Frankly Speaking: Doutes liés à la suppression par les États-Unis du statut de terroristes aux Houthis

Abdallah Al-Mouallimi, ambassadeur saoudien auprès de l'ONU (Photo, AN).
Abdallah Al-Mouallimi, ambassadeur saoudien auprès de l'ONU (Photo, AN).
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Publié le Dimanche 19 février 2023

Frankly Speaking: Doutes liés à la suppression par les États-Unis du statut de terroristes aux Houthis

  • Abdullah Al-Mouallimi déclare à Frankly Speaking que l'ONU doit déployer davantage d’efforts pour arrêter les armes iraniennes qui alimentent l’«insoluble» conflit au Yémen
  • Les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité – la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis – doivent fournir à l'ONU les moyens d'interdire le flux d'armes iraniennes, a-t-il insisté

DUBAÏ: L'Arabie saoudite « n'est pas convaincue » par les arguments avancés par l'administration du président américain Joe Biden pour maintenir les Houthis du Yémen hors de la liste des organisations terroristes internationales, a déclaré l'ambassadeur du Royaume à l'ONU à Arab News

Abdullah Al-Mouallimi, représentant permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'ONU, a déclaré qu'il avait abordé la question avec des diplomates américains à New York suite à la décision du président Biden l'année dernière de retirer de la liste la milice soutenue par l'Iran. 

« Ils nous ont expliqué que la raison pour laquelle ils l'ont fait est purement technique, car ils ont du personnel au Yémen qui travaille avec des organisations humanitaires et des Yéménites qui travaillent également avec ces organisations et ils ont dit que si les Houthis sont désignés comme une organisation terroriste, les parties yéménites ne seront pas en mesure de traiter avec eux, et cela mettrait en danger la vie et la sécurité des parties américaines », a-t-il déclaré. 

« Nous ne sommes pas tout à fait convaincus qu'il y ait là un bon argument », a-t-il ajouté. 

Al-Mouallimi, qui dirige la mission saoudienne auprès de l'ONU depuis 2011, a fait part de ses commentaires sur la question brûlante du statut terroriste des Houthis, dans une interview sur Frankly Speaking, la série d'entretiens vidéo avec les principaux décideurs politiques. 

Il a également évoqué la nature « insoluble » du conflit au Yémen, le rôle de l'Iran dans le déclenchement des hostilités là-bas, la possibilité que l'Arabie saoudite normalise ses relations avec Israël et les progrès du Royaume en matière de droits de l'homme au cours de la dernière décennie. 

Il s'est engagé à continuer de travailler avec les diplomates, américains et autres, sur la question de la désignation du terrorisme. L'ancien président Trump a mis les Houthis sur la liste vers la fin de son administration, tandis que le nouveau président Biden les a immédiatement retirés – ​​le même jour, les Houthis soutenus par l'Iran, ont attaqué un aéroport civil à Abha en Arabie saoudite. 

« Nous devons faire davantage pour présenter les faits tels qu'ils sont. Nous avons essayé de le faire, mais nous avons besoin de déployer encore plus d'efforts dans ce sens. En outre, il y a ceux de l'ONU ou du Conseil de sécurité qui hésitent à procéder à la désignation des Houthis comme organisation terroriste pour diverses raisons ». 

« Nous devons surmonter ces réserves et nous devons être en mesure de démontrer que cette désignation n'interférera pas avec l’acheminement et la distribution d’une aide humanitaire ainsi que des biens et des services humanitaires », a-t-il déclaré. 

Il a appelé l'ONU à prendre des mesures pour arrêter le flux d'armes et de munitions en provenance d'Iran vers le Yémen. « Ce que l'ONU devrait faire davantage, c'est resserrer l'emprise sur les routes d'approvisionnement vers le Yémen, en particulier les routes maritimes qui ont été utilisées pour faire passer des armes et des munitions en contrebande au Yémen », a-t-il déclaré. 

Les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité – la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis – doivent fournir à l'ONU les moyens d'interdire le flux d'armes iraniennes, a-t-il insisté. 

Al-Mouallami a également accusé Téhéran de « jouer » avec des diplomates arabes lors de diverses séries de pourparlers qui se déroulent au Moyen-Orient. « Il y a eu des pourparlers à Bagdad sous les auspices du gouvernement irakien, mais aucun résultat majeur n'y a été obtenu. Les Iraniens adoptent une attitude de long terme vis-à-vis de ces pourparlers. Nous ne sommes pas intéressés à discuter pour discuter ou à nous faire photographier », a-t-il déclaré. 

