L'enlèvement de Fawaz Qetaifan, 6 ans: cruauté et anarchie dans une Syrie ravagée par la guerre

L'enlèvement de Fawaz a capté l'attention du monde entier ces derniers jours, après qu’une vidéo s’est répandue sur les réseaux sociaux. (Photo fournie)
L'enlèvement de Fawaz a capté l'attention du monde entier ces derniers jours, après qu’une vidéo s’est répandue sur les réseaux sociaux. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 08 février 2022

L'enlèvement de Fawaz Qetaifan, 6 ans: cruauté et anarchie dans une Syrie ravagée par la guerre

  • Selon certaines sources, le garçon kidnappé pourrait bientôt être libéré, sa famille ayant obtenu la rançon demandée par les ravisseurs
  • Fawaz était en route vers l'école lorsqu'il a été enlevé, en novembre dernier. Ce genre d'incidents n'est devenu que trop fréquent en Syrie

DUBAÏ: Fawaz Qetaifan, un garçon syrien de six ans qui a été enlevé sur le chemin de l'école à Deraa il y a quatre mois, pourrait rentrer chez lui dans les heures ou les jours à venir, étant donné que sa famille a pu obtenir l'argent de la rançon qui conditionne sa libération, ont déclaré des sources à Arab News. 

«Il semble que l'affaire sera réglée dans les prochaines 48 heures, puisque l'argent a été récolté», a dit à Arab News Rami Abdel Rahmane, fondateur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) basé au Royaume-Uni. 

«Nous ne sommes pas sûrs de savoir qui l'a kidnappé. Les enlèvements se multiplient partout en Syrie.»

L'enlèvement de Fawaz a capté l'attention du monde entier ces derniers jours, après qu’une vidéo montrant le garçon en sous-vêtements violemment battu par ses ravisseurs s’est répandue sur les réseaux sociaux.

Dans cette vidéo choquante, nous arrivons à entendre les pleurs de l’enfant: «Arrêtez de me battre, pour l’amour de Dieu!»

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Légende: Le garçon n'a pas été revu en personne depuis, mais son histoire a fait le tour de la Syrie. (Photo fournie) 

Les supplications de Fawaz ont profondément touché les peuples des pays arabes et ceux du monde entier. Le Maroc est particulièrement troublé par cet enlèvement, le pays ayant, lui aussi, connu une véritable tragédie qui a coûté la vie à l'enfant Rayan Aourram, alors que le peuple tout entier s'était mobilisé pour l'extraire du puits dans lequel il était tombé.

Le destin tragique de Rayan a redonné de l'importance et de la valeur à la vie d'un enfant. En effet, des centaines de milliers de sympathisants espéraient qu’il survivrait. Fawaz est désormais considéré comme le «Rayan de la Syrie». Sur les réseaux sociaux, on demande qu’il soit sauvé de cet «autre genre de gouffre».

La mésaventure de Fawaz a commencé en novembre alors qu'il se rendait à l'école à pied avec sa sœur. Ils étaient dans leur ville natale, à Deraa, au sud de la Syrie, lorsque deux motos se sont arrêtées à côté d'eux. Selon des témoins, une femme a pointé Fawaz du doigt puis trois hommes l'ont saisi et sont aussitôt repartis.

Le garçon n'a pas été revu depuis, mais son histoire a été largement répandue en Syrie en raison des vidéos écœurantes que les ravisseurs ont utilisées pour extorquer une rançon à sa famille.

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L'incapacité des autorités syriennes à retrouver les ravisseurs signifie que de nombreux autres enfants risquent d’être soumis à des épreuves pareilles. (AFP)

Les kidnappeurs ont contacté les parents de Fawaz via WhatsApp avant de passer à Telegram, une application qui permet à l'expéditeur de rester indétectable. Ils ont d'abord exigé une rançon de 500 millions de livres syriennes ($200 000) en échange de la libération de leur enfant en toute sécurité, mais ont ensuite réduit la somme à 400 millions. La brutalité des vidéos envoyées par les ravisseurs s'est progressivement accentuée. 

«Le garçon sera traité ainsi tous les jours», ont menacé les ravisseurs dans un message accompagnant la vidéo qui montre Fawaz battu. 

L'oncle de Fawaz a révélé aux médias locaux que les ravisseurs avaient menacé de torturer l'enfant et de lui couper un doigt chaque jour jusqu’à ce que la rançon soit payée. 

