Entre Covid et diplomatie, le gouvernement Scholz déjà à pied d'œuvre

Le chancelier allemand Olaf Scholz, à la Chancellerie de Berlin le 9 décembre 2021. (Photo, AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, à la Chancellerie de Berlin le 9 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 09 décembre 2021

Entre Covid et diplomatie, le gouvernement Scholz déjà à pied d'œuvre

Le chancelier allemand Olaf Scholz, à la Chancellerie de Berlin le 9 décembre 2021. (Photo, AFP)
  • Le neuvième chancelier allemand de l'après-guerre, qui a succédé mercredi à Angela Merkel et pris possession de son nouveau bureau, est bien conscient qu'il ne bénéficiera d'aucun état de grâce
  • Première urgence: la situation sanitaire, toujours très dégradée en Allemagne malgré une ruée sur les troisièmes doses de vaccin ces derniers jours

BERLIN: Première réunion de crise sur la pandémie, visites à Paris et Bruxelles, ultimes passations de pouvoirs: le nouveau gouvernement allemand d'Olaf Scholz entame son mandat jeudi sur les chapeaux de roue. 

Le neuvième chancelier allemand de l'après-guerre, qui a succédé mercredi à Angela Merkel et pris possession de son nouveau bureau, est bien conscient qu'il ne bénéficiera d'aucun état de grâce. 

Première urgence: la situation sanitaire, toujours très dégradée en Allemagne malgré une ruée sur les troisièmes doses de vaccin ces derniers jours. 

L'Allemagne a encore enregistré jeudi plus de 70 000 nouvelles infections et 465 décès liés à la Covid-19, avec un taux d'incidence sur sept jours de 422,3. 

« Gestion solide »  

Dans ce contexte inquiétant, en particulier dans des régions d'ex-RDA qui dépassent les 1 000 cas pour 100 000 habitants, le nouveau chancelier va présider jeudi après-midi sa première réunion de crise avec les 16 Länder du pays.   

Une semaine après une réunion alors présidée par Angela Merkel et qui avait durci nettement les restrictions visant les non-vaccinés, cette nouvelle rencontre ne devrait pas forcément déboucher sur des mesures supplémentaires. 

Avant de faire voter l'obligation vaccinale dans les prochaines semaines, le gouvernement devrait prendre position sur la vaccination des enfants, après un avis rendu dans la journée par la commission vaccinale allemande.  

Les premiers pas du nouveau ministre de la Santé, l'expert social-démocrate Karl Lauterbach, seront particulièrement scrutés. 

Ce médecin de 58 ans, dont la compétence est reconnue par le monde médical, est plus réputé pour ses sorties tonitruantes dans les médias et réseaux sociaux que pour sa capacité à travailler en équipe et à diriger une administration. 

La nouvelle équipe a achevé en parallèle son installation avec d'ultimes passations de pouvoirs, dont celle très attendue au ministère des Finances entre M. Scholz, grand argentier du gouvernement Merkel, et le libéral Christian Lindner. 

Le patron du parti FDP, une des trois formations de la nouvelle coalition, est à 42 ans un des poids lourds de la nouvelle équipe même s'il n'a aucune expérience ministérielle. 

Guetté par les partenaires européens de l'Allemagne, ce tenant de la rigueur budgétaire a redit son opposition à toute hausse d'impôts et a plaidé pour une « stabilité fiscale » en Europe. 

La « gestion solide » des finances publiques ne doit pas être jetée aux oubliettes, a lui estimé M. Scholz. 

Une autre figure du gouvernement Scholz, l'écologiste Annalena Baerbock, première cheffe de la diplomatie allemande, est, elle, déjà en action avec des visites jeudi à Paris et Bruxelles. 

Elle aussi dépourvue d’expérience ministérielle, la ministre âgée de 40 ans a rencontré jeudi matin son homologue français, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense puis des Affaires étrangères depuis près de dix ans. 

L'ancienne candidate écologiste à la chancellerie a assuré être prête à travailler avec la France pour une Europe « forte et souveraine », alors que Paris s'apprête à prendre au 1er janvier la présidence de l'UE. 

Emmanuel Macron, qui présente jeudi après-midi ses priorités pour la présidence française de l'UE au premier semestre 2022, plaide depuis le début de son mandat pour une plus grande autonomie stratégique de l'Europe. 

Jean-Yves Le Drian a de son côté souligné que l'Allemagne avait un « rôle crucial à jouer » au Sahel, où la France souhaite engager plus largement ses partenaires européens au côté de sa force Barkhane. 

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Présentation d'Olaf Scholz (SPD), qui succède à Angela Merkel au poste de chancelier. (Photo, AFP)

Déclarations tapageuses 

Mme Baerbock, partisane d'une ligne plus offensive à l'égard de la Chine, poursuivra jeudi son périple à Bruxelles pour des entretiens avec le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, puis le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. 

Vendredi, ce sera au tour d'Olaf Scholz lui-même de se rendre à Paris pour sa première visite officielle, réservée, comme de tradition, à la France. 

Le nouveau dirigeant allemand devrait avoir son premier entretien par vidéo vendredi avec le président américain Joe Biden, organisateur d'un sommet virtuel sur la démocratie. 

Ses prises de position sur un éventuel boycott diplomatique des Jeux olympiques d'hiver organisés par la Chine ou sur la menace russe pesant sur l'Ukraine sont particulièrement attendues, bien que M. Scholz soit peu friand de déclarations tapageuses. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.