Venezuela: lente sortie de l'hyperinflation, mais le panier de la ménagère reste léger

Vue d'un magasin avec des prix en dollars à Caracas le 21 septembre 2021.(AFP)
Vue d'un magasin avec des prix en dollars à Caracas le 21 septembre 2021.(AFP)
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Publié le Samedi 15 janvier 2022

Venezuela: lente sortie de l'hyperinflation, mais le panier de la ménagère reste léger

  • Selon plusieurs témoins, les prix augmentent même chaque jour sur certains marchés
  • Après quatre années d'hyperinflation, le Venezuela a enregistré une inflation cumulée de 686,4% en 2021

CARACAS : "On dit que l'hyperinflation est terminée, mais chez moi, elle est toujours là", affirme Humberto Reco, retraité de 75 ans, en faisant ses courses au marché populaire de Caracas. Il affirme que les prix continuent de monter dans une économie qui s'est dollarisée.

Après quatre années d'hyperinflation, le Venezuela a enregistré une inflation cumulée de 686,4% en 2021, avec un taux mensuel qui n'a jamais dépassé les 50%, la limite de certains économistes pour parler d'hyperinflation selon la référence dans le domaine, Phillip Cagan, décédé en 2012.

“Selon les chiffres de Cagan, nous sommes en train sortir de l'hyper-inflation. Selon les théories de (Carmen) Reinhart et (Kenneth) Rogoff (économistes américains, ndlr) nous n'y sommes pas encore. Mais, il s'en faut de peu", explique le professeur d'économie de l'Université Métropolitaine Hermes Perez.

Selon les chiffres de la Banque centrale du Venezuela, l'indice des prix a augmenté de 46,6% en janvier et 33,8% en février 2021, mais "seulement" de 7,6% en décembre. La tendance est donc à un ralentissement des hausses. 

L'hyperfinflation a commencé en 2017 avec 862% puis a explosé avec... 130.000% en 2018, puis un peu moins de 10.000% en 2019 et 3.000% en 2020. 

Humberto Reco lui "ne ressent pas les améliorations" des indicateurs mais subit l'augmentation permanente des prix. 

"Ca reste le chiffre (d'inflation) le plus élevé du monde", souligne Hermes Perez, qui précise que le Venezuela est le seul pays d'Amérique latine avec une inflation à trois chiffres.

Pour survivre face à cette hyperinflation, les Vénézuéliens se sont mis à utiliser le dollar. Et, cette dollarisation de l'économie, avec un Bolivar de moins en moins utilisé, a ralenti l'inflation. 

Le gouvernement d'inspiration socialiste a lâché du lest sur le dollar, autorisant la circulation du billet vert, symbole de l'impérialisme américain honni.

Il a aussi fait des efforts quant à la réduction du déficit budgétaire ou en assouplissant les taux de change en 2018, ce qui a permis de faire quasiment disparaître l'écart entre le taux officiel et celui au noir.

Toutefois, il faut des réformes plus profondes, estiment la plupart des experts. M. Perez, qui a notamment été en charge du bureau de change de la Banque centrale du Venezuela (BCV), souligne que la BCV doit cesser d'émettre de l'argent pour financer le géant pétrolier public Petroleos de Venezuela (PDVSA) en pleine restructuration après une chute de la production pétrolière.

 « Plus dure » la vie 

Plusieurs experts, estiment que le Venezuela pourrait clôturer  2022 avec une inflation comprise entre 120% et 300%, ce qui serait une amélioration mais resterait encore très élevé.

Mais pour le particulier, ces données macro-économiques, semblent hors réalité. Reco souligne que l’inflation des prix touche aussi les prix en dollars.

"Les gens disent que chaque jour qui passe la vie est de plus en plus dure. +Je dis non !+ A chaque minute c'est plus dur avec un grand D+", plaisante Manuel Quijada, vendeur de légumes de 67 ans, affirmant qu'il doit réajuster ses prix à la hausse chaque semaine. 

Selon plusieurs témoins, les prix augmentent même chaque jour sur certains marchés. 

L'économiste et directeur du cabinet de conseil Ecoanalitica, Asdrubal Oliveros, estime que le Venezuela enregistre des hausses de prix en dollars supérieures aux normes internationales.

Selon ses études, le coûts des devises a augmenté de 40% en 2021, par rapport à 2020.

Malgré les difficultés, Marina Dusei, retraitée de 62 ans, explique que la situation s'est améliorée les six derniers mois avec un dollar qui est resté dans une fourchette de 4 à 5 bolivars, alors que par le passé le bolivar pouvait dégringoler en quelques heures.

Elle dit qu'il est désormais plus facile d'organiser son budget et de faire des prévisions. Mais comme beaucoup d'habitants de ce pays pétrolier, la crise sans précédent, qui a fait chuter le pouvoir d'achat et le PIB par habitant place désormais le pays au même niveau que Haïti. 

"On ne sort plus pour acheter ce qu'on aime mais ce dont on a besoin", dit-elle, avec l'espoir "que les choses vont continuer à s'améliorer".


Incendies: le Canada doit s'attendre à un été «particulièrement intense», assure Trudeau

Cette image datant du 1er juin 2023, avec autorisation du gouvernement de la Nouvelle-Écosse au Canada, montre des pompiers Walter Scott et Zac Simpson pulvérisant le sol autour du lac Barrington, comté de Shelburne, Canada. (Photo, AFP)
Cette image datant du 1er juin 2023, avec autorisation du gouvernement de la Nouvelle-Écosse au Canada, montre des pompiers Walter Scott et Zac Simpson pulvérisant le sol autour du lac Barrington, comté de Shelburne, Canada. (Photo, AFP)
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  • Actuellement, 413 incendies de forêt ravagent le pays et plus de la moitié (249) sont considérés comme hors de contrôle
  • Le Canada, qui, de par sa situation géographique, se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes

Le Canada, confronté à l'un des printemps les plus catastrophiques sur le front des incendies, doit s'attendre à une saison estivale "particulièrement intense", a déclaré lundi le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Au total, à travers le pays, environ 26.000 personnes sont actuellement évacuées en raison de ces feux.

MONTREAL: "La saison des feux de forêt risque d'être particulièrement intense tout au long de l'été", a prévenu le chef du gouvernement canadien, lors d'une conférence de presse réunissant plusieurs ministres.

"Le risque d'incendies de forêt devrait augmenter en juin et rester exceptionnellement élevé tout au long de l'été dans l'ensemble du pays. Il en ressort que la saison déjà dévastatrice de cette année pourrait bien s'aggraver", a précisé le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson.

Les projections des autorités indiquent que "des conditions chaudes et sèches augmenteront le risque de feux de forêt dans la majeure partie du Canada" cet été.

Depuis le début de l'année, de nombreux incendies de forêt ont été recensés à travers le pays, de la Colombie-Britannique (ouest) à la Nouvelle-Ecosse (est) en passant par la Saskatchewan (centre) et environ 3,3 millions d'hectares ont déjà brûlé.

Le Canada reçoit de l'aide internationale pour combattre ces incendies historiques: des renforts ont été envoyés par l'Australie, les Etats-Unis, le Mexique, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud, tandis que la France a annoncé dimanche l'envoi "d'une centaine" de pompiers.

Actuellement, 413 incendies de forêt ravagent le pays et plus de la moitié (249) sont considérés comme hors de contrôle, a indiqué le ministre de la Protection civile, Bill Blair.

Trois provinces --l'Alberta, la Nouvelle-Ecosse et le Québec-- ont demandé l'aide du gouvernement fédéral pour lutter contre ces incendies.

Au Québec, environ 110 feux sont jugés hors de contrôle, d'après la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).

Le Canada, qui, de par sa situation géographique, se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes, dont l'intensité et la fréquence sont accrues par le changement climatique.


Quatre morts dans le crash d'un jet ayant déclenché l'alarme à Washington

Cette photo publiée par l'US Air Force montre un F-16 Fighting Falcon de la 20th Fighter Wing, Shaw Air Force Base, Caroline du Sud (Photo, AFP).
Cette photo publiée par l'US Air Force montre un F-16 Fighting Falcon de la 20th Fighter Wing, Shaw Air Force Base, Caroline du Sud (Photo, AFP).
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  • Deux chasseurs F-16 avaient été mobilisés en raison de l'absence de réponse de ce jet privé "Cessna 560 Citation V au-dessus de Washington et du nord de la Virginie"
  • L'appareil s'est ensuite écrasé dans une zone montagneuse du sud-ouest de l'Etat de Virginie, à environ 270 km de Washington

WASHINGTON: Les autorités américaines ont annoncé lundi la mort des quatre occupants d'un jet privé dont l'absence de réponse, alors qu'il volait dimanche près de Washington, avait déclenché l'intervention de deux chasseurs F-16, qui ont eux-mêmes généré un puissant bang supersonique au-dessus de la capitale fédérale.

"Aucun survivant n'a été découvert" par les secouristes lorsqu'ils ont atteint à pied le site du crash en Virginie peu avant 20H00 (00H00 GMT lundi), a indiqué à l'AFP la police de cet Etat de l'est des Etats-Unis, qui a mis fin aux recherches.

