Échange d’accusations de complicité en Syrie entre la Russie et les États-Unis

Dmitry Polyanskiy, vice-représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU. (AP)
Dmitry Polyanskiy, vice-représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU. (AP)
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Publié le Vendredi 25 mars 2022

Échange d’accusations de complicité en Syrie entre la Russie et les États-Unis

  • L’envoyé russe considère le silence du secrétaire général en Syrie comme une illustration flagrante de la politique de deux poids deux mesures
  • Hossam Zaki, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, a mis le conseil en garde contre les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’aggravation du conflit syrien

NEW YORK: Dmitry Polyanskiy, vice-représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, a déclaré jeudi dernier à ses collègues membres du Conseil de sécurité que les causes profondes de l’instabilité en Syrie résidaient dans la politique continue des pays occidentaux qui consiste à «se plier aux exigences des terroristes» et dans leur tentative d’utiliser les activités de ces terroristes à leur propre avantage.

«Bien que Washington qualifie sa présence militaire [en Syrie] d’“opération antiterroriste”, nous ne voyons aucune mesure active pour combattre les terroristes là-bas», a-t-il précisé.

«Les États-Unis et leurs alliés ont utilisé à plusieurs reprises le prétexte improbable de la destruction d’armes chimiques, en violation du droit international et de la charte des Nations unies, pour lancer des missiles ainsi que des bombes sur les infrastructures militaires et industrielles de la République syrienne», a ajouté M. Polyanskiy.

Ce dernier s’exprimait à l’occasion d’une réunion ordinaire du conseil dont l’objectif était de discuter du conflit en Syrie et de la catastrophe humanitaire qui en résulte.

M. Polyanskiy s’en est également pris au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Il l’a accusé de ne pas employer «le langage neutre habituel qui convient à un responsable international» dans ses appels répétés pour pousser le président russe, Vladimir Poutine, à mettre fin à la guerre en Ukraine.

«Nous demandons à Guterres de faire preuve de cohérence et de fournir enfin son évaluation quant au fait la présence des Américains et d’autres forces en Syrie soit conforme avec la charte des Nations unies», insiste M. Polyanskiy.

«Nous l’incitons à nommer publiquement ceux qui occupent illégalement le territoire syrien et de préciser qui est responsable de la situation dans les camps de personnes déplacées [à l’intérieur de leur propre pays] hors du contrôle de Damas. Dans le cas contraire, nous considérerons le silence du secrétaire général comme une illustration flagrante de la politique de deux poids deux mesures.»

«Après une évaluation émotionnelle de ce qui se passe en Ukraine – basée sur des informations non vérifiées –, le secrétaire général de l’ONU est tout simplement obligé d’appeler un chat un chat dans le contexte de l’occupation américaine actuelle du territoire syrien.»

Richard Mills, le vice-représentant des États-Unis à l’ONU, a répété que son pays ne normaliserait pas les relations avec le régime du président syrien, Bachar al-Assad. Il a exhorté les États qui envisagent de s’engager ou qui sont déjà engagés aux côtés du régime à «s’attarder sur les terribles atrocités commises par Al-Assad contre les Syriens au cours de la dernière décennie et sur les efforts continus du régime de refuser à une grande partie du pays l’accès à l’aide humanitaire et à la sécurité».

Par ailleurs, il accuse la Russie d’alimenter et de perpétuer le conflit en Syrie «au moyen d’attaques imprudentes» contre des civils et des infrastructures.

«Nous regardons avec horreur la Russie utiliser les mêmes tactiques barbares en Ukraine. La désinformation incessante en Russie, notamment par le dénigrement du travail de ce conseil et par le fait d’accuser injustement d’autres forces d’être responsables de ces attaques cruelles, que ce soit en Syrie ou en Ukraine, nuit à sa crédibilité. C’est honteux», ajoute-t-il.

