Des prédicateurs sunnites incitent les électeurs à «voter pour sauver le Liban»

L’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban lors de sa visite. (Photo AN)
L’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban lors de sa visite. (Photo AN)
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Publié le Mercredi 11 mai 2022

Des prédicateurs sunnites incitent les électeurs à «voter pour sauver le Liban»

  • Le grand mufti cheikh Abdel Latif Derian a demandé aux prédicateurs d’exhorter les Libanais à se rendre aux urnes dimanche
  • De nombreux sunnites ont déclaré qu’ils boycotteraient les élections après la décision du chef du Courant du futur de se retirer de la politique

BEYROUTH: Dans leurs sermons du vendredi, les prédicateurs sunnites du Liban ont reçu l’ordre d’inciter les gens à participer aux élections législatives du pays le 15 mai.
Le grand mufti cheikh Abdellatif Derian – l’autorité religieuse suprême des sunnites – a demandé aux prédicateurs d’exhorter les Libanais à se rendre aux urnes dimanche afin d’élire ceux qui «préserveront le Liban et l’avenir de ses enfants, ainsi que son identité arabe et ses institutions légitimes».
De nombreux sunnites ont déclaré qu’ils boycotteraient les élections après la décision du chef du Courant du futur, l’ancien Premier ministre Saad Hariri, de se retirer de la politique.
Certains estiment que le grand nombre de listes électorales et de candidats à Beyrouth, Tripoli et Akkar rendent difficile le choix des députés sunnites, puisque la plupart a voté uniquement pour le Courant du futur lors des élections précédentes.
Le grand mufti Derian a précédemment déclaré que «les élections sont un devoir et une nécessité» et a mis en garde contre les répercussions «extrêmement dangereuses» sur la représentation sunnite au Parlement si les électeurs décidaient de boycotter le vote.
Pendant ce temps, mardi dernier, l’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban, Walid Bukhari, a rendu visite à plusieurs candidats aux élections. Parmi eux figurait Bilal Hechaïmi, le candidat sunnite sur la liste pour la souveraineté de Zahlé, qui comprend des militants qui ont pris part aux manifestations du 17 octobre.
M. Bukhari a également rencontré le député Michel Daher, qui est candidat sur la liste des souverains indépendants en compagnie de personnalités non partisanes.
Le prochain Parlement élira un nouveau président pour succéder à Michel Aoun.
Lors de la deuxième journée, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’est adressé aux partisans du parti dans la banlieue sud de Beyrouth en mentionnant les électeurs «qui soutiennent la résistance, mais ne veulent pas voter à cause de la crise de la vie».
Il a décrit les prochaines élections comme une «guerre politique de juillet» – faisant allusion au conflit de juillet 2006 contre Israël  – et a déclaré: «Vous devez sortir de chez vous pour exercer une résistance politique afin que nous disposions d’une résistance militaire armée; si la résistance abandonne ses armes, qui protégera le Liban?»
Le président du Parlement, Nabih Berri, a également exhorté ses partisans à voter dimanche. Avant le discours de M. Berri, le candidat du mouvement Amal, Kabalan Kabalan, a critiqué «la clameur, le chaos et la folie» qui accompagnent les campagnes électorales.
M. Kabalan a fait savoir que son parti espérait renouveler la vie politique et les institutions constitutionnelles au Liban afin de sortir le pays du «gouffre profond» dans lequel il se trouve.
«Il n’est pas nécessaire de renforcer ainsi le discours politique ni de provoquer le fanatisme sectaire et politique dans l’espoir de décrocher un siège ou une majorité ici ou là. Il faut admettre que le pays ne fonctionne pas en raison d’un système dans lequel une majorité domine une minorité. Une majorité ne peut assujettir une minorité, aussi puissante soit-elle, puisque les fondements de ce pays reposent sur la compréhension entre tous ses groupes et toutes ses composantes», déclare M. Kabalan.
Samir Geagea, chef du parti des Forces libanaises, qui mène un combat acharné contre le Courant patriotique libre, s’est adressé à ses partisans lors d’une réunion électorale au cours de laquelle il a critiqué Michel Aoun. Il a affirmé que la présidence était devenue «un titre pour saper la souveraineté du Liban, détruire ses institutions et affaiblir l’État; un synonyme de faim, de pauvreté, d’humiliation et de coupures de courant».
Le Courant patriotique libre est un groupe chrétien libanais qui a été fondé par Michel Aoun en 2005.
Samir Geagea a lancé que le Liban était témoin «des plus grands mensonges et fraudes commis par le Courant patriotique libre». Il a ajouté: «Le but du parti était seulement d’accéder au pouvoir et, quand il y est parvenu, il a oublié ses promesses.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.