Deux chasseurs F-16 avaient été mobilisés en raison de l'absence de réponse de ce jet privé "Cessna 560 Citation V au-dessus de Washington et du nord de la Virginie", a relaté le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) dans un communiqué.

L'appareil s'est ensuite écrasé dans une zone montagneuse du sud-ouest de l'Etat de Virginie, à environ 270 km de Washington, selon l'aviation civile américaine (FAA).

L'intervention des chasseurs, qui en franchissant le mur du son ont provoqué un bruit tonitruant, a fait trembler fenêtres et murs à des kilomètres à la ronde, et notamment dans la capitale fédérale, suscitant nombre de questionnements sur les réseaux sociaux.

Dépressurisation

Selon plusieurs experts en aviation, le pilote du Cessna aurait pu avoir perdu connaissance en raison d'une dépressurisation de l'appareil.

Une telle cause avait été à l'origine d'un crash similaire en 1999 d'un avion de conception Learjet, qui avait vu la mort du golfeur Payne Stewart et de quatre autres personnes.

Lors de cet accident-là, le Learjet, qui devait relier la Floride au Texas, avait volé pendant des heures sur autopilote avant de se trouver à court de carburant et de s'écraser dans le Dakota du Sud, à plus de 1 500 km de sa destination prévue.

Dimanche, le propriétaire de l'entreprise au nom de laquelle le Cessna était enregistré, John Rumpel, a indiqué au quotidien Washington Post que toute sa famille se trouvait à bord, notamment sa fille ainsi qu'un petit-enfant et sa nounou.

En réponse à des messages de condoléances postés sur sa page Facebook, son épouse Barbara Rumpel a écrit: "Ma famille n'est plus de ce monde, ma fille et ma petite-fille."

Le jet avait décollé d'Elizabethton, dans le Tennessee (est), pour rejoindre Long Island, dans l'Etat de New York (nord-est), selon la FAA.

Le site internet de suivi de vols Flightradar24 a cependant indiqué que l'appareil avait fait demi-tour après avoir survolé Long Island pour se diriger vers le sud, passant au-dessus de Washington et de la Virginie.

Le Capitole des Etats-Unis et des bâtiments annexes à Washington "ont été brièvement placés en état d'alerte jusqu'à ce que l'avion quitte la zone", selon la police du Capitole.


UE: la présidence espagnole ne sera pas affectée par les élections, promet Sánchez

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez rencontre son homologue suédois Ulf Kristersson au palais de La Moncloa à Madrid le 5 juin 2023 (Photo, AFP).
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez rencontre son homologue suédois Ulf Kristersson au palais de La Moncloa à Madrid le 5 juin 2023 (Photo, AFP).
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  • Le dirigeant socialiste a pris tout le monde de court il y a une semaine en annonçant la convocation de ce scrutin, prévu initialement pour la fin de l'année
  • Pedro Sánchez devait s'exprimer le 13 juillet devant le Parlement européen pour exposer les grands axes de la présidence espagnole

MADRID: Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a voulu rassurer lundi ses partenaires européens en affirmant que les élections législatives anticipées, qu'il vient de convoquer pour la fin juillet, n'auront aucun impact sur la présidence espagnole du Conseil de l'UE.

Le dirigeant socialiste a pris tout le monde de court il y a une semaine en annonçant la convocation de ce scrutin, prévu initialement pour la fin de l'année, au lendemain de la défaite de la gauche espagnole face aux conservateurs aux élections municipales et régionales.

Programmées pour le 23 juillet, ces législatives tomberont en pleine présidence espagnole du Conseil de l'UE, qui commence le 1er juillet.

"Il n'y a aucun risque que les objectifs que nous nous sommes fixés pour cette présidence, avant la convocation de ces élections, ne soient pas remplis", a déclaré M. Sánchez au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue suédois Ulf Kristersson.

"Les objectifs sont définis. Et, en plus, il ne s'agit pas d'objectifs uniquement fixés par la présidence espagnole, ce sont des objectifs partagés par les autres Etats membres, par la Commission européenne", a souligné M. Sánchez.

"D'autres pays ont eu des élections au milieu de leur présidence et il n'y a eu absolument aucun problème", a-t-il encore dit.

M. Kristersson, dont le pays occupe actuellement la présidence tournante, a estimé que cela ne posait "aucun problème" et a cité l'exemple de la France, où la dernière présidentielle a eu lieu en avril 2022, en pleine présidence française du Conseil de l'UE.

Pedro Sánchez devait s'exprimer le 13 juillet devant le Parlement européen pour exposer les grands axes de la présidence espagnole mais Madrid a obtenu que ce discours soit repoussé au mois de septembre.

Il pourrait donc être prononcé par un nouveau Premier ministre si M. Sanchez perd les élections.