Les droits de succession des étrangers au Maroc

Les visiteurs du musée Yves Saint Laurent à Marrakech le 19 octobre 2017 (Photo, AFP).
Les visiteurs du musée Yves Saint Laurent à Marrakech le 19 octobre 2017 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 07 avril 2022

Les droits de succession des étrangers au Maroc

  • La répartition successorale d’un étranger qui serait propriétaire de biens au Maroc est déterminée, par la loi en application dans son pays d’origine
  • Dans l’hypothèse où un étranger est musulman, sa loi nationale est automatiquement écartée

CASABLANCA : Le Maroc est depuis une décennie un pays de séjour et de résidence pour un nombre de plus en plus important d’étrangers européens et africains. La géographie déterminant, pour une part, le destin des nations ; la progression des flux de migration et d’installation s’explique essentiellement par la proximité avec l’Europe et la politique africaine du royaume. En conséquence, Il est plus fréquent aujourd’hui, qu’il ne l’était hier, de voir le notaire et le adoul en charge des successions impliquant des personnes de nationalité étrangères et dont le patrimoine est, parfois, réparti dans plusieurs Etats. En ce cas, les juristes qualifient ces successions d’ « internationales » soit parce que l'un des héritiers est étranger, soit parce que des biens, ou une partie d’entre eux, sont situés hors du Maroc. 
Selon Maître Jad Aboulachbal, notaire à Casablanca interrogé par Arab News en français «le principe qui préside aux successions internationales est simple. La loi pour désigner les héritiers est celle qui relève de la nationalité du défunt. Il faudrait, cependant, s’attarder sur la complexité de sa mise en application»
Selon la loi marocaine, la répartition successorale d’un étranger qui serait propriétaire de biens au Maroc est déterminée, pour ces biens, par la loi en application dans son pays d’origine. Au cas où le défunt laisse un patrimoine situé dans plusieurs pays, chaque Etat, se devra de déterminer la loi à appliquer pour l’attribution successorale aux héritiers. Si le principe est élémentaire, sa mise en application se confronte, en certains cas, à des difficultés de circonstance.
D’après Me Jad Aboulachbal, les héritiers doivent, nécessairement, justifier de leur qualité de légataires en se prévalant d’un acte de notoriété au nom du défunt. Cet acte doit, le plus souvent, et notamment en Europe, être établi par un notaire, mais si l’acte de notoriété a été établi par un notaire étranger, pour prendre effet, il doit recevoir l’exequatur du juge marocain. 
 

En Bref

Dans le droit foncier marocain coexistent un système traditionnel et, depuis le protectorat, un système dit moderne où le bien est immatriculé. Dans les deux cas de figures les héritiers de l’étranger non musulman peuvent revendiquer un droit de propriété sur le bien, pour peu que les héritiers soient légitimes selon la loi du pays du défunt.

Déplacements-Covid

Même si le notaire peut, muni de l’acte reçu de la part des héritiers, entamer les démarches permettant de débloquer une succession auprès de la conservation foncière, des tribunaux, de la banque ou de toute administration pour faire reconnaître les droits des héritiers, l’acte doit être, obligatoirement, signé par toutes les parties dans son Office. A moins, nous explique Jad Aboulachbal  de mandater une personne localisée au Maroc pour signer le document chez le notaire et, au cas où une procuration est reçue par un notaire étranger, elle doit faire l'objet d'un jugement d'exequatur du tribunal au risque de ne pas prendre effet. Loin d’être insurmontables, les difficultés, qui n’en sont pas moins pénibles pour un certain nombre de familles, nécessitent, néanmoins, de la patience, particulièrement, au plus fort des restrictions sanitaires durant cette période de pandémie.

Les étrangers musulmans

Dans l’hypothèse où un étranger est musulman, de naissance, ou bien après conversion, sa loi nationale est automatiquement écartée, et c’est, alors, le droit musulman, pour ses biens situés au Maroc, qui s’applique.

