«Nous ne laisserons pas le virus gâcher les fêtes», promet Attal

«Aujourd'hui, la donne a changé et nous tenons mieux face au virus», affirme Gabriel Attal. (Photo, AFP)
«Aujourd'hui, la donne a changé et nous tenons mieux face au virus», affirme Gabriel Attal. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 décembre 2021

«Nous ne laisserons pas le virus gâcher les fêtes», promet Attal

«Aujourd'hui, la donne a changé et nous tenons mieux face au virus», affirme Gabriel Attal. (Photo, AFP)
  • «Cette tension hospitalière reste trois fois moins importante que lors de la deuxième vague est deux fois moins que la troisième, c'est là une nouvelle preuve de l'efficacité de notre bouclier vaccinal»
  • «Le pass sanitaire ne peut pas être exigé, mais il peut être utilisé» lors des meetings

PARIS: « Nous ne laisserons pas le virus gâcher les fêtes », a assuré mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, en affirmant que la France avait « les moyens de protéger plutôt que d'enfermer, de prévenir plutôt que guérir ». 

« Nous avons fixé un cap clair: restrictions minimales et prudence maximale. Nous sommes sur un chemin de crête, mais nous pouvons tenir », a-t-il ajouté à l'issue du Conseil des ministres, en qualifiant la cinquième vague de l'épidémie qui touche la France de « brutale, intense » et « qui va mettre notre système de santé sous très grande tension ».  

« Ce virus ne nous laisse aucun répit et ne nous autorise aucun relâchement », a-t-il encore insisté, alors que le nombre de contaminations quotidiennes - environ 45 000 en moyenne - « nous place à des niveau proche du pic de la deuxième vague » de l'automne 2020, égal à celui de la troisième vague du printemps 2021 et déjà au-delà de la quatrième de l'été dernier. 

Mais, si « la hausse des cas sur une semaine reste extrêmement importante », d'environ 40%, « nous étions la semaine dernière à une hausse hebdomadaire de 60% », a-t-il fait observer, en concluant que »la pente et donc un peu moins forte, signe que les efforts des Français commencent à porter leurs fruits ».  

« Il est cependant encore beaucoup trop tôt pour crier victoire, beaucoup trop tôt pour nous réjouir », a-t-il mis en garde, en relavant qu'« à l'hôpital, la pression s'accentue et continuera de le faire dans les prochains jours et les prochaines semaines ».  

Seul « soulagement »: « Cette tension hospitalière reste trois fois moins importante que lors de la deuxième vague est deux fois moins que la troisième, c'est là une nouvelle preuve de l'efficacité de notre bouclier vaccinal ».  

« Il y a un an, face au même nombre de cas, notre pays était confiné, nos services hospitaliers étaient presque saturés et Noël était en grand danger », a encore souligné M. Attal, en relevant qu'« aujourd'hui, la donne a changé et nous tenons mieux face au virus », notamment grâce à la vaccination. 

Dans la matinée, Emmanuel Macron s'était pour sa part dit « optimiste pour la suite », lors d'un entretien sur France Bleu Pays d'Auvergne. 

Interrogé sur la possibilité pour les Français de passer les fêtes de fin d'année de manière « sereine », le président de la République avait répondu: « Oui, je le crois profondément, parce que nous avons essayé à chaque fois d'avoir une réponse proportionnée ». 

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Evolution en France du nombre de nouveaux cas, hospitalisations, entrées en soins critiques et décès, totaux et tendances pour ces quatre indicateurs, au 7 décembre. (Graphique, AFP)

 

Masques dans les meetings: Attal en appelle à la «responsabilité»