En vendant ses terres et tous ses biens de valeur, la famille a réussi à recueillir une grande partie de la somme demandée. Le reste a été obtenu par un financement collectif de la tribu des Qetaifan.

Abdulhakim Al-Qetaifan, un acteur syrien qui appartient à la même tribu, a récemment publié une vidéo sur Facebook dans laquelle il a évoqué la situation critique de l'enfant. 

«Nous remercions tous ceux qui expriment leur empathie et leur soutien pour aider à libérer (Fawaz) des griffes de ces bêtes», a-t-il dit. «Nous avons décidé de collecter nous-mêmes l'argent. Si nous ne sommes pas en mesure de le faire, nous ferons appel à vous, et nous remercions tous ceux qui ont proposé de nous aider.»

Même si Fawaz rentre chez lui sain et sauf, le fait que la famille soit obligée de verser la rançon et l'incapacité des autorités syriennes à retrouver les ravisseurs signifient que de nombreux autres enfants risquent d'être soumis à de telles épreuves.

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Un rapport de 2020 intitulé «Daraa: Child Kidnappings Haunt Locals» (Deraa: Les enlèvements d’enfants hantent la population locale) a fait état de 31 enlèvements d'enfants entre janvier et août 2020.  (AFP/Dossier)

Même dans un pays qui est ravagé par la guerre et qui s'est habitué à la cruauté et à l'anarchie ces dernières années, les scènes d'un enfant qui implore la pitié alors que ses ravisseurs adultes le battent sans merci ont suscité une réaction collective contre le déclin social du pays qui semble sans fin.

La Syrie est devenue l'un des pays les plus anarchiques de la planète. Les extorsions, les enlèvements, les querelles de sang et les vendettas sont monnaie courante et se produisent souvent en toute impunité. 

Interrogé par Arab News, un habitant de Deraa qui a préféré ne pas dévoiler son nom complet, a dit: «Je m'inquiète pour mes enfants. J'ai acheté un pistolet que je garde à mes côtés pendant la nuit.»

«Je suis constamment sur le qui-vive parce que je ne peux pas accompagner mes filles à l'école. Je n'ose même pas imaginer ce que ces bêtes pourraient leur faire. Elles n'ont que 7 et 12 ans. Ce pays est désormais livré à l'anarchie: c'est tuer ou être tué. C'est une lutte quotidienne pour la sécurité et la survie.»

Un rapport publié en 2020 par l’organisation Syrians For Truth and Justice, intitulé «Daraa : Child Kidnappings Haunt Locals» (Deraa: Les enlèvements d’enfants hantent la population locale) a recensé 31 enlèvements d'enfants entre janvier et août 2020. De nombreux enfants, comme Fawaz, ont été enlevés sur le chemin de l'école ou pendant qu'ils jouaient à l'extérieur. Selon le rapport, une femme accompagne les ravisseurs, comme dans le cas de l'enlèvement de Fawaz.

Le rapport a également mentionné que de nombreux enlèvements avaient eu lieu à proximité de postes de contrôle de sécurité du gouvernement, ce qui a suscité des soupçons quant à l'implication de l'armée ou du personnel de sécurité dans ces opérations. Par ailleurs, lorsque les familles signalaient les enlèvements aux autorités, aucune mesure n'était prise. Certains des enfants cités dans le rapport ont été sauvés, mais d'autres, âgés d'à peine 10 ans, sont toujours portés disparus.

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Les extorsions, les enlèvements, les querelles de sang et les vendettas sont monnaie courante et se produisent souvent en toute impunité.  (AFP/Dossier)

«Les enlèvements se produisent en Syrie pendant les périodes de guerre» a dit Bassam Al-Ahmad, cofondateur et directeur général de Syrians For Truth and Justice, à Arab News.

«La ville de Deraa a enregistré un grand nombre de cas. Les ravisseurs sont issus de toutes les factions: rebelles, mercenaires et voyous du régime. Les enlèvements se poursuivent bien que les zones soient passées sous contrôle russe et gouvernemental.»

Selon la loi syrienne, les enlèvements sont classés comme des «crimes contre la liberté et l'honneur». Le code pénal stipule qu'un kidnappeur risque d'être emprisonné pour une durée comprise entre six mois et trois ans, s'il enlève un mineur. Si une rançon est demandée, les agresseurs peuvent encourir jusqu'à 20 ans de prison. Si l'enfant est assassiné ou victime d'abus sexuels, la peine de mort peut être imposée.