En conséquence de quoi, le fils a droit au double de sa sœur, et l’épouse à un huitième du legs de son défunt, et la personne non musulmane est privée de tous ses droits successoraux sur le patrimoine d’un étranger musulman. Réalité que ne mesurent pas, dans l’enthousiasme des fêtes de mariages, les étrangères, converties, pour pouvoir se marier à un Marocain.

En Bref

Le défunt qui a plusieurs nationalités, parmi lesquelles la nationalité marocaine, cette dernière est la seule à être prise en considération.

C’est une procédure simplifiez, en pareille situation, la succession est régie par le droit le droit musulman s’il est de confession musulmane et le droit hébraïque s’il est juif.

La réglementation sur l’héritage est, selon une définition possible, une épreuve au temps. L’interprète de la loi, qu’il ait été avocat, notaire, ou adoul, a ainsi pu être juge de toutes les situations particulières à ces dites successions internationales. Aussi, depuis l’adoption de l’ancienne nouvelle Moudawana en 2004, les praticiens alertent les familles, parfois recomposées, sur les risques d’infortune, en particulier de ceux, des étrangers, ayant des enfants issus d’un premier mariage qui peuvent, en la circonstance, être totalement déshérités, s’ils ne sont pas musulmans. En pareille situation, Jad Aboulachbal conseille à ses clients en étude de transmettre leur patrimoine, en amont, de leur vivant, par le moyen de donations et de testament.  


L'attaque de mardi contre la flottille pour Gaza était une «agression préméditée», selon la Tunisie

Après la première annonce, la Garde nationale tunisienne avait démenti toute attaque, affirmant n'avoir détecté "aucun" drone. (AFP)
Après la première annonce, la Garde nationale tunisienne avait démenti toute attaque, affirmant n'avoir détecté "aucun" drone. (AFP)
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  • L'incertitude a plané toute la journée sur le programme, entre raisons de sécurité après les attaques rapportées par la flottille, retard dans les préparatifs pour certains bateaux et météo défavorable
  • Plusieurs bateaux convoyant de l'aide humanitaire pour Gaza sont arrivés de Barcelone ces derniers jours à Tunis. Des militants propalestiniens de Tunisie et d'ailleurs doivent les rejoindre, également en bateau, pour un départ collectif pour Gaza

TUNIS: L'attaque qui a visé mardi un bateau de la flottille pour Gaza, amarré près de Tunis, était "une agression préméditée", a affirmé mercredi le ministère tunisien de l'Intérieur.

Le ministère a indiqué dans un communiqué mener l'enquête pour "faire toute la lumière" sur l'affaire, afin que "l'opinion publique, pas seulement en Tunisie mais dans le monde entier, soit informée de l'identité de ceux ayant planifié (l'attaque), des complices et des exécutants de cette agression".

La "Global Sumud Flotilla", qui se trouve au large de Sidi Bou Saïd près de Tunis, a affirmé que deux de ses bateaux avaient été ciblés par des "attaques de drones", respectivement lundi soir et mardi soir.

Après la première annonce, la Garde nationale tunisienne avait démenti toute attaque, affirmant n'avoir détecté "aucun" drone.

Elle avait émis l'hypothèse que le feu à bord du bateau ait pu être provoqué par un mégot de cigarette, ce qui a été abondamment commenté sur les réseaux sociaux en Tunisie.

"Nous avions dit dès le premier jour (...) que c'était une attaque clairement préméditée", a affirmé à l'AFP Ghassen Henchiri, l'un des organisateurs tunisiens de la flottille, en réaction au communiqué du ministère de l'Intérieur.

"Les autorités sont libres de nommer ou pas le coupable. Nous, on dit que personne dans le monde à part Israël n'a intérêt à nuire à la flottille", a-t-il poursuivi.

L'AFP avait sollicité l'armée israélienne pour un commentaire après la première annonce dans la nuit de lundi à mardi, sans réponse dans l'immédiat.

Par ailleurs, la flottille a de nouveau reporté son départ pour le territoire palestinien assiégé par Israël, a annoncé mercredi l'un de ses principaux organisateurs, le Brésilien Thiago Avila.