Trois jours après le premier meeting du candidat à la présidentielle Eric Zemmour, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a appelé mercredi les prétendants à l'Elysée à la « responsabilité » en matière de port du masque lors des réunions politiques.  
« Je constate que dans certaines réunions politiques qui se sont tenues ce weekend, on n'a pas vu beaucoup de port du masque, voire pas du tout », a déclaré à la presse Gabriel Attal à la sortie du Conseil des ministres.  
« Là, il y a vraiment une responsabilité des formations politiques et des candidats », a-t-il poursuivi. 
« Nous voulons que les réunions politiques puissent se poursuivre, elles sont importantes notamment parce qu'il y a des échéances électorales importantes en 2022 », a insisté le porte-parole du gouvernement. 
« Mais ça exige une responsabilité de la part des organisateurs, pour que ces réunions ne deviennent pas des foyers de contamination, des ‘clusters’ en puissance », a-t-il ajouté. 
« Le pass sanitaire ne peut pas être exigé, mais il peut être utilisé » lors des meetings.  
« Je constate que d'autres formations politiques (que celles issues de la majorité, NDLR) ont fait le choix non seulement de ne pas utiliser le pass sanitaire mais aussi de revendiquer de ne pas le faire », a déploré Gabriel Attal. 
En déplacement mercredi à Rouen, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a déclaré qu'il n'était « pas question » de demander le pass sanitaire dans son prochain meeting, « car je ne crois pas en son efficacité ». 
« Le pass permet à une personne vaccinée et porteur du virus de Covid d'entrer dans une réunion, dans un espace clos, alors que quelqu'un qui n'est pas vacciné et n'est pas porteur ne peut pas, ce n'est pas cohérent », a-t-elle ajouté. 
Dimanche, Eric Zemmour avait réuni à Villepinte (Seine-Saint-Denis) plusieurs milliers de partisans, pour certains non masqués, à l'occasion de son premier meeting depuis l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle fin novembre. 


Dermatose: Lecornu demande «une accélération de la stratégie vaccinale», va recevoir les syndicats

Sébastien Lecornu a demandé mardi une "accélération de la stratégie vaccinale" contre la dermatose nodulaire contagieuse qui touche les élevages, et recevra "dans la semaine" les syndicats agricoles dont certains contestent la gestion par le gouvernement de cette épizootie, a annoncé son entourage à l'issue d'une réunion sur le sujet. (AFP)
Sébastien Lecornu a demandé mardi une "accélération de la stratégie vaccinale" contre la dermatose nodulaire contagieuse qui touche les élevages, et recevra "dans la semaine" les syndicats agricoles dont certains contestent la gestion par le gouvernement de cette épizootie, a annoncé son entourage à l'issue d'une réunion sur le sujet. (AFP)
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  • Le Premier ministre tiendra une deuxième réunion à ce sujet à 17H30 avec les mêmes ministres et des préfets en visioconférence
  • Il a demandé à son gouvernement "une clarification et une accélération de la stratégie vaccinale qui doit davantage tenir compte de la réalité de chaque département" pour "protéger nos éleveurs et l'élevage français"

PARIS: Sébastien Lecornu a demandé mardi une "accélération de la stratégie vaccinale" contre la dermatose nodulaire contagieuse qui touche les élevages, et recevra "dans la semaine" les syndicats agricoles dont certains contestent la gestion par le gouvernement de cette épizootie, a annoncé son entourage à l'issue d'une réunion sur le sujet.

Le Premier ministre tiendra une deuxième réunion à ce sujet à 17H30 avec les mêmes ministres et des préfets en visioconférence. Il a demandé à son gouvernement "une clarification et une accélération de la stratégie vaccinale qui doit davantage tenir compte de la réalité de chaque département" pour "protéger nos éleveurs et l'élevage français", appelant à "garantir" une "disponibilité des doses" de vaccins "plus forte".

Il a également demandé un "état des lieux des contrôles sur les transports interdits d'animaux", "un plan d’accompagnement pour les petits élevages" ainsi qu'"un plan de repeuplement adapté à l’Occitanie".


Ultime vote sur le budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
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  • L’Assemblée devrait adopter définitivement le budget de la Sécurité sociale 2026, fruit de compromis, malgré une majorité introuvable et sans 49.3
  • Le budget de l’État reste très incertain : déficit visé à 5% du PIB, fortes divergences sur les recettes, CMP à haut risque

PARIS: Sauf surprise, l'Assemblée nationale devrait définitivement adopter mardi le budget de la Sécurité sociale pour 2026, un succès arraché à force de concessions par Sébastien Lecornu, qui risque toutefois de ne pas réussir le même pari pour le budget de l'Etat, à l'issue bien plus incertaine.

Alors qu'approche la date butoir du 31 décembre, l'heure est aux dernières tractations pour les parlementaires, au terme de longues semaines de débats. Tous les yeux sont désormais braqués sur le projet de loi de finances (PLF), avec des négociations décisives jusqu'au week-end.

