si l'Iran sape le JCPOA, d'autres sanctions entreront en vigueur », déclare-t-il, refusant d’en révéler davantage. 

Lorsqu'on lui demande si Biden a besoin de « calmer » les inquiétudes d'Israël, qui possède une énorme cache d'armes nucléaires, ou si Israël pourrait répondre par une frappe militaire à toute augmentation de l'activité iranienne, le responsable précise : « Notre mission n’est pas de calmer Israël... mais de travailler ensemble vers notre objectif commun. 

« Israël est un pays souverain qui prend ses propres décisions, mais nous pensons que nous sommes plus forts lorsque nous agissons ensemble. » 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.