"Nous vous dirons quel est le meilleur moment pour prendre la mer en fonction de la météo", a-t-il dit par mégaphone à une foule rassemblée à Sidi Bou Saïd.

"Nous espérons partir demain matin", a-t-il précisé à l'AFP.

L'incertitude a plané toute la journée sur le programme, entre raisons de sécurité après les attaques rapportées par la flottille, retard dans les préparatifs pour certains bateaux et météo défavorable.

Si les bateaux partent bien jeudi matin, ce ne sera pas encore pour Gaza mais pour le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie, ont affirmé à l'AFP plusieurs participants, le temps que les navires qui ne sont pas encore prêts le soient.

Plusieurs bateaux convoyant de l'aide humanitaire pour Gaza sont arrivés de Barcelone ces derniers jours à Tunis. Des militants propalestiniens de Tunisie et d'ailleurs doivent les rejoindre, également en bateau, pour un départ collectif pour Gaza.

Parmi les militants venus de dizaines de pays figurent la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l'actrice française Adèle Haenel.


L'OMS affirme vouloir rester dans la ville de Gaza

La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, où les quelque deux millions d'habitants plusieurs fois déplacés vivent dans des conditions très dures. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément. (AFP)
La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, où les quelque deux millions d'habitants plusieurs fois déplacés vivent dans des conditions très dures. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément. (AFP)
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  • "Aux civils de Gaza : L'OMS et ses partenaires restent dans la ville de Gaza", a indiqué l'organisation sur le réseau X
  • L'ONU estime qu'environ un million de personnes vivent dans la ville de Gaza et ses alentours

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé mercredi qu'elle allait rester dans la ville de Gaza en dépit des appels d'Israël pour que les habitants évacuent le principal centre urbain du territoire palestinien.

"Aux civils de Gaza : L'OMS et ses partenaires restent dans la ville de Gaza", a indiqué l'organisation sur le réseau X.

Près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a intensifié ces dernières semaines ses bombardements et opérations terrestres dans la ville de Gaza, qu'elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste.

L'armée a appelé mardi tous les habitants de la ville à en partir immédiatement vers le sud, avertissant qu'elle allait y frapper durement le mouvement palestinien Hamas.

L'ONU estime qu'environ un million de personnes vivent dans la ville de Gaza et ses alentours.

L'OMS a indiqué mercredi être "consternée" par l'ordre d'évacuation israélien, indiquant que la "soit-disant +zone humanitaire+ désignée par Israël dans le sud (...) ne dispose ni de la taille ni de l'envergure des services nécessaires pour soutenir les personnes déjà présentes, et encore moins les nouveaux arrivants".

Près de la moitié des hôpitaux qui fonctionnent encore se trouvent dans la ville de Gaza, selon l'OMS, qui souligne que le système de santé "ne peut se permettre de perdre aucun de ces établissements restants".

"Bien que les derniers ordres d'évacuation n'incluent pas encore les hôpitaux, les incidents passés montrent à quelle vitesse ils deviennent inopérants lorsque les combats bloquent l'accès aux patients, empêchent les ambulances d'y accéder et interrompent le réapprovisionnement de l'OMS et de ses partenaires", poursuit l'organisation.

La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, où les quelque deux millions d'habitants plusieurs fois déplacés vivent dans des conditions très dures. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.

 


Le Qatar veut que Netanyahu soit «traduit en justice» et reconsidère sa médiation

"Je pense que ce qu'a fait Netanyahu hier (mardi, ndlr), c'est d'avoir tué tout espoir pour les otages", a indiqué M. Al-Thani dans une déclaration à CNN, jugeant qu'"il doit être traduit en justice". (AFP)
"Je pense que ce qu'a fait Netanyahu hier (mardi, ndlr), c'est d'avoir tué tout espoir pour les otages", a indiqué M. Al-Thani dans une déclaration à CNN, jugeant qu'"il doit être traduit en justice". (AFP)
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  • Le Qatar "réévalue tout" concernant son rôle de médiateur dans les pourparlers - jusqu'à présent infructueux - en vue d'un cessez-le-feu dans le conflit provoqué par l'attaque du Hamas le 7-Octobre
  • "J'ai réfléchi à l'ensemble du processus ces dernières semaines, et je me suis dit que Netanyahu ne fait que nous faire perdre notre temps", a-t-il déclaré selon le blog en direct de CNN

DOHA: Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé mercredi que son homologue israélien, Benjamin Netanyahu, devait être traduit en justice après l'attaque israélienne contre des chefs du Hamas à Doha mardi, estimant que celle-ci avait "tué tout espoir" de libérer les otages à Gaza.