Il y a une semaine pourtant, beaucoup doutaient d'une possible adoption du premier des deux textes budgétaires, la loi de financement de la Sécurité sociale, qui doit notamment acter la suspension de la réforme des retraites.

Pour le PS, qui a érigé cette mesure en condition de sa non-censure, l'étape doit marquer le succès de sa stratégie de négociation avec l'exécutif, à rebours du reste de la gauche. Et pour le Premier ministre, elle couronnerait au moins temporairement sa méthode du compromis.

Après un dernier passage express au Sénat vendredi, le texte revient mardi dans l'hémicycle, où les députés devront renouveler le scrutin serré de la semaine dernière (247 voix contre 234), à haut risque en l'absence de majorité et de 49.3.

Les socialistes, quoique dans l'opposition, avaient consenti à massivement voter pour. Hésitant jusqu'au dernier moment à voter contre, les Ecologistes s'étaient en majorité abstenus. Et malgré les consignes d'abstention de leur parti, 18 députés LR et 9 Horizons l'avaient soutenu.

Au gouvernement, une issue semblable est attendue mardi, même s'il "faut veiller à ce qu'il n'y ait pas de démobilisation" dans l'hémicycle, concède un ministre.

Les syndicats FO et CGT ont appelé à des rassemblements devant l'Assemblée, critiquant notamment la limitation de la durée des arrêts maladie, ou une taxe sur les mutuelles dont ils craignent la répercussion sur les cotisations.

Le texte prévoit par ailleurs la création d'un nouveau congé de naissance, ou d'un "réseau France santé" voulu par M. Lecornu pour l'accès aux soins.

Le gouvernement a vu sa copie profondément remaniée par les députés, qui ont supprimé le gel des pensions de retraite et minima sociaux, et contraint l'exécutif à renoncer à doubler les franchises médicales.

Le déficit anticipé pour la Sécurité sociale est de 19,4 milliards d'euros en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Mais au prix de transferts de 4,5 milliards d'euros des caisses de l'Etat vers celles de la Sécu.

- Négociations députés-sénateurs -

Des transferts qui contribuent à compliquer l'équation pour le budget de l'Etat, où ils doivent être compensés.

La copie du budget de l'Etat adoptée lundi au Sénat, qui a peiné à trouver des économies significatives dans les dépenses, porterait le déficit à 5,3% du PIB. Or le gouvernement a placé l'objectif à 5%.

Une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs doit tenter de trouver un accord vendredi et possiblement samedi, une opération périlleuse au vu des divergences entre les deux chambres.

L'Assemblée avait massivement rejeté le texte en première lecture.

Les négociations avant et pendant la CMP porteront notamment sur la question des recettes, alors que les socialistes réclament des mesures de justice fiscale, quand la droite se montre intransigeante dans son refus de nouveaux prélèvements.

"Il ne pourra pas y avoir d'accord sur un budget qui augmenterait considérablement les impôts et ne réduirait pas significativement la dette", insiste le chef des Républicains Bruno Retailleau.

Même si l'ancien socle commun, majoritaire au sein de la CMP, trouve un accord, il faudra encore qu'il puisse être adopté la semaine prochaine à l'Assemblée.

Et ce alors que les socialistes promettent cette fois de s'abstenir au mieux, et les Écologistes de voter contre.

Autres possibilités: utiliser le 49.3 en s'assurant d'une non-censure dans la foulée -- comme le plaident l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne ou l'ex-président François Hollande -- ou se résoudre à une loi spéciale, avec une reprise des négociations en janvier.

Une dernière option loin de remporter l'enthousiasme général.

"Il faut que ça s'arrête cette séquence budgétaire", estime un cadre socialiste. "On connaît toutes les données du problème. Si le compromis est possible, alors il faut qu'il ait lieu maintenant."