M. Mills affirme également que son pays est «profondément préoccupé» par les informations selon lesquelles la Russie aurait recruté des Syriens pour combattre en son nom en Ukraine.

«Cela mettrait en évidence le véritable mépris de la Russie pour le peuple syrien. La Russie dispose de centaines de milliers de soldats, mais elle enverrait plutôt des Syriens mourir dans une guerre choisie par le président Poutine», affirme-t-il.

Des querelles ont suivi le discours de Geir Pedersen, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, qui s’est adressé au conseil de Genève, où les dernières réunions du septième tour du Comité constitutionnel syrien devaient se tenir vendredi.

«Les délibérations de la semaine, qui n’ont pas été faciles, sont à un stade crucial. Les membres du comité, des deux côtés, étaient occupés à réviser les textes constitutionnels que chaque partie a soumis afin d’intégrer les délibérations des derniers jours de réunions. Ils devraient soumettre les modifications finales vendredi», indique M. Pedersen.

«Nous verrons donc si les prochaines vingt-quatre heures nous aideront à avancer. Il existe des différences importantes, mais il est possible de construire sur des bases communes si la volonté est là», soutient-il.

Le Comité constitutionnel syrien, composé de cent cinquante membres, a été créé en 2019. Il comprend cinquante représentants du gouvernement syrien, cinquante de l’opposition et cinquante de la société civile, qui constituent le prétendu «tiers médian».

Le petit comité se compose de quinze membres de chaque bloc. Il est chargé d’élaborer le texte d’une nouvelle Constitution.

M. Pedersen a appelé les membres du comité à déployer d’importants efforts afin de rapprocher les points de vue et favoriser «le sens du sérieux et l’esprit de compromis» qu’exige la situation.

«L’élaboration d’une Constitution qui commence réellement à envisager des compromis pourrait aider à renforcer la confiance dans ce processus – chose qui manque cruellement parmi les Syriens à l’heure actuelle», souligne-t-il.

Selon l’envoyé, l’idée «d’une solution militaire n’est qu’illusion. Cela a toujours été le cas, mais ce n’est pas évident pour tout le monde».

Le sous-secrétaire de l’ONU aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, s’est également exprimé devant le conseil. Il a dit aux membres que la destruction infligée à la Syrie au cours des onze dernières années de guerre «n’a que très peu d’équivalents» dans l'histoire récente.

Plus de trois cent cinquante mille personnes ont été tuées, déclare-t-il, et près de quatorze millions d’individus ont été déplacés de leurs foyers. Alors qu’on assiste à une augmentation du nombre de morts et de blessés parmi les civils dans le Nord-Ouest et le Nord-Est, M. Griffiths a appelé à l’intensification des efforts de redressement rapide, notant qu’environ quinze millions de Syriens ont «plus que jamais» besoin d’aide humanitaire.

Hossam Zaki, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, a mis le conseil en garde contre les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’aggravation du conflit syrien et sur la catastrophe humanitaire qu’elle engendre.

«Nous tenons à exprimer notre profonde inquiétude au sujet de l’incidence de la guerre en Ukraine sur la crise syrienne, que ce soit sur le terrain ou en fonction de la manière dont votre conseil aborde la situation en Syrie», a déclaré M. Zaki.

«Compte tenu des défis mondiaux qui apparaissent avec la guerre en Ukraine, nous espérons que la communauté internationale continuera à aborder la situation humanitaire avec le même intérêt et que les considérations purement politiques n’empêcheront pas le conseil d’accorder de l’importance à l’aspect humanitaire.»

