Antonin Bernanos, figure de la mouvance antifasciste, condamné pour violences lors d'une manifestation

Sur cette photo d'archive prise le 28 octobre 2019, l'activiste antifasciste français Antonin Bernanos (à droite), flanqué de son avocat Arie Alimi (à gauche), donne une conférence de presse à Paris. Un tribunal de Paris rendra sa décision le 21 avril 2022. (Photo, AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 28 octobre 2019, l'activiste antifasciste français Antonin Bernanos (à droite), flanqué de son avocat Arie Alimi (à gauche), donne une conférence de presse à Paris. Un tribunal de Paris rendra sa décision le 21 avril 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 21 avril 2022

Antonin Bernanos, figure de la mouvance antifasciste, condamné pour violences lors d'une manifestation

  • Cinq prévenus, âgés de 26 à 33 ans, ont été reconnus coupables de violences en réunion ayant entraîné plus de huit jours d'incapacité totale de travail (ITT) sur Léopold Jimmy, un ancien militaire et candidat du Front national
  • Le tribunal a prononcé une peine de 10 mois d'emprisonnement assortie de sursis à l'encontre d'Antonin Bernanos, en récidive

PARIS : Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé jeudi des peines allant de 1 200 euros d'amende à 10 mois d'emprisonnement avec sursis à l'encontre de cinq hommes, dont Antonin Bernanos, figure de la mouvance antifasciste, pour des violences lors d'une manifestation en 2016. 

Les cinq prévenus, âgés de 26 à 33 ans, ont été reconnus coupables de violences en réunion ayant entraîné plus de huit jours d'incapacité totale de travail (ITT) sur Léopold Jimmy, un ancien militaire et candidat du Front national devenu animateur de l'agence de presse "LDC" (Ligne de conduite). 

Le tribunal a prononcé une peine de 10 mois d'emprisonnement assortie de sursis à l'encontre d'Antonin Bernanos, en récidive. Deux de ses acolytes ont été condamnés à respectivement cinq et six mois d'emprisonnement avec sursis, et les deux autres à 120 jours-amende à 10 euros. 

Le 12 mars 2016 lors d'une manifestation contre l'état d'urgence, Léopold Jimmy filme le début d'un rassemblement lancé à l'appel de l'association Droit au logement (DAL) place Saint-Michel, au cœur de la capitale.

Il est soudain interpellé par son nom, insulté, traité de "sale chinetoque", "sale fasciste", puis "roué de coups" et sa caméra arrachée, selon le récit qu'il a livré à la barre fin mars. Il sera exfiltré de la place par la police. 

Jeudi, la présidente du tribunal a expliqué que la vidéo prise par un témoin ne permettait pas de voir les coups portés mais les "traces de violence" ont été constatées et la culpabilité des prévenus est avérée, la victime et le témoin désignant M. Bernanos comme le plus véhément. 

"Le tribunal a à cœur de rappeler qu'en France on peut assister à une manifestation sans se faire frapper", il en va des "libertés publiques de base", a commenté la présidente en rendant sa décision.  

Antonin Bernanos, qui souhaite se lancer dans une thèse en sociologie, a déjà été condamné, à une peine de cinq ans de prison dont deux avec sursis, pour sa participation à la retentissante attaque d'une voiture de police en mai 2016, quai de Valmy à Paris.

Sa peine purgée, il est soupçonné d'avoir participé à une bagarre avec des militants identitaires dans la nuit du 15 au 16 avril 2019, à proximité de la cathédrale Notre-Dame de Paris alors en feu. Mis en examen et réincarcéré pour "violences en réunion" notamment, il nie ces accusations.

Remis en liberté fin octobre 2019, il était depuis soumis à un contrôle judiciaire qui l'assignait à résidence notamment en Loire-Atlantique, mesure partiellement levée en mai 2021. 


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.