L'Arménie, destination de choix des candidats à la présidentielle

Eric Zemmour en avait fait son premier déplacement à l'étranger, sur le thème de "la guerre de civilisation" (Photo, AFP).
Eric Zemmour en avait fait son premier déplacement à l'étranger, sur le thème de "la guerre de civilisation" (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 22 décembre 2021

L'Arménie, destination de choix des candidats à la présidentielle

  • Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour s'y est rendu mi-décembre, celle de la droite traditionnelle Valérie Pécresse y est arrivée lundi
  • Coincée entre la Turquie à l'ouest et l'Azerbaïdjan à l'est, deux pays musulmans, l'Arménie est le premier Etat chrétien de l'Histoire

PARIS: Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour s'y est rendu mi-décembre, celle de la droite traditionnelle Valérie Pécresse y est arrivée lundi. L'Arménie s'affirme comme une destination prisée des candidats à la présidentielle française, désireux de défendre les chrétiens d'Orient.

L'ex-polémiste en avait fait son premier déplacement à l'étranger, sur le thème de "la guerre de civilisation". L'Arménie, "une terre martyre", est "en danger", avait lancé cet adepte de la théorie complotiste du "grand remplacement" des populations européennes par des immigrés.

Coincée entre la Turquie à l'ouest et l'Azerbaïdjan à l'est, deux pays musulmans, l'Arménie, le premier Etat chrétien de l'Histoire (IVe siècle), a livré à l'automne 2020 une courte mais sanglante guerre à Bakou, soutenu par Ankara, pour le contrôle de la région azerbaïdjanaise du Nagorny-Karabakh, majoritairement peuplée d'Arméniens. Le conflit a fait 6.500 morts.

Défait, Erevan a été contraint de signer un cessez-le-feu et de céder à l'Azerbaïdjan plusieurs régions formant un glacis autour du Nagorny-Karabakh, qui s'était affranchi de la tutelle de Bakou à la chute de l'URSS. Plusieurs incidents ont depuis fait craindre une reprise des combats.

L'Arménie, une ancienne république soviétique, est "une nation chrétienne (...) au milieu d'un océan islamique", avait insisté Eric Zemmour, alors que la dimension religieuse n'était pas centrale dans le récent conflit, l'Azerbaïdjan étant l'un des pays les plus laïques du monde.

Engouement soudain

Tout comme le candidat d'extrême droite, Valérie Pécresse inscrit son voyage dans le "soutien aux chrétiens d'Orient juste avant Noël", selon son entourage. 

A l'instar de M. Zemmour, qui avait assisté à une messe au monastère de Khor Virap, le premier lieu saint du pays, la candidate des Républicains (droite), a visité plusieurs sites chrétiens.

D'abord le mémorial des victimes du génocide arménien -qui fit entre 600.000 et 1,5 million de morts en 1915-1916 sous l'Empire ottoman et qu'Ankara refuse de reconnaître, contrairement à une trentaine de pays, dont la France- et le Saint-Siège de l'Eglise arménienne près d'Erevan. 

Elle s'est ensuite rendue dans un cimetière militaire, puis a rencontré le chef de la diplomatie Ararat Mirzoian et le président Armen Sarkissian.

"Il faut mobiliser toute l'Europe autour de ce conflit, ce n'est pas un conflit du Caucase, c'est un conflit qui touche l'Europe, parce que quand on attaque des Chrétiens d'Orient (...), on attaque aussi les fondements de la civilisation européenne", a estimé la candidate au cours d'une conférence de presse.

L'engouement soudain pour ce petit pays caucasien semble s'inscrire dans une thématique omniprésente dans la campagne française, particulièrement à droite : l'islam.

"L'Arménie est une destination vue comme l'échauguette (un point de guet, NDLR) à l'avant-poste de la chrétienté", observe Taline Ter Minassian, une historienne spécialiste de la région, interrogée par l'AFP.

Après le Liban dans les années 1980, puis l'Irak-Syrie, où le groupe Etat islamique a multiplié les exactions contre les chrétiens en 2014-2015, l'Arménie devient un "nouvel enjeu d'une compétition pour capter l'électorat catholique conservateur", observe dans un rapport la Fondation Jean Jaurès, la droite française ayant une "vieille tradition de protection des chrétiens d'Orient".

«Forces supérieures»

A gauche, la candidate socialiste Annie Hidalgo n'exclut pas une virée arménienne. "Tout est possible, mais rien n'est évoqué dans l'agenda pour l'instant", a commenté à l'AFP l'entourage de la maire de Paris.

