Les appels se multiplient pour mettre à nouveau les Houthis sur la liste américaine de terrorisme

Des combattants de la Brigade des Géants patrouillent au carrefour de Harib, dans le district de Bayhan, dans le gouvernorat de Chabwa au Yémen. (Photo, AFP)
Des combattants de la Brigade des Géants patrouillent au carrefour de Harib, dans le district de Bayhan, dans le gouvernorat de Chabwa au Yémen. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 20 janvier 2022

Les appels se multiplient pour mettre à nouveau les Houthis sur la liste américaine de terrorisme

  • Le monde doit s'opposer à leurs «actes criminels», déclare le Premier ministre du Yémen
  • La coalition arabe a affirmé avoir effectué 19 frappes aériennes à Marib qui ont tué 90 Houthis et détruit 11 de leurs véhicules

AL-MUKALLÂ : Les demandes se sont multipliées mercredi pour que les États-Unis réintègrent la milice houthie du Yémen soutenue par l'Iran dans leur liste des groupes terroristes désignés.
Le gouvernement du Yémen s'est joint aux appels lancés par les autorités des Émirats arabes unis en faveur de cette réintégration après l'attaque au drone menée lundi par les Houthis à Abu Dhabi, qui a fait trois morts.
«Ces actes criminels nécessitent de désigner les Houthis comme une organisation terroriste», a signalé le Premier ministre yéménite, Maeen Abdel Malik Saeed. «La communauté internationale doit s’occuper de ce groupe.
Une pression accrue doit être exercée afin de mettre fin à ces crimes terroristes qui menacent la paix et la stabilité régionales et internationales.»
L'ancien secrétaire d'État américain Mike Pompeo a désigné les Houthis comme organisation terroriste étrangère le 16 janvier 2021, quelques heures avant que l'administration Trump ne cède la Maison Blanche à Joe Biden.
La nouvelle administration est rapidement revenue sur cette décision, en suspendant l'interdiction des transactions financières dans les zones contrôlées par les Houthis le 25 janvier, et a entièrement révoqué la désignation des Houthis comme groupe terroriste le 16 février.
Cette révocation a été suivie d'un barrage de drones et de missiles lancés par les Houthis contre des civils et des infrastructures énergétiques en Arabie saoudite.
Sur le terrain, la Coalition pour restaurer la légitimité a intensifié mercredi ses frappes aériennes sur les sites militaires et les renforts houthis, alors que les troupes gouvernementales ont repoussé les tentatives de la milice de prendre le contrôle de nouvelles zones.
«Nous menons une opération militaire à grande envergure pour paralyser les capacités des Houthis dans un certain nombre de gouvernorats», a déclaré la coalition dans un communiqué repris par El-Akhbariyah TV. «Nous surveillons les chefs terroristes responsables du ciblage des civils.»
Plus tôt dans la journée, les avions de guerre de la coalition ont détruit des véhicules militaires transportant des combattants houthis à Marib et ont touché des rassemblements et des sites houthis dans la province. Une épaisse fumée et de grosses boules de feu étaient visibles au-dessus des lieux ciblés dans le sud-ouest de Sanaa, notamment le mont Attan, qui abrite un dépôt de missiles balistiques.
La coalition a affirmé avoir effectué 19 frappes aériennes à Marib qui ont tué 90 Houthis et détruit 11 de leurs véhicules. De violents combats ont opposé les troupes gouvernementales aux Houthis au sud de la ville centrale stratégique de Marib. Rachad al-Mekhlafi, un responsable militaire du département d'orientation des forces armées du Yémen, a déclaré à Arab News que les Houthis avaient lancé plusieurs contre-attaques contre les troupes gouvernementales autour de la chaîne de montagnes Al-Balaq al-Charqi, dans le but de briser le siège de poches de leurs combattants sur cette montagne stratégique.
Les Houthis n'ont pas réussi à atteindre la montagne et ont été contraints d'arrêter leurs attaques après avoir subi de lourdes pertes. «Ils doivent soit se rendre, soit mourir», a averti Al-Mekhlafi. Les troupes des Brigades loyalistes des Géants ont également engagé de violents combats avec les Houthis au sud de Marib.
Dans le gouvernorat occidental de Hodeidah, les entrepôts d’armes des Houthis situés dans le camp des forces navales ont également été pris pour cible, a déclaré la coalition tôt jeudi.
Elle a déclaré que le port était utilisé par les Houthis comme une caserne militaire pour menacer la sécurité régionale et internationale. La milice aurait transféré les armes du port au camp militaire sous couvert commercial.
Les Houthis ont de même été accusés de se livrer à la piraterie maritime, en attaquant des navires civils passant le long de la mer Rouge.
L'envoyé spécial américain pour le Yémen, Tim Lenderking, a entamé mercredi des visites dans les États du Golfe et au Royaume-Uni. «L'envoyé spécial et son équipe feront pression sur les parties pour qu'elles désamorcent les attaques militaires et […] participent pleinement à un processus de paix inclusif dirigé par l'ONU», a soutenu le département d'État américain.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.


