Escroqueries au bitcoin: le Russe Alexander Vinnik jugé à partir de lundi à Paris

Le Russe Alexander Vinnik, agé aujourd'hui de 41 ans, il est soupçonné d'être le cerveau de ce qui était devenu, selon les enquêteurs américains, « l'un des principaux moyens utilisés par les cybercriminels à travers le monde pour blanchir les produits de leur activité illicite » (Photo, AFP)
Le Russe Alexander Vinnik, agé aujourd'hui de 41 ans, il est soupçonné d'être le cerveau de ce qui était devenu, selon les enquêteurs américains, « l'un des principaux moyens utilisés par les cybercriminels à travers le monde pour blanchir les produits de leur activité illicite » (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 19 octobre 2020

Escroqueries au bitcoin: le Russe Alexander Vinnik jugé à partir de lundi à Paris

  • En France, les cyber-attaques massives commencent début 2016. Côté victimes, l'histoire est toujours la même.
  • Les investigations réalisées aux Etats-Unis ont permis de faire le lien entre la plateforme BTC-e - depuis fermée - et l'informaticien russe

PARIS : Il est soupçonné d'avoir extorqué des dizaines de millions d'euros par le biais d'un logiciel malveillant. Réclamé par les Etats-Unis et la Russie, le Russe Alexander Vinnik sera d'abord jugé à Paris à partir de lundi, pour avoir attaqué près de 200 collectivités, sociétés et particuliers.

En France, les cyber-attaques massives commencent début 2016. Côté victimes, l'histoire est toujours la même.

Un message arrive sur une boîte mail avec une pièce-jointe, souvent sous la forme d'un courrier de facturation plus vrai que nature dont le destinataire ne se méfie pas. Dès qu'il ouvre la pièce-jointe, le rançongiciel Locky s'installe sur son ordinateur. Toutes ses données sont alors cryptées, inaccessibles. Les victimes sont « prises au piège », décrivent les enquêteurs.

Un message apparaît alors sur le fond d'écran de l'ordinateur avec les instructions pour payer une rançon en cryptomonnaie - les fameux bitcoins - et récupérer ses données.

Le logiciel malveillant aurait occasionné un préjudice estimé en 2018 à environ 135 millions d'euros à l'échelle mondiale. 

En France, beaucoup de mairies, des cabinets d'avocats ou d'assurances et des petites sociétés locales - auto-écoles ou pharmacies - en ont été la cible, partout sur le territoire.

Me Virginie Sauvat-Bourland défend une association d'aide à domicile, installée dans le sud du pays. « Ils ont reçu un message leur disant +vous devez payer, sinon vous allez tout perdre+ ».

La rançon n'est pas énorme, moins de 1.000 euros, mais ses clients ne paient pas. « Ils ont tout perdu », dit l'avocate. Fichiers clients, informations des bénéficiaires... « c'est un peu la catastrophe », poursuit-elle. « Étonnée » qu'on se soit attaqué à une petite structure comme cette association, elle s'imagine que c'était sans doute « plus facile » car « moins protégé ».  

Les enquêteurs ont décrit un système « particulièrement élaboré », d'abord dans la préparation des mails infectés ainsi que dans leur diffusion massive grâce à un « botnet », un réseau d'ordinateurs piratés permettant d'envoyer ces courriels malveillants à grande échelle.

« Piratés »

Le paiement et le blanchiment des rançons récoltées répond lui aussi à des règles aussi strictes que sophistiquées.

Il a lieu via une plateforme d'échange de bitcoins et un système complexe de « vouchers », des bons ou tickets à code unique et montants prédéfinis qui permettent une anonymisation quasi-complète des flux financiers « propice au blanchiment d'argent », selon l'accusation.

En France, 20 sociétés sur les 188 victimes recensées avaient payé. Via la plateforme, les enquêteurs avaient suivi la trace des paiements, retrouvés ensuite sur plusieurs comptes.

Sur l'un d'entre eux sont arrivés des sommes correspondant au total à 76% des rançons liées au rançongiciel Locky, soit la somme substantielle de 8.010.640 dollars. Les investigations françaises et américaines montreront qu'Alexandre Vinnik en était le titulaire.

Les investigations réalisées aux Etats-Unis ont permis de faire le lien entre la plateforme BTC-e - depuis fermée - et l'informaticien russe.

Agé aujourd'hui de 41 ans, il est soupçonné d'être le cerveau de ce qui était devenu, selon les enquêteurs américains, « l'un des principaux moyens utilisés par les cybercriminels à travers le monde pour blanchir les produits de leur activité illicite ». 

En janvier 2017, un procureur fédéral a prononcé 21 chefs d'inculpation à son encontre et lancé un mandat d'arrêt contre Alexandre Vinnik, qui a été arrêté en juillet de la même année dans une station balnéaire grecque.

Mais la Grèce privilégiera le mandat d'arrêt européen de 2018, émis par la justice française. En France, l'informaticien est aussitôt mis en examen, écroué et placé à l'isolement, avant d'être renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris, notamment pour extorsion de fonds et blanchiment aggravé.  

M. Vinnik demandait lui à être extradé vers la Russie, où il est poursuivi pour une escroquerie de... 9.500 euros.

Ce père de deux jeunes enfants, qui n'a jamais été condamné, rejette les accusations portées contre lui et a refusé catégoriquement de répondre aux questions des juges d'instruction.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com