Mi-décembre, Mme Hidalgo avait inauguré une "esplanade d'Arménie" dans la capitale française, rappelant "l’attachement indéfectible de Paris au peuple arménien", "qui défend son droit à l'existence". Jamais dans son discours la question religieuse n'avait été mentionnée.

Selon le positionnement politique, l'Arménie permet ainsi différentes grilles de lecture. "Il y a une approche honnête : c'est la démocratie face à la dictature, c'est la défense des droits de l'Homme", affirme Jules Boyadjian, le président du Comité de défense de la cause arménienne, une association française, qui salue "l'histoire particulière entre Arménie et France".

Quelque 500.000 personnes d'origine arménienne vivent selon lui en France, dont les voix pourraient aussi compter dans une élection s'annonçant serrée.

"Nous ne voulons pas enfermer la cause arménienne dans un conflit de civilisations qui vienne simplement nourrir les schémas de politique intérieure", dénonce-t-il toutefois.

Ara Toranian, le directeur du mensuel "Nouvelles d'Arménie", se veut moins définitif. "On n'est pas dans une situation où l'on peut se permettre de rejeter ceux qui nous tendent la main", soupire-t-il. "L'Arménie peut mourir du jour au lendemain tant elle est entourée de forces qui lui sont supérieures".


Pour Macron, Poutine est un «ogre» qui «a besoin de continuer à manger» pour survivre

Vladimir Poutine est "un prédateur, un ogre à nos portes" qui "a besoin de continuer de manger" pour "sa propre survie", a averti mardi Emmanuel Macron, appelant les Européens à "ne pas être naïfs" face à la Russie qui sera "durablement une puissance de déstabilisation". (AFP)
Vladimir Poutine est "un prédateur, un ogre à nos portes" qui "a besoin de continuer de manger" pour "sa propre survie", a averti mardi Emmanuel Macron, appelant les Européens à "ne pas être naïfs" face à la Russie qui sera "durablement une puissance de déstabilisation". (AFP)
Short Url
  • Le président français pense que "la Russie est devenue durablement une puissance de déstabilisation et une menace potentielle pour beaucoup d'entre nous"
  • "Un pays qui investit 40% de son budget dans de tels équipements, qui a mobilisé une armée de plus d'1,3 million d'hommes, ne reviendra pas à un état de paix et un système démocratique ouvert du jour au lendemain", a-t-il prévenu

PARIS: Vladimir Poutine est "un prédateur, un ogre à nos portes" qui "a besoin de continuer de manger" pour "sa propre survie", a averti mardi Emmanuel Macron, appelant les Européens à "ne pas être naïfs" face à la Russie qui sera "durablement une puissance de déstabilisation".

"Depuis 2007-2008 (l'intervention russe en Géorgie, ndlr), le président Poutine a rarement tenu ses engagements. Il a constamment été une puissance de déstabilisation. Et il a cherché à revoir les frontières pour étendre son pouvoir", a souligné le président français dans un entretien sur LCI.

Le président français pense que "la Russie est devenue durablement une puissance de déstabilisation et une menace potentielle pour beaucoup d'entre nous".

"Un pays qui investit 40% de son budget dans de tels équipements, qui a mobilisé une armée de plus d'1,3 million d'hommes, ne reviendra pas à un état de paix et un système démocratique ouvert du jour au lendemain", a-t-il prévenu.

"Donc, y compris pour sa propre survie, il (Poutine) a besoin de continuer de manger. Voilà. Et donc c'est un prédateur, c'est un ogre à nos portes. Je ne dis pas que dès demain, c'est la France qui sera attaquée, mais enfin c'est une menace pour les Européens (...) Il ne faut pas être naïfs", a insisté le chef de l'État.

Cet entretien a été réalisé à l'issue de la réunion à Washington entre Donald Trump et plusieurs dirigeants européens où a été annoncée la tenue d'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine.

Mais, dans un autre entretien à la chaîne américaine NBC News, Emmanuel Macron n'a pas caché qu'il ne partageait pas l'optimisme de Donald Trump sur la possibilité d'arriver à un accord de paix.

"Quand je regarde la situation et les faits, je ne vois pas le président Poutine vouloir la paix maintenant mais peut-être je suis trop pessimiste", a-t-il déclaré.