L'un des grands problèmes de sa décennie en tant qu'ambassadeur à l'ONU a été celui de l'avenir de la Palestine, mis sous le feu des projecteurs en raison des initiatives de certains pays arabes visant à normaliser les relations avec Israël. Il a désamorcé les spéculations selon lesquelles le Royaume pourrait être sur le point de rétablir ses relations avec Tel-Aviv. 

« La dernière position officielle saoudienne est que nous sommes prêts à normaliser les relations avec Israël dès qu'Israël mettra en œuvre les éléments de l'initiative de la paix saoudienne qui a été présentée en 2002. Cela appelle à la fin de l'occupation de tous les territoires arabes occupés en 1967 et la création d'un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale ainsi que l'octroi, au peuple palestinien, du droit à l'autodétermination », a-t-il déclaré. 

« Dès que cela se produira, non seulement l'Arabie saoudite, mais l'ensemble du monde musulman, les 57 pays de l'Organisation de la coopération islamique, pourraient emboîter le pas en reconnaissant l'État d'Israël et en établissant des relations avec elle », a-t-il ajouté. 

« Le temps ne change pas ce qui est bon ou mauvais. L'occupation israélienne des territoires palestiniens est mauvaise, peu importe combien de temps elle dure. Les pratiques israéliennes en Cisjordanie et à Gaza – en ce qui concerne les colonies et en ce qui concerne le siège et en ce qui concerne le refus d’accorder, aux Palestiniens, leur dignité et de leurs droits – sont mauvaises, et cela ne change pas », a insisté Al-Mouallimi. 

L'Arabie saoudite a effectué deux mandats de cinq ans au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies au cours de la décennie qui va jusqu’en 2020, et l'ambassadeur a salué le rapport du Royaume sur la promotion de la cause des droits de l'homme. 

« À l’intérieur de l’Arabie saoudite, nous avons progressé dans notre engagement en faveur de tous les droits de l'homme et de l'état de droit, et en faveur de la participation aux traités et accords internationaux. À l'extérieur, nous nous sommes engagés à coopérer et à travailler avec d'autres pays pour atteindre les nobles objectifs de l'organisme des droits de l'homme. Nous avons donc prouvé que nous sommes un membre engagé du Conseil des droits de l'homme », a-t-il déclaré. 

Les grandes réformes du Royaume ces dernières années – comme le fait de permettre aux femmes de conduire, de modifier les lois sur la tutelle et de favoriser une plus grande tolérance religieuse – n'ont pas eu la reconnaissance qu'elles méritent à l’extérieur, a-t-il déclaré. 

« Je pense que beaucoup, dans la communauté internationale, les considèrent comme insuffisantes, ou comme n’allant pas suffisamment loin, ou ils ne pensent probablement pas que nous sommes allés aussi loin que nous l'avons déjà fait. C'est pourquoi nous encourageons les Occidentaux à venir nous rendre visite – en étant ouverts à l’octroi de visas, au tourisme et aux délégations officielles entrantes et sortantes vers d'autres pays », a déclaré Al-Mouallimi. 

Mais il a prévenu que certaines parties des médias internationaux pourraient continuer à projeter une image négative. « Je pense qu'il y a certains milieux qui recherchent la couverture négative simplement parce qu'elle convient à leur agenda, à leurs désirs et à leurs objectifs. Mais dans l'ensemble, la communauté internationale et les médias internationaux pourront rendre compte d'une image positive une fois qu'ils la verront », a-t-il déclaré. 

Sur deux autres questions qui figurent en tête de l'agenda mondial des Nations Unies – le changement climatique et la réponse à la pandémie – il a déclaré que l'Arabie saoudite jouait un rôle de leader. 

« L'Arabie saoudite a joué un rôle de premier plan, en particulier lorsqu'elle présidait le G20, dans l'allocation de fonds et l'allocation de vaccins aux pays en voie de développement. Nous avons versé plus de 500 millions de dollars à nous seuls et nous continuons de verser des centaines de millions de dollars supplémentaires, en espèces et en nature, aux pays en voie de développement dans diverses parties du monde », a-t-il déclaré. 

Al-Mouallimi a souligné le rôle de la récente initiative verte saoudienne pour aider à relever le défi du réchauffement climatique, mais il a déclaré que les grands pays polluants comme la Chine, l'Inde et les États-Unis devaient prendre de réels engagements pour réduire les émissions dans le cas où le monde avait une chance d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. 

« L'Arabie saoudite s'est présentée pour la première fois avec des objectifs très ambitieux en matière d'émissions de carbone… et nous espérons que cela donnera au monde l'exemple d'un pays dépendant de l'énergie carbonique mais néanmoins prêt à honorer les engagements qu'il avait pris pour le bien de l'environnement mondial », a-t-il déclaré. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur son excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.