Toutefois, ces transgressions atteignent rarement le tribunal. Et, avec les multiples factions armées qui errent dans le pays – que ce soient des éléments pro-gouvernementaux, d'opposition ou extrémistes – il est presque impossible de savoir à qui demander de l'aide si jamais un membre de famille est enlevé.

Après une décennie de guerre, une économie qui s'écroule et une rupture totale de la confiance, la population est confrontée à des conditions de vie qui ne cessent de se détériorer. Les prix des denrées alimentaires ont flambé et sont désormais hors de la portée d'un grand nombre de personnes. Quant aux possibilités d'emploi, elles sont rares, voire inexistantes. Ainsi, les enlèvements contre rançon constituent une alternative rentable. 

«Les gens ont recours à de tels moyens pour gagner de l'argent», a indiqué Al-Ahmad à Arab News. «Nous parlons d'un pays sans lois, d'un pays où les gens ont faim. Les ravisseurs venant de toutes parts sont devenus la norme.»

«Bien que le gouvernement syrien soit, en théorie, responsable de la sécurité des citoyens et de l'implémentation de la loi, il est difficile d'espérer des résultats avec tout ce qui se passe en ce moment.»


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu prévoit «très bientôt» la deuxième phase de l'accord de trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a espéré dimanche passer "très bientôt" à la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza et annoncé une nouvelle rencontre avec Donald Trump en décembre. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a espéré dimanche passer "très bientôt" à la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza et annoncé une nouvelle rencontre avec Donald Trump en décembre. (AFP)
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  • "Nous avons discuté de comment mettre un terme au pouvoir du Hamas à Gaza"
  • Le Premier ministre a toutefois rappelé que conformément à la première phase de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas devait encore restituer à Israël un dernier corps d'otage retenu à Gaza, celui de l'Israélien Ran Gvili

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a espéré dimanche passer "très bientôt" à la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza et annoncé une nouvelle rencontre avec Donald Trump en décembre.

"Nous avons discuté de comment mettre un terme au pouvoir du Hamas à Gaza" et "nous attendons très bientôt de passer à la deuxième phase, qui est plus difficile ou tout aussi difficile", a souligné M. Netanyahu, à l'issue d'une rencontre avec le chancelier allemand Friedrich Merz à Jérusalem.

Le Premier ministre a toutefois rappelé que conformément à la première phase de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas devait encore restituer à Israël un dernier corps d'otage retenu à Gaza, celui de l'Israélien Ran Gvili.

La deuxième phase de l'accord, appuyé sur le plan du président américain Donald Trump, prévoit le désarmement du Hamas, le retrait de l'armée israélienne de la bande de Gaza ainsi que le déploiement d'une force internationale dans le territoire palestinien.

M. Netanyahu a annoncé qu'il rencontrerait Donald Trump durant le mois de décembre. Son bureau avait annoncé le 1er décembre qu'il avait été invité à la Maison Blanche.

"Déradicaliser Gaza" 

"Il y a une troisième phase, qui consiste à déradicaliser Gaza, quelque chose que beaucoup pensaient impossible. Mais cela a été fait en Allemagne (...) cela peut être fait à Gaza aussi, mais bien sûr, le Hamas doit être démantelé", a ajouté M. Netanyahu.

"Il faut maintenant que cela aboutisse", lui a répondu le chancelier Merz, affirmant que l'Allemagne contribuerait à la reconstruction de Gaza. "Le Hamas ne peut jouer aucun rôle à Gaza", a-t-il déclaré.

Samedi soir, Khalil al-Hayya, chef du Hamas pour Gaza et principal négociateur du mouvement islamiste palestinien, a déclaré être prêt à remettre ses armes dans la bande de Gaza à une autorité palestinienne gouvernant ce territoire, à condition que cesse son occupation par l'armée israélienne.

Il a en outre refusé le déploiement d'une force internationale qui aurait pour mission de désarmer le Hamas.

S'exprimant dans la bande de Gaza face à des soldats réservistes, le chef d'état-major de l'armée israélienne, Eyal Zamir, a affirmé dimanche que la Ligne jaune, marquant un premier retrait de l'armée israélienne à l'intérieur du territoire, constituait "une nouvelle frontière - une ligne de défense avancée pour les localités (israéliennes) et une ligne d'attaque".