Rencontre Zelensky-Poutine: Macron plaide pour Genève

 La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron qui plaide pour qu'elle se tienne à Genève. (AFP)
La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron qui plaide pour qu'elle se tienne à Genève. (AFP)
Short Url
  • "Ce sera un pays neutre, et donc peut-être la Suisse, je plaide pour Genève, ou un autre pays. La dernière fois qu'il y a eu des discussions bilatérales, c'était à Istanbul", a-t-il rappelé
  • Sur la sécurité de l'Ukraine, le chef de l'État a annoncé l'organisation, avec le Royaume-Uni, d'une réunion dès ce mardi à midi de la 'coalition des volontaires', "les 30 pays qui travaillent sur des garanties de sécurité "

PARIS: La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron qui plaide pour qu'elle se tienne à Genève.

"Plus qu'une hypothèse, c'est même la volonté collective", a déclaré M. Macron dans un entretien diffusé mardi sur LCI, interrogé sur la tenue en Europe de cette rencontre annoncée à l'issue de la réunion à Washington entre Donald Trump et plusieurs dirigeants européens.

"Ce sera un pays neutre, et donc peut-être la Suisse, je plaide pour Genève, ou un autre pays. La dernière fois qu'il y a eu des discussions bilatérales, c'était à Istanbul", a-t-il rappelé.

Sur la sécurité de l'Ukraine, le chef de l'État a annoncé l'organisation, avec le Royaume-Uni, d'une réunion dès ce mardi à midi de la 'coalition des volontaires', "les 30 pays qui travaillent sur des garanties de sécurité pour les tenir au courant de ce qui a été décidé".

"Dans la foulée, on lance le travail concret avec les Américains et donc, dès demain (mardi), nos conseillers diplomatiques, ministres, chefs d'état major lancent le travail pour voir qui est prêt à faire quoi".

Sur les concessions territoriales, "c'est à l'Ukraine de les faire (...) L'Ukraine fera les concessions qu'elle estime justes et bonnes", a-t-il dit.

"En tout cas, faisons très attention quand on parle d'une reconnaissance de droit. N'actons pas des reconnaissances de droit, c'est-à-dire que des pays garants de l'ordre international puissent dire 'on peut prendre des territoires par force' parce qu'on ouvre une boîte de Pandore", a-t-il prévenu.


Explosion d'une bonbonne de gaz près de Lyon: un mort, 150 évacués

Environ 150 personnes ont été évacuées et regroupées dans un centre communal mis à disposition par la Ville de Vénissieux. (AFP)
Environ 150 personnes ont été évacuées et regroupées dans un centre communal mis à disposition par la Ville de Vénissieux. (AFP)
Short Url
  • L'explosion a eu lieu vers 03H30 dans la nuit de dimanche à lundi, dans un immeuble de sept étages, a précisé la préfecture du Rhône. Il s'agit d'une copropriété, a précisé le cabinet de la mairie de Vénissieux
  • Un corps a été retrouvé dans l'appartement du 4e étage où a eu lieu l'explosion d'une bonbonne de gaz, qui serait d'origine accidentelle, selon une source policière. La victime est l'occupant de l'appartement, un homme d'environ 70 ans

LYON: Un homme est mort lundi après l'explosion d'une bonbonne de gaz qui a provoqué un incendie dans un immeuble du quartier des Minguettes à Vénissieux (Rhône), dans la banlieue sud de Lyon, a-t-on appris de sources concordantes.

L'explosion a eu lieu vers 03H30 dans la nuit de dimanche à lundi, dans un immeuble de sept étages, a précisé la préfecture du Rhône. Il s'agit d'une copropriété, a précisé le cabinet de la mairie de Vénissieux.

Un corps a été retrouvé dans l'appartement du 4e étage où a eu lieu l'explosion d'une bonbonne de gaz, qui serait d'origine accidentelle, selon une source policière. La victime est l'occupant de l'appartement, un homme d'environ 70 ans, selon la préfecture.

Les circonstances devront être confirmées par l'enquête.

Neuf personnes ont été transportées à l'hôpital pour des examens.

Environ 150 personnes ont été évacuées et regroupées dans un centre communal mis à disposition par la Ville de Vénissieux.

"On reste mobilisés en cas de besoin", indique le cabinet de la mairie.

Un important dispositif a été déployé: 90 sapeurs-pompiers et 40 engins ont été mobilisés au plus fort de l'intervention des secours. Le préfet délégué pour la défense et la sécurité s'est rendu sur place lundi matin.

"Après avoir procédé à des vérifications, afin de s'assurer de la solidité de l'édifice, la moitié des occupants de l'immeuble vont pouvoir réintégrer leur logement dans la journée. Une opération de relogement est en cours par la commune de Vénissieux, pour le reste des résidents", a indiqué la préfecture.