Les élections locales palestiniennes, une opportunité pour le Fatah

Inscription au scrutin des élections municipales qui ont eu lieu samedi dans le village de Dura Al-Qar, à l'est de la ville de Ramallah (Photo, AFP).
Inscription au scrutin des élections municipales qui ont eu lieu samedi dans le village de Dura Al-Qar, à l'est de la ville de Ramallah (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 13 décembre 2021

Les élections locales palestiniennes, une opportunité pour le Fatah

  • Les élections locales pour les villes principales des zones A et B devraient avoir lieu le 26 mars 2022
  • «Dans la plupart des communautés, les vainqueurs appartiennent à de grandes tribus familiales plutôt qu'à des mouvements politiques»

AMMAN: Les élections municipales palestiniennes qui se sont déroulées samedi ont enregistré un taux de participation beaucoup plus élevé qu'en 2017, selon le responsable de la Commission électorale Hanna Nasser.

Dimanche, ce dernier a annoncé que 66 % des électeurs éligibles (405 687 personnes) avaient voté aux élections des conseils locaux dans les zones C.

Des scrutins similaires pour les villes principales des zones A et B devraient avoir lieu le 26 mars 2022.

Les listes indépendantes (de familles et de tribus) ont obtenu 71 % des voix, contre 29 % pour les listes de partis, a-t-il précisé.

En 2017, seuls 53 % des électeurs avaient participé aux élections des conseils locaux.

Nasser a également mentionné que toutes les plaintes déposées avaient été examinées puis rejetées, étant donné qu’elles n'auraient pas changé les résultats.

Pour Rima Nazzal, membre du Secrétariat de l'Union générale des femmes palestiniennes et experte en élections, les élections avaient été bénéfiques au Fatah.

«Bien que la séparation des dates d'élections s’oppose à la loi, les résultats du scrutin aideront sans doute le Fatah à surmonter la perte de soutien provoquée par l'annulation des élections législatives le 30 avril dernier.»

Nazzal a précisé que le Fatah, le mouvement national palestinien, avait remporté 123 des 162 listes non contestées du conseil.

Dans d'autres listes, il est difficile de savoir quel parti politique a gagné puisque la plupart des communautés rurales présentent des candidats locaux qui ne sont pas nécessairement affiliés à un mouvement particulier.

Suheir Ismael Farraj, directrice de l'organisation Women Media and Development également connue sous le nom de TAM et basée à Bethléem, a indiqué à Arab News que les élections des conseils locaux étaient majoritairement de nature tribale.

«Dans la plupart des communautés, les vainqueurs appartiennent à de grandes tribus familiales plutôt qu'à des mouvements politiques.»

Farraj a reconnu que dans de nombreuses communautés, le chef tribal est lui-même rattaché à l'une des factions palestiniennes.

«Par exemple, dans mon village natal Al-Khader, le chef de la liste gagnante est un dirigeant tribal de la famille Musa et il est également affilié au parti de gauche Fida. S'il s'était uniquement présenté sur la liste du parti de gauche, il aurait perdu», a-t-elle déclaré.

Alors que le Fatah avait présenté le plus grand nombre de listes, le Front démocratique en a présenté 25, le Front populaire de libération de la Palestine six, le Parti populaire de gauche cinq et la faction de la lutte palestinienne n'en a présenté que deux.

Selon le chef de la Commission électorale, la prochaine étape des élections locales débutera par l'inscription des électeurs le 8 janvier 2022. Les listes électorales seront acceptées à partir du 8 février, et les élections pour 66 conseils municipaux dans les zones A et B de la Cisjordanie ainsi que pour les 25 conseils de Gaza auront lieu le 26 février.

On ne sait toujours pas si le Hamas, qui contrôle la situation sécuritaire à Gaza, acceptera de tenir des élections.

Nazzal a également avoué à Arab News qu'elle ne s'attendait pas à ce que les femmes occupent plus de 20 % des sièges attribués, bien qu’elles constituent 26 % des listes présentées pour les élections.

La loi palestinienne stipule que tout conseil doit être composé d'au moins 20 % de femmes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.


Un sénateur américain réclame une action militaire contre le Hamas et le Hezbollah s'ils ne désarment pas

Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
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  • Le sénateur américain Lindsey Graham appelle au désarmement du Hamas et du Hezbollah, menaçant d’une action militaire s’ils refusent, et conditionne toute paix durable à cette étape
  • Malgré des cessez-le-feu fragiles à Gaza (octobre) et avec le Hezbollah (novembre 2024), les tensions persistent, Israël poursuivant des frappes et les médiateurs poussant vers une phase 2 du plan de paix

Jérusalem: L'influent sénateur américain Lindsey Graham a réclamé dimanche une action militaire contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais si ces deux mouvements ne démantelaient pas leur arsenal.

Après deux années d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est observé depuis octobre dans le territoire palestinien, bien que les deux parties s'accusent mutuellement de le violer.

Une trêve avec le Hezbollah est également entrée en vigueur en novembre 2024, après deux mois d'une guerre ouverte. Mais Israël continue de mener des frappes en territoire libanais, disant cibler le mouvement islamiste.

Concernant ses deux ennemis, alliés de l'Iran, Israël fait du démantèlement de leur arsenal militaire l'une des principales conditions à toute paix durable.

"Il est impératif d'élaborer rapidement un plan, d'impartir un délai au Hamas pour atteindre l'objectif du désarmement", a affirmé le sénateur républicain lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Dans le cas contraire, "j'encouragerais le président (Donald) Trump à laisser Israël achever le Hamas", a-t-il dit.

"C'est une guerre longue et brutale, mais il n'y aura pas de succès où que ce soit dans la région, tant que le Hamas n'aura pas été écarté du futur de Gaza et tant qu'il n'aura pas été désarmé", a estimé M. Graham.

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre à Gaza, les médiateurs appellent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase d'un plan de paix américain.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"La phase deux ne pourra pas réussir tant que le Hamas n'aura pas été désarmé", a martelé M. Graham.

- "Grand ami d'Israël" -

Tout en se disant "optimiste" sur la situation au Liban où le gouvernement s'est engagé à désarmer le Hezbollah, M. Graham a brandi la menace d'une "campagne militaire" contre le mouvement.

"Si le Hezbollah refuse d'abandonner son artillerie lourde, à terme nous devrions engager des opérations militaires", a-t-il estimé, allant jusqu'à évoquer, en coopération avec le Liban, une participation des Etats-Unis aux côtés d'Israël.

Plus tôt dimanche, le sénateur a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a salué en lui "un grand ami d'Israël, un grand ami personnel".

Samedi, les Etats-Unis et les garants du cessez-le-feu --Egypte, Qatar et Turquie-- ont appelé Israël et le Hamas à "respecter leurs obligations" et à "faire preuve de retenue" à Gaza.

Le Hamas appelle de son côté à stopper les "violations" israéliennes du cessez-le-feu.

Vendredi, six personnes, dont deux enfants, ont péri dans un bombardement israélien sur une école servant d'abri à des déplacés, d'après la Défense civile à Gaza, un organisme de secours dépendant du Hamas.