M. Al-Thani a également indiqué que le Qatar "réévalue tout" concernant son rôle de médiateur dans les pourparlers - jusqu'à présent infructueux - en vue d'un cessez-le-feu dans le conflit provoqué par l'attaque du Hamas le 7-Octobre.

"J'ai réfléchi à l'ensemble du processus ces dernières semaines, et je me suis dit que Netanyahu ne fait que nous faire perdre notre temps", a-t-il déclaré selon le blog en direct de CNN, après une interview avec la chaîne américaine.

L'armée de l'air israélienne a visé mardi des dirigeants du Hamas réunis dans un complexe à Doha, la capitale de ce pays pays allié des Etats-Unis et abritant régulièrement des pourparlers.

"Je pense que ce qu'a fait Netanyahu hier (mardi, ndlr), c'est d'avoir tué tout espoir pour les otages", a indiqué M. Al-Thani dans une déclaration à CNN, jugeant qu'"il doit être traduit en justice".

Cette attaque sans précédent a aussi suscité une rare réprimande du président américain Donald Trump, grand allié d'Israël, qui a dit en être "très mécontent".

M. Netanyahu avait a mis en garde les autorités qataries: "je dis au Qatar et à toutes les nations qui hébergent des terroristes: vous devez soit les expulser, soit les traduire en justice. Parce que si vous ne le faites pas, nous le ferons".

Le Hamas, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, a affirmé que ses hauts responsables visés avaient survécu mais que les raids israéliens avaient fait six morts.

Israël, qui a juré de détruire le mouvement islamiste et de le chasser du territoire palestinien d'où il a lancé son attaque sans précédent le 7 octobre 2023, a décimé sa direction depuis le début de la guerre.

 "Bras long" 

En riposte à l'attaque du 7-Octobre,  l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, faisant des dizaines de milliers de morts et provoquant une catastrophe humanitaire.

Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a prévenu que son pays frapperait ses ennemis partout. "La politique sécuritaire d'Israël est claire: son bras long agira contre ses ennemis, où qu'ils soient. Ils n'ont nulle part où se cacher."

"Si les meurtriers et les violeurs du Hamas n'acceptent pas les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre, en premier lieu la libération de tous les otages, et leur désarmement, ils seront détruits et Gaza sera détruite", a-t-il ajouté.

Selon des sources du Hamas, six dirigeants dont Khalil al-Hayya, Khaled Mechaal, ancien numéro un, et Zaher Jabarine, responsable du mouvement en Cisjordanie, étaient dans le bâtiment au moment de l'attaque. L'AFP n'est parvenu à joindre aucun d'eux depuis.

Toujours selon le Hamas, les six morts sont le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef du bureau de M. Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari.

Le représentant d'Israël à l'ONU, Danny Danon, a déclaré qu'il était "trop tôt pour se prononcer sur le résultat" de la frappe.

48 morts à Gaza selon les secours 

En dépit des pressions internationales pour un arrêt de la guerre dans la bande de Gaza, l'armée israélienne y a poursuivi son offensive faisant au moins 48 morts selon la Défense civile locale.

L'armée a affirmé qu'elle intensifierait "dans les prochains jours ses frappes à Gaza-ville", considérée comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire, "dans le but de démanteler l'infrastructure terroriste du Hamas, d'entraver sa capacité opérationnelle et de réduire la menace qui pèse sur les troupes".

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 décédées selon l'armée.

L'offensive de représailles israélienne a fait au moins 64.656 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU. L'ONU  a déclaré la famine à Gaza, ce que Israël dément.