Zaki a incité le conseil à renouveler le mécanisme transfrontalier d’acheminement de l’aide en Syrie en juillet et à éviter toute politisation de l’aide humanitaire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza, RDC, Haïti... Des violences contre les enfants «sans précédent» en 2024, dénonce l'ONU

De Gaza à la République démocratique du Congo, les violences contre les enfants en zones de conflit ont atteint des niveaux "sans précédent" en 2024, dénonce jeudi un rapport annuel de l'ONU. (AFP)
De Gaza à la République démocratique du Congo, les violences contre les enfants en zones de conflit ont atteint des niveaux "sans précédent" en 2024, dénonce jeudi un rapport annuel de l'ONU. (AFP)
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  • L'ONU a "vérifié" 41.370 graves violations contre des enfants en 2024, dont 36.221 commises en 2024 et 5.149 commises précédemment mais confirmées en 2024, ce qui constitue le nombre le plus élevé depuis la mise en place de cet outil de surveillance
  • Avec notamment plus de 4.500 tués et plus de 7.000 blessés, les enfants continuent "de faire les frais des hostilités incessantes" à travers la planète, déplore l'ONU

NATIONS-UNIES: De Gaza à la République démocratique du Congo, les violences contre les enfants en zones de conflit ont atteint des niveaux "sans précédent" en 2024, dénonce jeudi un rapport annuel de l'ONU.

"En 2024, la violence contre les enfants lors des conflits armés a atteint des niveaux sans précédent, avec une hausse sidérante de 25% des violations graves par rapport à 2023", indique le rapport du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

L'ONU a "vérifié" 41.370 graves violations contre des enfants en 2024, dont 36.221 commises en 2024 et 5.149 commises précédemment mais confirmées en 2024, ce qui constitue le nombre le plus élevé depuis la mise en place de cet outil de surveillance il y a près de 30 ans. Un record qui bat celui enregistré en 2023, qui lui-même représentait une hausse de 21% par rapport à l'année précédente.

Avec notamment plus de 4.500 tués et plus de 7.000 blessés, les enfants continuent "de faire les frais des hostilités incessantes" à travers la planète, déplore l'ONU.

En raison d'une hausse marquante du nombre d'enfants victimes de multiples violations, le nombre d'enfants concernés par ces violences atteint 22.495.

"Les cris de ces 22.495 enfants innocents qui auraient dû apprendre à lire ou jouer au ballon, mais au lieu de ça ont été obligés d'apprendre à survivre aux tirs et aux bombardements, devraient tous nous empêcher de dormir", a lancé dans un communiqué Virginia Gamba, représentante spéciale de l'ONU sur ce dossier. "Cela doit servir de signal d'alarme. Nous sommes au point de non-retour."

Chaque année, l'ONU répertorie dans ce rapport les violations des droits des enfants (moins de 18 ans) dans une vingtaine de zones de conflit dans le monde et dresse en annexe la "liste de la honte" des responsables de ces violations qui incluent enfants tués et mutilés, recrutements, enlèvements, refus d'accès humanitaire ou violences sexuelles.

Viols collectifs 

Les forces armées et de sécurité israéliennes, qui avaient été inscrites sur la liste l'an dernier, avec le Hamas, y sont toujours.

Les territoires palestiniens occupent d'ailleurs la première place de ce triste classement, avec plus de 8.500 violations graves en très grande majorité attribuées aux forces israéliennes, dont plus de 4.800 à Gaza.

Cela inclut 1.259 enfants palestiniens tués à Gaza, selon les chiffres confirmés par l'ONU qui dit être en train de vérifier des informations sur 4.470 enfants supplémentaires tués en 2024 dans le territoire palestinien ravagé par la guerre provoquée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Le rapport met également en cause les opérations d'Israël au Liban, où plus de 500 enfants ont été tués ou blessés par l'armée israélienne l'an dernier.

Après les Territoires palestiniens, la République démocratique du Congo (plus de 4.000 violations graves), la Somalie (plus de 2.500), le Nigeria (près de 2.500) et Haïti (plus de 2.200) ont enregistré le plus de violences contre les enfants en 2024.

En Haïti, où ces violations ont augmenté de 490% en un an, la principale coalition de gangs, "Viv Ansanm" (Vivre ensemble), a été ajoutée sur la "liste de la honte", pour le recrutement d'enfants, les meurtres ou encore les viols collectifs. Une première qui vise "probablement le plus brutal" des gangs qui ravagent le pays, a commenté un responsable onusien.