Le musée du Louvre resté fermé lundi en raison d'une grève

Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron.  Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture. (AFP)
Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron. Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture. (AFP)
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  • Les personnels du musée le plus visité au monde, réunis en assemblée générale, avaient voté "à l'unanimité" une grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et d'accueil du public
  • Plusieurs dizaines d'agents ont ensuite déployé devant la pyramide une banderole indiquant "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, + d'effectifs contre la vétusté du palais et le projet LNR"

PARIS: Le musée du Louvre à Paris est resté fermé lundi en raison d'une "grève reconductible" de ses agents, une nouvelle épreuve pour une institution dans la tourmente depuis le spectaculaire cambriolage du 19 octobre et la mise à nu de ses dysfonctionnements.

A 9H00 (8H00 GMT), les portes du musée sont restées closes devant une file de visiteurs, puis la direction a annoncé la fermeture pour "toute la journée".

"Je suis vraiment déçu, le Louvre était la raison principale de notre venue à Paris, parce que nous voulions voir Mona Lisa", le célèbre tableau de La Joconde de Léonard de Vinci, a déclaré à l'AFP Minsoo Kim, 37, Coréen, en lune de miel.

"C'est normal qu'ils fassent grève s'ils ont besoin de meilleures conditions de travail. Bien sûr, en tant que touriste, ce n'est pas génial d'être ici et que le musée soit fermé, mais nous avons réussi à reporter notre visite, donc ça n'est pas un problème", a estimé de son côté Patricia, une touriste brésilienne qui n'a pas souhaité donner son nom.

Un peu plus tôt, les personnels du musée le plus visité au monde, réunis en assemblée générale, avaient voté "à l'unanimité" une grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et d'accueil du public.

Plusieurs dizaines d'agents ont ensuite déployé devant la pyramide une banderole indiquant "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, + d'effectifs contre la vétusté du palais et le projet LNR".

Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron.

Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture.

"Nous avons eu quelques avancées en matière de rémunération, mais cela reste insuffisant et nous attendons une proposition écrite du ministère - certainement mardi - pour nous prononcer", a déclaré à l'AFP Alexis Fritche, du syndicat CFDT-Culture, à l'issue de deux heures de réunion.

Selon lui, "pas d'avancée" non plus sur les emplois: "On nous annonce 28 postes pour la surveillance, mais ils proviennent de redéploiements".

A l'issue de l'AG, le délégué du syndicat CGT Christian Galani avait rappelé que la filière accueil et surveillance avait "perdu 200 équivalents temps plein en l'espace de 15 ans, alors que la fréquentation a augmenté de moitié".

Une prochaine AG est prévue mercredi à 9H00 locales, le mardi étant le jour de fermeture hebdomadaire du Louvre.

Conflit social et réorganisation 

"On est en colère", "nous ne sommes pas d'accord avec la manière dont Le Louvre a été géré", a dit devant la presse Elise Muller, agente de surveillance du syndicat Sud Culture.

Valérie Baud, représentante CFDT, s'était félicitée d'un mouvement "interprofessionnel", regroupant métiers de la "conservation, agents d'accueil et de surveillance, professions support, juristes, graphistes".

En parallèle de ce conflit social, le musée doit faire face à une réorganisation à marche forcée et continuer de répondre aux interrogations sur les failles qui ont permis à un commando de s'emparer de huit joyaux de la Couronne, toujours introuvables.

Fragilisée, la présidente du Louvre, Laurence des Cars, devra travailler en tandem avec Philippe Jost, le haut fonctionnaire chargé du chantier de reconstruction de Notre-Dame, à qui la ministre française de la Culture Rachida Dati a confié vendredi la mission de "réorganiser en profondeur le musée".

Audition de la présidente mercredi 

"Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité", a déclaré Mme Dati.

"Toute réflexion sur l'avenir du Louvre ne saurait se limiter à une approche technico-organisationnelle", avait réagi la CFDT.

Le ministère de la Culture a précisé que la mission de M. Jost serait menée en janvier et février et que ses recommandations étaient attendues "fin février".

Des sénateurs vont par ailleurs poursuivre leur quête de réponses sur les dysfonctionnements du musée.

Mardi, ils doivent entendre pour la première fois l'ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez, destinataire pendant son double mandat (2013-2021) de deux audits alarmants peu suivis d'effets.

Mercredi, ce sera Mme des Cars, à la tête du musée depuis fin 2021, pour comprendre notamment comment ces deux audits n'ont été découverts par l'actuelle direction qu'après le casse du 19 octobre.