Trump avertit Israël de ne pas «interférer» avec la Syrie

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
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  • Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump
  • "Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère"

WASHINGTON: Donald Trump a mis en garde Israël lundi contre toute ingérence en Syrie qui risquerait de compromettre la transition du pays arabe en "Etat prospère", après une incursion vendredi de forces israéliennes dans le sud de la Syrie.

Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump.

"Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère", a déclaré le président américain sur sa plateforme Truth Social, affirmant que les Etats-Unis étaient "très satisfaits des résultats affichés" par Damas.

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste.

Depuis la chute il y a près d'un an du président Bachar al-Assad, renversé par une coalition islamiste, Israël a mené des centaines de frappes et conduit des incursions en Syrie. L'opération de vendredi est la plus meurtrière de celles-ci et le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé un "crime de guerre".

Donald Trump avait reçu début novembre à la Maison Blanche le nouveau chef d'Etat syrien, Ahmad al-Chareh, pour une visite cordiale, au cours de laquelle l'ancien jihadiste avait annoncé que son pays rejoindrait la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI). Le président américain, qui a levé les sanctions contre Damas, pousse également pour qu'un accord de sécurité soit conclu entre Israël et la Syrie.

"Le nouveau président de la Syrie, Ahmad al-Chareh, travaille de manière assidue pour s'assurer que des bonnes choses arrivent et que la Syrie et Israël aient à l'avenir une relation longue et prospère ensemble", a déclaré lundi Donald Trump dans son post sur Truth Social.

"C'est une opportunité historique, et elle s'ajoute au SUCCÈS, déjà atteint, pour la PAIX AU MOYEN-ORIENT", a-t-il affirmé.

Invitation 

Lors de leur échange par téléphone lundi, Benjamin Netanyahu et Donald Trump ont évoqué un "élargissement" des accords de paix régionaux, selon un communiqué des services du Premier ministre israélien publié dans la foulée du post de Donald Trump.

"Trump a invité le Premier ministre Netanyahu à une rencontre à la Maison Blanche dans un avenir proche", ont-ils ajouté.

Benjamin Netanyahu a déjà effectué davantage de visites auprès de Donald Trump que n'importe quel autre dirigeant étranger depuis le retour du républicain au pouvoir.

"Les deux dirigeants ont souligné l'importance et le devoir de désarmer le Hamas et de démilitariser la bande de Gaza", précise le communiqué.

Depuis la chute de Bachar al-Assad, Israël a déployé des troupes dans la zone démilitarisée sur le plateau du Golan, au-delà de la ligne de démarcation entre la partie de ce territoire syrien annexée unilatéralement par Israël en 1981 et le reste de la Syrie.

Israël attache une "importance immense" à sa présence militaire dans la zone tampon en Syrie, avait déclaré le 19 novembre son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, lors d'une visite à des soldats israéliens déployés dans cette zone censée être sous le contrôle de l'ONU.

Cette visite avait été dénoncée par Damas et par l'ONU.

Pendant l'été, des contacts de haut niveau entre responsables israéliens et syriens ont eu lieu, avec l'aide de Paris et Washington, les deux parties indiquant vouloir parvenir à un accord de sécurité.

Mais Benjamin Netanyahu exige pour cela une démilitarisation de toute la partie du territoire syrien courant du sud de Damas jusqu'à la ligne de démarcation de 1974, instituée après la guerre israélo-arabe de 1973.