La Banque centrale américaine annoncera mercredi son plan anti-inflation

Joe Biden, qui n'a plus la cote dans l'opinion, est accusé par l'opposition républicaine et jusque dans son camp démocrate, d'alimenter l'inflation en injectant trop de liquidités dans l'économie. (Photo, AFP)
Joe Biden, qui n'a plus la cote dans l'opinion, est accusé par l'opposition républicaine et jusque dans son camp démocrate, d'alimenter l'inflation en injectant trop de liquidités dans l'économie. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 15 décembre 2021

La Banque centrale américaine annoncera mercredi son plan anti-inflation

  • La hausse généralisée des prix à la consommation pénalise durement les ménages aux Etats-Unis. C'est aussi désormais un obstacle majeur sur la route du président Joe Biden
  • Mercredi, les yeux seront rivés sur la Réserve fédérale (Fed) qui achève sa dernière réunion de politique monétaire de l'année et planche sur la question: comment enrayer la spirale inflationniste?

WASHINGTON : La Banque centrale américaine devrait annoncer mercredi le retrait accéléré de son soutien à l'économie, avec l'objectif de remonter les taux d'intérêt dans la foulée pour tenter d'endiguer la montée effrénée de l'inflation.

La hausse généralisée des prix à la consommation pénalise durement les ménages aux Etats-Unis. C'est aussi désormais un obstacle majeur sur la route du président Joe Biden.

Mercredi, les yeux seront rivés sur la Réserve fédérale (Fed) qui achève sa dernière réunion de politique monétaire de l'année et planche sur la question: comment enrayer la spirale inflationniste?

A l'issue de la réunion du comité monétaire (FOMC), la Fed publiera à 19H00 GMT un communiqué dévoilant ses décisions et incluant ses nouvelles prévisions économiques. Puis, son président Jerome Powell tiendra une conférence de presse, la première depuis qu'il a été reconduit dans ses fonctions par Joe Biden. 

L'institution, qui avait porté secours à l'économie en un temps record au printemps 2020 quand la pandémie s'est propagée aux Etats-Unis, annoncera l'accélération de la réduction d'achat d'actifs ("tapering" en anglais). 

Lancé en novembre, la fin de ce programme devait initialement être achevée en juin prochain. Mais M. Powell a d'ores et déjà indiqué qu'il fallait avancer la fin du programme de "quelques mois" pour entamer une hausse des taux.

Car l'inflation a atteint 6,8% en novembre en glissement annuel. Du jamais vu depuis juin 1982. C'est aussi très supérieur à la cible de la Fed -- de l'ordre de 2% -- considérée comme saine pour l'économie.

La tâche s'avère délicate pour l'institution qui poursuit un double mandat: la stabilité des prix et le plein emploi.

Or, d'une part, le marché du travail n'est pas encore complètement remis de la crise provoquée par la pandémie et d'autre part, une remontée brutale des taux d'intérêt pourrait compromettre la croissance déjà ralentie par les variants du Covid-19.

Pas immédiat

De plus, si la hausse du taux directeur est sans doute l'outil le plus puissant pour faire reculer l'inflation, car elle ralentirait la demande en augmentant les coûts d'emprunt, son effet n'est pas immédiat.

Généralement, l'impact est tangible 6 à 12 mois plus tard.

"La raison principale est que le taux d'intérêt directeur met un certain temps à se refléter dans les taux d'emprunt à court terme et à moyen terme", explique Gregory Daco, chef économiste chez Oxford Economics. Il faut donc patienter avant que la consommation et les investissements ne ralentissent et tempèrent, in fine, l'inflation.

Et la question est de savoir dans quelle proportion les taux d'intérêt, actuellement compris dans la fourchette de 0% à 0,25%, seront relevés.

En septembre, lors de la publication de ses dernières prévisions, la banque centrale prévoyait une seule hausse des taux directeurs en 2022.

Elle avait alors abaissé sa prévision de croissance 2021 à 5,9%, contre 7% en juin tandis que la projection d'inflation avait, elle, été relevée à 4,2% contre 3,4%.

Certains économistes misent à présent sur trois relèvements en 2022 et trois supplémentaires en 2023.

Trop d'argent dans l'économie ?

Outre les mesures annoncées, les commentaires de Jerome Powell, seront décortiqués dans leurs moindres détails.

Celui-ci a souligné récemment devant le Congrès que l'institution devait faire preuve d'adaptabilité compte tenu de la situation économique délicate. "Vous constatez que nous ajustons notre politique et vous verrez que nous continuerons à le faire", a-t-il assuré, mettant aussi en avant l'incertitude liée à la pandémie.

La propagation rapide du variant Omicron, qui a poussé certains pays à réimposer des restrictions, complique ainsi encore sa tâche. 

Sans compter la pression politique ambiante. Joe Biden, qui n'a plus la cote dans l'opinion, est accusé par l'opposition républicaine et jusque dans son camp démocrate, d'alimenter l'inflation en injectant trop de liquidités dans l'économie. 

En mars dernier, il avait promulgué un plan d'urgence de 1 900 milliards de dollars après plus de 3 600 milliards injectés en 2020.

Mi-novembre, il a signé un plan d'infrastructures de 1 200 milliards. Il pousse désormais pour un plan de réformes sociales et environnementales de quelque 1 800 milliards.

C'est trop, disent les républicains. Ces derniers plans s'étalent sur une décennie, se défend l'administration Biden, qui les qualifie même d'anti-inflationnistes.


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com