Nouveau sur la liste également le cartel colombien Clan del Golfo accusé d'enrôler des enfants. La Colombie enregistre plus généralement une hausse importante des cas de recrutements forcés, avec 450 enfants en 2024 contre 262 l'année précédente.

Sont d'autre part toujours sur "la liste de la honte" l'armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide qui s'affrontent au Soudan depuis plus de deux ans, ainsi que l'armée russe pour ses actions en Ukraine où le rapport enregistre une hausse de 105% des violations graves entre 2023 et 2024.

 


L'Iran accuse l'AIEA d'être un «partenaire» de «l'agression» israélienne

L'Iran a accusé jeudi l'organe de surveillance nucléaire des Nations unies, AIEA, d'agir en tant que "partenaire" dans ce qu'il a qualifié de "guerre d'agression" d'Israël. (AFP)
L'Iran a accusé jeudi l'organe de surveillance nucléaire des Nations unies, AIEA, d'agir en tant que "partenaire" dans ce qu'il a qualifié de "guerre d'agression" d'Israël. (AFP)
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  • Dans un rapport consulté par l'AFP fin mai, l'agence notait que "l'Iran n'a, à plusieurs reprises, soit pas répondu, soit pas fourni de réponses techniquement crédibles aux questions de l'agence et a nettoyé" des lieux
  • Le Conseil des gouverneurs de l'Agence avait ensuite adopté le 12 juin une résolution condamnant l'Iran pour "non-respect" de ses obligations nucléaires, élaborée par Londres, Paris et Berlin associés à Washington

TEHERAN: L'Iran a accusé jeudi l'organe de surveillance nucléaire des Nations unies, AIEA, d'agir en tant que "partenaire" dans ce qu'il a qualifié de "guerre d'agression" d'Israël.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déploré, dans un rapport publié avant le début de la guerre Iran-Israël, le manque de coopération de Téhéran dans la surveillance du respect de ses obligations en matière nucléaire.

"Vous avez trahi le régime de non-prolifération; vous avez fait de l'AIEA un partenaire de cette guerre d'agression injuste", a écrit le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei sur X, dans un message à l'adresse du directeur de l'agence onusienne, Rafael Grossi.

"Nous avons affirmé dans mon rapport il y a une semaine que bien que l’Iran soit le seul pays au monde qui est en train d’enrichir l’uranium à des niveaux presque militaires (...) on n'est pas en capacité de dire qu’il existe un effort direct vers la fabrication d'une arme nucléaire", avait affirmé mercredi M. Grossi, sur la télévision française France 24.

Dans un rapport consulté par l'AFP fin mai, l'agence notait que "l'Iran n'a, à plusieurs reprises, soit pas répondu, soit pas fourni de réponses techniquement crédibles aux questions de l'agence et a nettoyé" des lieux, "ce qui a entravé les activités de vérification de l'agence" dans trois sites non déclarés.

Le Conseil des gouverneurs de l'Agence avait ensuite adopté le 12 juin une résolution condamnant l'Iran pour "non-respect" de ses obligations nucléaires, élaborée par Londres, Paris et Berlin associés à Washington.

Avant le vote de cette instance, l'Iran avait menacé de réduire sa coopération avec l'AIEA si une résolution était adoptée.


Guerre Iran-Israël: Trump dit qu'il va trancher dans les «deux semaines»

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  • "Compte-tenu du fait qu'il y a une possibilité substantielle de négociations éventuelles avec l'Iran dans le futur proche, je prendrai ma décision sur le fait d'y aller ou non au cours des deux prochaines semaines"
  • Donald Trump a, par le passé, donné de telles dates butoir qui se sont ensuite étiolées, la guerre en Ukraine par exemple

WASHINGTON: Donald Trump prendra une décision sur une éventuelle participation américaine aux frappes lancées par Israël contre l'Iran "au cours des deux prochaines semaines", estimant "substantielle" la possibilité de négociations avec Téhéran, a fait savoir jeudi la Maison Blanche.

