G20: Chris Olson, «sherpa» américain, loue les liens entre Riyad et Houston

Le maire de Houston Sylvester Turner, à gauche, nomme Chris Olson directeur du commerce et des affaires internationales de la ville de Houston, le 7 septembre 2018, hôtel de ville de Houston, Houston, Texas, États-Unis (Photo Twitter)
Le maire de Houston Sylvester Turner, à gauche, nomme Chris Olson directeur du commerce et des affaires internationales de la ville de Houston, le 7 septembre 2018, hôtel de ville de Houston, Houston, Texas, États-Unis (Photo Twitter)
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Publié le Jeudi 01 octobre 2020

G20: Chris Olson, «sherpa» américain, loue les liens entre Riyad et Houston

  • Chris Olson : Notre relation a commencé avec le pétrole mais s’est développée en échange culturel et économique – beaucoup de saoudiens ont fini par considérer Houston comme leur maison
  • Olson : J’ai été impressionné par la manière dont Riyad a pris le concept de l’U20 et l’a amélioré

L’un des objectifs de l’U20 – la branche urbaine de l’organisation du G20 qui ouvre officiellement jeudi à Riyad – est de rassembler des villes d'horizons et de cultures diverses pour explorer des intérêts et des défis communs, plutôt que de se concentrer sur leurs différences.

Dans le cas de Riyad et de Houston, Texas, ce processus de familiarisation est en marche depuis des décennies.

Christopher Olson, directeur des affaires internationales et du commerce mondial aux bureaux de la ville de Houston, dit à Arab News que « des liens solides de longue date existent entre Houston et Riyad, voire l’Arabie saoudite tout entière, depuis très longtemps ».

Olson rend compte au maire de Houston, Sylvester Turner, mais depuis environ un an, il est le «sherpa» américain au G20 qui est présidé cette année par l’Arabie saoudite.

Les affinités entre Riyad et Houston étaient fondées, évidemment, sur l’industrie du pétrole et du gaz, les deux villes devant leur dynamisme et leur croissance économique en grande partie au secteur de l’énergie. Les saoudiens et les texans partagent un héritage unique en tant que pionniers du secteur du commerce du brut, et ces liens se sont développés et diversifiés au fil des décennies.

 

 « Notre relation a commencé avec le pétrole mais s’est développée en échange culturel et économique – beaucoup de saoudiens ont fini par considérer Houston comme leur maison », affirme M. Olson.

Saudi Aramco, le géant de l’énergie du Royaume, possède une grande installation dans la ville texane, ainsi que le complexe de raffinerie Motiva situé un peu plus loin sur la côte du golfe du Mexique.

Avant que la pandémie de coronavirus (Covid-19) ne se répande, de nombreux saoudiens voyageaient chaque année pour assister au forum CERAWeek sur l'énergie à Houston, le « Davos de l'énergie », notamment pour garder un œil sur ce que faisaient leurs rivaux dans l’industrie texane du schiste.

Les saoudiens se tournent aussi en grand nombre vers les universités texanes, et le centre médical du Texas — qui, selon M. Olson, était e plus grand établissement médical du monde —  traite de plus en plus de patients saoudiens.

Les secteurs pétrolier et médical se sont unis durant la pandémie de Covid-19, lorsqu’Aramco a offert du matériel et des équipements médicaux à Houston. « Nous avons été extrêmement chanceux à cet égard. Nous avons reçu près d'un million de masques de la part de bienfaiteurs, la majorité d’entre eux venant d’Aramco. C'était incroyablement généreux », ajoute M. Olson.

La pandémie a causé l’annulation de CERaWeek cette année, mais la ville espérait que les organisateurs ajouteraient quelques éléments physiques à l’évènement virtuel prévu pour 2021, indique M. Olson.

La ville a réussi à éviter la majeure partie de la virulence au début de la pandémie qui a frappé des villes américaines telles que New York et Los Angeles, mais elle a assoupli les premières restrictions en mai, comme plusieurs villes américaines, et a donc subi un pic d'infections, poursuit le responsable. «Maintenant, les chiffres évoluent dans la bonne direction — vers le bas. Mais lorsque les écoles et l'activité économique redémarrent, nous risquons une deuxième vague ».

L’un des thèmes majeurs de l’U20 est de montrer comment les grands centres urbains, tels que Houston et Riyad, peuvent surmonter les ravages sanitaires et économique causés par la pandémie. Certains experts ont prévu des migrations massives des grandes villes, en partie pour éviter l'infection, mais aussi parce que les habitudes professionnelles et sociales s'adaptent à toute « normalité » post-pandémique. «La fin de l'urbanisation » a même été évoquée.

« Nous allons tous devoir nous adapter. Par exemple, allons-nous toujours, en tant que villes, investir dans de grands projets d’infrastructure pour encourager les systèmes de transport en commun ? C’est ce qu’il faudrait faire d’un point de vue durable, mais cela crée un défi sanitaire », explique M. Olson.

L’environnement de travail est également confronté à des changements forcés. « Nous étions peut-être réticents aux téléréunions dans le passé, mais elles sont désormais omniprésentes. Cela changera fondamentalement la façon dont les affaires sont menées ».

La dépendance croissante à la technologie apporte d'autres défis, que l'U20 prendra également en compte. La fracture numérique entre ceux qui ont accès à des communications efficaces, en particulier dans le domaine de l'éducation, a été mise en évidence pendant la crise sanitaire mondiale et a même eu un impact sur les centres urbains riches tels que Houston.

« Mais je pense que le concept de la ville durera. Nous sommes des animaux urbains et sociaux. Les gens s'adapteront, mais le concept général de l'environnement urbain ne changera pas », ajoute M. Olson.

Il mentionne que le travail avec ses homologues à l’U20 en Arabie saoudite était « fantastique ».

« J’ai été impressionné par la manière dont Riyad a pris le concept de l’U20 et l’a amélioré. L’U20 n’a que trois ans, mais Riyad l’a renforcé en tant que groupe d’engagement et a créé un format pour échanger des pensées et des idées. Ceci nous aidera à trouver des propositions et des solutions factuelles », explique-il.

Vendredi constituera le point culminant de l'U20, lorsque les maires de toutes les grandes villes se réuniront virtuellement pour approuver un communiqué en 27 points à remettre aux dirigeants du G20. Cette déclaration est toujours secrète, mais, selon M. Olson, c'était un document « bien conçu » qui reflétait les bonnes relations qui s'étaient développées entre les sherpas l'année dernière.

Il aimerait voir l’U20 élevée dans les procédures du G20 à l'avenir, en particulier dans la façon dont elle aborde les questions qui préoccupent davantage les jeunes, et pense que l'Arabie saoudite, avec sa très jeune population, aidera ce processus d'élévation.

« L'incroyable travail de Riyad s'est appuyé sur ce qui a été réalisé à Tokyo et à Buenos Aires et l'a continué ». 

« Ce sont les villes du monde qui font face aux plus grands défis — tels que le changement climatique, les droits de l’homme et le développement durable. Mais ces villes proposent également des solutions. C'est là que se trouve l'opportunité », affirme M. Olson.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.