L'UE adopte un outil pour obtenir l'accès aux marchés publics étrangers

Le ministre délégué français du Commerce extérieur Franck Riester après avoir participé à la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris le 23 février 2022 (Photo, AFP).
Le ministre délégué français du Commerce extérieur Franck Riester après avoir participé à la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris le 23 février 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 15 mars 2022

L'UE adopte un outil pour obtenir l'accès aux marchés publics étrangers

  • Cet instrument vise à décourager la discrimination à l'encontre des entreprises européennes dans les marchés publics
  • La Commission européenne sera autorisée à ouvrir des enquêtes publiques en cas de soupçons de discrimination

BRUXELLES : L'Union européenne a adopté lundi un nouvel instrument afin de pousser ses partenaires commerciaux, en particulier la Chine et les Etats-Unis, à ouvrir davantage leurs marchés publics, sous peine de voir leurs propres firmes entravées dans l'UE.

"L'Europe naïve, c'est du passé", a commenté le ministre français délégué au Commerce extérieur, Franck Riester, après l'accord trouvé entre les 27 Etats membres et le Parlement européen pour mettre sur pied le nouveau mécanisme.

Si l'UE donne accès à 95% de ses marchés publics au reste du monde, les entreprises européennes n'ont accès qu'à 50% des marchés publics mondiaux, voire moins de 30% aux Etats-Unis et au Japon, et quasiment rien en Chine, avait-il récemment indiqué à l'AFP.

Proposé par Bruxelles depuis 2012 et objet de longs pourparlers entre les Ving-Sept, cet instrument vise à décourager la discrimination à l'encontre des entreprises européennes dans les marchés publics des pays tiers.

La Commission européenne sera autorisée à ouvrir des enquêtes publiques en cas de soupçons de discrimination, et le cas échéant, engagera des consultations avec le pays en question pour qu'il ouvre son marché, sans quoi l'UE pourra pénaliser ses entreprises dans les appels d'offre européens.

Leurs offres pourraient alors se voir fortement majorées, ce qui les empêcheraient de facto d'être compétitives face aux entreprises candidates, a précisé la Commission dans un communiqué.

Il s'agira d'une "mesure de dernier ressort" que les pays tiers pourront éviter "en mettant fin à leurs pratiques restrictives", a-t-elle souligné.

La sanction pourra aller jusqu'à "une exclusion totale de ces entreprises des marchés publics européens dans le secteur concerné", et, afin d'éviter tout contournement, les lauréats d'un marché public dans l'UE devront "limiter leurs approvisionnements" auprès d'un pays tiers visé par des restrictions dans le cadre de cet instrument, a expliqué le cabinet de M. Riester.

«Barrières injustes»

"Cet instrument important offrira à l'UE un levier pour éliminer les barrières injustes et promouvoir une concurrence équitable", a affirmé le vice-président de la Commission Valdis Dombrovskis, le jugeant "essentiel pour la compétitivité des entreprises européennes".

L'UE s'en cache à peine: il s'agit en particulier de répliquer au protectionnisme américain, mais aussi à la Chine, dont la plupart des marchés publics sont remportés par des entreprises locales et où de nombreux secteurs économiques sont verrouillés pour les firmes étrangères au profit de monopoles de groupes étatiques.

L'enjeu est crucial pour les entreprises.

Les marchés publics, qui peuvent aller de l'achat d'ordinateurs pour les administrations à la construction d'infrastructures routières ou à la gestion d'un réseau de transport, représentent une part importante des budgets nationaux. Ils représentent en moyenne entre 10% et 20% du PIB de chaque pays, et "totalisent plus de 8.000 milliards d'euros d'opportunités commerciales dans le monde" par an, assure la Commission.

Cependant, le sujet a donné lieu à d'âpres négociations au sein de l'Union: si l'Italie ou la France y étaient d'emblée favorables, d'autres pays - Allemagne, Suède, Pays-Bas, Danemark...- se sont longtemps montrés réticents, jugeant le mécanisme proposé trop protectionniste.

Cette opposition massive avait entraîné le gel du projet lorsque Bruxelles avait essayé de le relancer une première fois en janvier 2016, quatre ans après la proposition initiale. Les Etats avaient finalement abouti à un compromis en juillet 2021, avant des pourparlers avec les eurodéputés.

L'accord final a été scellé lundi, alors que la France, grande promotrice du projet, occupe depuis janvier la présidence tournante de l'UE.

Les pays tiers et les secteurs déjà couverts par des accords conclus par l'UE et comportant des clauses sur l'accès aux marchés publics ne seront pas concernés. Les engagements de l'UE, notamment dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et d'accords bilatéraux "ne sont pas remis en cause", a souligné la Commission.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com