Le fait que Washington temporise pourrait ouvrir les possibilités d'avancées diplomatiques, après des jours d'incertitude sur la position américaine.

"Compte-tenu du fait qu'il y a une possibilité substantielle de négociations éventuelles avec l'Iran dans le futur proche, je prendrai ma décision sur le fait d'y aller ou non au cours des deux prochaines semaines", a fait savoir le président américain dans des propos rapportés par sa porte-parole Karoline Leavitt.

🚨 @PressSec shares an important message from President Donald J. Trump: "Based on the fact that there's a substantial chance of negotiations that may or may not take place with Iran in the near future, I will make my decision whether or not to go within the next two weeks." pic.twitter.com/Xh3rNuURn0

— The White House (@WhiteHouse) June 19, 2025

Donald Trump a, par le passé, donné de telles dates butoir qui se sont ensuite étiolées, la guerre en Ukraine par exemple. Mais la Maison Blanche a assuré que le président ne cherche pas à éviter ses responsabilités.

"S'il y a une chance pour la diplomatie, le président la saisira toujours. Mais il n'a pas peur non plus d'avoir recours à la force", a encore déclaré Karoline Leavitt, tout en insistant sur un sentiment d'urgence face à l'avancée du programme nucléaire.

"Soyons très clairs, l'Iran a tout ce dont il nécessite pour arriver à une arme nucléaire. Tout ce dont ils ont besoin, c'est d'une décision du guide suprême en ce sens, et cela leur prendrait une quinzaine de jours pour achever la production de cette arme", a-t-elle expliqué.

Au septième jour de guerre entre Israël et Iran, Donald Trump tenait jeudi à la mi-journée sa troisième réunion en trois jours dans la "Situation Room", la salle de crise en sous-sol de la Maison Blanche où se prennent les décisions militaires les plus sensibles.

Une telle réunion se tiendra tous les jours jusqu'à lundi, quand Donald Trump partira pour un sommet de l'Otan aux Pays-Bas, a ajouté la Maison Blanche.

"Instinct" 

Le président républicain avait entretenu le mystère sur ses intentions la veille en déclarant, à propos d'une éventuelle participation américaine aux frappes: "Je vais peut-être le faire, peut-être pas".

Il avait également assuré que les Iraniens étaient entrés en contact avec les Etats-Unis pour négocier sur leur programme nucléaire et avaient "même suggéré de venir à la Maison Blanche", ce que Téhéran avait rapidement démenti.

Une "correspondance s'est poursuivie" entre les Etats-Unis et l'Iran depuis le début de la guerre, selon la porte-parole de la Maison Blanche, interrogée jeudi sur des informations de presse selon lesquelles l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff a été en contact avec le ministre iranien des Affaires étrangères.

Il n'est cependant pas prévu que Steve Witkoff rejoigne plusieurs ministres européens des Affaires étrangères vendredi à Genève, où ils doivent rencontrer leur homologue iranien, Abbas Araghchi.

Depuis plusieurs jours, Donald Trump souffle le chaud et le froid sur une éventuelle intervention directe.

Plusieurs figures trumpistes du mouvement "MAGA", dont Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, ou encore l'ex-présentateur de Fox News Tucker Carlson, ont exprimé leur opposition farouche à toute intervention américaine directe.

Mais les Etats-Unis disposent "de capacités qu'aucun autre pays du monde ne possède", a rappelé jeudi Karoline Leavitt, faisant sans-doute référence à la bombe américaine qui serait capable de détruire l'usine d'enrichissement d'uranium de Fordo, une infrastructure cruciale du programme nucléaire iranien enfouie à une centaine de mètres de profondeur.

"Faites confiance au président Trump," a-t-elle ajouté. "Le président Trump a un instinct incroyable."