"Israël a le droit de se défendre" 

Arrivé samedi en Israël pour une visite destinée à consolider la relation privilégiée entre les deux pays, M. Merz a également rencontré d'anciens otages israélo-allemands, Ziv et Gali Berman, enlevés lors de l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

"L'Allemagne doit défendre l'existence et la sécurité d'Israël. Cela restera à jamais profondément inscrit dans le lien qui nous unit", a déclaré dimanche le chancelier au mémorial de la Shoah, Yad Vashem, à Jérusalem, mettant en avant "la responsabilité historique durable" de son pays dans l'extermination de six millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sa décision prise en août de décréter un embargo partiel sur les exportations d'armes de son pays vers Israël avait fortement déplu aux autorités israéliennes.

"Les actions de l'armée israélienne à Gaza nous ont posé quelques dilemmes et nous y avons réagi", mais "nous avons également constaté qu'à ce jour, il n'y a fondamentalement aucune divergence (entre nous)", avait déclaré samedi M. Merz, qui a levé cet embargo fin novembre à la faveur du fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre.

"Israël a le droit de se défendre car c'est la seule façon de garantir son droit à exister", a-t-il dit.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 70.360 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.


Le Premier ministre du Qatar juge le cessez-le-feu à Gaza incomplet sans "un retrait total" d'Israël

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
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  • Le Qatar affirme qu’un cessez-le-feu réel à Gaza ne peut être atteint sans un retrait total des forces israéliennes et le rétablissement de la stabilité dans l’enclave
  • Les médiateurs — Qatar, Turquie, Égypte et États-Unis — travaillent à une seconde phase incluant retrait complet, désarmement du Hamas et déploiement d’une Force internationale de stabilisation (FIS)

DOHA: Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza reste incomplet sans un "retrait total" des forces israéliennes du territoire palestinien, a affirmé samedi le premier ministre du Qatar, pays médiateur dans le conflit.

"Nous sommes à un moment critique (...) Nous ne pouvons pas encore considérer qu'il y a un cessez-le-feu, un cessez-le-feu ne peut être complet qu'avec le retrait total des forces israéliennes, (et) un retour de la stabilité à Gaza", a affirmé Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, lors d'une conférence à Doha.

Après deux ans de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, les pays médiateurs - Qatar, Etats-Unis et Egypte - ont arraché un accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre.

La première phase prévoyait la restitution de tous les otages du 7-Octobre - les vivants comme les morts dont un dernier doit encore être remis à Israël - , en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens, ainsi qu'un retrait partiel des forces israéliennes de Gaza.

La deuxième étape du plan, qui n'a pas encore été approuvée, prévoit le retrait total de l'armée israélienne, le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation (FIS).

"En ce moment, nous (...) le Qatar, la Turquie, l'Égypte, avec les États-Unis, nous nous réunissons pour faire avancer la prochaine phase", a relevé le premier qatari. "Et cette prochaine phase est également temporaire de notre point de vue" dans l'attente d'une "solution durable", a-t-il ajouté.

Des discussions sur la structure de la FIS et les pays qui pourraient y participer sont en cours, a affirmé de son côté le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.

Mais le premier objectif de cette force doit être "de séparer les Palestiniens des Israéliens", a-t-il souligné. "Cela doit être notre objectif principal. Ensuite, nous pourrons aborder les autres questions en suspens".

Ankara a indiqué qu'elle souhaitait participer à la FIS, mais Israël l'accuse d'être trop proche du Hamas, dont l'attaque sans précédent sur Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre à Gaza.

"La seule manière viable de terminer cette guerre est de s'engager sincèrement et fermement dans des pourparlers de paix", a également affirmé M.Fidan.

Egalement présent à Doha, le ministre des Affaires étrangères égyptien, Badr Abdelatty, a rencontré son homologue qatari, en marge de la conférence.

Les deux hommes ont appelé à "la formation rapide de la FIS pour lui permettre de remplir son mandat", a indiqué le ministère égyptien.

Ils ont également "souligné l'importance de poursuivre les efforts visant à mettre en oeuvre l'accord de paix (...) dans toutes ses étapes, à consolider le cessez-le-feu".


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.