L'Europe veut renforcer son partenariat avec l'Arabie saoudite

L'ambassadeur de l'UE en Arabie saoudite, Patrick Simonnet (à droite) avec les délégués lors de la réception pour la Journée de l'Europe au Palais culturel de Riyad. (Photo fournie)
L'ambassadeur de l'UE en Arabie saoudite, Patrick Simonnet (à droite) avec les délégués lors de la réception pour la Journée de l'Europe au Palais culturel de Riyad. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 21 mai 2022

L'Europe veut renforcer son partenariat avec l'Arabie saoudite

  • L'UE dévoile sa première stratégie à long terme pour façonner les futurs relations avec les pays du Golfe
  • «Nous sommes tout à fait conscients que la libéralisation des visas pourrait favoriser les échanges entre les deux parties», a souligné Simonnet

RIYAD: L'ambassadeur de l'Union européenne (UE) en Arabie saoudite, Patrick Simonnet, a confirmé vendredi la volonté du bloc de renforcer son partenariat avec le Royaume.

L'UE a dévoilé mercredi sa première stratégie à long terme visant à façonner les futurs relations avec les pays du Golfe, lorsque le Haut représentant et la Commission européenne ont adopté une communication conjointe intitulée «Partenariat stratégique avec le Golfe».

«À une époque d'insécurité et de défis importants pour l'ordre international fondé sur des règles, aggravés par la guerre de la Russie en Ukraine, l'Union européenne et les pays du Golfe ont tout à gagner d'un partenariat plus fort et plus stratégique s'étendant sur un certain nombre de domaines essentiels. Nous devons travailler plus étroitement ensemble sur la stabilité dans le Golfe et au Moyen-Orient, sur les menaces à la sécurité mondiale, la sécurité énergétique, le changement climatique et la transition verte, la numérisation, le commerce et les investissements. Nous devons également renforcer les contacts entre les étudiants, les chercheurs, les entreprises et les citoyens», a déclaré Josep Borrell, responsable de la politique étrangère de l'UE, en dévoilant le plan.

«  La stratégie à long terme, la première de ce type entre les deux groupes, sera déterminante pour les relations entre l'UE et le CCG. Nous avons besoin les uns des autres. L'UE et le CCG ont beaucoup à gagner en renforçant leur partenariat.  »

 Patrick Simonnet, ambassadeur de l'UE en Arabie saoudite

Dans une interview exclusive accordée à Arab News, Simonnet estime que «la stratégie à long terme, la première de ce type entre les deux groupes, sera déterminante pour les relations entre l'UE et le CCG. Nous avons besoin les uns des autres. L'UE et le CCG ont beaucoup à gagner en renforçant leur partenariat. C'est ce que nous avons ressenti lors de différentes visites au cours des 12 derniers mois. Nous avons réalisé que nous avions un intérêt commun à renforcer notre partenariat. Il s'agit de l'économie, de la manière dont nous pouvons mieux soutenir nos stratégies respectives, la Vision 2030 saoudienne et le Green Deal de l'UE (Pacte vert pour l'Europe)».

«Nous importons du combustible fossile d'Arabie saoudite depuis longtemps. Nous allons continuer, mais nous aimerions passer à une consommation plus durable d'énergie renouvelable. Nous savons que le Golfe possède un énorme potentiel d'exportation d'énergies renouvelables, notamment d'hydrogène vert. L'Arabie saoudite a réalisé d'énormes investissements et souhaite devenir un fournisseur mondial d'hydrogène, et il serait très utile pour nous, d'importer cet hydrogène vert afin d’atteindre nos propres objectifs en matière de changement climatique. Cela serait aussi une bonne chose pour le Royaume, pour ses propres objectifs en matière de changement climatique. Il y a donc une excellente adéquation entre nous», a-t-il poursuivi.

«Nous pouvons travailler ensemble sur la crise régionale, il y a beaucoup d'harmonisation entre nos points de vue sur le processus de paix au Moyen-Orient, sur le Yémen, la Syrie, la Libye et le Liban. La stratégie propose que nous collaborions encore plus étroitement sur les questions de stabilité régionale. La coopération en matière de sécurité est également cruciale. Nous voulions une stratégie plus politique, davantage axée sur la sécurité. Nous sommes en train de négocier le JCPOA (l'accord sur le nucléaire iranien, officiellement connu sous le nom de plan d'action global conjoint), et si nous pouvons obtenir un résultat positif à ce niveau, nous pourrons nous appuyer sur celui-ci pour contribuer encore davantage à la stabilité et à la sécurité dans le Golfe», a clarifié l'envoyé de l'UE.

 «Nous sommes le plus grand fournisseur d'investissements directs étrangers ici, et le CCG est le deuxième partenaire commercial de l'UE. Nous allons donc examiner comment nous réengager sur l'accord de libre-échange (ALE)», a-t-il poursuivi.

La communication conjointe vise également à améliorer la coopération dans les domaines de l'enseignement supérieur et la culture. L'un des objectifs est d'attirer davantage d'étudiants saoudiens en Europe et d'étudiants ou d'enseignants européens dans le Royaume, a-t-il expliqué.

Un autre objectif, selon Simonnet, est la suppression des visas vers l’Europe pour tous les pays du Golfe. «Nous sommes tout à fait conscients que la libéralisation des visas pourrait favoriser les échanges entre les deux parties», a-t-il souligné.

«J'ai rencontré des blogueurs de voyage saoudiens il y a quelques jours. C'était intéressant de discuter de tous les joyaux cachés de l'Arabie saoudite en termes de tourisme, des sites où nous pourrions attirer beaucoup plus de touristes, et de la même façon en Europe, il y a beaucoup plus de destinations en Europe qui pourraient être découvertes par les touristes saoudiens, donc la libéralisation des visas est importante.»

Des réunions plus régulières au niveau ministériel seront organisées à l’avenir entre les ministres des Affaires étrangères et les ministres de l'Énergie de l'UE et du CCG.

«L'Europe propose de passer à la vitesse supérieure dans ses relations», a précisé l'envoyé, ajoutant que l'UE va augmenter ses délégations diplomatiques dans la région, en élargissant ses délégations existantes en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Koweït.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat